
près à l’agriculture. C ’eft dans fon territoire qu’on
trouve une très-grande quantité de dents délé-
phans enfouies en terre. Voye{ Ivoire fossile.
Elle eft placée au 58e degré 26 minutes de latitude
feptentrion., & eft habitée par les Jakutes , nation
Tartare dont nous avons parlé , $c par les Ruffes.
Gmelin , voyage de Sibérie. (/£.)
JALA , ville d’A fie, fituée dans la partie orientale
de rîle de Ceilan. Elle eft très-négligée par
les Hollandois, & fort dépeuplée, à caufe de la
jnauvaife qualité de l’air.
JALAC , ville d’A frique, dans la Nubie , bâtie
fur une île formée par le Nil.
JALIGNY , petite ville de France » dans le
Boïirbonnois , à 5 lieues f. e. de Moulins * fur la
rivière de Besbre, qui fe jète dans la Loire quatre
lieues plus bas.
JALLAIS , gros bourg de France, en Anjou,
élection, £ç à 6 liçues 1'. d’Angers.
JALOC&INA, rivière de "Valachie, qui prend
fa fource fur les frontières de la Tranfilvame » &
fe jète dans le Danube.
JALOFES ( les ) , ou Geloffes , peuple d’A frique
, dans la Nigritie, Ils occupent le bord méridional
du Sénégal, & les terres comprifes entre
cette rivière, & celle du Niger ; ce qui fait un
pays de plus de cent lieues de lo n g , fur quarante
de côtes maritimes.
Les Jalofes font tous extrêmement noirs, en
général bien proportionnés, & d’une taille affez
avantageufe. Leur pçau eft très-fine, très-douce,
majs d une odeur forte & défagTéable, quand ils
font échauffés. Il y a parmi le peuple des femmes
aufli bien faites, à la couleur près, qu’en aucun
autre pays du monde; & c’eft cette couleur vraiment
noire qu’elles eftiment le plus.
Elles font gaies, vive s, & très-portées à l’amour.
Elles ont du goût pour tous les hommes, 8c particuliérement
pour les blancs, auxquels elles fe
livrant pour quelque préfont d’Europe, dont elles
font fort curieiifês ; d’ailleurs leurs maris ne s’op-
poient point à leur goût pour les étrangers, à
qui ils pffrent même leurs femmes » leurs filles
& leurs fûeurs, tenant à honneur de q’être pas
refufés, tandis qu’ils font fort jaloux des hommes
de leur nation. Ces negreffes ont prefque toujours
la pipe à la bouche, fe baignent très - fouvent,
aiment beaucoup à fauter & à danier au bruit
id’unç calebaffe, d’un tambour ou d’un chaudron ;
tous les mouvemens de leurs danfes , font autant
de poftures lafcives, & de geftes indépens.
Le P. du Jarric dit qu’elles cherchent à fe donner
des vertus, comme celles de la dïfçretion, 8c
de la fobriété ; de forte que pour s’accoutumer à
manger Çc à parler peu, elles prennent de l’eau ,
la tiennent dans lepr bouche, pendant,qu’elles
s’occupent à leurs affaires domeftiques , & qu’elles
pe rejètent cette eau que quand l’heure du premier
repas eft arrivée. Mais une chofe plus vraie,
jfeft leur goût pour fe peindre le corps de figures
J A M înéfaçables ; la plupart des filles, avant que de fe
marier, fe font découper 8c broder la peau de
différentes figures d’animaux ou de fleurs, pour
paroître encore plus aimables. Ce goût règne chez
prefque tous les peuples d’Afrique, les Arabes,
les Êloridiennes, & tant d’autres.
Les Jalofes font Mahométans, mais d’une ignorance
incroyable. Il ne croît ni bled ni vin dans
leur pays , mais beaucoup de dattes dont ils font
leur breuvage, & du maïs dont ils font leur pain.
On tire de ce pays des cuirs de boeufs, de ht
çire, de l’ivoire, de l’ambre-gris, & des efclaves.
Voye£ Dapper, Defcript, de l'Afrique, page a28
6* Juivf
J A M , ville maritime d’Afrique, fur l’O céan; 4ans la Nigritie. Les Portugais y font un commerce
affez confidérable en cire, 8cç.
JAM A , ville de l’empire Ruflien, fur la rivière
de même nom, dans l’Ingrie, à deux milles géo*
graphiques n, e. de Narva, Long. 4 7 ; lat. 59, 15,
Les cartes ruffes ne parlent point de cette ville.
