
208 L I M maria avec une jeune fille de vingt ans, 8c dit
plaifamment à Tes amis , qu’il falloit lui permettre
cette faute comme une licence poétique. Il eut un
fils de ce mariage, 8c mourut la même année, en
*588.
Merlin fleuriffoit aufli fous le même prince. L’on
trouve de l’exaâitude 8c de la fîncérité dans fa collection
des conciles ; il a l’honneur d’y avoir fongé
le premier. Il publia les oeuvres d’Origène, avec
l’apologie complette de ce père de l’églife, qui
n’eft pas une befogne aifée ; il mourut en 1541.
Montmaur, profeffeur en langue grecque à Paris.,
au commencement du fiècle pafîé, mourut en
1648. .
Scevole de Sainte-Marthe, étoit étonné' que le
Limofin ,* fous un air groflier 8c rempli de montagnes
incultes, eût pu produire des efprits émulateurs
des Romains ; nommer Henri - François
d’Agueffeaii c’eft faire fon éloge. Saint Profper,
félon quelques écrivains, étoit originaire du Lu
mofin, aufli bien que Marianus ou Viétorius i
créateur du cycle pafcal : Jean de Limoges , au-
guftin , a été le premier de fon ordre qui, par fon
érudition 8c fes foins pour la bibliothèque pontificale
, ait mérité l’office de facriftain du pape, qui,
depuis a été affeêfé à fes confrères. Bernard Gui-
donois efl regardé comme l’aurore de la critique :
hi vafte bibliothèque de Jean des Cordes a donné
lieu au premier catalogue imprimé. Léonard Du-
lis , récollet , a fait les premières découvertes
certaines fur les longitudes pour la navigation.
Marc-Antoine Muret, un des premiers humanif-
tes du x v i e fiècle, mort à Rome en 1585 , mériterait
notre éloge, s’il n’avoit fait celui du maf-
facre de la faint Barthelemi dans fon panégyrique
de Charles IX , éloge qui flétrira fon nom dans la
poftérité. Séraphique G rouzeil , cordelier, a appris
par l’excellente thèfe qu’il foutint, à la gloire de
Louis X IV , la manière de traiter des dogmes de
la foi 8c les vérités de théologie , dans un ordre
dégagé de queftions inutiles, du ftyle barbare 8c
de la confufion. Jean de la Quintinie, natif du
Chabahois , a découvert par fes expériences la méthode
certaine 8c infaillible de bien tailler les arbres
, 8c .a tiré de l’obfcurité la poire de virgou-
leufe ou du bujaleuf, dont la réputation s’eft répandue
dans tous les jardins fruitiers de l’Europe
: enfin c’efl aux foins infatigables de Nicolas de
la Reynie", que la ville de Paris efl redevable de la
plupart des beaux réglemens de police, qui s’y
obfervent pour la fureté des habitans. ( M a s s o n
p E M o r v i l l i e r s .)
LIMOUSIN. Voye^ Limosin.
L 1MGURS > petite villè de France, dans le Hu-
repoix , avec un château, au diocèfe de Paris, à 8
li.-f. o. de Paris. Long. 20 , 3 ; lac. 4 8 ,3 1 .
LIMOUX , Limofum , ville fort peuplée de
France , au diocèfe de Narbonne, capitale du
comté de Razez. Il s’y fait un commerce, affez
çonfidérable en draps, ratines? 8ç autrêg étoffes.
L î N C’efl l'entrepôt du fer de toutes les forges des
environs.
LIMPOURG, ou Limpurg , Limpurgum, petite
ville, d’Allemagne dans la Wétéravie, autrefois
libre 8c impériale, mais depuis fujète à l’électeur
de Trêves. Elle efl entre Wetzlar 8c Naflau,
à trois milles germaniques de cette dernière. Long.
23 , 48 ; lac. 58, 18.
Limpourg, comté de Suabe, près de la rivière
de Kocher, entre Halle 8c Elwangen, de fix lieues
de lo n g , fur trois de large. Le roi de Pruffe le
céda en 1742 au margrave d’Anfpach, comme un
arrière-fief de l’empire. . -
Limpourg , château du comté de même
nom, fi près de Halle en Suabe, qu’on pourrait
de - là , très - facilement canoner 8c bombarder
la ville. C ’eft d'après ces obfervations que
les habitans de Halle fe font déterminés à acquérir
ce château en 154 1, d’Erafme, comte de
Limpourg.
