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extérieurs. On y entretient toujours line forte
garnîfon. Il fut pris en 173 3 , ■ & rendu à la paix. Il
eft fur l’emplacement de l’ancien château des duc^
de Milan. Le grand hôpital eft un édifice affez digne
de remarque.
La cour occupe le palais ducal. C ’eft la réfidence
de l’archiduc , gouverneur général, & du duc de
Modène fon beau-père. Le iénat d’ailleurs y tient
les affemblées. Cet édifice eft vafte, mais lourd &
ancien. Le théâtre eft attenant à ce palais. La falle
eft très grande , & a cinq rangs de loges, affez
fpacieufes elles-mêmes pour qu'on y puiffe tenir
affembléc & recevoir vifite. Les églifes à Milan,
qui en général font très-belles, fe font bien plus
remarquer par la richcffe de leur décoration, que
par l’architedure. Il en eft de même des hôtels des
grands feigneurs. Près l’églife Saint-Laurent eft une
colonade antique, le feul monument des Romains
qui ait furvécu aux défaftres de la ville.
Le fénat de Milan n’eft compofé que d’un préfi-
cfent & de dix lénateurs. Il juge en dernier reflort
lès affaires civiles & criminelles. Il eft rare qu’on
en appelle à Vienne pour les premières , & les fen-
tences de mort s’exécutent fans appel. Le confeil
des foixante, compofé des perfonnes de la pre- -
mière noblefle , a l’adminiftration de la ville , qui
eft gardée par la milice bourgeoife. La noblefle , à
Milan, eft nombreufe , & vit avec générofité &
magnificence. Il s’y trouve un mont de-piété où
l’on prête fur gages, fans intérêts, mais pour trois
mois feulement.. On y compte plufieurs- collèges
indépendamment de celui cle Brera dont nous
aVons parlé. La chartreiife de cette ville a été Supprimée
en 1782.
Le commerce de-Milan ,Tarcs être des plus florif-
fans., ne laifle pas d’être considérable. Elle a des
fabriques de foieries, de velours, de dorures, de
porcelaines , & c. Les fromages & quelques autres
objets y font encore de bonnes branches de
négoce.
Milan eft la patrie de Valère Maxime, hiftorien
latin, qui florifloit fous Tibère ; du célèbre jurif-
canfuite Alciat; de Philippe Deciùs, qui enfeigna
le droit à Pavie, à Bourges, à Valence, & fut
nommé , par Louis XII , confeiller au parlement •
d’Oftavio Ferrari, favant,verfé dans les antiquités
^ romaines ; du cardinal Jean Moron , homme
d’un mérite rare; de Cardan, mathématicien dif-
trngué, & du marquis Beccaria, connu par fon
livre des délits & des peints. Cette ville a encore
produit des hommes illuftres dans les raaifons des
Gaiéas , des Sforces, & des Trivulces. .
Milan eft à 14 lieues n. e. de Cafal, 2.8 n. e. de
Gènes , 26 n. o. de Parme , 29 n. e. de Turin , ’30
n. o. de Mantdue, 58 n. o. de Florence, 110 n. o.
de Rome, & 154 f. e. de Paris. Voye^ M i l a n e z .
Voyt^ M e d io l a n u m I n s u b r iæ . (R.)
MILANEZ ( l e ) ou l e D u c h é d e M i l a n ,
pays confidérable d’Italie, borné au nord par les
Suiffes & les'Grifons ; à l’orient par la république
M I L de V e n i f e & par les duchés de Parme & de
Mantoue; au midi par le mont Apennin, & par
Jetât de Genes; à l ’occident par les états du duc
de Savoie.
Son étendue du feptemrion au midi peut être
d environ 8° milles, & de foixante d’wient en
occident. J1 eft tres-fertile en bleds & en vins; le
riz y_ croit en abondance, par les canaux qu’on
a tires du Tefin. Il s’y trouve aufli d’abondantes
ire? ,“ ,mar,br? ; Ses principales rivières font
' P o ' 1 Adda, le Tefin, la Seiia.Sc le Tanaro.
