
»14 L I P le comté, de la Lippe, fes divifions , & les différentes
branches de la famille, J!ai confulté M. Bül-
chjng , qui traite cet article avec autant de préci-
ft'on que de clarté. (M j s s o N d e Mo r v j i -
L I E R S . ) , ' , »
L IP PE Y , ou LeippA , ville murée & très-
peuplée de Bohême, dans le cercle de Lentmeritz.,
& fous la feigneurie de la maifon de Kaunitz. Elle
profpèrc à la faveur de fes fabriques & manu-
iaéiures ; il en fort des draps , des verres cifelés,
& beaucoup de faïence & de poterie. La culture
du houblon y eft confidérable. ( Ma s s o n de
f t lO R V I L L I E R S . )
LIP PO , petite ville de Turquie, dans la Nato-
lie , près delà mer Noire , fur une rivière nommée
atdji Lippe. On la croit la même que l'Hy-
pius des anciens.
L IP P STADT, ou Lippe, Lippia, ville d’A llemagne
dans laWeftphalie, capitale du comté de
la Lippe, autrefois libre 6c Impériale, a préfent
fujette en partie à fes comtes & en partie au roi
de Praife, éieéleur de Brandebourg. Il eft vraifem-
blable que c’eft une ville nouvelle, fondée dans
le XIIe fiècle , quoique quelques-ups la prennent
pour la Luppiade Ptolémée. Elle eft dans up marais
malrfain fur la Lippe, à y li. f. o. de Paderhorn ,
13 f. e . de Munfter. Elle a voix & fiance aux diètes
du comté, où elle tient le pr,ejnier rang parmi
les vijles. On y compte environ fix cent maifous ,
quatre églifes luthériennes, une réformée, 8cune catholique
, avec un couvent de religieufes Augufti-
nes une abbaye libre & féculière de dames nobles,
une école latine , & c. Cette ville eft gouvernée en
commun aujourd’hui par le roi de .Pruffe fît le
comte de la Lippe, fi ce n’ eft le droit de garnifon,
les fortifications & l’établifl'eipent des pofles , qui
appartiennent pxclufivemçht au premier- Elle a
fouffert beaucoup de quatre incendies ; (avoir , en
13 10 , 16.56 , 1736 & 1741- Les troupes combinées
d’Efpagne & de Neuboiirg la prirent en 162a ;
les François s’en rendirent maîtres en 1679 & eq
17 5 7 , 6c à cettç dernière époque ils la gardèrent
pendant 11 mois }. & l’ayant perdue, ils alloiept
la reprendre en 17.59 « Iprfqpe battus à Minden,
ils furent obligés d’en abandonner le projet. Long.
î 6 , s ; lm . 5 1 , 43- (M a s s o n d e M o r v i l -
I J E R S .)
LIPS-PRING , petite ville de l’éyéche Sf. à 3 lj.
n. e. de Paderhorn , près de la forirce de la Lippe.
Charlemagnp y tint une diète en 7,81.
J 1PTAU , oïl Liptove ( comté dé ) , province
de la baffe-Hongrie , entre celle d’A rv a , de Thu-
roft , de Gomor 6c de Scepus , ayant fept milles
de lo n g , & un ou deux de large, & s’étendant
du feptentrion au raidi, en monts & en vallons,
plus qu’aucune antre du royaume. Elle fe flivife
en quatre diftrtéls, 6c renferme onze viles 6ç cent
vingt-fept bourgs,avec plufieurschâteaux ruinés.
Ses villes principales font Teutfch-Liptfçh, Ro-
ftpbfrg Bpgjj; Moptueux 6c pierreux ptgfipif
par-tout, le fol de cette province produit peu de
grains & nourrit peu de bétail ; cependant, du
petit nombre d’animaux paiffans que l’on y entretient,
il fe trait un lait dont le fromage eft fort
eftimé. Mais , ce qui donne une certaine importance
à ce comté , ce font fes métaux , fes minéraux,
& les diverfes Angularités qu’y plaça la
nature. L’on y trouve le mont Benicova , l’un des
plus élevés de l’Europe, L’on y trouve une multitude
de cavernes humides & .profondes, pleines
de figures pétrifiées. L ’on y trouve d’excellentes
eaux thermales , 8c d’autres , dont la vapeur em-
poifonnée tue les oifeaux qui volent à la ronde.
Enfin, T on y trouve des mines très-riches en or ,
en argent, en fer, en nitre, &c. L’or des environs
de Botza eft fi fin , qu’on le compare à celui
d’Arabie. Mais il n’eft , dit-on , pas exploité avec
autant de foin qu’il mériteroit de l’être. Les habi--
taus de cette province font un mélange de Bohémiens
& d’Hongrois.