LINANGE, les Allemands difent & écrivent
Leir.engen , petit état d’Allemagne au cercle du
haut Rhin , avec titre de comté. Les comtes de
Linange font divifés en deux branches , celle de
Wefterbourg , qui efl l’aînée, 8c de Linange-Dabo
ou Dachsbourg, qui efl la cadette. La première
efl fubdivifée en deux rameaux, qui n’ont en-
femble qu’une voix aux aflemblées circulaires ;
l’une réfide à Grunftadt, l’autre à Wefterbourg. La
branche cadette des comtes de Linange a fa voix
aux diètes du cercle. Durkheim efl la feule ville
qui fe trouve dans leur état, (i?.)
LINARÉS , petite ville, de Portugal, fur une
montagne , dans la provinces de Beira , à 4 li. o*
de Guardia, avec un château.
L IN C A Y , petite ville de France au diocèfe
d’Auxerre, à neuf lieues de la ville de ce nom. Son
territoire efl fertile en grains. Elle efl fermée d’anciennes
murailles.
LINCHANG, ville de la Chine, première métropole
de la province de Xenfi, au département
de Sigan.
LINCHANCHI, ville de l’Amérique, dans le.
Mexique, au pays d’Iucatan, à 4 lieues de Sélam.
Long. 289, 45 ;Jat. 20, 40.
LÏNCHUEN, ville de la Chine, première métropole
de la province de Quang-Si, ait département
de Queilin. Linchuen , ville de la Chine, première grande
cité de la province de Chan-Si, au département de
C é , en Chine.
LINCIN, ville de la Chine, fecondç métropole
de la province de Chann-Si, au département de
Pingyang.
L lN C IN G , grande ville delà Chine;, troifième
métropole de la province de Channton , au" département
de Tungchang. Elle efl fituée dans une
plaine fabloneufe au bout du canal de Lun , qui
mêle fes. eaux avec celles d e là rivière de Guey.
Peux grands forts châteaux la défendent. Cette
L I N
ville très-commercante & très-riche, efl une efpèce
d’entrepôt de marchandifes qui y font apportées
par les vaifleaux Chinois qui' paflent devant fon
port. Ses remparts font élevés, & fon enceinte
de deux heures de marche, fans y compendre les
fauxbourgs. Celui du feptentrion a une tour oflo-
gone de neuf étages qui efl magnifique. L’extérieur
d e . ce monument efl orné de porcelaines embellies
de mille jolies figures. On monte à cette tour
parun efcalier à vis, placé entre des murs doubles.
Le haut efl terminé par une ftatue. Les temples
8c les édifices publics de cette ville font de
la plus grande magnificence. (Ma s s o n d e Mo r v
i l l ie r s .')
LINCK , fort ruiné des Pays-Bas, dans la Flandre,
pris par les François en 1676. Il étoit proche
la rivière de Çolme, à une lieue de Bourbourg.
Long. 19 , 33 la.t. 30, 33. ,
LINCOLN , ville d’Angleterre, capitale du Lin-
colnshire^ avec un évêché fuffragant de Cantor-
beri, & titre de comté. Elle envoie deux députés
au parlement. Son nom latin efl Lindum, & par
les écrivains du moyen âge , Lindecollinum, Ou
Lindecollina, félon Bede. Le nom breton eft Zi/2-
dccylnc , dont la première fyllabe fignifie, un lac ,
un marais. La cathédrale efl très-belle.
Cette ville a été .quelquefois la réfidence des
rois de Mercie. Elle efl fur le Witham, à 24 milles
n. e. de Nottingham, 39 n. de Péterboroug , 31. f.
d’Yorck, 135 n. de Londres. Long. , félon Street, *9 >4 0 , 4 9 » Ê w m » 15*
LINCOLN-SHIRE, pays des anciens Çoritains,
aujourd’hui province maritime ; d’Angleterre ,
bornée à l’eft par l’Océan germanique. Elle a 180
milles de tour, 8c contient environ un million foi-
xante-quatorze mille arpens.\C’efl un pays fertile.
8c très-agréable du côté du nord 8c de l’oueft ; il
abonde en poiffons, gibier, 8c en excelle ns- the-
vaux. L’Humber qui fépare cette province de
l’Yorkshire, 8c,leTrent qui en fépare une partie
du Nottinghamshjre, font fes deux premières rivières
, outre lefquelies il y a le Wittham, le Neu,
8c le Wéland, qui ;la traverfent'. Cette province,
l ’une des. plus grandes d’Angleterre , efl divifée en
trois parties nommées , Lindfey, Holland, & Kefle-
vc/i. Lindfey, qui efl-la plusconfidérable,contient
les parties feptentrionalês ; Holland efl au fud-eft,
& Xefteven à l’oueft de Holland. Ses villes principales
font Lincoln .capitale, Boflon, Grimsby,
Grantham , Kirton, 8f Granesboroux.