i allons aux révolutions de-cet état. Apîès que
Lharlemagne eut donné fin au royaume des Lombards,
en 774 , le Milanez fit partie' de l’Empire,
ex les empereurs y créèrent des gouverneurs, qui
acquirent dans la fuite un grand pouvoir, prirent
le t t r e cte feigneurs de Milan, & formèrent une
principauté indépendante. Le premier fut Alboin
qui vivoit dans le X' fiècle. Ce fut en i ,o ç
que 1 Empereur Venceflas érigea le Milanez en
duché, en faveur de Jean Gaiéas Vifconti. Ses
deux fils ne biffèrent point d’enfans légitimes, de
lorte qu apres la mort du dernier, en 1447, ce
beau pays devint 1 objet de l ’ambition de plufieurs
■ princes , de l’Empereur , des Vénitiens, d’AIW
phonie roi de Naples, de Louis duc de Savoie,
& de Charles duc d’Orléans. Enfin, l’an 1450,’
cet état paffa fous la loi de François Sforce, qui
avoft époufé la fille' de Philippe-Marie Vifconti,
& qui étoit fils naturel de Jacques Sforce furnommé
U grand, qui, de la fimple clarté des laboureurs,'
partant par tous les grades militaires, s’étoit illuftré
par l’éclat de fes exploits, avoit été fait connétable
de Naples, gonfalonier de la Sainte-Eglife,:
St créé Comte de Cotignole fa patrie. Vers le-
commencement du XVIe fiècle , le duché de Milan
fut long-tems difputé entre les Sforces, & Louis
XII & François I " , qui y avoient des droits du
chef de Valentine dont ils tiroient leur origine.
En effet il avoit été ftipulé dans le contrat de
mariage de Valentine, fille de Jean Gaiéas duc de
Milan , avec Louis duc d’Orléans, fécond fils de
Charles V dit le Jage, que fi Gaiéas venoir à
mourir fans enfans males, le duché appar'tiendroit
! à Louis fon gendre. Mais les prétentions des François
furent traverfées par Charles-Quint, qui
arit le pays fous fa proteélion, comme fief de
’empire.,
A la mort du dernier des Sforces, en 1Ç3? ’
Charles-Quint entra en poffelÜon de ce duché**
& il en invertit Philippe II fon fils, qui fut depuis
roi d’Efpagne, & dont les defeendans l’ont pof-
féde jufqu’au duc Charles II, en i7Ôq. Dans
l’importante guerre qui s’alluma au fujet de la-
fucceflion de ce prince, l’empereur Jofeph I ayant
gagné la bataille de Turin contre le parti de Philippe
de France duc d’Anjou, le Milanez paffa
fous Ion obéiflanee. Ce fut en 1706. Par le traité
de Bade, en 1704, il fut cédé à l ’empereur’ '
Charles VI, & la poffeflion en a depuis été-
M I L confirmée à la mai fon d’Autriche en 1 7 1 8 & à
la paix d’Aix-la-Chapelle en 1748-, à la réferve "
de la partie qu’elle a elle-même cédée à la maifon
de Savoie, & qui comprend les diftriâs d’Alexandrie
& de Valence, avec tout le pays compris entre
le Pô & le Tanaro ; laLaumelline, levai deSefia,
qui avoient été abandonnés en 1703 par l’empereur
Léopold au duc de Savoie. En 1736 l’empereur
céda encore au roi de Sardaigne le Tortonojs
. & le Noyanais ; & en 1743 Marie-Thérèfe reine
de Hongrie & de Bohême, lui abandonna le Vige-
vanafe & la partie du Pavefan qui eft entre le Pô &
le Tefin. Il obtint en outre la partie du Pavefan
fituée fur le bord méridional du Pô, avec le diftriét
de Bobbio , & la partie du comté d’Anghiera qui eft
furie bord occidental du lac Majeur.
Indépendamment de ce démembrement , le
duché de Parme & de Plaifance,. le Trentin ,le s
baillages d’Italie poflédés par les Suiffes, firent
autrefois partie du duché de Milan. Tel qu’il eft
aujourd'hui, le Milanez fe divife en fîx parties :
le Milanez propre, le Comafc, le Comté d’Anghiera
, le Pavefan , le Lodefan, & le Crémonois.
Avec le duché de Mantoue, il forme ce qu’on
nomme Lombardie Autrichienne. Malgré les derniers
démembremens du , Milanez , la. maifon
d’Autriche en tire toujours le même revenu, ce
qili rend plus pefant le poids des impofitions, &
excite des mécontentemens qui ont éclaté plus
d’une fois. (R.)
M i l a n e z propre ( le ) petit pays d’Italie dans
l’état ou duché de Milan , dont il prend fon nom.
Il eft fitué au milieu de ce duché , .entre le Co-
mafque au nord, le Lodefan à l’O rient, le Pîfvèfe
au midi, & le Novarèfe à l’oueft. Ses principaux
lieux font Milan, capitale de tout le duché, les
bourgs de Marignano , d’Agnadel, & de Caffano. -
(*•)■
MiLAZZO , c’eft le -Mylx des anciens; ville
de Sicile , -dans le Val-de-Démona, fur la côte
feptentrionale de cette province, avec un port.