Autrefois feulement la partie orientale de l’Ingrie
portoitle nom de Jama. (M. D . M.')
J AMAGORQD, place importante 8c fort^refle
de l’Ingrie , vers la Finlande, fur la rivière de
Laga , à trois milles de Narva* Elle a été prife en
1703 par les Ruffes fur les Suédois. Büfching ne
parle point de cette ville : elle pourroit bien porter
pn antre nom.
JÀMÀIQUE ( la ) , grande île de l’Amérique
feptentrionale, découverte par Chriftophe Colomb
en 1494 , à 14Q lieues nord au continent de
l’Amérique. Elle eft à 18 li. f. dq Cuba , 24 de
Saint-Domingue , 116, de Porto-Bello, & 114 de
Gàrtjiagèné.
Sa figure tient un peu de l’ovale ; c’eft un fom-
met continu de hautes montagnes, cçmrant de l’e.
à l’o. remplies de fources fraîches , qui fourniffent
l’îlç de rivières agréables 6c utiles. La Jamaïque ,
d’après les dernières ofifervations, a 170 milles
apelois dans fa plus grande longueur, 6c 70 de
largeur vers le milieu i qui eft fa plus grande étendue
dans cette dimenfion. Elle fe rçfferre vers fes
deux extrémités, 8c paroît fe terminer en pointe.
On a calculé qu’elle pouvoit contenir environ cinq
millions d’^çres de terre, dont plp§ de moitié eft
actuellement en culture-
Le terroir s’y trouve d’qne fertilité admirable en
tout ce qui eft nécçffaire à la v ie , fur-tout dans
les quartiers du nord. Il y eft noirâtre 6c mêlé de
terre-glaife en plufieurs endroits ; au lieu que vers
le fud-çft, il eft fopgeâtre 6c fabloneux: mais en
général il répond parfaitement bien à i’induftrie
çlu cultiyateuf. On trouve jufques dans les montagnes
des tçrres qui produisent d’elles-mêmes du
bled d’inde, 6c particuliérement au nord 6c au
fud , ce qui y attire un grand npmbre d’animaux
fauvages. Les rivières 6c la mer font très-poifforç-
neufes. Le climat y eft fort tempéré, 6c l’on qe
connoît point de pays entre les Tropiques ? où Jq
chaleur foit moins incommode* L’air eft rafraîchi
par les brifes de l’eft, par de fréquentes pluies , 6c
par des.rofées noélurnes. On a remarqué, depuis
long-tems, que les quartiers de l’eft & de l ’oueft
font tous plus fiijets aux vents 6c à la pluie : ils
font couverts d’épaiffes forêts qui les rendent
moins agréables. Les parties montagneufçs font les
plus froides , 6c fouvent les matinées n’y font pas
exemptes des gelées blanches.
Cette île , par malheur ainfi que les autres des
Antilles , eft expofée fouvent à d’affreux ouragans,
qui répandent la confternation parmi les habitans,
& plongent ceux qui échappent à ce terrible fléau,
dans la mifêre 6c le défefpoir. La verdure y eft
perpétuelle, l’air fain, 6c les jours 6c les nuits y
font à-peu-près d’égale longueur pendant tout le
cours de l’année. Elle a plufieurs bons ports , baies
6c havres, un nombre incroyable d’oifeaux fauvages,
des plantes très-curieufes, peu d’animaux
mal-faifans , excepté l’alligador, qui même attaque
rarement les hommes.
Toute l’hiftoire naturelle de cette île a été donnée
en anglois par le chevalier Hans-Sloane, qui
y a long-tems féjourné.Son ouvrage, qu’il fit imprimer
à fes dépens, forme deux volumes in-folio,
pleins de tailles-douces. Le premier volume parut
a Londres en 1707, 8c le fécond en 1725.
L’amiral Pen , fous le règne de Cromwell, prit
la Jamaïque fur les Efpagnols en 1655 ; depuis ce
tems-là elle eft reftée aux Anglois , qui l ’ont foi-
gneufement cultivée , 8c l’ont rendue une des plus
floriffantes plantations du monde. On y compte
aujourd’hui près de foixante mille Anglois, 6c plus
de cent mille nègres ; enfin fon importance pour
la nation Britannique, fait qu’on n’en confie le
gouvernement qu’à des gens du premier rang : elle
eft divifée en dix - neuf paroines ou jurifdi&ions.