LIQUES, ancienne abbaye de Prémontrés, à
une demie-lieue d’Ardres, & à 3 lieues de Calais,
diocèfe de Boulogne. Elle a été fondée en 1131
par Robert, comte de Boulogne.
L IR E , ou Liere , mais en écrivant Ltere , on
prononce Lire 9 ville des Pays-Bas Autrichiens dans
le Brabant, au quartier d’Anvers, fur la Nèthe, à
,2- li. de Maltnes & 3 d’Anvers,. Cet endroit feroit
bien ancien fi c’êtoit le même que Ledits ou Ledo 9
marqué dans la divifion du royaume de Lothaire ,
Pan 876 ; mais c’eft une chofé fort douteufe : on ne
voit point que Lire ait été fondée avant le x i r fié-
jde.‘ Un collège de chanoines y fut fondé en 126.0 9
8c quelque tems après une chartreufe. Cette ville
eft le chef lieu de la principauté de Çantecroix.
Long. 2.2,, n lat. 5 1 ,9 .
Nicolas de Lyre , ou Lyranus, religieux de fors- 4re de Saint-François, dans le XIVe fiècle, & connu
par de petits commentaires rabbiniques fur la Bib
le , dont la meilleure édition parut à Lyon en
1590 ? n’étoit pas natif de Lire en Brahant, comme
plufieurs f ont écrit j mais de L ire, bourg du diox-
jcèfe d’Eyreux en Normandie. On a prétendu
qu’il étoit juif de naiftànce, mais on ne l’a jamais
prouvé.
Gumipare Guygens, célèbre dodeur de Louvain,
y eft né en 1631. Profeffeur de Philofophie à Louvain
à 2 i ans, il remplit cette place, pendant 6 i
ans, avec réputation. Il fut choifi en 1668 , par
l’univerfité, pour aller à Rome défendre fes privilèges
, en quoi il réuffit. En 1677,, il fût fait préfi-
dént du collège Adrien. Il prêchoit 8c copfeffoiç
avec un tel fiiçcês, que M. Arnaud ne craignoit pas
de dire que ce pays étoit redevable à M. Huygens
de la piété & des lumières qui y ont brillé- Le refus
qu’il fit d’écrire contre les quatre articles du clergé
de France en 1682,, lui attira desenuenfis, & les
Jéfuites lui firent perdre fa place dans là faculté de
théologie. Ses ouvrages de théologie morale furent
approuvés à Rome en 1709 ^ malgré les intrigues
des parti fans de la morale relâchée. Ce refpe&able
do&eur mourut en 1702. ( M. D. M. )
LIRON, petite rivière de France, en Languedoc
; elle a fa fource dans les montagnes, au
couchant de Gazouls , 8c fe perd dans l’Orb à
Beziers.
LIRTECHTEG. V o y e^ Lichtenstein.
LIS ( la ) , en latin Lcgia-, rivière des Pays-Bas
François. Elle prend fa fource à Lis bourg en Artois,
& fe jète dans l’Efcaut à Gand. Quand il doit
pleuvoir, la fource charrie en bouillonnant, un
petit fable qui la brouille plus ou moins , fuivant la
force de la plliie qui doit venir. Elle eft navigable
depuis Aire-. ( M. D.M .')
Lis ( le Voye^ L ys..
LIS AGOR A ,. petite ville de la petite Pologne ,
au palatinat de Sendomir.
LISBONNE, capitale de Portugal, fur le T a g e ,
à 4 li. de l’Océan , 34 f. or de Goïmbre, 60 n. o.
dè Séville, 106. f. o. de Madrid.
Selon les nouvelles tables , elle eft au 38e d.
42' 2,0^ de latitude, & au 11e deg. 28' 45^ de
longitude occidentale du méridien de Paris ; ce
qui donne 8 degrés 3 1' 15:" à l’orient du méridien
de .l’île de Fer. Différence en heures, entre Lisbonne
& Paris, o-heure 45'
Lting. félon M. Caflini, 9 d. 6 min, ^o" ; lat. 38
d. 43 min. 8c félon' M. Couplet, y8 deg. 45 min.
Long, orientale félon M. le Monnier, 8; deg. 30
, min. ldi.. 38 d. 42 min. 20'fec.
M. Bradley à établi 9 d .y min. 30 fec. ou o.^h.
36 min. 30 fée; pour différence dè longitude entre
Londres & Lisbonne. Voyez ks TranjaÜions philosophiques
9 n°. 3P4.
