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du grand-mogpl. Ils habitent les montagnes
de Dhe ly & trAgra. (R .)
P A T A Y , petite ville ruinée de France,
dans la Beauce , au diocèfe de Chanres , élection
de Châteaudun. Les Anglois y furent défaits
en 1419, & Talbot fait prifonnier, Jeanne
d’Arc y donna de grandes preuves de valeur.
Long. 19. 18. lot. 48. 5. (R*)
P A T S , royaume d Afrique dans le Zaïîgue-
b a r , fur la côte de Mélinde. La capitale -eft
dans une île du même nom, qui ferme la baie
de FQrxnofe du côté du midi ; cette v ille eft-à
un dégré de latitude méridionale. (R. )
PA TENSEN, petite v ille d’Allemagne, dans
l*éleélorat & au quartier d’Hanovre. I l ne faut
pas la confondre avec Je bailliage de Patenfsn ,
dans la principauté de Zell. ( R. )
P A T E R ,* ( s a i n t ) bourg de France , en
Touraine , diocèfe & élection de Tours. (R .)
P A T E R NO STER , îles de la mer des Indes
, au -fud de F ile de Célebes -, elles ont été'
ainfi nommées à caufe du grand nombre de ro-
■ ches qu les environnent, comme des grains
de chapelet. Elles abondent en blé & en fruits.
P A T I , jolie petite ville de S ic ile , dans le
golfe de même nom, avec un évêché fuffragant
ce Mefïine, un petit fort & un port. Elle fut
bâtie par le comte Roger , après la défaite des
•ÎSarrafms : la place & la cathédrale font ce qu’il
y a de mieux , Long■ jo. lat. 38. 12. ( R.)
PATMOS oïl Pathmos , île de F Archipel,
-firuée au fud des îles de N i caria & de Samos, célébré
par l’exil de Papôtrefaint Jean, fous P empereur
Doirütien. Il y écrivit fon Apocalypfe
vers Pan 95 de Jéfus-Chrift -, elleeft découverte,
•fans bois & dépourvue d’eau , quoiqu’elle ne
manque pas de roches, ni de montagnes , dont
la plus élevée s’appelle S te Hélie. Cette île dont
le s ports font imeftés par les corfaires , ne produit
que- peu d’orge , de froment & de vin ;
unais elle a beaucoup de gibier , comme perd
r ix , lapins, cailles , tourterelles , &c. Tout
Ton négoce dérive de l’ induftrie des habitans ,
■ qui, avec une douzaine de laïques & pkifteurs
.autres petits bateaux , vont | chercher du
blé en terre ferme, & même jufques fur les
côtes de la mer Noire , pour en venir charger
des bâtimens françois. I l eft furprenant que dans |
. un fi.pauvre pays lesmaifons y foient aufli-bien
Sbâties que dans les lieux ou il y adu commerce,
■ >Bc leurs chapelles font toutes voûteés. ■
^Gette î le n ’a q u è dix lieues de tour , mais fi
Ton parcouroit le s recoins de cap en cap, on
•-exeuferoit bientôt Pline , qui lui donne trente ,
lieues de circonférence. I l n’y a guère plus de
trois a 'quatre cens habitans dans Patmos tous *
‘■ Grecs. Les Corfaires ont contraint ceux qui ha-
.biroient ia vnile-qui étoit »au bord d e là Scala, .
d e .l’abandonner , & de fe retirer a deux milles .
demi fur la jnonragne , .autour .du monaftere .
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de S. Jean , qui eft une efp'éce de citadelle fo**
lidement bâtie, & dans laquelle il y a toujours
une cinquantaine de caloÿers-
Les femmes de Patmos l'ont affez jolies , mais,
le fard qu’elles mettent les défigure horriblement
; néanmoins ce n’eft pas leur intention ,
car depuis qu’un marchand de Marfeille en a
époufé une pour fa beauté, elles s’imaginent,
dit Tournefort, qu’ il n'y a point d’étranger
qui defeende dans l’île , qui n’y vienne faire
la même emplette. Les Parmiens ne font fournis
à aucun évêque , ils font venir celui qu’ ils
jugent à propos pour ordonner leurs Papas.
Patmos , eft éloigné de 60 milles des îles de
Cos , de Stampalie & de Mycone , elle eft à
18 milles de Léro, à 45 milles de Nicaria, &
à 60 de Samos. Il -n’y a ni turc , ni latin dans
l’ île -, un grec y fait la fonélion de .con-
ful de France, quoiqu’il n’ait ni pouvoir , ni
patentes pour prendre cette qualité. Long, de
Parmos 44. 15. latit.37. 20. (R .)