La principale eft Port-Royal, qui tire fon nom
d’une des plus belles villes 6c des plus opulentes
de l’Amérique. Elle a été détruite en 1692 par un
tremblement de terre, 6c confumée par un incendie
dix ans après. Le port de cette ville eft très--,
fûr , très - com m od e trè s - profond, 6cc. Voye^
Port-Royal.
Cette île produit du fucre très-fin , du cacao en
abondance, de l’indigo , du coton , du tabac affez j
médiocre, des écailles de tortues , dont on fait de
fort beaux ouvrages en Angleterre ; les cuirs , le •
bois pour la teinture, le fel , le gingembre., le i
piment, la canelle fauvage , le foufre , 6c autres ■
épiceries : les drogues , comme le gayac, les ra- j
eines de fquine , la falfepareille , la caffe , entrent i
encore dans le commerce des habitans L’île a auflï
des mines de cuivre 6c d’autres métaux ; des fources
chaudes, 8c d’autres eaux minérales ; une entre
autres, découverte en 1695 , qui çft très-falutaire
pour les maladies vénériennes : cette dernière eft fi
chaude, qu’en peu de momens on y fait cuire des j
oeufs, des écreviffes, 8c même de la volaille: elle
eft excellente auflï pour les maladies de nerfs,.
Entre les raretés du p a y s , on compte une plante
que les Anglois nomment fpirit - weed, dont la
graine n’eft pas pltôt muré , que fi l’on touche
au vaiffeau qui la contient, il s’ouvre avec un
bruit fort aigu , 6c fe répand affez loin. Il y a auflï
un arbre appelé luge110 , dont les écorces fervent à
faire des habits 6c des cliemifes.
En paix j le principal commerce de la Jamaïque,
fituée au milieu des poffeflîons efpagnoles, con-
fifte dans la vente des nègres, des étoffés 6c des
autres marchandifes d’Angleterre. Avec cette fta-
tion,la guerre qui ruine 6c détruit tout, loin de
nuire aux habitans, n’eft qu’un moyen plus fur
encore de les enrichir, puifqu’il ne part pas un
vaiffeau du continent, ou des îles de la monarchie
d’Efpagne , qui né foit forcé de paffer à la viie
d elà Jamaïque. Long, félon Harris, 301 d. 3 3 ',
45// 9lat- méridionale , 1 7 ,4 0 ; lat. feptentrionale,
18 ,4 5 . (Ma s s o n d e M o r v il l ie r s .)
Jamaïque, ville d’A frique, fur la côte de
Guinée, dans Tîle de Scherbro, dont elle eft la
capitale. Les Anglois y établirent un comptoir en
1726.
JAMATSURO , ou XamaxirO , province du
Japon , 6c une de celles-qui compofent le domaine
de l’empereur. "Sa ville capitale eft Méaco.
Cette province s'étend le long du bord occidental
du lac d’O'itz.
JAM A T T O , province du Japon , dans la grande
île de Niphon. Elle eft fituéè au milieu d’une pé-
ninfule qui s’étend à l’orient de l’île de Xicoco.
JAMBA , petit royaume de l’Indouftan , fur le
Gange , qui le traverfe du fud au nord. On n’y connoît
qu’une feule ville du même nom.
JAMBI, royaume des Indes, fur la côte de î’îîe
de Sumatra. On n’y connoît qu’une feule ville
fituée fur une rivière, qui forme un affez beau
golfe.
JAMBOLI ( l e ) , contrée de la Macédoine moderne
, aux confins de la Romanie, de la Bulgarie
, 6c cle la Macédoine propre-,
JAMES (Sainte ) , petite ville de France, en
Normandie , au diocèfe d’Avranches , à 3 li. de
Pontorfon , 67 f. o. de Paris. Long. 16 d. 2 8 ', 1" ;
lat. 48 d. 29', 22//.
James ( lac de ) , ou Jamünd , dans le cercle de
la haute-Saxe , au duché de Poméranie.
James - Bay : c’eft ainfi qu’on nomme la par-
tie occidentale de la baie d’Hudfori.
James-Borough, ville d Irlande, fur la ri-;
vière de Hannon , dans la province de Leinfter.
James-BorrûUGH , fort des îles Britanniques ;
l’un de ceux qui défendent la ville de P01 tfinouth. H . | B James-Cap , dans 1 Amérique feptentrionale ;
vis-à-vis de Plimouth, dans la Nouvelle-Angleterre.
Aujourd’hui les Anglois le nomment le Ka'ap
Coda., ■
3 amês-Fort , fort d’Afrique , dans une petite
île , au milieu de la rivière de Gambie, à 16 lieues