
i’So MAL. Celui que lui donnoient les anciens écrivains.
Elle eft fur la. Dendre, près du confluent de la
D y le 8c de l’Efcaut, au nflliep du Brabant, à 4
lieues & demie n. o. de Louvain, autant n. e. de
Bruxelles , & à pareille diftance f. e. d’Anvers,
j i f. e. de Gand. Long. 22 , 5 ; lat. 5 1 ,2 .
La ville de Malines eft grande, 8c très - bien
bâtie. La tour de fa cathédrale eft une des plus
belles & des plus hautes qu’il y ait dans le monde.
On y voit un béguinage, où il n’y a pas moins
de 800 béguines roturières. Cette ville a été prife
par les François en 1746 ; mais elle a été rendue
par le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748 à la mai-
ton d’Autriche. Ôn y compte 5 paroiffes, 8c 20
couvens. La feigneurie de Malines pafla en 1462 ?
par mariage, à Philippe le Hardi, duç de Bourgogne
, 8c ce fut une des .dix-fept provinces des
Pays - Bas. Aujourd’hui ç’eft une dépendance du
Brabant, ainfi que le marejuifat d’Anvers , avec
lequel elle forme le troifième quartier du Brabant,
défigné fous le nom de quartier d* Anvers.
Malines a petdu fon ancien éclat; elle ne cherche
qu’à fubfifter de fon commerce de grains, de
fil 8c de dentelles. Autrefois on la nommoit Ma~
linçs la magnifique , Malines la belliqueufe, 8c çlle
produifoit encore de tems à autre des hommes de
lettres, dont à préfent ni elle , ni les autres villes
des Pays-Bas Autrichiens, né renouvellent plus
Jes noms.
Rambert Dodoné, Ohriftophe Longueuil, Van
Den Z y p e , naquirent à Malines. Le premier eft
connu des botaniftes par fes ouvrages. Le fécond,
mort à Padoue eh 1522 à 32 ans , eft un écrivain
élégant dp XVIe fiècle, Van Den Z yp e , en latin
Zypceus, eft un célèbre canonifte, dont on a recueilli
lès oeuvres en 16 75, en 2 vol. in 7fol. Il
mourut en 1650, à 71 ans. (Æ.)
MALLIANO. Voyeç Magliano.
MA LM ÉDI, en latin moderne Malmundarium,
petite ville d’Allemagne, dans l’état de Stavçlot,
■ àu cercle de W eftphalie, vers la frontière des pays
de Liège 8c de Luxembourg, avec une abbaye de
Bénédiélins, fondée vprs le milieu d u v iie fiècle.
Malmédi eft fur la rivière de Recht, à 21 li. n.
de Luxembourg. Long. 23 , 40 ; lat. 50, 28. Le
commerce de la tannerie y eft confidérable. Pour
îe fpirituel, elle dépend de l’évêché de Cologne. Voye1 Stavelot. (R.)
MAjLMESBURY , en latin Maldunum, petite
ville à marché d’Angleterre, en Wiltshire. Elle
envoie depx députés au parlement, 8c eft fituée
iùr l’A vpn , à 72 milles o. de Londres. Long. 15 ,
n 6 ',la t . j \ , \ 6 .
C e liçu eft remarquable par les ruines de fa
célèbre abbaye, fondée en 660 , 8c pour avoir
donné naiffance à Guillaume de Malmesbury 8c
au fameux Hobbès.
Le moine bénédiétin qui porte le nom de cette
abbaye détruite, florifloit dans le XIIe fiècle. Il eft
auteur d’une hiftoire eccléfiaftique d’Angleterre,
. M A L
8c d’autres ouvrages qu’Henri Saville fit imprimef
à Londres en 1596.
Hobbès (Thomas), l'un des plus grands efprits
du dernier fiècle, 8c qui en abufa, homme étonnant
par la profondeur de fes méditations, naquit
en 1588, oc mourut en 1679 à 01 ans ; cependant
fa mère, faifie de frayeur a .l’approche de
l’armée navale d’Efpagne, étoit accouchée de lui
avant terme. Tout le monde connoît les dangereux
principes qu’il établit dans fon traité du citoyen
8c fon léviathan ; il défigne le corps politique fous
le nom de cette bête. Le& inconvéniens du fyf+
terne de cet auteur ingénieux font immenfes, &
les beaux génies d’Angleterre les ont trop bien
mis au jour pour qu’on puiffe jamais les déguifer
à foi-même ou aux autres. Voye£ Hobbisme, (/?.)
Mà LMISTRâ , ville d’Afie , en Caramanie ,
fituée fur une rivière du même nom, entre les
ruines de Tarfe 8c d’Adena. Cette ville eft encore
le fiège d’un évêque grec. (R.)
