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Les fleuves de Norwège ne font guère pratica- '
î>les pour les grands bâtimens , parce que leurs
cours eft embarraffé par des rochers fous eau &
par des cafcades , où l’eau fait une chute de 6 , B ,
1 0 , &même de 40, 50, & 100 toifes. Pour arrêter
les bois de bâtimens que l’on flotte fur ces fleuves
, on a pratiqué dans quelques endroits des barrières
d’arbres liés enfemble avec des crampons de
fer. Près de ces cafcades on trouve plufleurs centaines
de moulins àfcier. La plupart des ponts font
cle bois. En hiver ces fleuves font praticables au
•moyen de la glace , 8c l’on peut faire un mille de
^Norwège en moins d’une heure de rems. L’eau vive
d e Norwège eft bonne 8c faine, & participe à un
principe martial. 11 y a aufli dans ce royaume
beaucoup de fources minérales > falutaires pour
plufleurs maladies.
Le nombre de montagnes dont la Norvège eft
Tiériffée, eft immenfe. Le Dofre-field eft regardé
comme la plus haute de toutes. On y trouve 4 maisons
établies pour le foulagement des voyageurs.
£lles font entretenues aux dépens du public, &
pourvues de feu , de lumières, & d’autres commodités.
Au fommet de plufleurs de ces montagnes
âl y a de beaux pâturages, des terres labourables,
ou des bois, & le s vallées offrent des fleuves utiles.
Ces montagnes renferment aufli de l’argent, du
cuivre, du fer , & d’autres métaux. On y rencontre
aufli quantité de bêtes voraces qui habitent
dans les antres & dans les creux des rochers.
Le terrein eft infertile, fablonneux, plein de
cailloux ; outre que les rochers, les bois, & les
montagnes en occupent la plus grande partie ; tout
ce qu’on en peut tirer, & qui fait tout le commerce
de la Norwège, confifte «en mâts de vaif-
feaux, en métaux, en huile de baleine , en poix,
en gou’dron, en beurre, en fu if, en vitriol, en
potafle, en fourrures, & en poiflon falé, &c.
Quelques diftriéts fourniffent affez de grains
pour en fournir aux contrées voïfines ; les autres
contrées du royaume font très-miférables. Par un
monopole odieux & tyrannique , les provinces
méridionales n’ofent fe pourvoir d’autres grains
que de ceux de Danemarck. Les provinces fep-
tentrionales le tirent des étrangers, & à bien meilleur
marché que les premières. Il n’eft permis à un
gouvernement d’aflùjettir les peuples à cet achat
cxcluflf, que lorfqu’il les leur offre au même prix
que les étrangers; & dans ce dernier cas, la loi
eft inutile : dans le cas contraire, c’eft abufer des
deniers de fa puiffance pour faire le malheur de la
nation.
Les Norwégiens nourriflent beaucoup de vaches,
qui font en général petites, & donnent peu de lait.
Leurs chevaux font forts, de belle taille & agiles.
Ils n’entretiennent que peu de bêtes à laine ; les
forêts font remplies de gibier.
Les carrières de marbre font en fi grand nombre,
que l’on pourroit en fournir tome l’Europe. Il
y a des montagnes prodigieufes pour la hauteur &
N O R l’étendue, qui né font compofées d’aucune aiitrë’
matière. On y trouve aufli des pierres de touche,
de l’albâtre de différentes fortes , des pierres de
chaux, de ciment, déplâtré, de grais, de meulière
, d’ardoife, &c. de l’aimant, de la pierre de
porc , des asbeftes à Sund-moër.
Dans plufleurs endroits, foit dans les fleuves ,
dans les lacs, ou dans les montagnes, on trouve
des criftaux, dont quelques pièces pèfent jufqu’à
5 livres, 8c font de 12 pouces de longueur, & 7
d’épaiffeur ; du verre de Marie , des grenats à
Rongsberg, de l’améthyfte à Guldbrandshal, Of*
terdal, &c. des calcédoines de la groffeur d’une
noifette, de l’agate dans les îles de Faroer, du
beau jafpe, & des pierres figurées. Dans les environs
de Drontheim 8c dans beaucoup de fleuves
des diocèfes de Bergen & de Chriftianfand, il fe
trouve des pêcheries de perlest
On ne compte que 18 villes dans toute la Norwège
, 8c on croit que le nombre des habitans ne
monte guère qu’à 700,000. La langue ne diffère
que très-peu de celle des Suédois. La nobléffe du
pays., qui étoit autrefois très-puiffante, eft confi-
dérablement diminuée, car les anciennes familles
font éteintes pour la plupart, & beaucoup d’entre
elles , en confervant leurs titres, ont embraffé
l’état de cultivateur.
