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figues exquifes, & toutes fortes de fruits
excellens. Son évêchéeftfuffragant d’Urbin, & la
cathédrale eft magnifique. Sa pofition eft agréable
, fur une hauteur, à l’embouchure de la Fo-
g lia , dans la mer Adriatique. Cette v ille eft j
fituée , à 7 lieues N. E. d’Urbin , 50. N.
E. de Rome. Long. 30. 35. latir. 43. 56.
. ^.n >vo^t ^ans le cabinet du favant M. Oli-
vieri à Pefaro , entr’autres curiofités, un morceau
de pourpre romaine qui a plus de 2000
ans, & qui eft encore d’un beau rouge écarlate.
Voyez Voyage de M. Heerkens , Hol.
1772.
Le port de Pefaro eft bon, & fon château très-
fort. Elle eft prefque aufïi grande, mais mieux bâtie,
8c plus peuplée que Rimini. Elle étoit fameufe
dans 1 antiquité par la malignité de l ’air que
Eon^ y refpiroit en été , ce qui a celle par le
défféchement des marais qui l’environnoient.
On trouve dans cette v ille beaucoup de vefi-
tiges de monumens antiques , & lés églifes y«font
enrichies d’un grand nomdre d’éxcellentes peintures.
Le pays eft très-abondant 8c très-bien cultivé.
Pefaro , eft la patrie du pape Innocent X I ,
8c celle de Mainus , jurifconfulte diftingué dans
fon fiécle.
On eftime fes commentaires fur les pandec-
tes & fur le code de Juftjnien. I l devint avëu-
g le d’affez bonne heure , & imbécille fur la
fin de fa vie qu’ il termina en 1519 , âgé de
4S ans.
Collenuccio , Pandolfo par les gens de lettres
, eft natif de Pefaro. Il eft connu par une
hiftoire de Naples , une apologie de Pline ,
un traité latin fur la vipere.
Cette v ille que l’on croit colonie romaine ,
fut détruite par Totila , & rétablie quelque
tems après par Belifaire , plus belle qu’elle n’é-
toit auparavant. On peut lire fur les antiquités
de Pefaro l ’ouvrage intitulé Marmoia Pifau-
renfla, imprimé dans cette v ille en 1738 , in-
fo lio . (R.) . ! - ' ?
PESCARA , v ille d’Italie , au royaume de
Naples, dans l’Abruzze citérieure : elle eft
à l’embouchure d’une riviere de même nom
( VAtemus des anciens ) qui p- end fa fource
dans l’ Apennin , & fe jette dans la mer Adriatique.
Elle eft à fix milles de Chieti , 8 au levant
deCitta - di Penna , 12 S. E. d’A t r i , 112
N . E. de Naples. Long. 31. 53. latit. 42. 20-
PESCHERIE , ( l a c ô t e d e x a ) on donne
ce nom à la partie méridionale de la pénin-
fule de l’Inde. Elle s’étend depuis le cap de
Comorin , jufqu’à la pointe de Ramanançor ,
l ’efpace de 40 lieues-, elle a le nom de pef-
cherie , à caufe de la pêche des perles , qu’on
y fait tous les ans au mois d’Avril , 8c à laquelle
on employé un grand nombre de pê-
P E S
cheurs -, ce font les habitans de Tutucurin ,
ville capitale ou plutôt la feule de cette côte,
qui s?y deftinent principalement.
Les Hollandois y afliftent en qualité de pro-
tefteurs , mais ils en font véritablement les
maîtres , car ils fe font donner pour chaque
bâteau un droit confidérable , & il y a quelquefois
trois ou quatre cent bateaux pour cette
pêche. Les commifiaires hollandais viennent de
Colombo , capitale de l ’île de Ceylan , pour
la diriger -, ils y font en même tems de groffes
acquifitions de toiles , contre lefquelles ils
donnent en échange de leurs épiceries des Mo-
luques. Ils achètent aufïi pour rien les coquillages
qu’on nomme xauxur : ils les envo-
yent enfuite dans le royaume de Bengale ,
où ils les vendent fort cher -, enfin ils fe réfervent
toujours le droit d’acquérir les plus belles
perles -, 8c comme ils ont des effets recherchés
par tous les habitans du lieu, ils font fur ces fortes
de pierreries, un gain immenfe.
