
st-o-i -L I -L tues , dont piufieurs font très-belles, trente places
publiques, vingt-quatre cours, huit mille maifons,
•8t environ cinquante-lix à foixànte mille âmes,
une églife collégiale , dont le chapitre eft nombreux
, fe.pt paroiffes , nombre d’autres églifes, huit
maifons religeufes d’hommes, feize de filles , une
maifon de béguines , & la maifon du falut, fondée
pour là eorreélion des filles de mauvaife vie un
grand hôpital-général, deux autres grands hôpitaux
, trofs autres moins confidérables, deux maifons
pour les enfans mâles- orphelins , une maifon
dite des vieux hommes , où l’on reçoit les vieillards
âgés au moins de foixànte ans la maifon des
Éonnés filles pour les orphelines > celle des vieil-
lettes pour les femmes paralytiques, celle de Saint-
Jacques pour recevoir & pour fecourir les femmes
en couches, celle de la noble famille pour élever
les demoifelles de condition des provinces de Flandres
, d’Artoîs & de Hainauty trois collèges, un
féminaire particulier pour les Irlandois , un mont
de piété où l’on prête , fans aucun intérêt, jufqu’à
150 livrer 3 une boude commune des pauvres, plu-
fieurs écoles gratuites , 8c beaucoup d’autres éta-
hliffemens pieux. .
Le commerce dé cette ville eft très-confidera-
ble. Il confifte en draps, étoffes de laine de toute
efpèce, toiles, dentelles, galons , rubans, tapiffe-
r ie s , fil à coudre , elfapèaux , maroquins , & autres
cuirs ; favons Blancs & noirs, papier, carton
, 8cc. Louis XIV la conquit fur les Espagnols
en 16.67. Les alliés, fous la conduite du prince
Eugèrte , s’en rendirent maîtres en 1-708 , apjès •
un Liège auffi coûteux qu’opiniâtre ; mais elle fut
rendue à la. France par le traité d’Utrecht en
1 7 1 3 *
La châtellenie de Lille comprend cent trent-fept
villages & piufieurs villes , & fe divifc en fept
quartiers , qui font le Melantois , le Férain , l’Â -
vefne , le Carembaud, la Peule, le comté de Lan-
n o y , & le quartier d’Awes.
Lille a commencé par un château, qu’un dès
comtes de Flandres fit bâtir avant l’an 1054^ Baudouin
, comte de Flandres , en fit une v ille , qu’il
appelle I f a dans fes lettres, & nomme fon territoire
ijlenfe ttrntorium. Rigord , dans les geftes du
roi Àugufte, ad ànn. 12.15 , la nomme . lnfula. Guillaume
le Breton lui donne auffi ce dernier nom
dans les Vers fuivans r
lnfula 3 villa placent y gens callida , tuera fe-
• qü&hdo y ■
lnfula , quoe niîidis fe mercatonbus ornai r.
Régna. çpLoratis illuminât extern pannis.
Les François difent XIfie, ou Lille, 8c les Aile- \
mands Kyffel. Elle eff appelée lnfula , à caufe de
fa fituation entre deux rivières , 1a Lys & la D eule,
qui l’environnent de toutes parts. Sa fituation eft .
dans un terroir très-fertile & très-agréable. »
Sa pofitioir eft à 5 fi n. o. de Tournai, 7 n. de
Dôuai* 2 3* fi o.de Gand , 15 fi o. de Dunkerque,
L I L 15 n. o. deMons, 52 n. e. de Paris. Long, felo«
.Cafllni, 20 d. 36,30.;./<«. 50., 38,.
.Qn fait peut -.être qu’Antoiuette Bourignon,
cette célèbre vifionnaire du fiècle paffé, naquit à
Lille en 1616. Comme elle étoit riche, elle acheta
fous le non» de fon directeur , l’île de Nordftrand*
près de Holffiein,, .pour y raffemblqr ceux qu’elle
préténdoit aflocier à fa feéle. Elle fit imprimer, à
fes frais , dix-huit volumes de pieufes rêveries
, où il ne s’agit que d’infpirations immédiates-,
& dépenfa la moitié de fon bien à acquérir des
profélytes ; mais elle ne réuffit qu’à fe rendre ridicule
, 8cà s’attirer des perfécutîons attachées d’ordinaire
à toute innovation. Enfin dêfefpérant de s’établir
dans fon île , elle la revendit aux Janfénifies
qui ne s’y établirent pas davantage. Elle mourut à
Franeker en 168©.
