
51 s etend depuis la Somme jufqu’à la Candie.
Son nom lui vient'de la quantité de ponts qu’ on
V trouve. Hugues Capet, pour arrêter les courfès
des Danois 8c des Normands, fit fortifier l’an
Abbeville | 8c donna le gouvernement de
tout le pays à un leigneur nommé Hugues. Voilà
l origine du comté de Ponthieu, qui fut réuni
la deuxieme fois à la couronne par Louis X I.
^définitivement en- ï6p<?. C’eft un pays abondant
en grains , fruits 8c pâturages. II a aufli le
commerce de la mer , & fa coûtume particulière.
Les lieux principaux du Ponthieu font Abbev
ille capitale , Montreuil 8c Saint-Valéry. (R.)
PONTIA , aujourd’hui P onza voye% P onza.
PO N TIG N Y , bourgade de France, dans la
Champagne, fur les confins de la Bourgogne ,
a quatre lieues au nord-eft d’Auxerre, fur la
riviere^ de Serain, avec une riche & célébré abbaye
régulière de l ’ordre de Cîteaux, la fécondé
fille de l’ordre, fondée l’an 1114. Saint Tho-
*^as de Cantorbéry & plufieurs autres évêques
* y croient retirés avant faint Edme , dont elle,
porte aufli le'liom , & dont elle poflede les reliques.
Les comtes de Champagne paflent pour fes principaux
bienfaiteurs : ils avoient un palais dans
1 endroit où eft aujourd’hui le logis abbatial.
Les rois Saint Louis 8c Philippe de Valois y
font venus honorer les reliques de faint Edme. La
pefte empêcha Louis X I de s’y rendre, en 1473 î
comme iHe l’étoit propofé. Ce monaftere a enco-
* e cendres de la reine Adele , époufe du roi
Louis V I I ; celles de René de Douai comte de
Nevers Sr d’Auxerre. Le chancelier Algrin, qui
Vrvoit fous Louis le Gros, & quelques évêques
cPAuxerre y font aufli inhumés.
Lés Huguenots pillèrent & brûlèrent cette
abbaye en février 1568 : Tls briferent la figure
de la reine A d e le , & finirent par incendier la
inaifon. Les religieux avoient emporté leurs reliquaires
à Saint-Florentin, & s’étoient enfuite
retirés à Chablis où ils avoient une maifon con-
lidérable. (R.)
P O N T I N S , ( Marais ) voye% Marais
C ontins.
P O N T IV I , petite ville de France, dans la
Bretagne, au diocèfe de Vannes, fur la riviere
deBlavet, entre Guemèné& Rohan. Il y a dans
cette petite v ille une manufa&ure de toiles.
Long. 14J 54''. lat 48d 6'. (R.)
PO NT LE V O I , ou pont-ie -v o y , bourg de
France dans l’Orleanois , fur les confins de la
.Touraine, au diocèfe de Blois avec une abbaye
célébré de Bénédictins, qui y ont la direélion
d ’une des branches de l’ecole royale militaire,
«qui y fut établie en 1776 , fous l’autorité du mi-
niftre de la guerre, & fous l’ infpe&ion du gouverneur
de l’école royale militaire de Paris.(R.)
PONTOISE, c’eft-à-dire pont fur la riviere
sPOife , en latin Brivifara , félon l’Itineraire
d Anton«« , 8c B rivaifira , félon la Table de
Peutinger-, ville<Je France , capitale du Vexin
rrançois, fur la ri^ere d/Oife, qu’on y patte, à
2,1 lieues au nord-eft de Rouen , & à 7 au nord-
ouefl de Paris. Il y a un bailliage & un e élection,
une collégiale , une abbaye d’hommes de 1 ordre de Saint Benoît, uneabbaye de Bénédictines
Angloifes, un prieuré, plufieurs paroifles &
communautés : l’archevêque de Rouen y tient
un grand-vicaire.