Toutes les perles qu’on retire le premier jour,
font pour le roi de Maduré , ou pour le prince
de Marava , à qui le pays appartient.
d e tte côte dans le tems de la pêche -, eft
expoféeàdes maladies contagieufes , qui viennent
principalement de ce que les habitans fe
nourriffent alors de la chair des huîtres , qui
eft malfaifante & généralement corrompue.
On ne voit partout que de méchans villages
dépeuplés. Du tenis des Portugais , cette contrée
etoit floriflante , parce qu’ ils avoient permis
aux Parares ( c’eft le nom des peuples dé
la côte de la pêcherie ) de trafiquer avec leurs
voifins ; mais depuis que ce fecours leur manque
, ils font réduits à une extrême pauvreté.
( R . ) m
PESCHIERA , ou p e s c i e r a , petite v ille
d’ Italie dans le Véronais, avec une fortereffe.
Les Vénitiens la prirent a.ux ducs de Mantoue
en 1441. Elle eft fur le lac de Garda , à Fendrait'où
le Menzo en fort, à 5 lieues O. de
Vérone. Long. 28 12. latit. 45. 23.
PESCIA , Fanum Marris, petite ville épif-
côpale d’Italie dans la Tofcane , au Florentin,
fur la petite riviere de même nom, entre Luc-
ques au S. O. & Piftoye au N. E. Long. 28.
15. latit 43. 52.
PESENAS, ou plutôt P e z e n a s , v ille de
France , au bas Languedoc , dans le diocèfe
d’Agde. Elle eft dans une fituation charmante,
fur la Peyne , à 4 lieues N. E. de Beziers,
8 de Montpellier , 3 N. d’Agde , 150 S. de
Paris. Long. 21. 5. latit. 43 26.
Pefenas eft une v ille fort ancienne, puif-
que P lin e , l. 48 c. 8. en fait mention -, il la
nomme P/jcenee, 8c il loue la laine des environs
, la teinture qu’on lui donnoit , & les
étoffes durables qn’on en faifoit. Saint Louis
j acquit cette v ille en 1261 de deux feigneurs
qui
qui en étoient co-propriétaires, 8c il l’unit au I
domaine royal •, c’étoit une châtellenie que le
roi Jean érigea en comté l’an 1361, en faveur |
de Charles d’Artois ; ce comte entra par fuite
de tems dans la' rnaifon de Montmorenci, vint
à M. le prince de Condé , & enfin eft échu
en partage aux princes de Conti.
Pefenas , peut avoir environ 1600 feux. Le
collège , tenu par les prêtres de l’oratoire ,
étoit anciennement une rnaifon de l’oratoire de
Rome , que J. B. Bomillon réunit , en 1619 ,
à la congrégation de France. Louis Fouquet,
évêque d’Agde , frere du furintendent, y a fait
beaucoup de bien : il y a même fondé des bourfes
pour un petit féminaire de jeunes clercs : la pen-
fion étoit brillante fous l’évêque, M. de la Châtre’,
mais depuis tout a été détruit.
C’eft a Pefenas que mourut le poète Sarrafin
en 1664. (R.)
PESMES, Bourg de Franche-Comté fur l’Ou-
gnon , bailliage & à 4 lieues S. de Gray.
PE SNICK, ou B o e s n e c Ic petite ville de Thu-
ringe , dans la principauté, & à 3 lieues N . E.
de Salfeld. ( R. )
PESOL , lac d’Italie , au royaume de Naples
, dans le Bafilicate, au pied des Monts Ap-
pennins, & à la fource de la riviere de Bran-
dan. ( R. )
PESSAN , bourg de France dans le bas Armagnac
, à une lieue S. E. d’Auch , avec une
.abbaye , ordre de St. Benoît, 8c qui eft fé-
çularifée.
PÉST ou P e s t h , Peflum , v ille libre &
royale de la baffe-Hongrie , dans le dîftriâ de
V a t z , à 3 lieues S. E. de Prefbourg , & dans le
comté de fon nom , dont il fera parlé plus bas.
