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1er des garnirons, des milices gardes-côtes , des
compagnies de maréchauffées, érigées aujourd’hui
fur le pied militaire, &c.
Le Languedoc.fe divife en trois parties ; le haut,
le bas, & les Cévennes. Le haut renferme neuf
diocèfes, favoir Touloufe, Montauban, A lb i,
Lavaur, Caftres, Rieux, Mirepoix, Saint-Papoul,
& Cominges. Le bas renferme onze évêchés, favoir
A le th , Carcaffone, Saint-Pons, Narbonne,
Béziers, Agde , Montpellier , Lodève , Nifmes,
A 'a is , & Uzès. Les Cévennes renferment trois
évêchés, qui font Mende , Viviers , & le Puy.
{ M a s s o n - d e M q r v i l l i e r s .)
LANGUES ( les ) , petit pays d’Italie , dans
la partie' méridionale du Piémont & du Mont-
ferrat, entre l’Apennin & les rivières de Tanare,
d’Orbe, & de Sture, jufqu’aux frontières de l’état
de Gènes. 11 eft divifé en langues hautes, dont
Albe eft la capitale, & en baffes , qui font au fud
de la ville d’Afti en Piémont. Ce petit pays eft
très-fertile & très-peuplé.
LANHAM , ou Lavenham , ville d’Angleterre
, dans la province de Suffolk , agréablement
fituée fur une colline , au pied de laquelle
paffe une branche de la rivière de Breton.
Cette ville eft ornée d’une belle églife , &
pourvue d’une bonne école gratuite. Elle fabrique
beaucoup de draps & autres étoffes de laine :
l?on en eftimoit fur-tout pendant un tems les
draps bleus. Ses habitans jouiffent de plufieurs
privilèges particuliers, & fuivent la coutume appelée
boroug english, en vertu de laquelle le fils
cadet hérite.
LANHOSO, ville de Portugal, avec un château
dans la province d’entre Minho & Duro , à trois
lieues de Brague.
LANIANG , ville de la Chine , première
métropole de la province de Ho-nâng, au département
de Caifung.
LAN IO N , petite ville de France, en baffe
Bretagne, vers la côte de la Manche , au diocèfe
de Treguier, à 5 lieues o. de cette ville, en
allant à Morlaix. I l y a une fénéchauffée, & des
eaux minérales. On y fait encore un allez bon
commerce de chanvres ; celui de fes beurres n’eft
plus ce qu’il étoit autrefois, Cette ville eft aufîi
une efpèce d’entrepôt où l’on dépofe une grande
quantité de vins de Bordeaux. Long. 1 4 , 20 ;
lut. 48, 42,
L A N K A , grand lac d’Afie , formé par une ;
décharge du lac de Lapana. Le Gange le traverfe i
d’orient en occident. Lat. 29 d. 50 min.
LAN K A N , grande rivière d’A f ie , qui a fa
fource dans la Tartarie, au royaume de Laffà qu
de Boutan, & qui après avoir traverfé la province
d’Iunnan, & le Tonquin fe perd dans le,
olfe de Cochinchine , vis-a-vis 1 île de Hainan.
e P. Gaubil détermine le lac de Lanka , que .fait
cette rivière à 19 d. 50' de latit. (R.)
LANMEUB, petite ville de France en Bre?
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tagne, au diocèfe de Tréguier; il y a une juftice
royale.
LANNE, bourg de France, éleftion des Landes
, à 3 lieues f. de Dax, fur l’Adour.
LANNÈPAX , petite ville de France , avec
juftice roy ale , en Armagnac, à 6 lieues n. o.
d’Auch.
L A N N O Y , Alnetum, petite ville de France,
avec titre de Comté, dans la Flandre Wallonne ,, à deux lieues de Lille & trois de Tournay. Elle
fut cédée à la France en 1667. Long. 2,0, 55 ;
lat. 50, 40.
Rapheling (F ra n ço is ), naquit dans la petite
ville de Lannoy, & lui fit honneur, non par fa
fortune , ou la nobleffe de fon extraction, préfens
du hafard , mais par fa conduite & fon favoir.
De corredeur de rimprimerie des Plantins, il
devint profeffeur en langues orientales , dans
l’univerfité de Leyde, Le didionnaire chaldaïque,
le dictionnaire arabe, le dictionnaire perfiqué ,
& autres ouvrages de ce genre qii’il avoit faits
auparavant , lui valurent cette charge honorable.