MALMOÉ , Malmo , ou Malmuyen, en latin
Malmogita, belle 8c forte ville de Suède, dans la
Scanie, avec diverfes manufaéhires de laines. Elle
fut cédée aux Suédois par les Danois en 166&
Les Danois l’affiégèrerit en vain en 1676 8c 1677.
C ’eft la patrie deThomas Barrholin. Les Flamands
l’appellent Éllenbogen , c’eft r à-dire , coude, parce
qu’elle fait une manière de recoin. Elle eft fur le
Sund, à 4 li. f. e. de Lunden,6 f. e. de Copen*
hague. Long. 30,45 ; lat. 53 , 5. (R.)
MALO (Saint ) , en latin moderne Maclovium>
Maclopolis , Mactovïopolis , ville-de France , eil
Bretagne, avec un évêché fuflragant de Tours,
qui vaut aujourd’hui 36,000 livres de rente. Elle
a pris le nom qu’elle porte de Saint-Malo fon premier
évêque, en 1149. Son port eft renommét
8c très - fréquenté ; cependant il eft d’un difficile
accès, à caufe des rochers qui l’environnent. Les
gros bâtimens vont décharger à Saint - Sorvand,
qui eft plus avant dans la baie au midi.
Saint-Malo eft défendu par un château, qui eft
à l’entrée de la chauffée , 8c par plufieurs forts.
Les Angîoisla bombardèrent inutilement en 1693.
Cette ville , d’une médiocre grandeur, eft riche,
peuplée, forte, 8c fait un très - grand commerce
avec l'Efpagne, 8c à Terre-Neuve pour la pêche
de la morue. Elle a fourni de célèbres navigateurs,
de grands hommes de mer; 8c en tems de guerre
il eri fort beaucoup d’avmateurs. Elle a vu naître
Jacques Cartier ; qui découvrit le Canada en 1534,
8c c’eft la patrie de du Guay -Trouin. On a de
lui des mémoires curieux, imprimés à Paris en
1740 , in r 4 ° ., où l ’on peut voir le détail de fe*
expéditions.
Cette ville eft fituée dans une île, jointe à la
terre ferme par une chauffée ou jetée tres-foJîdç,
à 7 lieues n. e. dè D o l, 17 n. e. de Rennes| 38
n. o. de Nantes , 82 f. o. de Paris.,Long., félon
Caffini, 15 d. 21', 30" '9 lat. 49 d. *6*» I2,,//*
On tient toujours à $aint-Màlo ujif forte ggçpilon,
M A L
nîfon. Cette v ille , peuplée de 12,000 habita ns i
eft le. fiège d’un gouverneur particulier 8c lieutenant
de ro i, 8c d’une amirauté. Elle n’a qu’une
paroiffe, 8c quatre couvens. La patrouille, que fai-
ïbient autour de la ville un certain nombre de
dogues qu’on lâchoit à l’entrée de la nuit, a été
fupprimée , comme exerçant par fois une juftice,
•8c trop prompte 8c trop févère. (Æ.)
Malo de Jugon (Saint), petite ville de France,
en Bretagne, au diocèfe de Saint-Brieux. (R.)
MALOUINES (îles). Voye£ Isles nouvelles.
MALPAS, ville à marché d’Angleterre, dans
la province de Chefter, fur une éminence voifine
de la rivière de Dée. Elle fait un bon commerce
de draps, de toiles 8c de bétail, 8c elle renferme
un hôpital avec une bonne école. Long. 14 , 40 ;
Ut. 53 , 5. (Æ)
M A L P L A Q C J E T , v i l l a g e d e s P a y s - B a s c a th o l i q
u e s , d a n s l e H a in a u l t , pt;ès d e B a v a i . I l e f t f a m
e u x p a r l a b a t a i ll e q u e l e P r in c e E u g è n e 8 c l e
d u c d e M a r lb o r o u g f i y g a g n è r e n t f u r l e s F r a n ç o i s
l e 1 1 f e p t em b r e 1 7 0 9 . (Æ .)
MALTHE, en grec/46a/tj7, en latin Melita, île
de la mer Méditerranée , entre les côtes d’Afrique
, 8c celles de i’île de Sicile , qui n’en eft éloignée
que de quinze lieues au feptentrion.
Elle a à l’orient la mer Méditerranée , qui regarde
l’île de Candie ; au midi, la ville de Tripoli
-en Barbarie ; 8c à l’occident, les îles de Pantalavée,
de Linofey 8c de Lampadouze. Elle peut avoir fix
•DU fept lieues de longueur , fur. trois de large , 8c
environ vingt de circuit.
Olivier croyoit que cette île étoit l’ancienne
Dgygie, où la nymphe Calypfo demeuroit, 8c où
elle reçut Uliffe avec tant d’humanité, après le
naufrage qui lui arriva fur fes côtes. Mais outre
qu’Homère nous en fait une defeription fi riante,
<ju’il eft impoflible d’y reconnoître Malthe,il ne
faut chercher en aucun climat une île fiélive , habitée
par une déeffe imaginaire.