On la divife en ville haute, fortifiée, & en ville
baffe , qui n’a ni murailles , ni fortifications. Celle-
ci a une fort belle place ornée d’une très^belle
fontaine. Milazzo eft fituée fur la rive occidentale
du golfe, auquel elle donne fon nom, à.7 lieues
n. o. de Meflîne. Long. 33, 10 ; lut. 38 32. (R.)
M1LDEN. Voye^ M o u d o n .
MILESSOW, c’eft la plus haute montagne de
Bohême, dans le cercle de Leutzmaritz. Elle eft
couverte de vignes, & fes vallées font très-fertiles
en grains. (R.)
M ILET, Miletus ; c’étoit une ville maritime ,
Capitale, de 1 ancienne Ionie. Elle étoit fituée fur
.le Lycus, à 2.0 lieues au fud de Smirne, à ïb
dEphèfe, & a 3 d e 'l ’embouchure du Méandre
On en voit encore les; ruines à un village nommé
Palaisha. (J?.)
M î LET. Voyez MELITO.
MILETO , ce fu t u n e v ille d ’Ita lie chez les
M I L 3 1 9
Brutiens , dans .la Calabre ultérieure, à environ
5 milles de Nicotera. vers le nord eft. Autrefois
habitée par les Mjléfiens afiariques, elle devint
épifcopale en 1074, fous la métropole de Régio.
Elle eft a,duel le ment tombée en ruines, en partie
par les. viçiflàrudes. des tems, & en.partie par un
tremblement de terre , qui a mis le comble à fes
malheurs en 1638. (i?.)
MILHAUD, ou M i l l a u , èn latin Æmilianum
petite ville de France, capitale de la haute marche
de Rouergue , avec un baillage , un préfidial, une
éledion, un gouvernement particulier, & une
commanderie de l’ordre de Malte. Louis XIII la
fit démanteler en 1629. Elle eft fur le Tarn , à
7 lieues de Lodève , 130 f. e. de Paris, Long,
20, 50, lut. 44, 10. (R).
MILIANE, ancienne ville d’A frique, dans la
province de Ténés , au royaume de Trémécen,
avec un château qui la commande. On l ’appeloit
autrefois Magnanà, & on en attribue la fondation
aux Romains. Elle eft dans un pays fertile en
fruits , fur-tout en oranges & en citrons , qui font
les plus beaux de la Barbarie. Elle eft à 15
lieues o. d’Alger. Long, félon Ptolémée, 1^ 5 yo;
lat. 28 , 50. Nous eftimons aujourd’hui la long, de
cette ville 20, 10; lat. 3 5, 4 4 . (ƒ?.)
MILITSCH , l’une des fept feigneuries ou ba-
ronies libres de la Siléfie, avec une ville forte de
même nom dans la baffe Siléfie, fur les frontières
de la Pologne. Les habitans en font Luthériens:
il s’y trouve quelques Catholiques. Cette feigneurie
appartient au Comte, de Maizan. (R).
MILLAU. Voye£ M i l h a u d .
MILLE , mefure en longueur dont les Italiens
les Anglois & d’autres nations fe fervent pour
exprimer la diftance entre deux lieux. Voyez-M e s
u r e , D i s t a n c e , & c .
Dans ce fens le mot mille eft à-peu-près de même
ufàge que lieue en France, & dans d’autres pays.
Le mille eft plus ou moins long dans différens pays.
Le mille géographique ou italien contient mille
pas géométriques , mille^ pafus ; & c’eft de-là que
le terme mille eft dérivé , &c.
Le mille anglois contient huit ftades ; le ftade
quarante perches, & la perche quatre pieds & demi.
Voici là réduélion qu’a faite Cafimir des milles
ou lieues des différens pays de l’Europe au pié
romain, lequel eft égal au pié du Rhin , donton
fe fert dans tout le nord.
Le mille d’Italie . . . . . . .
d’A n g le t e r r e ......................
d’Ecoffe . . . . . . .
de Suède . . . . . .
de Mofcovie
de Lithuanie . • . , .
de Pologne . . . . » •. .
d’Allemagne, le petit . .
le moyen .
le plus grand
Pieos.
• 5000
‘ H 54 • 60OO
« 3OOOO
* * iS^Oa
• I985O
. 20000
. 2 2 5O O
. 25OOO