L armée de Charles V I I la prit d’aflautfur les
Anglois en 1442 , elle eft défendue par un châ-
teaa‘ ^es érats généraux y furent aflemblés en
1501. Le parlement de Paris y a été transféré trois
rois ,favoir en 1652 , en 1720 , & en 1753 -, mais
de telles tranflations ne peuvent jamais être de
longue durée , parce que l’ordre public en
feroit bientôt interverti. Long. icjj. 45'. la u
49;l* 3 •
Pontoife étoit autrefois appellé B riva J farce ;
on fait que h riva, breva ou briga dans la langue
des Celtes fignifioit un pont \ ainfi Brkva Ifaroey
lignifie pont fur Oife. Les écrivains du moyen
âge l’ont nommée Pons Ifaroe , Poncif ara ,
Pontifera , Pons Juifce , Pons GKfioe, Pontefiay
8cc. car le nom Ifara , l’Oife, fut changé en
celui de (EJia , félon le témoignage de Vibius
Sequefter.
Cette riviere fut aufli appellée In if a , comme
on le voit dans l’auteur de la vie de Saint Ouen.
La voie romaine, de Rouen à Paris, pafloic
par Pontoife -, l ’ancienne chauffée fubfifte même
encore aujourd’h u i, entre'Magni & PontoilV,
& on la nomme la chaujfée de Cefar.
Pontoife eft fituée de maniéré que. deux de
fes rues font dominées par un roc de pierre
vive. Sur la croupe de ce roc font établis des
jardins, des maifons , & même deux églifes :
le bas eft occupé par des bâtimens. La nuit
du 24 au 25 novembre 1767 , il s’eft détaché
du roc , avec un horrible fracas , un banc de
50 pieds de longueur fur 30 de hauteur &
20 de largeur. Cette mafle a fracafle tous les
appentifs qui étoient deffous , a enfoncé troi.r.
maifons & a effrayé tout le quartier, en ce que
la fuite de ce banc menace de fe détacher
8c entraîneroit l’églife.-
Philippe, duc de Bourgogne , quatrième fils
de Jean de Valois roi de France , naquit à Pontoife
le 15 de Janvier 1341. Il fut blefle 8c fait
prifonnier à la bataille de Poitiers l’an i-yjtf.
après avoir donné des marques d’un grand courage
en combattant auprès de fon pere. On fait
combien fa rivalité avec le duc d’Orléans pour le-
gouvernement de l’état fut funefte au royaume-
Pontoife a vu naître aufli ilkevillier\ André ),
bibliothécaire de Sorbonne. On a de lui une dif-
fertacion latine fur le concile de Chalcédoine, 8c.
quelques autres ouvrages peu imporrans.
Deflyons ( Jean), doéleur de Sorbonne comme
Chevîttier. 11 eft auteur de quelques ouvfages
finguliers, & entre autres d’ un intitulé, le paga-
nifme du Roi-boit. - ,
D u v a l, ( André ) autre doéteur de Sorbonne,
mais qui en abandonna les principes , & dans la
théologie qu’ il publia, & dans fon traité quitule,
de fuprema romani pontifias inEcclefiani potef-
tate. .
Flamel, (Nicolas) n’étoit point docteur de
Sorbonne, mais fi habile à acquér r du bien ,
qu’ il eft refté pour confiant parmi quelques al-
chimiftes, qu’ il avoit trouve la pierre philofo-
phale. I l s’enrichit vraifemblablement dans les
finances 8c dans l’art de profiter des confifcations
des Juifs. Pour racheter fes péchés* il fit diverfes
fondations, comme à fainte Génevievedes Ar-
dens, à faint Jacques de la Boucherie où l ’on
voit fa ftatue de demi-relief : elle etoit aufli au
cimetiere deslnnocens , où l’on dit qu’ il fut enterré
avec fa femme nommee Perronelle*
Vaillant ( Sébaftien ) , très-habile botanifte ,
naquit près de Pontoife le 26 Mai 1660, c’ eft
M. Boerhaave qui a acheté de fes héritiers le
Botanicum parfienfe de V a illan t, & qui l’a
fait imprimer à Leydé pn i 7z7 > in-fol.
Villon ( François ) , ainfi qu’ il fe jnomme lui-
même dans fes poéfies , 8c non pas C orbueil,
comme l’ont écrit vingt auteurs depuis Fauchet,
naquit félon plufieurs auteurs en 1431, a Auvers,
près de Pontoife , 8c félon d’autres plus probablement
, à Paris.
Les deux meilleurs éditions de fes oeuvres, font
celles deParis en 1723 , chez Couftelier in- 8°.
& à la Haye plus complètement, eni74z,j
Cojfart ( Gabriel ) , Jéfuite, célébré Profef-
feur de Réthorique , au College de Louis-le-
Grand, qui a continué la grande collection des
conciles du P. Labbe,. (R.)
