
jéfidence s avant qu’il ne l’eût établie à Munich,
-©,ii elle eft fixée aujourd’hui , depuis fon avéne-
jjnent à la fouveraineté des états de Bavière. Les
François la prirent en 1688 , & en démolirent les
fortifications , mais on les a relevées. Manheim eft
au confluent du.Neçker & du Rhin, à 4 liv n. e.
de Spire, 3 o. d’Heidelberg. Long, 26 , 8; lat.
4 9 , 25.
C'eft une ville nouvelle qui doit fon acçroiffe-
ment aux Flamands réfugiés pour caufe de religion.
Elle fut prife & dêvaftée par les Bavarois en 1622.
Depuis elle fut entièrement ruinée par les François
en 1689 : elle s’eflstellement rétablie-, que c’eft
une des plus belles & des plus agréables villes de
l'Allemagne. Mais fa population le reflentira beaucoup
de réloignement dé fes fouverains. L’air
toutefois y eft peu fa-in, & elle manque de bonne
eau. Toutes les rues en fopt larges & tirées au
corbeau. Les Catholiques , les Luthériens, les Réformés
, les Juifs , y ont le libre exercice de leur
religion. Les Jéfuites y avoient une des plus'belles
jnaiions qu’ept l’ordre dans toute la chrétienté.
Manheim a quatre hôpitaux, l’hppital eleéloral,
l'hôpital des foldats , celui dçs luthériens , & celui
des réformés ; une maifon des orphelins, unç académie
des fciençes érigée en 1763» UIl e deiîin
de fculpturç , & uné de chirurgie ; un arfénal, une
fonderie de canons, un hôtel des monnoies, un
jardin de botanique , & plufieurs fabriques. Cçtte
ville eft une des places les plus régulièrement
fortifiées qui exiftent. Le palais eleéloral renferme
une belle bibliothèque ,1111 cabinet de médaillés ,
un autre de curiofités & d’antiques , une galerie de
tableaux, & up cabinet d’hiftoirç naturelle. (JL)
MANI : cç mot, dans la baffe - Guinée, vêtit
dire le feignent, le roi (je Congo. Quelques auteurs,
faute de favoir la lignification du mot mani , ont
fait du Çongo & du Maniçongo, deux états de la
fiaffe-Guinéç, différens l’un de l’autre. (/L)
M AN IC A , contrée d’Afrique, dans la Cafrerie.
Il y a royaume , rivière, ville & mines de ce nom.
La rivière çft la mêpiÇ que celle de Laurent Marquez.
Elle a fa fource dans les montagnes de Lu-
para , vers les 42e d. 3Of de longitude . & par le
ao* d. de latit. méridionale ; elle fe perd dans un
petit golfe que forme l’île d lnhaqua. Le royaume
s’étend à l’orient--& au nord de cette rivière.
Le roi du pays s’appelle Chiçanga. Manica , ou
Magniça, eft fa ville capitale , S{. la feule ville de
fes états. Au midi de cette ville font des mines
d’o r , connues fous le nom de mines de Manica,
(R.)MANILLE, ville forte des Indes , capitale de
l ’île de Luçon, & la feule ville de cette île , avec
un bon château, un archevêché, Qn y jouit
d’un équinoxe prefque perpétuel, mais la chaleur
y eft exceffive.
Cette v ille , qui appartient aux Efpagnols, eft
fituée au pied d’une file de montagnes, fur le
fiord oriental de la baie de Luçon, Les maifons y
font prefque toutes de bois, à caufe des tremble*
mens de terre. Ses habitans font tous nés de l’union
d’Efpagnols , d’indiens, de Chinois , de Ma-
labares , de noirs , & autres.
Les femmes de diftinâion s’habillent à l’èfpa-
gole, & elles forit rares ; toutes les autres n’ont
pas befoin de tailleurs : elles s’attachent, de la
ceinture en bas, un morceau de toile peinte qui
leur fert de jupe , tandis qu’un morceau de la
même toile leur fert de manteau. La grande chaleur
du pays les difpenfe de porter des bas &
des fouliers.
On permet aux Portugais de négociera Manille.
Elle eft à trois lieues de Cavité, près de l’embouchure
d’une rivière navigable. Elle fut entourée
de murs en 1590, On y bâtit alors la citadelle
de Saint-Jaçques ; & depuis elle s’eft aggran-
die & embellie. Au refte , elle eft fituée entredeux
volcans qui la menacent & femblent préparer
fa ruine. Long, félon Lieutaud , 137 d, <jif 30^ ;
lat. 14 ,30 . Selon les Efpagnols ,long. 138 d. 59*. 45-/ ; lat. 14 ,-16.