Le roi Olaüs, furnommé le faint, y établit le
Chriftianifme dans le XIe fiècle, par la force 8c la
violence ; & quel chriftianifme encore, mêlé de
fuperftition 8c d’ignorance barbare î Enfin, on reçut
la religion luthérienne dans la Norwège en 1525.
L ’évêque de Chriftiana a la préféance fur tous
les autres évêques du royaume. Dans le chef-lieu
de chaque diocèfe eft une école latine : il y a outre
. cela à Bergen le collège Frédéric. Les étudians
Norwégiens fréquentent, foit l’univerfité de Copenhague
, foit les univerfités étrangères.
Le Norwégien a de l’aptitude pour les arts,
quoiqu’ils n’aient jamais fleuri dans ces contrées.
Les manufa&ures font en très-petit nombre. On
évalue à environ 10 millions de livres, monnoie
de France, les exportations de la Norwège ; on
reçoit en échange des grains, des vins , des eaux-
de-vie , des draps , des étoffes , 8cc. Cependant
on porte plus à l’étranger qu’on n’en reçoit, ce
qui devroit enrichir le royaume en peu d’années,
fi la terre étoit mieux cultivée, fl l’adminiftration
étoit mieux entendue, fi le.nombre des manufactures
étoit augmenté, & fi le gouvernement, en
; fe créant une marine , s’occupoit davantage du
commerce. Les principales villes commerçantes
font : Bergen, Droatheim , Chriftiana, 8c Drara-
men. -
La ftérilité qui rend les pays méprifables , fervit
autrefois à la gloire de celui-ci ; puifqu’elle fut la
caufe des fameufes irruptions de la plupart de fies
habitans fur les côtes de la Erifie & des îles britanniques,
& comme la bafie de leurs conquêtes
8c de leur établiflèment dans une des meilleures
N O R provinces de France: à quoi on peut ajouter le
grand nom que leurs defeendans fe font fait en
Europe, fous celui de Normands, par leurs exploits
en Anglettere , en France , 8c jufque dans 1 Italie
& dans la Grèce. x _
Aujourd’hui les habitans de Norwège pallent
pour être forts , vigoureux, greffiers 8c bons matelots
; il y en a plufleurs milliers au fer vice des
nations étrangères. Les Lapons qui habitent la partie
la plus feptentrionale de ce royaume, oc par
conféquent du continent de l’Europe, font petits,
mal faits, & demi-fauvages.- B
On divife ce royaume en Norwege propre, 5c
en fes dépendances. La Norwège propre comprend
quatre gouvernemens généraux , qui font celui
d’Aggérhuus, de Berghen, de Drontheim, & de
Wardhus. Les dépendances de la Norwège font
l’Iflande & les îles de Fero. Long. 26,52 ; Int. 59,
72. (Masson de Morvilliers.')
NO RTW ICH , petite v ille , à marche, dA n gleterre
, dans le Chelshire, fituée fur la rivière de
Vt^eever, & remarquable par fes mines de fel.
NORWICH, l’une des plus belles, des plus
riches, & des plus grandes villes d’Angleterre capitale
de la province de Norfolck, avec un évcche
fuffragant de Çantorbéry. Il y a une manufacture
d’étoffes qui la rend très-floriflânte. Les édifices publics
y font très-beaux. La ville eft au centre de la
province, au confluent du Winfder & de la Yare,
à 16 lieues n. e. de Cambridge , 23 f. e. de Lincoln
, 30 n. e. de Londres. C’eft la patrie des Ber-
games, de Vander-does , de Samuel Clarke & de
Wifthon. Elle envoie deux députés au parlement.
Long, félon Street, 19 ,4 5 , 55 j 52 »44*
NOSSEN , petite ville médiate de la haute- 5axe,au cercle d’Erzgebürg, fur la Mulde. Elle
a féance & fuffrage aux états. Les drapiers, les
tanneurs, & les mégiffiers font une grande partie
des habitans. Attenant à la ville eft un château
bâti fur une roche fort élevée. Noffen eft le chef-
lieu d’un, baillage de même nom , compofe de 73
villages , & contenant 4 biens nobles immédiats,
8c 6 médiats. (/?.)