Cette ville eft le fëjotir ordinaire du roi & de la
cour, le fiège du premier parlement du royaume ,
qu’on nomme retac a o , avec un archévêché , dont
Je diocèfe comprend les paroiffes des territoires- de
Lisbonne , & d’un patriarche qui'eft grand aumônier
du ro i, & toujours un cardinal , dont le diocèfe
comprend' toutes les paroiffes de la v ille, une
univerfité , une douane , dont la ferme eft un dès
plus grands revenus du- prince , 8c un port fur le
Tag e , d’efrviron 5 li. de long, eftimé le meilleur
& le plus célèbre de l’Europe, quoiqu’expofé quelquefois
dès à ouragans terribles.-
On a vu cette ville briller en amphithéâtre, par
fa fituation fur fept montagnes, d’où l’on découvre
le Tage dans toute.fon étendue , la campagne & la
mer. On vantoit la folidité des forts de Lisbonne &
de fou château , la beauté de fes places & de fes
édifices publics , de fes églifes , de fes palais , &
fur-tout de celui du roi; Enfin on la-regardoit avec
raifon , comme line des- principales villes de l’Eû-
K>pe, 8c le centre d’un commerce prodigieux. Tourtes
ces belles chofes ont été effacées du livre dè
vie’, par une. révolution également prompte. &
inopiné©;
^Lisbonne, étoit;;.elle h’eft glus » , dit une lettre.
qui nous apprit qu’un tremblement de terre arrivé
le premier novembre 1 7 5 5 , en avoit faix une fécondé
Herculanum ; mais puifqu’on efpère aujourd’hui
de la tirer de fes ruines, & même de lui rendre
fa première fplendeur, nous laiderons un moment
le rideau fur l’affreufe perfpe&ive qui l’avoit
détruite, pour dire un mot de ion ancienneté &
des diverfes révolutions qu’elle a fouffertes, jufqu’à
-la dernière cataftrophe, dont ©n vient d’indiquer
réjsoque trop mémorable.
Quoique vivement touché de fes îlialheurs-, jé
ne puis porter fou ancienneté au fiècle d’Uiyffe ,
ni croire que ce héros*, après- la dèftruélion de
Tro ie , en ait jeté, les- fondemens de forte que
dès-lors, elle fut appelée UliJJîpone, ou ULyfflpo.
Outre- que félon toute apparence, Ulyffe n’eft
jamais forti- de la Méditerranée, le vrai nom de
cette ville étoit OlyJJîpo , comme il paroît par l’inf-
cription- fuivante , qui y a été- trouvée, lmp. Laf.
M. Julio. Philipp.- Fel. Aug. Pontif. Man. Trib\
Pot, II. P.. P. C onf. III. Fel. Jul. OliJJîpo. Cette
infoription confirme que Lisbonne , après avoir
reçu une colonie romaine , prit le nom de Félicitas
Julia ; 8c c’eft afi’ez pour jiiftifîer fon ancienneté.
Elle a- été plufieurs fbis: attaquée, Conquife &
reeonquife par divers peuples. D. Ordogno I I I ,
qui régnoit dans le Xe fiècle, s’en rendit maître,
& larafa. Elle fut à peiné rebâtie, que les Maures
s’en emparèrent. D. Henri la reprit au commencement
du XIIe fiècle , 8i bientôt après elle
retomba fous la puiffance des Sarrafins. C ’éroit le
tems des croifades- ; D-. Alphonfe en- obtint une
s pour la retirer des mains des infidèles. On vit en
1 ï-45', une flotte nombreufe montée par des Flamands
, des Anglois & des Allemands , entrer
dans le Tage, attaquer les Maures , 8c leur enlever
Liibonne. Dès que le comte d&.Portugal' fe trouva
poffeffeur de cette ville ,-il la; peupla de chrétiens,
8c en fit fa capitale, au lien de Goïmbres, qui
l’avoit été jufqu’alors. Un étranger,-nommé Gilbert
, fut facré fon premier évêque. Henri, roi de
Caftiffe, la fournit à fa. couronne en **373. Elle
rentra dans la fuite fous le pouvoir desiPortugais ,
& y demeura jufqu’à ce que le duc d’A lbe, vainqueur
de D. P. d’A cunha, la rangea fous la domination
Efpagnole. Enfin, par la révolution de
1640-, le duc- de Bragance fut proclamé , dans
Lisbonne, roi de Portugal, & prit le- nom do
Jean IV.
Ses fucceffeurs s’y font maintenus jufqu’à ce
jour. Charmés, de la douceur de fon climat, 8c
pour ainfi dire de fon printems continuel , qui
produit des* fleurs au milieu de l’hiver, ils ont
agrandi cette capitale de-leurs états, l’ont élevée
fur fept c o l lin e s&- font étendue jufqu’a'u bord
du Tage. Elle- renfermoit dans- fon enceinte un
. grand nombre d’édifices fupérbes , plufieurs places
publiques , un château-qui la. commandoic-, un
• arfenal bien fourni d 'artille rieun. vafte- édifice-'