
3 ô q M I L
cTEfpagne . . . ; C 7 a i 270
de Flandres ■ • . . . • . 20000
d’H ollande........................ . 24000
de Perfe, qu’on nomme aufli
parafangue . . , . . . 18750
d’Egypte . . .....................25000
M1L L Y , petite- ville de France, dans le Ga-
îinois, éleélion de Melun, avec un bai'llagç &
une collégiale. (/?.)
MILO , par Strabon MjjAos-, & dans PlineMilo ;
île de l’Archipel, au nord de File de Candie,
.qu’elle regarde, & au fuçhoueft de Fîle de FAr*
gentière , dont elle ell à 3 milles.
Cette îlé eft prefque ronde, & a environ 60
milles de tour. Elle eft bien cultivée, & fon port,
qui eft un des meilleurs & des plus grands de la
Méditerranée, fert de retraite à tous les bârimens
qui vont au Levant ou qui en reviennent J car
.elle eft fituée à l’entrée de l’Archipel, que les
anciens çonnoiffoient fous le nom de mer Egée.
Milo, comme dit Thucydide, quoique petite ,
fut très-confidérable dans le tems des beaux jours
de la . Grèce. Elle jouiffoit d’une entière liberté
700 ans avant la fameufe guerre du Péloponèfe'.
Les Athéniens,y tentèrent inutilement, deux def-
çentes, & ce ne fut qu’à la troifième qu’ils y
firent ce maffacre- odieux dont parlent le mêrne
Thucydide, Diodore de Sicile & Strabon.
Cette île tomba, comme toutes--les autres de
l’Archipel, fous la domination des Romains,
enfuite fous celle des empereurs grecs. Marc Sa-
nudo, premier duc de l’Arçhipel, joignit Milo
çn 1207 au duché de Naxie; mais Barberonffe,
jcapitan bacha , la fournit avec, le duché de Naxie
à l’empire de Soliman IL
Cette île abonde en mines de fe r , de foufre
d’alun, Il faut la regarder comme un laboratoire
naturel, où continuellement il fe prépare de l’efprit
de fe i, de l’alun, du foufre par le moyen dt? l’eau
de la mer & du fer des rpches. Tout cela eft mis
en mouvement par des brafiers que le fer 8ç le
foufre y excitent jpur & nuit.
Le rochçr fpongjeux & caverneux qui fert de
fondement à cette î le , eft çomrne une efpèce de
poêle qui en échauffe doqçement la terre, & lui
fait produire les meilleurs vins , les meilleures
figues & les melons les plus délicieux de l’Archipel
, indépendamment des autres fruits de toute
efpèce. La fève de cette terre eft admirable; les
champs ne s’y repofent jamais. La première année
on y fème du froment, la fécondé dé l’orge, &
la troifième on. y ,cultive le cpton , les légumes
& les melons. Tout y. vient pêle-mêle.
La campagne eft chargée de toutes fortes de
biens & de gibier ; on y fait bonne chère à peu
de frais. Le printems y offre un'tapis admirable,
parfemé d’anémones fimplès de toutes couleurs,
& dont la graine a produit les plus belles efpèces
qui fe voient dans nos parterres. L’heureufp tçm-
M I L perature de Milo 8c la bonté de fes pâturages,
contribuent beaucoup à l’excellence des viandes
dont on s’y nourrit. On y voit encore ces troupeaux
de chèvres dont les chevreaux ont été fi
vantés par Julius Pollux.
On ne leflfve point le linge dans cette île ; on
le laifl'e tremper dans l’eau , puis on le favonne
1 avec une pierre blanche cimolée ou craie, que
Diofcoride & Pline appellent la terre de Milo ,
parce que de leur tems la meilleure fe trôuvoit
dans cette île,
Elle abonde en eaux chaudes minérales, eii
grdttes & en cavernes, où l’on fent une chaleur
dès qu’on y enfonce la tête. L’alun ordinaire &
l ’alun de plume fe trouvent dans des mines qui
font à demi-lieue de la ville de Milo.
L’air de cette île eft affez mal-fain ; les eaux,
fur.-rout celles du bas-fonds , y font mauvaifes à
boire, & les habitans y font fujets à des maladies
dangereufes. Les femmes s’y fardent avec
• le fuc d’une plante marine, alcyonum ditrum, dont
elles fe frottent les joues pour les rougir. Mais
cette couleur paffe promptement, & l’ufage de
cette poudre rouge gâte leur teint & détruit la
furpeau.