Elle eft à la gauche du Danube , vis-à-vis de
Bu de ÿ avec laquelle elle communique en été au
moyen d’un pont volant •, 8c elle touche à la
plaine de Rakos , fameufe dans l’hiftoire du
royaume , par les,affemblées nationales & les
éleélions des rois , dont elle a été le lieu. Encore
aujourd’hui c’eft la réfidence d’une très nom-
bfeufe nobleffe. Des fioffés 8c des murailles en-,
tourent cette ville : un fuprême tribunal d’a-
pellations’ y tient fon fiége , & elle renfermé
un grand hôpital militaire, fix couvens , un
collège de peres des écoles pies , & plufieurs
églifes. Elle s’eft vue nombre de fois , depuis
deux fiécîes , entre les mains des Turcs, qui
,1a brûlèrent en 16 8 4 ,8c ce fut dans fes murs,
relevés par l’empéreur Léopold , que les com-
miffaires , chargés en 1721 d’examiner les griefs
des proteftans Hongrois , commencèrent les
opérations , qu’ils allèrent achever l’année fui-
vante à Prefbourg. Long. 36,46. latit. 47 , 21.
Mm / . ü
P e s t ou P e s t h , grande province de la baffe-
Hongrie , aux deux côtés du Danube , comprenant
les -comtés de Pejlh proprement d i t , de
Céogr. Tom. II.
Solth & de Pilis , 8c divifée en quatre diftriéls ?
qui font ceux de Vatz, de Ke’tskemeth, de Pilifch
8c de Solth. Elle eft arrofëe du Danube , de
la Vajas , de la Theifs, de la Zagiva , de la
Galga , du Rakos & du Tapjo. Il y a quelques
forêts dans fon enceinte j mais il y a fur-tout
des plaines immenfes , bordées par le Danube
8c par la Theifs , 8c couvertes d’ un fable fté-
rile. Les jours' d’été font d’une chaleur pref-
que infupportable dans ces plaines, tandis que
les nuits y font d’ un froid fou vent mortel. L on
y éprouve aufïi toutes les incommodités des
mouches & moucherons ; & l’on y trouve peu
d’eau bonne à boire. Il y a quelques côteaux
qui produifent d’affez bons vins blancs & rouges,
oc quelques campagnes où à force de travail
on fait croître du bled. C’eft en pâturages que
confifte la meilleure portion du fol de la contrée
- : des troupeaux de toute efpécey font er-
rans ça & là dans les plaines. La multitude en
eft incroyable ; 8c l’on en eftimé autant les chevaux
pour la vîteffe qui leur eft propre , que
les boeufs & les moutons pour la bonté des viandes
qu’ils donnent. Les habitans de la contrée
font d’origines diverfes -, il y a des Hongrois
naturels, des Bohémiens, des Slaves , des A lle mands
, 8c des colonies de Dalmatiens & de
Tliraces. Les villes principales en font Bude,
Pejlh , V a tz , Ketskemeth , Koros, Saint-An-
dré ■> Colokfa , Solth 8c Pathay •, il y a plufieurs
châteaux détachés , & 130 bourgs , avec l’île
de Cfepel qui en contient neuf ( R. )
P E S T I , village.à dix-huit lieues de Naples ,
dans le^golfe de Salerné , où l’on trouve de
très-beaux reftes d’antiquités , long-tems ignorés
, parce qu’ils font détournés de la foute ordinaire.
Paéftum , enfuite Pojjîdonia , étoit à l’extrémité
occidentale de la Lucanie , & donnoit
fon nom au golfe Poejlanius Sinus. Solon dit
que ; c’étoit une v ille des anciens Doriens -, d’au-
tes difent qu’elle avoit été fondée par les Si-
barites. Strabon parle d’un fameux temple de
Junon , fondé par Jafon , à l ’embouchure du
Silo, qui eft à deux lieues de Pefii , & il nous
apprend que cette v ille fut envahie par les .Sam-
nites.
M. Grofley raconte qu’un jeune éleve d’ un
peintre de Naples , fut le premier qui., en 1755 ,
réveilla l’attention des curieux fur les reftes
précieux d’-architeéture qu’on y voit. M Mor-
ghan, en 1767 , les a fait graver en fix feuilles ,
dont M. de là Lande a donné un extrait'en
une feule planche.
La troifieme feuille de M. Morghan repréfente
les trois temples -, vus de près par un
obfervateur. Les temples font découverts en-
deffus : il y a encore des colonnes tout autour 5
les entablemens, les frontons même font encore
en place. L’archite&ure qui eft du meilleur
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