
4M r N A. K produit, fur la bonté de fon 'iur, & les agréables
odeurs qu’on y refpire.
NALLIERES, gros bourg de France, dans le
- Poitou, éle&ion de Fontenay, à 2 li. e, de Luçon.
NAMAQUAS , nation d’Afrique, fur la côte
occidentale, entre l’Ethiopie & le cap de Bonne-
Efpérance. Quelques Hollandais découvrirent les
Namaquas en 1632, & leur firent des préfens pour
fe les attacher.
N AM BU , province du Japon , dans la grande
île Niphon': c’eft la plus feptentrionale de toutes ;
elle a un bon port fur la mer du Japon.
NAMSLAU, ou Nàmbslau , ville de laSiléfie
pruflienne, capitale du cercle de ce nom, fur la
w e yd a , dans des marais. Elle appartenoit autrefois
aux ducs de Breflau, enfuite elle a été aux ducs
de Glogau, & enfin à ceux de Lignitz. Le duc
Wenceflas de Lignitz la vendit, -en 1348, à l’empereur
Charles ÏV , qui la fit entourer d’une muraille.
L’empereur Ferdinand I l’engagea, avec 7
villages , à la ville de Brellau, qui eh eft encore
nantie. En 17 4 1, les Prufliens.la prirent * après une
canonade de trois jours ; & par la fuite des guerres,
en 1746, on y comptait 16 maifons déferres & 46
en ruines. Les édifices les plus remarquables de
cette ville font, le château qui eft aflez fort, une
églife catholique , un couvent de francifcains, avec
une églife polonqife , & deux églifes luthériennes,
l ’une allemande &. l ’autre polorioife. ( M a s s o n
v e M o r v i l l e r s . ' )
NAMUR ( comté de ) , province des Pays-Bas ,
avec titre de comté. Elle eft bornée du côté du
nord par le Brabant Waîlon ; à l’orient, par l’évêché
dé Liège ; au midi par le même évêché, & par
la terre d’Agimont, entre Sembre & Meufe ; à l’oç-
cident, par le pays entre Sambre & Meufe, qui dér
pend de Liège, & de ce côté-là elle touche au Hai-
naut. Sa plus grande étendue, du couchant au le-?
yant, eft d’environ 6 milles & demi, & prefque
autant du feptentrion au midi,
Le comté de Namur, autrefois partie du pays des
Eburons & des Tongriens, fut mis fous la fécondé '
Germanie par les Romains. Il fut enfuite occupé par '
les Francs , qui le mirent fous le royaume cTAiifi
trafic. Ce royaume ayant été conquis par Othop-le-
Grand , & poftedé par fon fils & fon petit-fils, ils y
établirent des dpes, entr’autres, Charles, frère
de Lothaire, roi de France, Ermengarde, fille de
Charles, ayant epoufé, l’an-1000, un feigneur nommé
Albert, il fut premier comte de Namur. Jean de
Flandre , dernier comte de cette province , vendit
tous fes biens, l’an 142 1, à Philippe duc de Bourgor
gne. Ce comté porté dans la maifon d’Autriche, par
le mariage de Marie de Bourgogne, eft aujourd’hui
dans celle de Lorraine en pofTemon des biens de la j
jnaifôn d’Autriche,
Ce pays eft très-montueux & couvert de forêts ;
la principale-richefîe du paysconfifte en fer; on y
prépare auflï de l’acier. On y trouve encore du
plomb , dp cuivre, du charbon de pierre , beaucoup
N A N
de marbre, &c. Les contrées unies produifent toutes
fortes de grains. Le clergé poflede le dixième des
nnSj 1 SC*e ce pays, quoique fa proportionna
relie de la population , foit à-peu-près comme d’un
a 00. La langue qu on y parle le plus eft un françois
corrompu. Les états provinciaux font compofés du
cierge, de la nobleflc & de la ville de Namur, avec
fon diftriâ.
Namur , en latin moderne Namucum, & dans
la fuite Namurcum , eft une des plus belles & des
plus fortes villes des Pays-Bas, capitale du comté
de Namur, avec un évêché fuffragant de Canibray.
LouisXlV la prît en 1692. Guillaume III, roi d’Angleterre,
la repriten 1695 ; le feld-maréchâl Au-
werkerque la bombarda en 1704. Elle fut cedée à
la maifon d’Autriche par la paix d’Utrecht en 1713»
& la garde en fut confiée aux états-généraux par le
traité de Barrières ; Louis XV la prit en 1746 , &
la rendit par le traité d’Aix-la-Chapelle. Elle eft entre
deux montagnes, au confluent de la Meufe &
de la Sambre, à 5 lieues f. o. de H u y , 6 n. de
Dinant, 10 f. o. de Liège, 10 f. e. de Bruxelles ,
10 de Louvain , 1 2 e. de Mons, 58 n. e. de Paris.
