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Voye^ Tacite dans fa Gormanie, ch. 43. Pline
liv , 37. ch. 2,, & la differtation de M. le comte
de Hertzberg, fur les anciens peuples Germains
qui ont conquis l ’Empire romain. Les Goths s’étant
avancés vers le Midi, la nation Sarmatique
des Slaves , ou Venedes les remplaça entre la
♦ Viftule & l’Oder. 9 kes princes Slaves qui s’établirent à Stettin >
s’appellerent ducs de Slavie 3 mais la lignée de
ces princes qui gouverna le pays entre la Wip-
per 8c la Viftule ayant pour refidence la ville de
Gdanok ou Danzig, porta le titre particulier de
Ducs de Poméranie , ce qui prouve que ce dif-
t r id étoit proprement le fiége de la nation Slave
des Poméraniens. La famille des ducs de Poméranie
ou de Dantzig s’éteignit en 1295 , par la
mort de MefFwin II. La Poméranie ou Pomerel-
lie auroit du alors retomber aux ducs de Slavie
de Stettin , comme les plus proches Agnats des
Ducs de Poméranie & de Dantzig , qui étoient
âffus d’une tige commune. Us la réclamèrent
aufli, 8c ils prirent le titre de Ducs de Poméran
ie qui devint enfuite leür principal nom.
I l fut transféré à tous leurs pays , pendant que 1 ancienne Poméranie proprement dite, reçut par 3 ufage le nom de Pomerellie , ou de petite Poméranie.
Les rois de Pologne s’emparèrent de
ce pays , à titre d’affujettiflement volontaire des
Poméraniens, & les Ducs de Stettin furent
obligés d’abandonner leur patrimoine aux forces
lupérieures de la Pologne.
LesPoIonois eurent de longues guerres à fou- i
tenir pour la Pomerellie , avec l’ordre Teutoni-
«jue établi en Pruffe -, mais il fut à la fin obligé
de céder à la Pologne , par la paix de 1466 , la
Pomerellie avec les diftriéls de Culm & de Marient
ou rg , fitués en Pruffe. Depuis ce terni, ce
pays fut un palatinat de Pologne, & porta le nom
de Pomerellie , ou petite Poméranie, pour la dif-
tinguer de la grande Poméranie ou duché de
Stettin.
Les rois de Pologne ont ainfi poffedé la Po-
merellie, jufqu’ a l’an 1772 , où ils l’ont perdue
par le fameux partage que firent entr’ eux l ’impératrice
de Rufïie , l’impératrice reine de
Hongrie & de Bohême, 8c le roi de Pruffe ,
en faifant valoir chacun à cette occafion
le s prétentions qu’ils avoient fur quelques
parties de la Pologne. Le roi de Pruffe réclama
la Pomerellie in ju ftemen ten le v é e aux
anciens ducs de Poméranie & de Stetîn , aux
droits defquels la maifott électorale de Brandebourg
a notoirement fiiCcédé, par titre de féodalité
, changée enfuite en confraternité , fans
que , ni les ducs de Poméranie , ni les électeurs
de Brandebourg ayent jamais ni expref-
fément ni tacitement renoncé à la Pomerellie.
Leurs prétentions d’ailleurs n’ont aufli pu
être prefcrites par la poffeffion des Polonoîs, longue
, àlayérite 3 mais yicieufe dans fbn origine,
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oc contraire tant au droit commun de nature entre
des nations indépendantes , qu’aux loix particulières
de la Pologne.
C ’eft ainfi que Frédéric I I fit valoir fes prétentions
par la déduction defes droits fur la Po-
m.erellie, 8c une déduction particulière fu r le
port de Dantzig, ces deux pièces écrites par
Ion miniftre d’état , le célébré comte de
Hertzberg. I l ne put obtenir dans le partage
les villes de Dantzig, & de Thorn , qui conf-
tituent la principale valeur de la Pomerellie r
on lui afligna pour équivalent les palatinats de
Culm & de Marienbourg, fitués en Pruffe , au-
delà de la V iftu le , & la nation Polonoife ayant
été enfin obligée.de foufcrire au partage projeté
par les trois cours de Peterfbourg , de Vienne ,
8c de Berlin, le roi & la république de Pologne
, cédèrent au roi de Pruffe par le traité conclu
en pleine diète à Varfovie , le 18 Septembre
1773. toute la Pruffe, nommée jufques-IàPolonoife,
8c nommément les palatinats de Culm ,
de Marienbourg, & de Pomerellie , à l’exception
des villes de Dantzig & de Thorn avec leurs-
territoires. Le roi de Pruffe en a fait une province
particul iere, fbusle nom de Pruffe acridien-
taie, qu’ il fait gouverner par une régence & une
chambre de finances établies a Marienwerder.
