
fur ce territoire le miniftere d’Angleterre , en
l ’achetant des naturels du pays à un prix quelconque.
La bafe de fa legiftation fut la propriété
, la liberté, la tolérance religieufe. II vou lut
que tout homme qui reconnoîtroit un Dieu
eut droit de cité, laiffant à chacun la liberté
d’invoquer cet être à fa maniéré. Penn fondateur
de cet établiffement voulut que la propriété
en demeurât à perpétuité à fa famille ,
mais il voulut en même temps que fes defeen-
dans ne fuffent que chefs de République , &
qu’ ils ne pu lient faire aucun a£te d’autorité fans
le concours des repréfentans du peuple.
La Penfilvanie eft partagée en 14 comtés : fa
population à&uelle eft de 400,000 habitans ,
Philadelphie en eft la capitale.. (R) --
P E N T À G I , ou Pentgioi , v ille ruinée dans
- laL iv a d ie , à l’entrée du golfe de Salone. Les
fondemens de la ville paroiffent fur une pref-
qu’ île , qui eft environnée de deux petites baies,
v ers le milieu il y a une églife grecque, où
l ’on voit le piédeftal d’une ftatue , avec la dédicace
à Jupiter reftaurateur , par Auruntius No-
vatus. J.O.M. rejlitatori Aurentius Novatus,(R.)
PENTAPOLE, en Géographie -, c’eft proprement
& en général un pays où il y a cinq
villes.
Ce nom a été donné a plufieurs coritrées ,
comme à la vallée où étoient les cinq villes infâmes,
qui furent détruites par une pluie de feu
8c de pierres du tems d’Abraham. C’eft la P enta-
pôle du Jourdain. D’Herbelot l’appelle la penta-
pôle des fodomites.
La plus célébré pentapole étoit la pentapole
d’Egypte. ( R. )
PENTEMONT, abbaye de dames de l’ordre
de Citeaux, du voilinage de Beauvais, transférée
au faubourg S. Germain à Paris. (R.)
PENTHIEVRE , ancien comté dans la baffe
Bretagne, 8c dans l’évéché de Treguier, érigé
en duché-pairie par Charles IX. l’an 15-69-, en
faveur de Sebaftien de Luxembourg. Cette pairie
appartient aujourd’hui à M. le duc de Pen-
thievre fils du comte de Touloufe, & comprend
les terres de Guincamp, Moncontour, la Roche-
Emard, Lambale, Lanizu 8c Jugon. La petite
v ille de Lamballe eft le chef-lieu du duché de
Penthievre. (R.)
PEN T L AN D -F IR TH , en latin mare Picïi-
cum. C’eft cette partie de la mer feptentrionale
qui eft entre le comté de Cathneff dans le nord
d’Ecoffe, 8c les Orcades, & qui a.Z4 milles de
large. La marée y eft fi forte, que dans deux
heures de tems les petits bâtimens la -traversent.
On dit que ce détroit tire fon nom du naufrage
qu’y fit la flotte des Pi êtes , après avoir
été rèpoufféepar les habitans du comté de Cathneff
d'un côte, & par ceux des Orcades de l’autre.
Leurs vaiffeaux furent engloutis par des tournans
d’eau produits par le concours des marées oppofées
qui viennent de l’Océan calédonien 8c de la
mer d’Allemagne , & des grands rochers de ces
îles qui fe trouvent en cet endroit. Chaque
pointe dé rocher fait une nouvelle marée-, & ces
marées agiffent enfemble avec tant de violence,
même quand le temps eft calme , qu’on diroit
que les vagues vont fe joindre aux nuées, 8c
toute la mer en eft couverte d’écume. Mais rien
n’ eft plus épouvantable que lorfque , dans une.
tempête , les veaux marins font mis en pièces
contre les rochers.
I l ya deux tems où l’on peut traverfer ce détroit
fans danger -, favoir dans le tems du reflux
& dans celui de la haute marée, quoiqu’alors
il y ait des tournoyemens d’eau dangereux pour
les petits vaiffeaux -, mais les mariniers les con-
noiflent, 8c font fi expérimentés , qu’ ils les
évitent , ou paffent pardeffus avec beaucoup
d’adreffe. (R.)