NOSTITZ , comté confidérable d’Allemagne,
dans la Franconie , pofledé par les comtes de Nof-
titz q u i, en 1673 , achetèrent Rieneck de l’électeur
de Mayence, pour avoir rang de comtes immédiats.
(R.)
NOTEBOURG. Voye{ Schlusselberg.
N O T O , grande & belle ville de Sicile, dans la
partie méridionale de l’île, vers la fource d’une
petite rivière de même nom. C ’eft l’ancienne
Neetum. Elle eft fituée dans les terres, fur une petite
montagne affez efearpée , à 9 milles e. de Mo-
dica, à 8 o. de la mer de Sicile, & à 15 n. du cap
de Paffaro. Cette ville a été fort endommagée par
le tremblement de terre de 1693. Long, 3a , 45 ;
lat. 36, 50.
Noto ( val de ) , l’une des trois vallées ou provinces
qui partagent la Sicile, & à laquelle la ville
N O T 49* de Noto, qui en eft la capitale, donne fon nom.
Elle eft bornée au 11. par le Val-Démona; à 1 e. 8c
au f. par la mer ; à l’o. partie par la mer, partie par
le val de Mazzara.
Le val de Noto, en X714 8c 17 15 , comprenoit
283,039 habitans , fans-compter le clergé.
Noto-Nu o vo , petite ville de Sicile, à 3 milles
de Noto , dans la vallée de même nom, vers le
midi. Elle a été bâtie par une partie des habitans
de la grande ville de Noto, après le tremblement
de terre de 1693.
NOTRE-DAME, abbaye de filles , ordre de
Saint Auguftin , à Meaux. Il y en a une de Béné-
diflines à Nevers, une à Soinons, une à T ro y e s ,
& une à Saintes.
Notre-Dame ( les montagnes ) , montagnes de
l’Amérique feptentrionale, dans la Gafpefie. Elles
font toujours couvertes de neige.
Notre-D ame-des-Allends .abbaye de France,
dans le Poitou, ordre de Saint Benoît.
Notre-Dame-d’A mbrouel , abbaye de France,
diocèfe d’Angoulême.
Notre-Dame-au x -Bois , ou l’A b ba ye-a u x -
Bo i s , abbaye de France, diocèfe d eN oyon, en
Picardie. Elle appartient à des religieufes de l’ordre
de Cîteaux. Elle a é é transférée à Paris , au faux-
bourg Saint-Germain.
Notre-Dame-de-Boisvayer. .prieuré de Franc
e , dans la Touraine, près de Tours, ordre de
Grammont, fondé par Henri I I , roi d’A ngleterre-
No t r eD am ed u -Bo u r g , abbaye d’hommes,
ordre de Saint Auguftin, près Nantes.
Notre-Dame-de-Celles , abbaye de France;
^ dans le Poitou, ordre de Saint Auguftin, réformée.
Notre-Dame-de-Cezanes, abbaye de filles,
diocèfe de T roy es , ordre de Saint Benoît.
N o t r e - D a m e - d e - l a - C o l o m b e , prieuré cle
France, fimple & régxilier, ordre de Saint Benoît,
dans le diocèfe d’Angers, près de Briflac ; il dé-,
pend de l’abbaye de la Trinité de Vendôme.
No tr e -D ame- d e -D u r e t a l , petite ville ou
bourg de France, avec titre de comté, dans l’Anjou
, eleélion de la Flèche. Il y a un château.
N o t r e -D a m e -d e -e ’E a u , abbaye de Bernar-,
dines, près Chartres, fondée en 1226.
N o t r e -D a m e d e -i ’É p i n e , bourg de France, en
Champagne, éleflion de Châlons. L’églife eft fort
belle ; & c’eft un des plus grands pèlerinages de la
France.
Notre D am ï-d’Es p a n , o u Esperan, abbaye
de France, ordre de Saint Auguftin , au diocefe
de Perpignan. , ,
Notre-Dame d’E stree , ou Estrez , bourg de
France, dans le B erry, avec titre de baronie,
éleûion de Bourges. Il y a un monaftère de Béné.
di&ins.
No t r eD ame-db-Far va l led a . Voytç Nues-;
TRA SENORA. . . , 1 1
Notre -D am e - de -F r e sn a y , petite ville op
France, dans le Maine. U y a un grenier à fel.
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