Il mourut, en 15 9 7 , à l’âge de cinquante - huit
,:ans.^'r"'',: ■
Lannoy , abbaye de France , fondée vers
1137 , au diocèfe & à 5 lieues n. o. dé Beauvais,
ordre de Cîteaux.
LANOBRE, bourg de France en Auvergne,
diocèfe , élection & à 12 lt- o. f. de Clermont.
LANSARQUES, bourg de France, diocèfe
de Montpellier.
LANSQUENETS (Pa ys d e s ) , diftriCt de la
Suabe méridionale, à l’orient du Rhin qui le fé-
pare du Rhintal, & au nord de la ligue des dix
droitures. Il appartient à la maifon d’Autriche.
m é ■
L A N T A , petite ville de France dans le haut-
Languedoc , au diocèfe & à. 5 lieues f. e. de
Touloufe,
L AN T EN A C , abbaye de France, fondée en
1153 en Bretagne, au diocèfe & à 9 lieues f.
de Saint - Brieux fur l’Oud , ordre de Saint“
Benoît,
LAN V AU X , abbaye de France, au diocèfe
à 4 lieues n. o. de Vannes , ordre de Cîteaux.
LANZO , Axima, ville d’Italie au Piémont,
fur la Sture, à 8 lieues de Suze, 5 n. o. de Turin.
Long, 25 , 8 ; lat. 45 , 2.
L A O , ou L aos , grand royaume d’A f ie , au-
delà du Gange. Il eft fitué fous' le même climat
que Tonquin , & féparé des états voifins par des
forêts & par des déferas : aufli trouve-t-on dç
grandes difficultés à y aller par terre, à caufe des
hautes montagnes ; & par eau, à caufe des rochers
& des cataraCfes dont la rivière eft plèine.
Ce royaume eft borné au. nord par la province
chinoife nommée Yunnam; à l ’orient, par des
monts élevés, par le Tonquin & par la Cochin-
ehine; au midi, par Cambodia ; & au couchant,
par de nouvelles montagnes qui le féparent des
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.royaumes de Sîam & d’Ava. Un bras du Gange ,
traverfe le pay s , & devient très-important pour
le commerce : de forte que les habitans de
Cambodin y vont tous les ans dans leurs proues
ou bateaux pour trafiquer. La capitale eft nommée >
Lanchang , par M. de Lifte , & Landjam par
Kempfer.
Le pays de Lao produit eri abondance la meilleure
efpèce de r iz , de mufc, de benjoin & de
gomme laque qu’on connoifîe, il procure quantité
d’ivoire par le grand nombre d’elcphans qui
s’y trouvent ; il fournit aufli beaucoup de f e l ,
quelques perles & quelques rubis. Les rivières y
font remplies de poiflon.
Le roi de Lao eft le prince le plus abfolu
qu’il y ait au monde ; car fon pouvoir eft def-
potique dans les affaires religieufes & civiles :
non-feulement toutes les charges, honneurs &
emplois dépendent de lu i, mais les terres, les
maifons, les héritages , les meubles, l’or & l’argent
de tous les particuliers lui appartiennent,
fans que perfonne en puiffe difpofer par tefta-
ment. Il ne fe montre à fon peuple que deux
fois l’année ; & quand il lui fait cette grâce, fes
fujets par reconnoiffance tâchent de le divertir .
de leur mieux par des combats de lutteurs &
d’éléphans.
Il n’y a que fept grandes dignités ou vice-
royautés dans fes -états, parce que fon royaume •
n’eft divifé qu’en fept provinces : mais il y a un
vice-roi-général pour- premier miniftre , auquel
tous les autres vice-rois obéiffent : ceux-ci commandent
à leur tour aux mandarins ou feigneurs
du pays de leur diftriéh
La religion des Langiens, c’eft ainfi qu’on
appelle les peuples de Lao, eft la même que
celle des Siamois , une parfaite idolâtrie , accompagnée
de fortilèges & de mille fuperftitions.
Leurs prêtres , nommés Talapoins,. font des mifé-
rables , tirés- d’ordinaire de la lie du peuple ;
leurs livres de cérémonies religieufes font écrits
comme ceux des Pégans & des Malabriens, fur
des feuilles de palmier , avec des touches de terre.