PEQUEY , îfle de la Chine , dans la province
de Huquang. On y trouve des tortues d’une
grandeur prodigieufe , 8c d’autres fort petites
qu’on nourrit dans les maifons par curiofité. (R)
PEQUIGNY , petite v ille , ou, pour mieux
dire , bourg de France dans la Picardie , fur
la rive gauche de la Somme, à trois lieuesau-
deffous d’Amiens. Long, 19.-37. lat. 49. 58.
Pequigny , ( Bernadin de ) naquit en cette
ville en 163Z, & fe fit capucin. Il mourut à Paris
en 1709 , après avoir dpnné une expofition
latine des Epitres de S. Paul , imprimée à Paris
en 1703 m fo lio , 8c en françois en 1 7 1 4 . Il fit
en françois un petit abrégé de fon ouvrage , qui
eft eftimé.
Pequigny ou Pequigni , eft remarquable
par un^campde Céfar fur le fommet d’une éminence
qui commande tous les lieux d’alentour ,
à une demi-lieue de ce bourg. Au pied , la Somme
, deux grandes prairies a deux de fes côtés ,
en face une campagne fertile, pou voient fournir
ce qui étoit néceffaire à un camp. Il étoit
de figure triangulaire , long de 450 tôifes, 8c
large de 350. On fait que Céfar fejourna long-
tems à Amiens, qu’il en., fit fa place d’armes ,
qu’il y affembla les états de la Gaule, 8c qu’il
en avoitfait le centre de toutes fes légions répandues
dans les contrées voifines.
L’on a fouvent trouvé fur le terrein de ce camp
des médailles romaines.
Le fond du camp de Céfar , en terres labourables,
appartient au chapitre de S. Martin de
Péquigny, fondé en 1066.
Le pont dePe'quigny, une des clefs de l’Amie-
nois 8c du Vimeux , eft renommé dans l’hiftoire
ar la fameufe entrevue de LouisXI avec Edouard
V . en 1475 , dont Philippe de Comines nous a
laiffé le détail. Pequigny eft encore fameux par
l’affaflinat du duc de Normandie, Guillaume fur-
nommé longue-épée. (R.)
FERA, c’eft un des fauxbourgs deCpnftantinojple,
où réfident les ambaffadeurs Européens. (R.)
PERCHE, ( le ) petite province de F rance,
bornée au nord par la Normandie *, au midi par
le Dunois 8c le Maine *, au levant par la Beau-
cè ■, 8c au couchant par la riviere de Sarte. Elle
n’ a que 14 lieues de longueur fur ia de largeur.
Le fol en eft humide 8c froid ,8 c le pays
très-inégal, n’ offre fur les hauteurs que de fort
mauvais pâturages ou des bruyères •, les plaines
8c les vallonsproduifent toutes fortes de grains,
du chanvre, des fruits. On y voit fur-tout beaucoup
de pommiers, dont les récoltés fourniffent
le cidre , qui eft la boiffon ordinaire des habitans.
Le gibier d’ailleurs , la volaille 8c le poif-
fon y abondent. a
Ce pays a pris fon nom d’une grande foret ap-
pellée Perticus fa ltu s , dont il eft fait mention
dans plufieurs auteurs, jufqu’a l’an 1000. L hif-
toirë de fes comtes eft embrouillée •, Jacques de
Château-Gontier céda fes droits du comte de
Perche à S. Louis, qui par cette cefiion réunit
cette petite province a la couronne de France.
.Une chofe bifarre, c’eft qu’elle fe trouve de
cinq différens diocèfes , de celui du Mans, de
celui de Chartres , de ceux d’Evreux 8c de Blois,
8c pour la plus grande partie, de celui de Séez -,
mais pour la juftice , le Perche releve entièrement
du parlement de Paris : fa coutume a ete
rédigée premièrement en 1 5 0 5 ,8c fecondement
en 1558.
„ Les lieux principaux du Perche font Mortagne,
Belême, & Nogent-le-Rotrou.
Cette province qui ne forme qu’un fêul 8c
même gouvernement avec celle du Maine, a
Ibuffert quelques démembremens , plufieurs de
fes diftri&s fe trouvant réunis tant au gouvernement
général d’Orléanois , qu’a celui de l’ ile
de France. Les fergers , les draps , 8c les cuirs ,
font les branches principales de fon commerce.
