
444 N A X unort, qu’ils ne peuvent ordonner fans la participation
de la Porte. On voit une médaille de Sep-
time Sévère , fur le revers de laquelle Bacchus eft
Tepréfenté le gobelet à la main droite & le tyrfe à 5a gauche : pour légende il y a ce mot On
'boit encore aujourd’hui d’excellent vin à Naxos.
TLes Naxiotes cultivent bien la vigne, quoiqu’ils la
laiffent traîner par terre jufqu’à huit ou neuf pieds 4oin de fon tronc ; ce qui fait que dans les grandes
chaleurs le foleil defleche trop les raifins, & que la
pluie les fait pourrir.
Quoiqu’il n’y ait point à Naxos de port propre à
y attirer un grand commerce, on ne laide pas d’y
" faire un trafic confidérable en orge , vins , figues ,
coton, foie , émeri & huile. Le bois & le charbon,
xnarchandifes très-rares dans les autres îles de l’A rchipel
, font en abondance dans celle-ci. On y fait
bonne chère, & les lièvres & les perdrix y font à
grand marché.
Il y a deux archevêques dans Naxos , l’un grec 3k l’autre latin ; & tous deux font fort à leur aife.
Mais les villages font fort dépeuplés ; caron affure
qu’il n’y a guère plus de 8ooo âmes dans l ’île. Les
habitans payoient au commencement de ce fiècle,
cinq mille écus décapitation, & cinq mille cinq
cents écus de taille réelle.
Les gentilshommes de Naxie fe tiennent à la
campagne dans leurs tours , qui font des maifons •
quarréès, allez propres, & ils ne fe vifitent que
rarement : la chaffe fait leur plus grande occupation.
Quand un ami vient chez eux , ils ordonnent
à un de leurs domefliques de faire paffer à coups
de bâtons fur leurs terres le premier cochon ou le
premier veau qui eft dans le voifmage: ces ani-
ïnaux pris en flagrant-délit, font confifqués, égorgés
, fuivant la coutume du pays , & l’on en fait
une fête. Plild eft un quartier de l'île où l’on dit
qu’il y a des cerfs : les arbres n’y font pas fort
grands ; ce font des cèdres à feuilles de cyprès.
- Zia, qui eft la plus haute montagne de l’île ,
lignifie le mont de Jupiter, & a retenu le nom de
Dia , qui étoit autrefois celui de l’île. Corono,
autre montagne de Naxie, a confervé celui de la
nymphe Coronis , nourrice de Bacchus ; ce qui
fembie autorifer la prétention des anciens Naxiotes
, qui vouloient que l ’éducation de ce dieu eut
été confiée dans leur île aux nymphes Coronis.,
Phi lia &. Cleis , dont les noms fe trouvent dans
Diodore de Sicile.
* Vers le bas de la montagne de Z ia , à la droite
du chemin de Perato, fur le chemin même, fe
préfente un bloc de marbre brut, large de huit
pieds, naturellement avancé plus que les autres
d’environ deux pieds & demi. On lit fous ce marbre
cette ancienne infeription connue : Ofo$ Ato?
; c’eft-à-dire, montagne de Jupiter, confer-
vateur des troupeaux.
On voit aulîi la grotte où l’on veut que les bacchantes
aient célébré les orgies. A l’égard de l’hif- I
îoire naturelle, on prétend qu’il y a des mines d’or I
N A X & d’argent tout près du château de Naxie. Celles
d’émeri font au fond d’une vallée, au-deffous de
Pérato. On découvre l’émeri en labourant, & on le
• porte à la marine pour l’embarquer à Triangata ou
à Saint-Jean. Les Anglois en leftent fouvent leurs
vaiffeaux. Il eft à fi bon marché fur les lieux, qu’on
en donne vingt quintaux pour un écu, & chaque
quintal pèfe cent quarante livres.
La ville capitale de l’île porte le même nom ;
elle eft fituée fur la côte occidentale, vis-à vis
l’île de Paros, avec un château. Long. 4 3 ,26.;
s. JJ’ r
Thucydide dit que la ville de Naxos a été fondée
dans le tems de la première guerre niefienia-
que, par Theucles de Chalcyde, en Eubée. En effet,
la ville moderne de Naxie paroît avoir été bâtie
fur les ruines de quelque ancienne ville du même
nom, dont il fembie que Ptolémée, h III, c .x v ,
ait fait mention. Le château fitué fti-r le haut de la
ville eft l’ouvrage de Marc Sanudo, premier duc
de l’Archipel. C ’eft une enceinte flanquée .de
groffes tours , qui en renferment une plus conficfé-
rable & quarrée , dont les murailles font fort
épaifiès, & qui proprement étoit le.palais des ducs.