La polygamie règne dans ce pays - là , & les
jeunes garçons & filles y vivent dans la plus
grande incontinence. Lorfqu’une femme eft nouvellement
accouchée, toute la famille fe rend
chez elle & y paffe un mois en repas , en feftins
& en jeux, pour écarter de fa maifon les magiciens
, les empêcher de faire perdre le lait à la
mère & d’enforceler l’enfant.
Ces peuples font encore une autre fête pendant
trente jours au décès/de leurs parens. D ’abord
ils mettent le mort dans un cercueil bien enduit
par-tout de bitume ; il y a feftin tous les jours
pour les Talapoins, qui emploient une partie du
temps à conduire, par des chanfons particulières
, l’ame du mort dans le chemin du ciel. Le
mois expiré, ils élèvent un bûcher, y pofent le
cercueil, le brûlent & ramaffent les cçndreV du
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mort, qu’ils tranfportent dans le temple des idoles.
Après cela , on ne fe fou vient plus du défunt
, parce que fon ame eft paffée, par la tranf-
migration , au lieu qui lui étoit deftiné.
Les Langiens font bien faits, robuftes ; leur
couleur eft olivâtre : leur caraâère fèroit doux &
franc , s’il n’étoit altéré par l’efclavage, la fuperf-
tition & la débauche. Leur occupation principale
eft l'agriculture & la pêche. Les chefs de famille
jouiffent chez eux d’une autorité qui n’eft limitée
par aucune loi. C ’eft affez l’ordinaire que les Tyrans
fur le trône faffent d’autresTyrans dans les familles.
Dans tous les tems le Gouvernement a formé le
caraélère des peuples ; & fi l’on voit une nation
lâche, perfide, avilie ? & corrompue, on peut
prononcer d’avance fur le cara&ère de fes chefs.
Ce font leurs vices ou leur fageffe qui font les
moeurs ou la honte des nations.
Les Langiens reffemblent aux Siamois de figure,
avec cette feule différence qu’ils font plus déliés &
plus bafannés ; ils ont de longues oreilles comme
les Pégouans & les habitans des côtes de la mer ;
mais le roi de Lao fe diftingue perfonneileraent
par le vuide des trous de fes oreilles. On commence
à les lui percer dès la première' enfance,
& l’on augmente chaque mois l’ouverture , en employant
toujours de plus grofles cannules , jufqu’à
ce qu’enfin.. les oreilles trouées de fa majefté aient
atteint la plus grande longueur qu’on puiffe leur
procurer. Les femmes qui ne font pas mariées,
portent à leurs oreilles des pièces dé -métal ; les
hommes fe font peindre les jambes depuis la cheville
du pied jufqu’au genou, avec des fleurs ineffaçables
à la manière des bras peints des Siamois :
c’eft-là la marque diftindive de leur religion &
de leur courage ; c’eft à-peu-près celle que quelques
fermiers d’Angleterre mettent à leurs moutons
qu’ils font parqueç dans des communes. (.M a s s o n
d e M o r v i l l i e r s .)
LAODICÉE-SUR-MER. Voye1 Lataquie.
L A O N , prononcez Lan , en latin Laodunum,
ou Lodunum ; mais on voit que les plus ancien«
l’appeloient Ludgudum, qui étoit furnommée Cla-
vaium, ville de France, en Picardie, capitale du
Laonnois , petit pays auquel elle donne fon nom ,
avec préfidial &•, un évêché fuffragant de Reims.
L ’évêque eft le fécond duc & pair de France.
Son diocèfe comprend 420 paroiffes, 15 abbayes
d’hommes, quatre abbayes de filles, dix chapitres.
Cette ville eft affez bien bâtie ; fes rues font belles ,
& l’air y eft très-fain. On y compte environ cinq
couvens de l’un & de l’autre fexe, une maifon
de filles hofpitalières , ou hôpital - général, un
hôtel-dieu, un féminaire, & un collège entretenu
aux frais de la ville. Son commerce confifte en
bled & en vins. Laon a été le fiège des rois de
la fécondé race dans le /Xe fiècle. il eft fitué fort
avantageufement fur une montagne, à 12 lieues
n. o. de Reims^ 9-n. e. de Soiflons, 31 n. e. de
Paris, Long. 21-d, 17', 29" ylat. 49 33% 5^»