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naturels du pays, vont ramaffer la gomme dans
les bois voifins & viennent la vendre fur le Sénégal.
Arguin & Portendic furent découverts par
les Portugais en 1744. Cet établiffement a été
cédé à la cour de France par les A n g lo isà la
paix de 1783. (R.)
P O R T I C I , magnifique village d’Italie , à
deux lieues de Naples, au pied du Mont Vefuve,
& à un mille de la mer. Le roi de Naples y a
une belle maifon de plaifance qui fut élevée
par Dom Carlos. Mais ce lieu en: fur-tout très
fameux par fon Mufeum qui renferme les richef-
fes antiques tirées des villes d’Herculanum,Pom-
peü & Stabia , voye% l’article Herculanum. (R.)
PORTICO , petite v i l le , ou plutôt bourg
de la Romagne, patrie d’Ambroife le Camal-
dule favant dans un fiécle d’ignorance ; car il
mourut en 1439? après avoir publié plufieurs
ouvrages , & meme une traduélion de Diogene
Laerce. (R.)
PORTLAND , canton maritime de la province
de Dorfet, en Angleterre : il s’avance
dans la Manche en forme de prefqu’ ifle , &
préfente des pointes de rocher qui le rendent
inacceffible de toutes parts, fi ce n’eft à l’endroit
où Henri V I I I . fît bâtir le château appelle
P ortland-Cafile, lequel eft très-fort. Ce canton,
très-agréable & tres-fertile , eft fur-tout renommé
par les belles pierres à bâtir que l’on
en tire , & qui font employées en Angleterre ,
dans tous les grands ouvrages de maçonnerie '
que l’on veut faire paffer à la poftérité. Un lord
de la famille de Bentinck, porte le titre de
duc de Portland» (R.)
P o r t l a n d , petite ile d’Angleterre dans la
Manche , fur la côte du Dorfetshire , à quelques
milles au midi de Dorchefter. Elle a titre
de comté j eft très-fertile & remarquable par fes
belles carrières de pierres prefque auffi dures
que le marbré -, elle eft défendue par deux châteaux,
dont l’ un a été bâti par Henri V III/ Ces
deux châteaux , commandent tous les navires
qui paffent dans cette rade , qu’on appelle, le
cours de portland, parce que-la mer,a lin gros
courant dans cet endroit. Long. 15 12. lat. 50.
3*- (R ) PO R TO , O p o r t o , ou P o r t - a - P o r t , ville
de Portugal, dans la province d’Entre - Duero-
e-Minho, à une lieue au-deffus de l ’embouchure
du Duero , à 12 au midi de Braga , 24
N . de Coïmbre , & à 58 au nord de Lisbonne.
C ’eft la fécondé v ille du royaume, la plus riche,
la plus peuplée, la mieux bâtie & la plus commerçante
, après Lisbonne. On y compte 21000
habitans, & il s’y trouve fept églifes paroiffia-
les y compris la cathédrale , 12 couvens & plufieurs
hôpitaux. (R.)
I l y a dans cette v ille un confeil (buveraîn.
L’évêque eft fuffragant de Brague & jouit de
quinze mille ducats de revenu. La rivière y
p o R
forme un bon havre dans lequel les vaiffeaux
ne peuvent entrer que de pleine mer , & fous
la conduite d’un pilote portugais.
Cette ville qui eft forte par fa pofition, fait
un grand commerce , fur-tout avec les Anglois
qui en tirent beaucoup de vin. Elle eft bâtie fur
la pente d’une montagne affez roide, dans un ter-
rein très-fertile. Elle s’appelloit autrefois Portu-
calo ; & lorfqu’elle eut donné Ion nom au royaume
de Portugal, elle ne retint que celui de
Porto. Cette v ille fouffrit beaucoup du tremblement
de terre du premier novembre 1755 , qui
renverfa Lifbonne. Long. 8. lat 41. s.
Porto eft la patrie d’Acofta (Gabriel ouUriel),
qui embraffa tour-à-tour le Catholicifme, le
Judaïftne, le Saducéifîne.
Lobeira , ( Vafquez ) naquît auffi à P orto \
vers la fin du x iij. fiécle : Il paffe en Efpagne
pour le premier auteur du roman d'Amadis des
Gaules.
P o r t o , petite v ille fortifiée d’Italie dans l’état
de Venife , fur l’Adige au Véronois, à 8 lieues
au-deffus de Vérone vers le fud-efi. Long. 28.