P A T N A , grande ville des Indes, près du
bord oriental du Gange , capitale de la province
de fon nom, dans les états du grand-mogol-.
Les Hollandois y ont raie lo g e , & les Fran çois
un comptoir, qui dépend de celui de Chandernagor.
Il s’y fait un commerce très-cônfidé-
dérable. Long. 103. 15. latit. 25. 55. ( R. )
PATOWMEK , riviere de l’Amérique fep-
tentrionaâe , dans la Virginie. L’embouchure
en eft large de quelques milles , & les bâteaux '
la remontent Fefpace de plus de cent milles.(R.)
PATRAS , v ille de la Morée, dans le duché
de Clarence , avec un archevêque grec. Les
Turcs l’appellent Badra ou BetlaJxatra. Elle a
été bâtie en partie fur les ruines de l’ancienne
Patrcc. Aux beaux temples de Cybele & d’A-
ty s , de Diane , de Minerve Panachaïde, d’A -5
pollom , de Vénus & de Bacchus Calydonien,
ont fuccédé de chétives mofquées , Se pauvres
églifes grecques , & des fynagogues de juifs
qui font tout le commerce de cette ville. La foie,
les cuirs , .le miel , la .cire, le fromage en font
les principaux objets. Dans -les- montagnes voi-
fmes de la v ille , il fe trouve des arbres fuarlef-
quels on recueille de la manne, & des .cyprès
d une hauteur prodigieufe._
Les Vénitiens la prirent en 1687, & la nommèrent
Néopatria. Ils l’ ont gardée jufqu’en
1716. L’air en eft mal fain, mais les jardins de
Pmras abondent en fruits exquis, fur-tout en
grenades , en citrons 8c en oranges qui y font
a très bon marché. Elle eft près de la mer , à 8
lieues S. O. de Lépante , 34 N. O. de Mificra.
Long. 39. 32. latit, 38. 20.
Chilon, célébré àthlete , né-à Fatras , »gagna
-deux couronnes aux jeux olympiques, une dans
le s Deîphiqu-es , quatre dans les-Ifthmiens, &
trois dans les Néméens. Il fut tué dans la bataille
de Chéronce centre Philippe/'oi de Macé-;
. d o in e ,
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doine, oû les Achéens furent défaits avec les
autres Grecs, 338 ans avant Jéfus-Chrift.
P A TR IA , petite ville ou bourg de la Campanie
, dans le Royaume de Naples, au fud du lac
q u ’on nomme Logo di Patra, en latin linterna
palus. (R.)
PATRIMOINE DE S. PIERRE , ( l e ) province
d’Italie , dans les étatsdu pape, d’environ 14
lieues de long fur 12 de large. Elle eft bornée
N. par l’Orviétan & l’Ombrie , E. par la Sabine
■ 8c la campagne de Rome •, S. par la mer ; O. par
le duché de Caftrô & par la mer. Elle renferme,
•outre le patrimoine particulier, le duché de
Bracciano, & l’état de Ronciglione. Cette province
eft fertile en blé , en vin & l’on en tire
-de l’alun. C*eft un don de la comtefle Matilde,
■ au S. fiége. Viterbe en eft la capitale. Bolfena ,
Monte-Fiacone , Civita-Vecchia , Bracciano en
font d’autres villes. (R.)
PÀTSCHKAU, jolie v ille d’Allemagne dans la'
•Siléfie , fur la Neifle , au duché de Grotlcau. (R.)
P A U , Palum, v ille de France, dans le Béarn
dont elle eft capitale , ainfi que de tout le gouvernement.
avec un parlement, une chambre
des comptes, une cour des aides , unie au
parlement , une fénéchauffée un hôtel des
mon noies- Elle â d’ailleurs une académie des
■ fciences & Beaux-arts, érigée en 1720. Une uni-
verfité inftituée en 1722, & un beau college.
Cette ville eft médiocrement grande , elle n’ a ni
murailles , ni portes ; mais elle eft fort bien
■ bâtie. Elle eft placée fur une éminence , au bas
de laquelle coûlela riviere, dite le Gave de Pau
ou le Gave Béamois. Le palais & les archives de 3a province furent la proie des flammes en 1716.