Cette acqnifition lui eft très-importante , non
pas tant par la fertilité du terroir qui n’eft que
médiocre en. Poméreltie, & par fa population ,
qui eft d’un demi-million , que par la continuité
qu’elle établit dans les états du roi de
Pruffe , en réunifiant la Pruffe à la Poméranie,
& qu’elle arrondit & confolide la monarchie
d’aileurs aflez difperfée &:peu cohérente : 8c que
d’ailleurs il eft devenu par-là le maître du grand'
fleuve de V iftu le , & par conféquent de tout le
commerce de, la Pologne qui ne peut plus être
fait que par les états Prufliens , la Poméranie ,
la Pruffe , & la Siléfie, .provinces qui environnent
& enveloppent la Pologne fur une étendue
de cent milles d’Allemagne , ou deux cens
lieues , depuis Memel , jufqu’à Tefchen. Ën
confidérant ainfi le fameux partage de la Pologne
du côté de la Politique 3 le lot du roi de
Pruffe, n’ eft pas le moins conftdérablecomme
fa prétention avoir aufli le plus d’apparence.
I l a uni la Viftule avec la Warte , F Oder ,
Sc l’Elbe par la riviere de Netze qui tombe
dans la Warte , 8c qu’ il a rendue navigable r
de forte qu’on peut naviguer du milieu de la Pologne
par la Viftule 8c l’Oder, par D a n tz ig .'
Elbing, & Stettin, dans la Baltique , 8c par ces
rivières réunies à l’Elbe , jufqu’à Hambourg
8c dans la mer du nord, ponction qui eft finement
unique en Europe, 8c qur en montrant
quel parti le roi de Pruffe a fit en tirer, indique
en même tems quels avantages & qu’elles ref-
j fources, fon état d’ailleurs médiocre en furface a
I pour la Politique, la guerre 8c le commerce. (R.)
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POMMAREZ, bourg de France, dans la
Guiennel, éle&ion des Landes. (R.)
POMMERAYE , ( la ) deux bourgs de France
en Anjou , l’ un élection d’Angers, & l’autre
élection de Thouars. (R.)
POMMERFELDEN , beau château de plai-
fance, dansl’êvêché de Bamberg & à huit lieues
de cette ville. (R,)
POMONA ou Mainland , île des Orcades
d?environ neuf lieues de io n g , du Levant au
Couchant, fur 5'de large, voye\ Mainland. (R.)
POMPEIA ou Pompeii, ancienne v ille d’I talie
au royaume de Naples, dans la Campanie ,
un peu plus loin de la mer que ce qu’on appelle
aujourd’hui Civita.
Cette ville difparut dans une éruption du Vé-
fuve , quil’ enfevelit, l’an 76 de J. C. & la première
année du régne de Titus.
Selon la fable, cette v ille , ainfi qu’Hercula-
tium, eurent Hercules le Phénicien pour fondateur
3 mais tout ce que l’hiftoire nous apprend,
c’ cft que le marais de Pompeii, Pompeiapalus,
étoit au voifinage d’Herculanum , 8c qu’ il y
avoit de ce côté-là une rade propre à charger
de gros bâtimens.
Le payfage de la côte de Pompeia étoit le
plus beau du monde 3 Cicéron en a fait fouvent
l ’éloge , & il y avoit une maifon de plaifance 3
c ’eft-la que ce grand homme compofa les livres
de la nature des dieux, celui de la viellefle, celui
de l ’amitié , deux de la gloire ,* & les topiques.
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.Cette ancienne ville enfevelie comme Hercu-
lanum , fous les cendres du Vefuve , a été retrouvée
comme elle par hazard, près du fleuve
Samo , par des payfans qui avoient creufé pour
une plantation d’arbres.