La ville de Manille, de médiocre grandeur, eft
le fiége d’un viçeroi que Je roi d’Efpagne y entretient,
Elle a auffi un confeil fouverain établi
pour toutes les colonies fondées dans les îles Philippines,
& deuxcollèges. Cavité , ou Cabite,
fituée plus au fud, eft comme fon port : il eft affez
fréquenté, quoique l’entrée en foit difficile, à caufe
des rochers & des éçueils qui fe rencontrent à
l’ouverture du -golfe, Cette ville fait un grand commerce
avec la Chine, & les autres parties des Indes
orientales. Il çpnfifte principalement en marchandi-
fes propres poiir le Pérou & le Mexique , comme
les épiceries , les foieries de la Chine , & fur-tout
en bas de foie , dont on tranfporte une grande
quantité; les étoffes des Indes , les mouffelines ,
les toiles peintes , & autres. Toutes ces marchan-
difes font tranfportées par un vaiffeau ou deux
qpi partent tous les ans pour Acapulco. Leur
charge, pour le retour, confifte en quantité de
cochenille, en confitures, merceries , & fur-tout
en argent.
L’île de Luçon ou de Manille dans laquelle elle
eft fituée, eft la plus grande des îles Philippines J
elle a 125 lieues de long fur 3,0 & 49 de large.
Elle eft fertile en bled, es riz, en fruits, & elle
abonde èn befiiaux & en bons chevaux- L’air y
çft faln , & les eaux en fqnt bonnes. Sa baie a
près de deux lieues de diamètre. (R.)
MANILLES ( le s ) . Voye{Philippines.
MANINÇABO, ville & royaume des Indes,
fur la côte occidçntale de l’île de Sumatra , entre
Priaman au nord, & Inclrapoura au midi, Il (y epoît
beaucoup de poivre. Lut. mérid. 2. (JL)
MANKATS , peuples de la Tartane indépen*
dante , dans le Turqueflan.'JTL)
MANLIEÜ , abbay e de France, çn Auvergne ,‘
au diocèfe de Clermont : elle eft de l’ordre de Saint
Benoît, 8ç vaut 400P liv, Voye^ Ma^glieu. (JL J
M A N
MANOA , on D okado , Ville imaginaire ,
qu’on a fuppofé exifter dans l’Amérique , laus l’e-
quateur , au bord du lac de Parime. Un a prétendu
que les Péruviens échappés au fer de leurs conquérons,
fe réfugièrent fous l’équateur, y bâtirent
fe Manoa, & y portèrent les richeffes immenles
qu’ils avoient fauvées. '
Les Efpagnols ont fait des efforts des 1570 , &
des dépendes incroyables, pour trouver une ville
qui avoir converties torts & fes murailles de lames
& de lingots d’or. Cette chimère , fondée fur
la foif des richeffes, a coûte la vie a je ne fais
combien de millers d’hommes, en particulier a.
Walthèr Rawleigh , navigateur a jamais célébré ,
& l’un des plus beaux efprits d Angleterre, dont la
tragique hiftoire n’eft ignorée de perfonne.
On peut lire dans les Mémoires de l academie des
Sciences, année 1745, la conjeâure de M. de la
Condamine ,.fur l’origine du roman de la Manoa
dorée. Mais enfin cette ville fiâive a difparu de
toutes les anciennes cartes, où des géographes
trop crédules l’avoientfait figurer autrefois .a v e c
le lac qui rouloit fans ceffe des fables de lo r le
^ MANOE , petite île de Danemarck , fur la cote
occidentale du duché de Slefwick, près de Ripen.
Elle n’eft pas fort peuplée. (A.)
MANOSQUE , Manofca , ville de France, en
Provence, fur la Durance, dans la viguerie de
Forcalquier.Elle eft fort peuplée, & elle eft fituée
dans une vallée agréable & fertile , & dans Laquelle
il fe trouve des eaux minérales. C elt le liege
d’un gouverneur particulier, & l’on y trouve 2
paroiues ,■ 7 couvens de l’un & de 1 autre fexe, ix
«ne commanderie de- l’ordre de Malthe , dont le
commandeur, quia le titre de bailli, eft grand-
croix de l’ordre. Cette ville n a ete fondée que
vers la fin du v m e fiècle , par les comtes de For-
calqnier, dont elle devint la réfidence d’h iver, &
qui , en 1208 ; la donnèrent aux chevaliers de
Malthe , qui y confervent encore dans le château
le corps de l’inftituteur & premier grand-maître
‘ de l’ordre. Elle eft à 11g f- de Forcalquier, 154
f. e. de Paris. Long. 23 , 30 j 43 » 52*
Dufour (Philippe Sÿlveftre), marchand dro-
guifte à Lyon , étoit de Mànofque. Ce fut un habile
antiquaire , qui étoit en correfpondance avec
tous les favans antiquaires de fon tems, & fur-
tout avec Jacques Spon. Il mourut en 168-5. (-^-)
MANOTCOUSIBI , rivière de l’Amérique
fèptentrionale , au 59e deg. de latitude nord , fur
la baie d’Hudfon. Les Danois la découvrirent en
1668 ; on l’appelle encore la rivière danoife r & les
Anglois la nomment Churchill, (i?.)