3 U. lat. 45. 24.
P o r t o , v ille ruinée d’ Italie dans l’état de
l ’Eglife , fur le bras occidental du Tibre , environ
à deux milles d’Oftie , & à une diftance
à-peu-près égale de la mer. On prétend que
l’empereur Claude fit le grand port de cette
v ille , & Trajan le petit port ; on ne fe fert
aujourd’hui ni de l’un ni de l’autre. Quoiqu’on
ne trouve qu’une douzaine de cabanes dans cet
endroit, il y a cependant un évêché, le deuxieme
des fix qu’optent les plus anciens cardinaux ,
depuis l’an 1120. Long. 30 12. lat 41.
Cet évêché uni à celui de Selva candida eft
immédiatement fournis au pape. (R.)
PORTO-BELO , v ille & port de l’Amérique
méridionale, dans la Terre-ferme , fur .la côte
feptentrionale de l’Ifthme de Panama.Chrlftophe
Colomb en fit la découverte en 1502. La ville
fut bâtie fous le régné de Philippe II. foi d’Efi-
pâgne , après la ruine de Nombre de Dios qui
n’en eft qu’à 5 lieues. Elle eft longue & étroite;
l’air y eft mauvais , parce que le terrein y eft
marécageux du côté de l’eft. Les étrangers en
fuyent le féjour, & les habitans n’y vivent pas
longtems. On n’y voit que quelques Nègres,
uelques mulâtres , quelques blancs qui y font
xés par les emplois du gouvernement. Les plantes
même tranfportéea d’Europe n’y profitèrent
point ; d’ailleurs les chaleurs y font excefîïves ,
ce qui produit des orages mêlés d’éclairs & de 1
tonnerres épouvantables , dont le bruit eft augmenté
par les montagnes du voifinage. Cependant
le port eft vafte & commode, & Porto-
Belo devint d’abord l’entrepôt de l’ancien & du .
nouveau monde. Ce fut le théâtre du plus riche
commerce. Les galions d’Efpagne chargés de
tous les objets de luxe ou de néceifité de nos régions
,
P O R
g’ ons, y chargoîent les tréfors du Pérou Conduits
d’abord à Panama, & delà parterre à Porto-
Belo -, mais le cours des affaires ayant pris une
autre direftion & le commerce s’ étant porté à
Acapulco & à la Vera-Cruz , Porto-Belo eft
infiniment déchu. L’entrée du porc eft étroite ,
la mer eft haute prefque contre le rivage , de
5 à 6 braffes.
Williams Parker furpritla v ille de Porto belo
en 1591 & la pilla. Le chevalier Morgans s’en
rendit aufîi le maître en 1670* Enfin l’amiral
Vernon prit Porto-Belo en i 74° 1 er* ra^a
les fortifications. Long, fuivant le P. Feuillee,
Caflini, Lieutaud &: Defplaces , 297 deg. 41
30" lat. 9 , 33'. 5//. (R.) »
PORTO-DELLE-BOTTE , port de la Morée
fur la côte de Brazzo di Maina ; entre Napoli
de Romanie au nord, & Malvafie au midi. Ce
yort a un bourg de même nom. (R.)
PORTO-CAGLIE , port de la Morée dans
le Brazzo di Maina , à 7 lieues du cap Mata-
pan du côté du nord-eft. I l y a fur le rivage
de *ce port un gros bourg de même nom, qui
a une des'plus belles fontaines qui foient au
monde. Il s’ appelloit autrefois 'Tèuthr.one , &
c’étoit une colonie d’athéniens. C’ eft-la que la
côte fait un grand arc dans les terres pour former
le golfe de Colophina , appellé anciennement
le golfe de Laconie. Porto-caglie ou Porto-
■ delle quaglie, a tiré fon nom de la quantité
«le cailles qui s’y affemblent tous les ans.
PORTO - COSTANZA , ou C o n s t a t a ,
ÿort de l’ îîe de Chypre avec un bourg qui lui
donne fon nom. I l . eft fitué fur la côte près de
Famagoufte, du côté du nord. Ce fut autrefois
une ville célébré, l’ancienne Salamis ,
■ qui s’appélloit Conjlantia félon Etienne le géographe.
Elle fe glorifie d’avoir donné le jour au
^>oëte Euripide. (R.)