C’eft vers 1755 que l’on a commencé les fouilles
, plus faciles qu’à Herculanum. On a trouvé
en 1765 un petit temple entier, dont les colonnes
font de briques , revêtues de ftuc 3 en voici
l ’infeription :
N. Popidius N . jF. Ctfinus, cedem Ifidis ter roc
motu conlapfam à fundamerito S. P. reflituit ,
hanc decitriones ob liberalitatem cum effet an-
norum f e u f ordini fuo gratis adlegerunt.
C?eft une chofe bien finguliere, dit M. de
la Lande , 8c bien curieufe , que de fe retrouver
ainfi au milieu d’un temple romain , bâti il y
a 1700 ans, devant les mêmes autels où ces
maîtres du monde1 ont facrifié, environné des
mêmes murs , occupé des mêmes objets 3 8c d’y
retrouver tout à la même place , dans le même
ordre , fans que la forme , la matière , la fitua-
tion de toutes les parties ayent éprouvé le moindre
changement. Cette lave du Vefuve a été
un préfervatif heureux contre l’injure du teins 8c le pillage des Barbares.
On remarque fans peine, dans les bâtimens de
Pompeii beaucoup de layes pierreufes &vicrifiéçs,
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dont eft pavée la voie Appienne, 8c qui prouvent
évidemment des éruptions plus anciennes
que celle de l’an 79.
I l y a dans les appartenions de Portici un
vafe antique de marbre de Paros trouvé dans
ces ruines II eft aufli beau par la forme que
par le deflin d’une fête de Bacchus, qui y eft
repréfentée en bas-relief : mais en général on
n’ y trouve pas autant de belles chofes qu’ à Herculanum.
(R.)
PO NC E , ( i s l e ) voye\: P onza .
PONDICHÉRY ou P ontichery , Ponti-
cerium, ville des Indes orientales , fur la côte
de Coromandel, à la bande -de l’eft de la pref-
qu’ île des Indes , eh-deçà du Gange. Cette v ille
eft le chef-lieu de tous les établiflemens François
dans l’Inde. Elle eft grande 8c fortifiée régulièrement.
Ses rues , la plôpart fort larges 8c toutes
tirées , au cordeau , font plantées de deux rangs
d’arbres qui y donnent de la fraicheur même
au milieu du jour. Les maifons des Européens y
font bâties de brique, 8c celles des Indiens de
terre enduite de chaux.
Cet établiflement ne contient pas feulement
les marchandifes que fournit la côte de Coromandel
,• fil fert aufli d’ entrepôt pour toutes celles
qui s’enlevent du Bengale, de Surate , & de
toute la côte de Malabar. Les marchandifes qui
fe fabriquent à Pondichéry même, font des toiles
de coton blanches : les toiles peintes qui s’y
vendent, fe tirent de Mafulipatan , 8c en portent;
le nom 3 celles qu’on y tient d’ailleurs, font des
étoffes de fo ie , des mouchoirs de coton 8c de
foie, du coton filé 8c en bourre, des pierreries
de Golcondé , de l’ indigo & du riz.
Les Hollandois prirent cette v ille en 1693
8c la rendirent à la paix de Rifwick. Les An-
glois laprirent en 1701 8c la raferent de fond-en-
comble, mais ilsen rendirent l’emplacement à la.
paix de 1763.3 & les François la relevèrent.
Les Anglois s’en mirent encore en pofleflion dans
la guerre qui fe raluma enfuite, 8c ils s’en def-
faifirent à la paix de 1783 , en ajoutant à fon territoire
les diftriéls de Valan.our & de Bahour.
La ville , à la vérité n’a point de port, ainfi
que toutes celles qui ont été bâties fur la côte
de Coromandel 3 mais elle a fur les autres l’avantage
d’une rade beaucoup plus commode. Les
vaifleaux peuvent mouiller près du rivage fous
la protection du canon des fortifications.Son terri-*
toire q uia trois lieues de long fur une de large ,
non compris les deux nouveaux diftrifts dont il
s’eft accru , produit du riz 8c des légumes à la
referve de quelques endroits qui n’offrent qu’ un,
fable ftérile. Le pays eft arrofé de deux petites
rivières dont les eaux font excellentes pour la
teinture. Long, fuivant Caflirti 98 , 5 F , 3o//3 lat.
11, 5 f . Suivant le père Feuillée & M. le Mon-
nier, Long, orient. 97, 32’ , 30'7, lat. 11, 50.(R.)
FONPIGO ou îondico , petite île defertf
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