Mortagne en. eft la capitale , quoique Belême
le lui difpute. (R.) •
P e r c h e -G o u e t , ( l e ) ou le Bas-Perche,
contrée de la province de Perche , réunie au
gouvernement d’Orléanois. (R . )
P e r c h e , ( col d e l a ) c’eft l’un despaffages
de France en Efpagne par les montagnes. On
entre du Rouffillon dans l’Efpagne par le col de
la Perche. Louis X IY . y fit bâtir une fortereffe
qu’ il appel la de fon nom le Mont-Louis. (R.)
PERQKAM, beau château dans la haute Autriche
, au quartier de Mihel. Il appartient aux
comtes de Fugger. (R . )
PERCOPIA, voye^ P recopia.
1 PERECZAS, petite v ille de la haute-Hongrie
, capitale au comté de même nom à 18
lieues de Tockai. Long, 39. 45. latap. 44-(R.)
PERjEJASLAW, v ille de l’Empire de Ruflie,
dans la Ruflie mineure , au pays des Cofaques.
Elle eft fituée fur la riviere de Trubefch , cette
ville à quelques fortifications 8c c’eft le fiege
d’ un évêché. Les Polonois l ’ont cedee à la
Ruflie, elle eft a 10 lieues S. E. de Kiovie. Long.
50.19. lut. 49. 40. (R.)
PEREKOP , ou Percop , voye\ Precop.
PÉRÉNA , ( l a ) c’eft la même v ille qu’on
nomme aujourd’hui Coquimbo , 8c qui fut bâtie
par Petro de Yaldivia, en 1544- Les arbres
y font fi chargés de fruits, que les habitans
font obligés au commencement de l’été d’en
abattre une moitié , pour que les arbres puiffent
fupporter le refte. Jràye\ C oquimbo. (R,)
PERESLAW , ou Pereslaw-Riazanskoi ,
v ille confidérable de Ruflie , fur l’O k a, dans la
province de même nom, qui fait partie du gouvernement
de Moskou, &: qui comprend une
partie de l’ancien duché de Rezan. C ’eft le fiege
d’un Archijerei. Long. 57. 35. lat, 56. 28.
La Province de Perejlaw à 300 verftes du
midi au nord , 8c autant dulevant au couchant.
La riviere d’Occa la fépare au nord, du duché de
Mofcow, Nifi-Novogrod eft à fon midi. On la
divifo en partie méridionale 8c feptentrionale.
Celle-ci dépend de Mofcow, & l’autre du gouvernement
de "Woronetz. C’eft-un pays peuplé
8c très-fertile en grains, miel & cire. (R:)
Pereslaw - Saleskoi ou Zaleskoi ,
v ille de 1 Empire de Ruflie près d’un lac , dans
la province de même nom autrefois duché de
Roftow , qui eft comprife dans le duché de-
Mofcow. Long. 59. 3°. lat. 54. 33. (R)
PERG, dans la haute Autriche au quartier
de Mihel, aujourd’hui aux comtes de Reder. (R.)
PERGAMO ou Pergame, v ille de laNatolie
avec un évêché fuffragant de Smyrne , à 34
milles de cette ville. Elle eft aflife au pié d’une
montagne qu’elle a au nord, dans une belle
plaine , fertile en grain , où paffent le Titanus
8c le Cdicus, qui fe déchargent dans la riviere
d’Hermus. Voici ce qu’ en difoit M. Spon dans
le'dernier fiecle.
A côté de la ville paffe le ruiffeau rapide ap-
pellé anciennement Selinus, qui court au S. S.
E. & fe va rendre dans le Caïque. De l ’autre
côté du Selinus il y a une églife qui portoit le
nom de Sainte SopJv.e, 8c qui eft convertie
préfentement en mofquée. Dans le quartier
oriental de la v i lle , on voit les ruines d’un palais
, c’étoit peut-être la demeure des fois du
pays.
De toutes les colonnes qui enrichiffoient cet
édifice , il n’en refte que cinq fie marbre p o li,
hautes feulement de 21 piés, & l’on en voit
ericore quelques-unes de l’autre côté de la rue.
Vers la pointe méridionale de la v ille , il y a
aux deux côtés du grand chemin, deux petites
collines artificielles fur lefquelles étoient deux
forts pour garder l’entrée de la v ille , & au le -
| vantil yen avoit deux autres femblables. On voit
1 près de-là un grand y aie de marbre de 21 piés
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