PONTONS , bourg de France en Gafcogne ,
-dans les Landes. (R.)
PONTORSON , Pons urfonis *, petite ville
de France dans la baffe Normandie , fur le
■ Couefnon, aux confins de la Bretagne y a 3
lieues au fud-eft cPAvranches , & a deux au
midi du mont Saint-Michel , & 73
Louis XIII. après la prife de la Rochelle, la
fit démanteler •, elle fervoit autrefois de boulevard
cdntre les Bretons. Long. 16. 8 . I 3//*
lat. 48. 34'. (R.)
PONTOUX , village de Bourgogne , entre
Seurre & Verdun, autrefois Pons Dubis , I on
y voit les ruines* d’ un pont de conftrudion
Romaine, (R‘)
PONTREMOLI , Pons Tremulus , v ille
fortifiée d’ Italie dans la Tofcane , aux confins
du Parmefan , du Plaifantin , de la principauté
de MafTa, de la République de Luçques , &
de l’Etat de Gênes , dans la Luginiana.^ Elle
a une églife collegiale, cinq autres Paroifles ,
j5c pon. y compte environ 2509 habitans. Elle
eft fur la rïviere de Magra, au pié de 1 A —
pennin , à 28 lieues au nord de Florence, &
16 lieues eft de Gênes. Le grand duc do Tofcane
Ferdinand II. l’acheta des Efpagnols en
1650. On croit quç c’eft l’anciénne Apua. Long.
27. 20' lat. 44. 26'. (R.)
PONZA ( îl e ) , les François difent Ponce ,
1 île de la mer méditerranée, fur la côte d’Ita-
j l i e , à l’entrée du golfe de Gaëte , vis-à-vis
des ruines de l’ancienne Formies. Elle eft fituée
environ 25 milles au fud-fud-oueft du mont
Circello, & elle a 12 a 15 milles de tour.
Long. 30. 40. latit. 40 58.
Cette île étoit fameufe du tems des Romains
par le malheur de plufieurs perfonnes illuftres
qu’on y avoit envoyées en exil. L’empereur T i-
.bere y relégua Néron ; Caligula y relégua fes
foeurs. Cette île fut aufli choifie pour^ être le
lieu de l’exil de divers martyrs, relégués principalement
de la v ille de Rome.^
En 1583 on bâtit quelques maifons dans cette
île , qui étoit demeurée déferte depuis fort long- -
tems -, les Génois remportèrent près de cette île
une grande viéloire le 5 Août 1435 , fur l’armée
d’Alphonfe V . roi a’Aragon, qu’ ils firent
prifonnier, aufli-bien que Jean, roi de Navarre,
fon frere.
Cette île fe nommoit Pontia chez les anciens
: les François l’appellent Ponce. Elle appartint
autrefois aux ducs de Parme, c’eft aujourd’hui
un.e dépendance du royaume de Naples.
Le terrain en eft bon , 8c l’air aflez. fain. I l y
a un bourg & une grofle tour où les habitans
fe retirent quand il y a quelque chofe à craindre
de la part des corfaires de barbarie , qui rodent
fouvent fur fes côtes. (R.)
POOL , petite ville d’Angleterre dans le
Dorfetshire, à 45 lieues fud-oueft de Londres :
elle envoyé deux députés au parlement. I l y
a un fort beau portprefque environne d’ un bras
de mer. La marée y monte 8c defeend quatre
fois en vingt quatre heures. Long. 15* 47/*
latit■ 50. 45'.
POPAYAN province de l’Amérique méridionale
au nouveau royaume de Grenade , entre
l’audience de Panama , celle de Quito & la mer
du Sud. Belalcaçar , efpagnol, Je découvrit en
10 6 . I l y a de riches mines d’or , & de pierres
precieufes *, on en tire aufli du baume , du fang
de dragon, de l’agathe & du jafpe. Les fauvages
qui habitent cette province font grands enhemis
des Efpagnols, & prefque toujours en guerre
avec eux.
Une partie du Popayan eft fous le gouvernement
du Pérou. Cette Province a une capitale
de même nom , fituée à une lieue de la
riviere de Cauca. C’eft le fiège d’un évêque
fuffragant de Santa-Fé , & la réftdence d’un
gouverneur j On y compte environ vingt mille
habitans , parmi lefquels fe trouvent plufieurs
P p p p ij