Des defeendans des gentilshommes latins , qui
s’établirent dans l’île fous ces princes , occupent
encore l’enceinte de ce châtean. Les Grecs, qui
font en beaucoup phis grand nombre , s’étendent
depuis le château jufqu’à la mer.
La haine de la nobleffe grecque & de la latine
eft irréconciliable. Les Latins aimeroient mieux
s’allier à des payfanes , que d’épo'ufer des demoi- *
felles grecques ; c’eft ce qui leur a fait obtenir de
Rome la difpenfe de fe marier avec leurs coufinës-
germaines. Les Turcs traitent tous ces gentilshommes
fur un même pied. A la vue du moindre
bey de galiotte, les Latins & les Grecs n’oferoient
paroître qu’en bonnets rouges, comme les forçats
de galère , & tremblent devant les plus petits officiers.
Dès que les Turcs fe font retirés , la nobleffe
de Naxie reprend fa première fierté: on ne voit
que des bonnets de velours, & l’on n’entend parler
que d’arbres généalogiques. Les uns fe font descendre
des Paléologues ou des Êomnènes ; les autres
des Juftiniani, des Grimaldi, des Summaripa
ou Sommerives. Le grand-feigneur n’a pas lieu
d’appréhender de révolte dans cette île. Dès qu’un
Latin fe remue , les Grecs en avertiffent le cadi ;
& fi un Grec ouvre la bouche, le cadi fait ce qu’il
a voulu dire avant qu’il l’ait fermée.
Les dames y font d’une vanité ridicule : on les
voit venir de la campagne après les vendanges
avec une fuite de trente ou quarante femmes,
moitié à pied, moitié fur des ânes ; l’une porte fur
fa tête des ferviettes de toile de coton, ©u quelque
jupe de fa maîtreffe ; l’autre marche avec une
paire de bas à la main , une marmite de grès , ou
quelques plats de fayance. On étale fur le chemin
tous les meubles de la maifon ; & la maîtreffe, montée
fur une méchante roffe, entre dans la v ilk
N A Y comme en triomphe à la tête de cette troupe. Les
enfans font au milieu de la marche ; ordinairement
le mari fait l’arrière-garde. Les dames latines s ha-
billent quelquefois à la vénitienne : l’habit des
Grecques eft un peu différent de celui des dames
de Mjlo. . ç 1
£ Il y a dans la ville de Naxie des capucins & des
Cordeliers qui exercent tous la médecine. Les r ran-
çois ont un conful dans cette ville.
Environ à une portée de fufil de !a v ille , on
voit fur un rocher qui eft dans la mer, un beau
portail de marbre au milieu d'un monceau de pre-
cieufes ruines de marbre & de granit, qui femblent
être celles d’un temple de Bacchus.' (R-)
N A Y , ou NÉ , rivière de France. Elle prend fa
fource à Maints-Fonts , en Angoumois, entre dans
la Saintonge, & fe jette dans la Charente, entre
Cognac & Saintes.
N a y petite ville très-commerçante de France,
dans le Béarn, au diocèfe de Lefcar, fur le Gave
Béarnois, à 3 lieues f. e. de Pau, avec un pont de
bois qui communique à un fauxbourg. VJn y
compte 2 couvens, & nombre de bonnes manu-
faftures de diverfes étoffes de lame , de coton, &c.
Elle fut confumée par le feu du ciel en 15 45 , mais
elle s’eft*bien rétablie depuis. Il y a un gouverneur
particulier. Le pays eft fort agréable.
NAYS , ou N a s , bourg fitué fur l’Ornain, à
une lieue fud de Ligni, en Barrois. C’étoit autrefois
une ville confidérable ,' mais aujourd hui on
n'y voit plus que des ruines dont les décombres
ont fervi à bâtir le bourg. En 1750 , on y trouva
des médailles romaines & des tombeaux en travaillant
à la chauffée qui va de Ligni a Gondre-
■ NAZAIRE (Saint) , Santtus Naianus , gros
bourg de France, dans la Bretagne, au diocefe de
Nantes, avec un port, à l’embouchure de la Loire,
à 4 li. f. de Guerande. On trouve dans fon territoire
quantité de pierres d aimant.