MANRESE , en latin Minorijjd , ancienne petite
ville d’Efpagne dans la Catalogne , an confluent
du Cardonéro & du Lobrégat, à 9 li. n. o.
de Barceîonne, 6 f. e. de Cardonne. Elle, a un
château , une paroiffe, & 8 couvens. Long. 19 ,
%o^lat. 4 1 , 3 6* (R.)
MANS ( le ) , ancienne ville de France fur la
Sarte, capitale delà province de Maine. C ’eft la
même que la table de Peutinger appel le Suindinurn.
Dans les notices des villes de la Gaule , elle eft
nommée civitas Cenomanorum. Sous le règne de
Charlemagne , c’étoit une des plus grandes &
des plus riches villes du royaume. Prefque dans
chaque fiècle elle a éprouvé des incitrfions t des
fièges, des incendies , & autres malheurs’ fem-
blables , dont; elle s’eft cependant relevée; &
c’eft encore aujourd’hui une ville grande, riche ,
èc peuplée. C ’eft le fiège du gouverneur général
, qui eft en même tems gouverneur parti-'
culier de la ville ; d’un lieutenant de ro i, d’uir
évêché. Il y a d’ailleurs préfidial, baillage, élection
, maîtrife particulière des eaux & forêts. On
y compte 16 paroiffes , entre lefqueiles il y a 3
chapitres ; 4 abbayes, 8 maifons religieufes, un
collège , un féminaire , & 2363 feux. La bougie,
les étamines , & Ja volaille du Mans, font très-
renommées. Les Ligueurs la rendirent à Henri IV
par compofition en 1589. C ’eft la patrie de N. Dé-
nifot, de François Grudé ou la Croix du Maine,
de Jacques le Pelletier, & du P. Bernard Lamy
de l’Oratoire. Son évêque fe dit le premier Tuf—
fragant de l’archevêché de T ou rs , mais cette
prétention lui eft fort eonteftée. Son évêché vauc
environ 25000 livres de revenu. Le Mans eft fur
une colline, à 10 lieues f. d’Alençon , 1 7 n. o. de
Tours , 19 n. e. d’Angers, 30 n. e. d’Orléans , 48
f. o. de Paris. Long, félon Caffini, 17 d. 36' 32^ ;
lat.47 , & ( R . )
MANSFELD , Mansfeldta, petite ville Sl comté
d’Allemagne, au cercle de haùte-Saxe, fur les
frontières d’Anhalt & de Magdebourg. Sa plus
grande longueur eft de fept milles, & fa plus
grande largeur eft de quatre. II s’y trouve des mines
de cuivre mêlé d’argent. La religion qu’on y
profeffe eft la Luthérienne, mais le prince eft catholique.
Ce comté eft un fief relevant: en partie
du duché de Magdebourg , en- partie de l’éleélorat
de Saxe. La partie de cet état relevant de t’éleéleur
de Saxe, eft aujourd’hui en féqueftre entre les
mains de ce prince, pour en éteindre les dettes^
La petite ville de Mansfeld appartient aux princes
de’ce nom: fon château eft aujourd'hui plus qu’à
demi ruiné. Elle eft à 14 li. f. o. de Magdebourg ,
18 n. e. d’Erfort, 19 f. o. de Wittemberg. Lorrg^
291 30 ; lat. 51 ,*3 5. (R.)
Vigand ( Jean ) , favant théologien, difcipîe de
Mélanélhon, a illuftrê Mansfeld fa patrie, en y
recevant le jour. Il eft connu par plufieurs ouvrages
eftimes , & pour avoir travaillé avec Fl accus
Illyricus , aux centuries deMagdebourg.il décéda
en 1 5 8 7 ,à 64 ans. (JL)
MANSFIELD , ville d’Angleterre dans la pro'r
vince de Nottingham, & dans la fameufe forêt de
Sherwood : elle eft bien bâtie &• fort commerçante
, fur-tout en drêche; Ô£ elle donne îe titre de
. baron à un. lord de la famille de Murray. (R.y