Il n’y a que des grecs dans cette île, excepté
le çadi ou juge qui eft turc. Le vaivode eft ordinairement
un grec, qui exige la taille réelle & la
capitation. Outre le vaivode, on élit tous les trois
ans trois confuls qui s’appellent epitropi, c’ eft-à-dire
adminiftrateurs, intendàns, parce qu’ils ont l’admis
niftration des rentes qui fe prennent fur la douane,
les falines 8c les pierres de mouliné Tout cela ne
s’afferme çependant qp’enyiron 6000 livres de notre
monnoie.
On prétend que file a pris fon nom de mylos ,
qui lignifie en grec littéral un moulin, du grand
commerce qu’on y faifoit de moulins à bras; mais
il y a plus d apparence qifelle a confervé fon ancien
nom de Mélos, dont on a fait Milo, & que
Feftus dérive d’un capitaine phénicien appelé Melos.
Pour ce qui eft du fe l, on ne le vend pas dans cette
île ; car la mefure ordinaire , qui pefe 70 livres, fè
donne pour 15 fols. Les Miliotes font bons mat-
telots, mais fort adonnés à la débauche & aux
plaifirs;
Il y a deux évêques dans Milo, Fun grec &
l’autre latin. Le latin poflede en tout 300 livres
de rente,, & n’a qu’un prêtre pour tout clergé.
Milo , capitale de l’île ? eft fituée dans la partie
orientale. Elle contient, dit^on, 4 a 5000 âmes.
Elle eft affez bien bâtie, mais d’une faleté infup-
portable, car les cochons y; ont un appartement
fous une arcade de chaque maifon , à rez-de-chauf-
fé e , dont l’ouverture donne’ toujours fur la rué.
Les ordures qui s’y amaffent, les vapeurs des
marais falans, & la difette de bonnes eaux, em-
poifonnent l’air de. cette ville. Sa' long, félon le
P. Feuillée , eft à 42, , ^o" ;, lut; 3 6 ,4 1 . (i?.)
MfLSUNGEN, Mil s in gen , petite ville 8c
M I L «riiâteau d/Allemagne ? dans la baffe-Hefle, fur la
Fulde, chef-lieu d’une élection confidérable. (R.)
MlLTENBERG, petite ville &baillage d’A l-
îemagne, dans l’éleélorat de M ayence, furleMein,
entre Afchaffenbourg & Freudenberg, à 6 li. de la
première. Elle eft fituée près du Meiii, dans une
contrée fertile en vins. Long. 26, 36 ; lu t . 2. (i?,)
MILTER, dans l’évêché d’Ofnabruck, eft re- .
marquable par fes belles carrières. (Æ.)
MINAKUTZ, ville du Japon, dans File de Ni-
phon , avec un château. (/?.)
MINÇIQ ( l e ) , ou Menzo , Mincius , rivière
d’Italie, dans la Lombardie. -Elle defcend des
Alpes, traverfe le lac de Garde, forme le lac
marécageux qui entoure Mantoue, 8c fe jète dans
le Pô. Virgile, en parlait de Mantoue, dit:
Tardis ingens ubi fluéübus errât
Mincius, tenerâ prtziexit arundine ripas.
Georg. 1. III, v. 14. (Æ.)
MINDANAO, grande île des Indes orientales,
Tune des Philippinés la plus méridionale & la plus
grande après Manille. Sa figure eft triangulaire. Elle
a environ 250 lieues de tour. Elle abonde en toutes
fortes de fruits. On y trouve de l’o r , on y recueille
de la canelle, & on y pêche des perles,
Elle a plufieurs rivières navigables, dont les plus^
confidérables font celles de Bukayen & Butuan. La
plupart des habitans font idolâtres , & les autres
mahomgtans. 'Dampier a peint leur figure: il dit
qu*ils ont la taille médiocre, les membres petits,
ie corps droit, la tête menue, le vifage ovale ,
le front applati, les yeux noirs & peu fendus , le
nez court, la bouche affez grande, les lè vre s
petites & rouges , le teint tanne, les cheveux noirs
& liftes : mais il y a dans l’intérieur de l’île un
peuple^d’hommes noirs & fauvages, & qui vo.nt
tout nuds. La ville -de Mindanao, qui eft* affez
grande , & qui eft capitale de cette î le , eft fitùèe
‘fur la côte occidentale. Sa lonz., félon M. de Lille,
eft 144 ; fa lat. 7. (R.)
MINDÊLHEIM, ville d’All emagne, au cercle I
de Suabe, dans rAlgo jv , fur la rivière de Min de 1,
avec un château près dé la ville. C ’efl: la capitale
d’un petit état entre l’Iller & le Lech , qui appartient
à la maifon de Bavière.