PORTO-CROS , voyec[ P o r t c r o s .
PORTO-ESCONDEDO , port de l’Amérique
■ Septentrionale dans la baie de Campêche fur la
icôte d’Yucatan dans la province de Tabafco ,
si l’ entrée d’un lac falé de 10 lieues de longeur
fur 3 de largeur. L’ entrée du port a une barre,
•mais l’ancrage eft bon des deux côtés. (R.)
PORTO-FARINA , ou P o r t - F a r i n e , port
d ’Afrique, fur la côte de la Méditerranée , au ro- '
yaume de Tunis. Les vaiffaux’qui navigent le long
«dé la côte, font aigade dans ce port , & c’ eft où
aborda l’armée de Charles-Quint, quand elle
alla attaquer Tunis.
Dans toute autre circonftance que le joug du
defpotifme, Port-Farine feroitun des meilleurs
4)orts de la méditerranée. I l eft fur , commode &
défendu par quatre forts. A quelques milles de
cette v ille , font l’emplacement & quelques foi-
Jbles veftiges de l’ancienne ^Carthage •
Quoique quelques-uns citent Biferte , pour
être l’ancienne Utiquey cependant Je grand nomÇçogr.
Tçtm. IL
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t r e des farads s’accordent à la reconnoître dans
la ville de Porto-Farina, & elle fera a jamais
célébré par la mort de Caton , a qui 1
donna par cette raifon le nom de Caton d
tique. C’eft dans ce lieu barbare que la liberté
fe retira ; quittant Rome humiliée, & fuyan
Céfar coupable , Caton , pour la fuivre-a-travers
les déferts de Numidie, dédaigna les belles plaines
de la Campanie, & toutes les delices de
l’Aufonie. ; ' ' , . .r . ,
» Caton, dit Velleïus Paterculus, étoitle por-
» ' trait de la vertu même , & d’un carattere plus
» approchant du dieu que dé l’homme. En rai-
» fant le bien , il n’eut jamais en vue la gloire
» de le faire. I l le faifoit, parce qu il etoit in
» capable d’agir autrement. I l ne trouva jamais
>3 rien de raifonnable qui ne fût jufte.
Quoique , par la loi de Pompée , on pût rectifier
cinq de fes juges , c’étoit un opprobre do-
fer réeufer Caton. En un mot , fa paillon pour
la juftice & la vertu étoit firefpeaée , qu elle
fit pendant fa vie & après fa mort, le proverbe
du 'peuple , du fénat oc de 1 armee.
Sa vie dans Plutarque éleve notre ame, ila
fortifie, nous remplit d’admiration pour ce grand-
perfonnage , qui puifa dans l’ecole d Antipater
les principes du Stoïcifme. I l endurcit font
corps à la fatigue, & forma fa conduite fur 1©
modèle du fage. t .
Il cultiva l’éloquence néceffaire dans une république
à un homme d’état -, le ton de fa politique
étoit auftere ; mais fa vertu fe trouvant
difproportionnée à fon fiécle corrompt»
éprouva toutes les contradi&ions qu’un tems de*-
pravé pouvoir lui fufeiter. ~
Après avoir été dépofe de fa charge de tribun,
& vu un Vatinius emporter fur lui la pre-
turp, il effuya le refus du confinât qu’ il follici-
toit. l i eft vrai que , par la'magnanimité avec
laquelle il foutinteerte difgrace ,-il fit voir que
I la vertu eft indépendante des Suffrages des hommes
, & que rien n’en peut ternir l’éclat.
Il rendit dans fa quefture trois fervices im-
portans à l’état; l’un de rompre le cours des
malverfations ruineufes ; le fécond , de faire
rendre gorge aux fatellites de S y lla , & de les
faire punir de mort comme affaftins ; le troifieme^
auffi confidérable que les deux premiers, fut
d’empêcher les gratifications peu méritées. II
n ’ y a pas de plus grand défor dre dans un état, die
Plutarque, a ce fujet, que de rendre les finances
la proie de la faveur , au-lieu d’en faire la ré*
compenfe des fervices. I l arrive de-là deux
chofes également pernicieufes ; l’état s’épuife
en donnant fans recevoir , & le mérite négligé
fe rebute, dépérit & s’éteint. (R.)
PORTO-FERRAIO , petite v ille d’ Italie ,
dans f i l e d’E lb e , fur la pointe de l’oueft fore