Dominique Bodius , poète latin , étoit auffi
I né à Lille ; il fut nommé profeffeur dans l ’uni-
I verfitê de Leyden , où il donna piufieurs ouvrages
eftimés, 6c y mourut en 1613 , à cinquante-
deux ans..
Mathias .de Lobel , botanifte , compatriote de?
Baudius , mourut à Londres en* 16x6 , âge de 79
1 ans ;.le meilleur ouvrage qu’il ait donné font fes*
Adverfaria, 8c la meilleure, édition eft d’Angleterre
en 16-5 5 , in-4°«
La ville de Lille a encore produit, dans le dèr-
: nier fiècle, quelques artiftes de mérite, comme
Monnoyer , aimable peintre de fleurs, & les-
Vander-Méer qui ont excellé à repréfenter le
païfage , les vues de. marine , les moutons. ( M.
D. M )
Lille, ville, de France, dans le haut-Langue-
: doc, diocèfo d’A lb i, une bonne lieue au-defiôus
de Gaillac. Elle eft moderne & affez bien bâtie,».
■ Il s’y trouve un couvent d’Auguftins, un d’Au-
guftines,. 8c environ deux mille" cinq cents ha—
» bitans.
Lille,, ville dè France en Provence, diocèfe.
: de Cavaillon. Il y a une collégiale, un collège-
: dirigé par les Do&rinaires cinq autres maifons;
religieufes , 8c fix à fept mille habitans. Voye%
IsLE. ( r ).,
Lille en Doüdôn , petite ville de France r
en Gafcogae , au comté de Cominges , à près;
de 4 lieues d'Aurignac. On y trouve un couvent
de Jacobins a & à-peu-près mille deux cents habitans.
LILLEBONNE, Julio bon a, petite ville de France:
en Normandie , au pays de Caux, à 1 a lieues -.0. de:
Rouen r 6c 8 e.. du Havre
L I L L E R S Lilerciun , petite -ville de France , en-
Artois, fur leNavez , à 7 li. d’Arras ,■ entre Aire
& Béthune. Ses fortifications ont été démolies».
Long. io .Ty:yl.at. 30, 25^
LILLO , fort des Pays-Bas Hollandois , fur
l’Efcaut , à 3 11. d’Anvers i les habitans d’Anvers ,,
qui foutenoient le parti des confédérés;, le bâtirent
en. 1583 a pour fe confei ver la navigation de l’Efi--
L I M '♦ aut; maïs il appartient aujourd’hui aux Hôllati-
dois. Les Efpagnols furent obligés d’en lever le
fiège en 1588. Long. 2 1 ,4 7 ’, lac. 51 9 f
LIMA , ville de l’Amérique méridionale au
Pérou, dont elle eft la capitale, ainfi que la réfi-
dence du vice-roi, avec un archevêché érigé en
154 6,8c une efpèce d’univerfité dirigée par des
moines , 8c fondée par Charles-Quint ; un tribunal
de l’inquifition , 8c un hôtel des monnoies.
François Pizarre jeta les fondemens de Lima en
1534 ou 1535 ; 8c douze Efpagnols , fous fes ordres
, commencèrent à s’y loger. Le nombre des
habitans augmenta promptement ; on alligna les
rues ; on les fit larges, 8c on divifa la ville en
quarrés , que les Efpagnols appellent quadras.
Le roi d’Efpagne y établit un vice-roi avec un
pouvoir abfolu, mais dont le gouvernement ne
dure que fept ans ; les autres charges fe donnent,
ou plutôt fe venderit, pour un teins encore plus
court, favoir pour cinq ans , pour trois ans. Cette
politique, établie pour empêcher que lès pourvus
ne forment des partis contre un prince éloigné
d’eux , eft la principale caufe du mauvais gouvernement
de la colonie, de toutes fortes de déprédations,
8c du peu de profit qu’elle procure au
roi ; aucun des officiers ne fe foucie du bien
public.
L ’univerfité a été incorporée à celle de Salamanque
en 1572, pour jouir des mêmes prérogatives.
Son redeur eft élu tous les ans. On y compte
environ cent quatre-vingt dodeurs dans toutes les
facultés , 8c communément deux mille étudians. Il
y à trois collèges , 8c vingt chaires bien rentées
pour toutes les fciences.