Ptolémée a mis l’île- de Malthe entre celles d’A frique
, foit faute de lumières , foit qu'il fe fondât
fur le langage qu’on y parloit de fon tems , 8c que
lès natifs du pays y parlent encore aujourd’hui :
c ’eft un jargon qui tient de l’arabe corrompu ;
mais dans les v illes, on fe fert de la langue italienne.
Malthe eft en elle-même un rocher ftérile, où
le travail avoit autrefois forcé le fol à être fécond,
quand ce pays étoit entre les mains des Carthaginois
; car lorfque les chevaliers de S. Jean de Jérusalem
en furent poffeffeurs , ils y trouvèrent des
débris de colonnes , 8c de grands édifices de marbre
, avec des inferiptions en langue punique. Ces
reftes de grandeur étoient des témoignages que le
pays avoit été floriffant. Les Phéniciens 8c les
Grecs y précédèrent les Romains, qui l’ufurpè-
rent. fur les Carthaginois , Sc y établirent un préfet
, OTpSrpçr, comme il eft nommé dans les aéles des
apôtres , çhf xxviij, -ty. 7 • & comme le prouve une
Géogr, Tome II.
M A L î 8 i
ancienne înfeription qui porte n-parcs MiXituiûv ; ce
préfet étoit fous la dépendance du préteur de Sicile.
A la décadence de l’empire romain, l’île de
Malthe fut envahie par les Goths.
Les Arabes s’en emparèrent vers le IXe fiècle ,
8c le Normand Roger, comte de Sicile, en fit U
conquête fur les Barbares , vers l’an 1190. Depuis
elle demeura annexée au royaume de Sicile, dont
elle fuivit toujours la fortune.
Après que Soliman eut ‘chaffé les chevaliers de
Maltne de l’île de Rhodes en 1523, le grand maître,
Villiers-Lifle-Adam, le trouvoit errant avec
fes religieux 8c les Rhodiens attachés à eux , fans
demeure fixe 8c fans ports pour retirer fa flotte. U
jeta les yeux fur l’île de Malthe , 8c fe rendit à Madrid,
pour demander à l’empereur qu’il lui plût,
par une inféodation libre 8c franche de tout affujé-
tiffement, remettre aux chevaliers cette île , fans
lefquelles grâces la religion alloit être ruinée.
L’envie de devenir .le reflaurateur 8c comme le
fécond fondateur d’un ordre q u i, depuis plufieurs
fiècles , s’étoit confacré à la défenfe des chrétiens ,
8c l’efpérance de mettre à couvert dés incurfions
des infidèlesles îles de Sicile 8c de Sardaigne , le
royaume de Naples, 8c les côtes d'Italie ; déterminèrent
Charles-Quint, en 1525 , à faire préfent
aux Chevaliers deJérufalem, des îles de Malthe
8c de Goze , à la charge de faire une guerre continuelle
aux Turcs 8c aux Corfaires. Il les. chargea
en même tems de la défenfe de Trip o li, dont il
étoit alors en poffeflxon , 8c que les amiraux .de
Soliman ne tardèrent pas à réduire. Le pape confirma
, en 1530 , le don que Charles-Quint avoit
fait aux chevaliers.
Les chevaliers de Jérufalem , après leur établif-
fement à Malthe, la fortifièrent de toutes parts ; 8c
même quelques-unes de fes fortifications fe firent
des deniers du grand-maître. Cependant Soliman
indigné de voir tou$ les jours fes vaiffeaux expofés
aux courfes des ennemis qu’il avoit cru détruits, fe
propofa,en 1563, de prendre Malthe, comme il
avoit pris Rhodes. Il envoya 30 mille hommes devant
la ville , qu’on appelloit alors le bourg de,
Malthe. : elle fut défendue par 700 chevaliers , 8c
environ 8000 foldats étrangers. Le grand-maître ,
Jean de la Valette , âgé de 71 ans, loutint quatre
mois le fiège ; les Turcs montèrent à l’affaut en
plufieurs endroits différens ; on les repouffoit avec
une machine d’une nouvelle invention ; c’étoient
de grands cercles de bois , couverts de laine enduite
d’eau-de-vie , d’huile, de falpêtre, 8c de
poudre à canon ; 8c on jetoit ces cercles enflammés
fur les affaillans. Enfin , environ 6000 hommes
de fecours étant arrivés de Sicile , les Turcs
levèrent le fiège,
Le bourg de Malthe quf avoit foutenu le plus
d’affaut, fut appelé la cité viElorieufe , nom qu’il
conferve encore aujourd’hui. Pierre de Monté,
grand-maître de l’ordre, acheva la conftruélion de
la nouvelle ville , qui fut nommée la cité Valette.
N n