Le féminaire eft régi par les Lafariftes. Pau qui
a quelques fabriques de toile & de mouchoirs ,
»eft a 10 lieues O. de Tarbes , 12 S. d’ Aire , 39 S.
de Bordeaux , 167. S. O. de Paris. Long, fuivant
Caffini, iyd. 22'. 30". Azr. 43L 1 y . >
Henri IV . naquit.à Pæm , 1e 13 Décembre 1553,
dans le château qui étoit jadis la réfidence des
princes de Béarn.. »-La France n’a point eu de
meilleur ni de plus grand roi -, il unit aux fen-
•timens les plus élevés une fimplicr.é de moeurs
charmante, & à un courage de foldat, un fonds
âThumanité,inépûifàble. Ilrencontrace qui forme
%c ce qui déclare les grands hommes , des obBâcles
à vaincre , des .périls a effuyer , .& fur-tout
des adverfaires-dignes de lui. Enfin , ccrame l’a
dit un de nas'grands poètes , il fut de fes fujets
le vainqueur & le pereos.
Il ne faut pas lire la vie de ce monatqiie dans
Je P. Daniel qui ne dit rien de tout le bien qu’ il
fit à la patrie ; mais pour l’exemple des rois , &
pour la confolation des peuples ., il importe de
.lire ce qui concerne le s teins de ce ben
p rince, -dans la grande hiftoire de Mézerai,
dans Péréfixe, dans les mémoires de Sully ,
JJ.éogr. Tjorri. IL
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& dans l’hiftoire - univerfelle de Voltaire.
Henri IV. dès fon enfance, fut nourri dans
les troubles 8c dans les malheurs. Il fe trouva a
14 ans â la bataille de Mon contour ; il manqua
fouvent du néceffaire , s’expofa comme le plus
hardi foldat , faifant des aérions qui ne paroif-
lent pas croyables , & qui ne le deviennent que
parce qu’ il les a répétées; comme lorfqu’ à la prife
de Cahors en 1599, il fut fous les armes pendant
cinq jou rs , combattant de rue en rue , fans
prefque prendre de repos. La viéloire de Cou-
tras lut due principalement à fon courage ; fon
humanité après la vi&oire.devoit lui gagner tous
-les coeurj.
Le meurtre , de Henri III. le fit roi de France
; mais la religion fervit de prétexte à la moitié
des chefs de l’armée & à la ligue , pour ne pas;
le reconnoitre. Il n’avoit pour lui que la juftice
de fa caufe , fon courage, quelques amis , &
une petite armée qui ne monta prefque jamais
à douze mille hommes complets ; cependant avec
environ cinq mille combattans, il battit à la
journée d’Arques auprès de Dieppe , l’armée du
duc de Mayenne , forte de plus de vingt-cinq
mil le hommes. Il livra au même duc de Mayenne
la fameufe bataille d’Y v r y ; & la gagna ,
comme i l avoit gagné celle de Coutras, ea
fe jettant dans les rangs ennemis , au milieu
d’ une foret de lances. On fe fouviendra dans
tous les fiécles des paroles qu’ il dit à fes trouves
: » Si vous perdez vos enfeignes , ralliez-
» vous à mon panache blanc , vous le trouve-
» nez toujours au chemin de l’honneur & de
» la gloire »
Profitant de la viêboire , il vînt avec quinze
mille hommes affiéger Paris , il eft conftaat
qu’il l’eût prife par famine , s’ il n’avoit pas
permis lui-même , que les affiégeans nonrriffeot
les afliégés.
Le Duc de Parme fut envoyé par Philippe I I .
au lècours de Paris avec une puidTante armée.
Henri JV. courut lui préfencer la bataille ; &
j c’eft alors qu’ i l écrivit du champ où il croyait
combattre, ces deux lignes à la belle Gabrielle
d’Eftrées : » Si je 'meurs , ma derniere penfée
■ » fera à Dieu , & l’avant-derniere à vous». Le
duc de Parme n’ accepta point la bataille, &
s’en retourna en Flandre.
L’ abjuration d’Henri IV tfaugmentoit en rien
fon droit à la couronne , mais e lle hâta fon entrée
dans fa capitale., fans qu’ il y eût prefque
de rang répandu. I l renvoya tous les étrangers
qu’ il pouvoir retenir prifonniers ; il pardonna
à tous les ligueurs. I l fe réconcilia fincéremenc
avec le duc de Mayenne , & lu i donna le g o u vernement
de i’ ile de France. Non-feulement
il lui d it, après l’avoir laffé un jour dans une
promenade ; .» Mon .coufin , voilà le Peul mal
» que je vous ferai de ma -vie » : Mais il lui
.tint.parole , 8c il n’.en,manqua jamais.à.nerfonn^
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