NAZARETH : ce lieu, célèbre par la demeure
de Jefus-Chrift jufqu’aux dernières années de fa
v ie , n’eft plus aujourd’hui qu’un petit village com-
pofé d’une foixantaine dé maifons de pauvres gens
tous habillés de toile. Il eft fur le penchant d une
montagne, environnée d’autres petites collines,
les religieux de faim François y ont un couvent.
Le titre de l’archevêché a été transféré a Monte-,
verde , dans le royaume de Naples. Long. 5 3 . 15 ?
lut. 32. , 30.
Nazareth, du tems de Jefus-Chrift, etoit une
petite ville de la Palefline, dans la tribu de Zabu-
lon , au couchant du Thabor , & à l’orient de
Ptolémaïdé. Saint Epiphane dit que de fon tems
Nazareth n’étoit plus qu’une bourgade , uniquement
habitée par les juifs. Nous ne manquons pas
de voyageurs qui ont eu la curiofité de s’y rendre
dans le dernier fiècle, & qui l’ont décrite ; tels font
Je père Nau & Doubdan dans leur yoyage de la
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Terre-fainte. Voye^ aujji Coppîfl , voyage de Phi-
nicie. (Ri)
N A Z Z I, Voye^ A n a z z o .
NEANE, ou Neyn , ©u Nyn , rivière d’Angleterre.
Elle a la fource dans le Northamptonshire
quelle traverfe. Voye^ Neyn. .
NEAGH, grand lac d’Irlande, dans la province
d’Ulfter, entre les comtés d’Antrim, deDowne,
d’Armarch, de Tyrone & de Londonderi. Il renferme
deux principales îles, favoir, 1 île de Sidney
au m i d i& celle d’Enifgarden au nord.
NEATH, petite ville, ou bourg d’Angleterre,
dans le Glamorganshire , fur la rivière de même
nom à la gauche, & près de Landaff : quelques
favans croient que c’eft l’ancienne Nidurn, cité des
Silures Long. 14 ,2 5 ; lat. 5 1 , 22.
N e a t h , rivière d’Angleterre ; elle a fa fource
dans le South-Wailes, traverfe Glamorganshire,
mouille la ville de Neath, & va fe jeter un peu
au-deffous, dans le canal de faint George.
NEAUFLE-LE-CHATEAU , bourg de France ,
dans la prévôté de Paris, éleâion de Montfort j
on le nomme auffi Pont-Char train ; il eft à une
lieue environ de Neaufle-le-Vieux, vers 1 orient.
N e a u f l e - l e - V i e u x , bourg de France, fur
la Maudre, dans la prévôté & à 8 li. o. de Paris ,
éle&ion de Mantes, diocèfe de Chartres. Il y a une
abbaye de bénédi&ins, & un prieuré-cure, fous
le titre de S a in t -N i c o la s .
NEBELGOW, contrée de Souabe, où fe trouve
le comté de Weldkirch. - _
NEBESSE , ou E n a b e e s s e , ville d’Afrique,
dans le royaume de Goiame. Cette ville eft remarquable
par un temple magnifique que l’impéramce
Hélène, mère de l’empereur Conftantin , y fit bâtir
autrefois. Il fut enfuite détruit par les Galles, &
il a été relevé depuis par les jéfuites.
NEBIO r o u N e b b i o , ville ruinée de l'île de
Corfe, dans la partie feptentrionale, avec un évê-
’ ché dont l’évêque réfide à Saint-Fiorenzô, à un
mille de là.
NÉBOUZAN ( l e ) , petit pays du gouvernement
de Guyenne, dans la Gafcogne, le long du
pays de> Cominges & de la Garonne, généralité
d’Auch, avec titre de vicomté. Saint-Gaudens en
eft la capitale ; les états du pays-s’y tiennent. Il contient
58 communautés. 1 O '
NEBSTICH, en Moravie, dans le cercle & a
3 li. n. e. de Brinn , eft remarquable, parce que
la rivière de Hanna y prend fa fource. Cette rivière
traverfe le cercle d’Olmutz, & va fe jeter dans la
Morave, près de Kremfier. Les h an n a q u es habitent
les montagnes fituées le long de cette rivière.
; Ils font robufles, & de haute taille. L imperatrice-
reine de Hongrie leur a donne de beaux privilèges,
parce qu’ils lui ont rendu de grands fervices dans
les guerres de .1748 & 1763.
NECAUS , ancienne ville d’Afrique, au royaume
d’Alger, dans la province de Bugie, fur les
confins fie la Numidie. On y remarque une fu