Long. 22 , 32 lat. 50, 25.
Cçtte ville eft le fiége du gouverneur, du confeil
provincial, & depuis 1559» d’un évêque, dont
le palais eft digne de remarque. Outre la cathédrale,
on compte 2 églifes collégiales, 5 paroifles , & un
féminaire, 12 çouvens, & un collége, dirigé ci-
devant par les jéfuites. On fabrique à^Namur beaucoup
de couteaux, de cifeaux, de fufils, de pistolets
, & d’autres ouvrages en fer & en acier,
{ M a s s o n d e M o r v i l l i e r s .)
NANCAY, bourg de France en Berry, avec titre
de Comte, à 7 li. n. de Bourges ,4 n. de Vierzon,
NANCHANG, ville de la fchine , première métropole
dp la province de Kiangfi. Elle eft renommée
par le nombre des lettrés qui s’y trouvent,
Long. 12 9 ,10 ; lat. 2 9 ,13 .
N A N C Y , grande & belle ville de France , capitale
de la Lorraine , avec un évêché-, une cour
fouyerainp , une généralité qui comprend le s .26
baillages de Lorraine, & les 1 p du duché de Bar,
une chambre des comptes , une fociété royale des
fciences & bellesrlettres, fondée en 1751 , com-
pofée d’une foule d’hommes célèbres , & un chapitre
, dont le chef prend le titre de primat. Elle
eft divifée en deux villes, la ville vieille & la ville
neuve. On voit dans l’églife des Cordeliers , les
tombeaux des anciens ducs. Charles, dernier duc
de Bourgogne, prit Nancy en 1475. Le duc René
la reprit après la bataille de Morat en 1476. Charles
l’afliégea de nouveau en 1477, mais il y fut tué,
& fon armée défaite. Les rois de France depuis
Louis XIII s’en fonf fouvent rendus maîtres, & en
ont fait démolir les fortifications en 1661. Elle fut
cédée à la France par le traité de Vienne en 1736,
ppur en jouir après la mort du roi Staniflas. Nancy
eft fur la Meurte, à 25 li. f. e. de Luxembourg,
39 de Strasbourg, 19 f, p, de Metz, 4 n. e. de
J o u i ,
N A N
T o u l , 9 f. e. de Pont-à-Moufion, 72 f. o. de Paris.
'Long, fuivant Caflini , 2 3 ,5 1 ,3 3 ; lat. 4 8 ,4 1 , 28.
Cette ville n’eft point le Nafium de l’itinéraire
d’Antonin ; c’eft line ville moderne qui n’a pas été
connue avant le x n e fiècle. Elle a commencé par
un château qui appartenoit à un feigneur nommé
Drogon. Mathieu I du nom , duc de Lorraine , acquit
ce château l’an 1153, pour y faire fa réfidence.
Thibault , comte de Champagne, qui fut depuis
roi de Navarre, invertit Mathieu II du nom , duc
de Lorraine, de Nancy, & de fes dépendances,
l’an 1220. Depuis la réunion delà Champagne à
la couronne, il paroît que les ducs de Lorraine
ont toujours été fouverains à Nancy , & qu’ils
n’ont point reconnu les rois de France ou les
comtes de Champagne, pour cette ville ou fon
territoire.
La ville vieille eft mal bâtie ; fes rues font étroites
& irrégulières ; mais on en comble les fortes, on
y perce des rues, on y conftruit des places ; de
forte que cette partie fera dans quelque tems aufli
belle que le refte. Toutes les rues de la ville neuve
font larges, & tirées au cordeau; les maifons &
les églifes font d’un très-bon goût.
Parmi les édifices publics, on diftingue fur-tout
l’églife primatiale , les cafernes , l’intendance, la
carrière, & la place royale, décorée de la ftatue
pédeftre de Louis X V , & où fe trouve le palais de
la cour fouveraine. Plufieurs autres places, entre
autre celles de Saint-Staniflas remarquable par la régularité
des maifons , & la belle fontaine de forme
pyramidale en plomb qu’on voit au milieu , & qui
repréfente allégoriquement l’alliance de la maifon
de Bourbon avec celle d’Autriche, paf le traité
de 1756. Outre la primatiale, on compte encore 5
eglifes paroifliales , 2 hôpitaux, 2 confréries de ;
pénitens, un collège , une abbaye de Bénédi&ins, !