La province de Lincoln doit à jamais, fe glorifier
d’avoir produit Newton , cette efpèce de demi-
dieu, qui le premier a connu la lumière, qui dêr
vina le mécanifme de l’univers, 8c qui , à l’âge
de vingt-quatre ans, avoit déjà fait toutes fes découvertes
, celle-là même du calcul des fluxions, ou
des infiniment petits ; il fe contenta de l’invention
d’une théorie fi fur prenante, fans longer à s’en affliger
la gloire , fan$ fe prefler d’annoncer à l’uni-
yers fon génie créateur, fon intelligence fublime.
Géographie. '1 ome IL
On peut ( M. de Fontenelle l’a remarqué clans
fon e lo g e ) lui appliquer ce que Lucain dit du
Nil , dont les anciens ignoraient la fource : qu'il na
pas ete permis aux hommes de voir Newton faible 8*
naijfant. Il a vécu 83 années, toujours heureux,
toujours vénéré dans fa patrie j il a vu fon apo-
théofe. Son corps après fa mort fut expofé fur un
; lit de parade ; enfuite on le porta clans l’abbaye de
Weftminfter; fix d’entre les premiers pairs d’Angleterre
foutinrent le poêle-, 8c levêque de Ro-
chefler fit le ferviçe , accompagné de tout le
clergé de l’églife : en un mot on enterra Newton
à 1 entree du choeur de cette cathédrale, comme
on enterrerait un roi qui aurait fait du bien au
monde. L infeription du maufolée fe termine ainfi :
Gratulentur fibi mortales tantiim extitijfe humani gc-
neris de eu s (R.)
.. LINDAU , en .latin Landivia 8c Lindavitim ,
très-forte ville libre 8c impériale , dans la Souabe „
avec une célèbre abbaye de chanoinefles , fur laquelle
on peut voir ie P. Helyot, tom. V I , chap.
liih ,
L’abbefle efl princefle de l’empire, 8c fous la
prote&ion de la maifon d’Autriche. Mais l’abbaye
n’a point de territoire en propre , 8c l’abbefle efl
obligée de fe faire recevoir bourgeoife de la ville.
On prétend que cette abbaye, dont la fondation
efl incertaine , n’exifte à Lindau que depuis, le
commencement du dixième fiècle. Les chanoi-
nefîes font preuve de trois races , ne portent
aucun habit qui les diftingue , peuvent fe marier,
8c ne font tenues qu’à chanter au choeur, 8c à dire
les heurçs canoniales. Quoique la ville de Lindau
foit luthérienne , elle n’en vit pas moins bien avec
l’abbefle 8c les chanoinefles, qui. font bonnes catholiques.
La ville de Lindau qui, entr’autres privilèges ,
jouit du droit de battre monnoie, a' pour chef un
bourguemeftre , 8c un ftad - anïman, qu’elle élit
tous les deux ans du corps des patriciens ou des
plébéiens , pour gouverner avec le fénat, 8c huit
tribuns du peuple, fins l’aveu defquels tribuns
on ne peut réfoudre aucune affaire importante,
comme de religion, de guerre, de paix, ou d’al-,
liance. On change les magiftrats tous les ans.
La fituation de cette ville efl très-avantageufe ;
elle efl fur le bord , & dans une île du lac de Conf-
tance, dont le tour efl de 4 milles quatie.cents foi-
xante pas, proche la terre-ferme, à laquelle elle efl
attachée par un pont de pierre, long de deux cenrs
quatre-vingt-dix pas. Ceux de Souabe & de Bavière
y ont des entrepôts de froment, de fel 8c de fe r ,
qu’ils vendent enfuite aux Suiffes 8c aux Grifons.
On y porte des montagnes dé Suiffe, d’Appenzel,
8c des Grifons, du beurre, du fromage , des planches
, des chevrons, 8c autres marchandifes qui
, paflent par Nuremberg & par Augsbourg , pour
être conduites en Italie. Elle a été affranchie du
droit d’aubaine en France en 1770. Sa pofition efl
à 3 lieues f. e, de Buckhom, 10 f. de Confiance