Les Suédois la prirent en 1633 , & les Impériaux,
après la bataille d’Hpcftedt, la prirent 8c
l’érigèrent en principauté ^ en faveur du duc de
Marlboroug ; mais ellè: retourna à la maifon de
Bavière par la paix de Ramftadr. Cette principauté
eft de la regence de Munich. Elle a environ 8 lieues
en quarré, & comprend Mindelheim & 38 villages,
Long. '28 , 15 ; 'lat. 48, 5. (R;)
MÏNDEN, ville confidérable d’Allemagne, au
cercle de Weftphalîe, capitale de la principauté
de même nom, fur le Wéfer. Elle eft dans une
ftuation avantageufe, à 11 lieues f. e. d’Ofnabruck,
15 o. de Hanover, 15 n. o? de Paderborn. Long..
p.6,40;. lat. 52, 23.
fiéogr. Tome IL
M I 3 ^ *
Cette ville fut autrefois, avec le pays d’alentour,
un évêché qui fut fécularifé à la paix de Weftpba-
lie , & cédé à Féleéleur de Brandebourg pour lui
fervir d’équivalent , conjointement avec d’autres
pays de la partie de la Poméranie cédée aux Suédois.
Le pays eft d’un revenu affez confidérable.
On y a joint pour l’adminiftration le comté de
Ravensberg qui y eft contigu. L’évêché de Minden
avoit été fondé par Charlemagne en 780. Lors de
la fécularifation , le chapitre fut confervé. Il eâ
compofé de 18 chanoines , dont 11 avec le prélat
font catholiques romains, & 7 avec le doyen font
luthériens. 11 y a à Minden une abbaye de filles
luthériennes , compofée d’une abbeft’e , d’une
doyenne , 8c de dix demoifelles. La ville eft commerçante
8c affez bien fortifiée. Le roi de Pruffe y
a établi un confeil de régence, une chambre pour
les affaires de la guerre & des domaines, & un
cenfiftoire. La principauté de Minden comprend les
fix bailiages de Petershagen, Hausberg, Reineberg,
Raden 8c Schlufleibourg. (/?.)
Minden. Voye^ Munden.
MINDERAU. Poye^ W eissenàu.
MINDORA, île de la mer des Indes, une des
Philippines, à 18 lieues de Luçon. Elle a 20 lieues
de tour, & une petite ville nommee Baco. Elle
eft remplie de montagnes qui abondent en palmiers
j& en toute? fortes de fruits. Les habitans
font tous idolâtres, & payent tribut aux Efpagnols
xàqui l’île appartient. Long. 135, Lat. 13. (/?.)
MINE ( l a ) , ou Sa int-Georges dé là Mine ,
port & place forte d’Afrique, dans la haute Guinée* *
Elle appartient aux Hollandois, qui l’ont enlevée
aux Portugais. Elle tire fon nom des mines d’or
qui font aux environs; & c ’eft le principal des 12
ou 13 comptoirs qu’ils ont à la côte d’or. (R .)
MlNÉO , ville de Sicile , dans le val de Note ,
vers la fource de la rivière Santo-Paolo. Elle eft
fituée entre Çaltagirone à l ’occident, & Lenrini à
Forient. C ’eft l’ancienne Mena. (R.')
MINES ( l e s ) , contrée confidérable du B réfil,
dans l’intérieur des terres. Il y a un gouverneur
pour les Portugais, .& plufieurs chambres de juf-
.tice. Le pays abonde en fimples, en légumes, &
en tout ce qui eft: néceffaire à la vie. Il eft peuplé
d’européens, de créoles, de nègres, de mulâtres,-
métis & quarterons. On le divifê en mines générales
ou anciennes, 8c mines nouvelles ou de Fercatou»
L ’or des mines générales eft. le meilleur. Il y a
auffi des mines qu’on appèle de Gouïaba, dont For
eft excellent, mais inférieur à celui de Galant au
Sénégal. On a découvert dans les nouvelles mines
toutes fortes de pierres précieufes, & récemment
des mines de mercure & d’autres de falpêtre. (Æ.)
MINGOL, montagne de Perfe, fiir une des
routes de Conftantinople à ïfpahan. C ’êft de cette
montagne que fortent les foiirces dont fe forment
FEuphrate d’un côté, 8c larivière de Kars de l’autre.
M I N G R E L A , f a m e u x b o u r g d e s I n d e s , d a n s l e
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