10 couvens d’hommes, 10 de femmes, indépen- ;
damment d’un monaftère de Notre-Dame du Refuge
; 3 écoles gratuites, un collège royal de médecine
, une bibliothèque publique. Nancy a deux
fauxbourgs, favoir, Boudonviile Bon-Secours,
cjui forment, pour ainfi dire, une troifième partie
a la v ille , font bien bâtis , & renferment plufieurs
églifes & édifices remarquables.
^ttC V^ e ^es embelliflemens au roi Staniflas,
mort en 1766. Son maufolée, élevé par les
ordres de l’hôtel-de-ville à Saint-Roch, fut feulptè
par Sentkfen , defliné par Claudon, & gravé par
,Collin. o r
Catherine Opalinska fon époufe, morte en 1747,
eft inhumée dans la nouvelle églife de Notre-Dame
de Bon-Secours, où l’on voit fon maufolée.
ÏÆ ^ ett® eglife » nommée d’abord la Chapelle des
Bourguignons , 8c depuis de la ViEloire, à caufe de
celle de Rene II fiir Charles, duc de Bourgogne,
«n 1477, a pris le nom de Notre-Dame de Bon-
Secours, & a été rebâtie en 1738.
^ïancy vient d’être érigée en évêché par une bulle
yeogr, Tome II.
. N A N p | du t 3 d’avant les kalendes de décembre Ï7 7 7 , &
les patentes de janvier 1778. Le premier évêque,
M. de la Tour-du-Pin, a été facré le ze janvier
1778. Il eft fuffragant de Trêves.
C ’eft la partie du père Maimbourg ( Louis ) , Jé-
fuite, qui y naquit en 1610, & mourut d’apoplexie
a Saint-Viélor, en 1686. Ses oeuvres forment feize
Volumes in-40. , & font de vrais romans écrits avec
du feu & de la rapidité dans le ftyle: on n’eu fait
point de cas aujourd’hui.
Maimbourg fon coufin a donné une réponfe à
l’expofîtion de la foi catholique de M. Boffuer.
Dans le nombre des artiftes, on peut diftinguer
le célèbre Jacques Callot, Colignon fon difciple ,
Jean François, graveurs en taille-douce ; Jean &
Etienne Racle, Hardi & fon fils, Croch, graveurs
de monnoies & médailles ; les Chaligny & les
Cuny, célèbres fondeurs. Sans parler-d’un grand
nombre de favans, d’hommes de lettres & d’artiftes
qui vivent encore, & dont les ouvrages font autant
d’honneur à leur patrie qu’à la raifon & aux
arts.
Voyei dans Expilli, un grand & long article
fur Nancy, & la Bibliothèque de Lorraine de D .
Calmet.
L ’ufage des armes à feu commença fous le règne
de Philippe de Valois. Froiffart, fous l’an 13 40, en
parlant d’une courfe des François jufqu’aux portes
d une v ille , dit que les affiégés dècliquèrent con- '
tr'eux canons & bombardes qui jettoient grands carreaux.
On donna a nos canons le nom de coule-
veine, qui vient de couleuvre, de ferpentine , de bafî-
lic , comme les anciens donnoient à certaines machines
de guerre le nom de /cornions.
La plus longue pièce que nous ayions en France
eft la coulevrine de Nancy: elle a vingt & un pieds
onze pouces, depuis la bouche jufqu’au bouchon
de la culaffe : elle fut fondue en 1598. On a remarqué
par l’expérience qu’elle ne porte pas plus
loin qu’une pièce de même calibre ; & plutôt pour
fa rareté que pour fon utilité, on la conferve à
Calais. (M a s so n d e Mo r v i i l i e r s .)
N AN FIO , île de l ’Archipel, vers la mer de
Candie. C ’eft nne de ces îles qui faifoient partie
du duché de Naxie , fous les princes des maifons
de Sanudo & de Crifpo. L’île n’a que 16 milles de
tour, point de port , & des montagnes toutes
pelees ; elles fourniffent cependant de belles
fources, capables de porter la fécondité dans les
campagnes, pour peu qu’on fut les employer utilement.
Les habitans de Nanfio font tous du rit grec , &
fournis a l ’evêque de Siphuo ; on n’y voit ni turcs
ni latins ; le- cadi & le vaivode font ambulans. En
1700, ils payèrent cinq cents écus pour toutes
fortes de droits, la capitation n’y étant qu’à un écu
& demi par tête. Leur fainéantife eft extrême &
rout leur négoce confifte en oignons, en cire & en
miel; ils n’ont de vin îc d’orge que pour leur en-
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