Le vice-roi a la pompe de la royauté. Il a deux
compagnies de gardes, dont l’une à cheval dè
cent foixànte maîtres, tous Efpagnols ; l’autre également
Efpagnole, eft compofée de cinquante
hallebardiers^ qui font la garde à la porte des
falles de juftice 8c du palais. Il ne fort jamais
fans être accompagné d’un piquet de huit des;
gardes a chevai , dont quatre le précèdent, 8c
quatre le fuivent. Outre ces deux troupes, il a -
toujours, dans l’intérieur du palais, un détachement
d’infanterie de cent foldats, pour l’exécution
de fes ordres.
Ses fondions confiftent à préfider aux délibérations
des cours de juftice, du confeil de guerre,
8c de celui des finances. Il donne journellement
trois audiences , l’une; aux Américains 8c aux mulâtres
, l’autre aux Efpagnols, 8c la troifième aux
dames.
Les affaires qui concernent le gouvernement,
font expédiées par un feçrétaire d’état, avec fon
affeffeur ; c’eft de ce bureau que fortent toutes les i
expéditions militaires 8c.civiles. Celles qui regardent
l’ad m in iftratio n de la juftice , font le partage
du tribunal qui porte* le nom d’audience ; elles y
font décidées en dernier reflort, fans appel même
au confeil fuprême des Indes , excepté dans le cas
L I M 2qj
de déni de juftice. C ’eft le principal des tribunaux
de Lima, mais rien ne s’y paffe fans la participa^
tion du vice-roi. Un*fecond tribunal effila chambre
des comptes , où l’on juge définitivement tous les
corrégidors chargés des tributs, 8c où l’on règle
tout ce qui appartient à l’adminiftration des finances.
Un troifième tribunal effi la caiffe royale.
Les magiftrats de ce tribunal ont infpeffiion fur
tous les biens du domaine ro y a l, 8c fur les alca-
valas, nom qu’on donne au quint du produit des
minés.
Le corps de ville eft formé de régidors, ou
échevins, d’un lieutenant général de police , de
deux alcades, qui font les juges royaux. Ces officiers
font tirés de la principale nobleffe de Lima.
Leur objet eft l’adminiftration économique de la
Ville.
Là caiffe des morts eft un autre tribunal, qui
connoît de toutes les çaufes qui concernent les
biens de ceux qui font morts inteftats, ou chargés
des deniers d’autrui , fans avoir laiffé de légitime
héritier. Les négocians ont auffi leur tribunal pour
les affaires de commerce c’eft celui du con-
fulat qui eft compofé d’un prévôt des marchands ,
8c de deux confuls élus par les négocions. Ces
trois magiftrats » fécondés d’un uffeffeur, jugent
fuivant les réglemens des confulats de Cadix 8c de
Bilbao.
Les habitans de Lima font compoféis d’Efpa-
gnols , de Nègres, de races de Nègres,,. d’Américains
, de métis -, 8c d’autres races mélangées ; leur
nombre monte de cinquante-quatreà cinquante-cinq
mille , parmi lefquels on ne compte qu’environ
dix fept à dix-huit mille Efpagnols, dont un quart
- eft compofé de la jnobleffe la. plus diftinguée 8c la
plus avéçée du Pérouv On fait monter le nombre
des calèches à cinq ou.fix mille , 8c celui des car-
rbffeS eft auffi fort grand. Les familles nobles, à
Lima, peuvenf joindre aux revenus de leurs terres
, les profits du^commerce. La qualité de négociant
n’eft point incompatible avec kr nobleffe.
Les nègres 8ç les mulâtres exercent les arts mécaniques
, non cependant que les mêmes pfofeffions
nèMbient exercées auffi par des Européens:, mais
cela eft plus rare. Les Américains 8c les Métis n’ont
d’autre occupation que de cultiver la terre , de
faire des ouvrages de poterie, 8c de vendre les
denrées au marché. Tout le fervice domeftique fe
fait par des nègres 8c des mulâtres libres ou efcla-
ves , mais le plus grand nombre eft de cette dernière
claffe.
Rien ne doit approcher de l’idée qu’on doit fe
former du luxe de Lima ; il inveftit toutes les claf-
fes -, 8c confond prefque tous les rangs. Le prix des
étoffes les plus riches n’arrête perfonne ; c’eft
moins un goût qu’une paffion. Les fémmes fur-
tout jouifferit, dans cette v ille , comme dans le
monde entier, du privilège de fe diftinguer par un
: luxe auffi recherché que ruineux. Ce que lès: cours
les plus brillantes de l’Europe peuvent offrir de
C c ij