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nédiéfins, unie à celle de Murbach en Al fa c e 8 c
du diocèfe de Befançon. L’abbaye fut fondée par S,
Deicole on Dié , difciple de S. Colomba-n , vers
6 1 1 , fous le règne de Clotaire I ï , roi de F rance 6c
de Bourgogne. Ce monaftère, où l’on exigeoit autrefois
des preuves de nob'lefle , fut pillé par les
Huns , fous Attila , 8c rétabli enfuite par Hugues,
comte d’Alface , qui s'y confacra à la vie mônaft-i-
que , avec deux de fes fils. L’abbé a le titre de
prince de l’empire, 8c le revenu de l’abbaye eft
d’environ 12,000 liv. Lure , chef-lieu d’un diftriél
de fon nom , du baillage de Vefôul, eft à io li. de
Befançon , 4 de Luxeuil, 6c 5 de Befort. (A.)
LU R É , bourg de France , dans le Bonrbon-
riois , diocèfe de Nevers , éleérion de Moulins. IlL
USACE ( la ) , Lufatia, 6c en allemand Lauf-
urt-ç, province d’Allemagne, avec .-titre de mar-
quifat ou de margraviat, bornée n. par !le Brandebourg
, e. par la Siléfie, f. *par la Bohême., o.
par la Mifnie. On la divife en haute 8c en baffe. La
haute appartient à l’éleéleur de Saxe depuis 1636.
Bautzen , ou Budiffen , en eft la capitale. La baffe-
efi partagée entre le roi de Pruffe '& l’éleéteur de
Saxe. La religion dominante en eft la luthérienne.
Les fabriques de laines 8c de toiles fonraiffent d’abondantes
reffources aux liabitans. En 1623, les
marquifats de la haute 8c de la baffe-Luface, comme
fiefs de la Bohême, furent engagés à Jean Geor
ges éle&eur de Saxe, pour les 72-tonnes d ’or qu’il
avoit employées à fecourir l’empereur contre l’é-
leéleur palatin de Bavière, qui s’etoit fait déclarer
roi de Bohême. Par la paix de Prague, en 1635 ,
l ’empereur Ferdinand I I , roi de Bohême , lui en
fit l’entière ceflion ; n?ais en 1461 , l’éledleur de
Brandebourg avoit fait l ’acquifition de quelques
villes de la baffe-Luface qi?’il poffèdè encore , à la
réferve defquelles la haute §& la baffe Luface font
gouvernées par la maifon électorale de Saxe , fans
qu’elles foient incorporées aux anciens pays héréditaires
de l’éleétorat, ni qu’elles faffent partie
d’aucun des cercles de rAllemagne.
M. Spener prétend que la Luface a été nommée
par les anciens auteurs , pagus Lucïçotum ; 6c on
effet, la defcription donnée parDirmar de Luciÿ. ,
pagus, convient fort à ces pays. Comme la haute-
Luface contient fix villes principales, favoir Gor-
litz , Bautzen, Zittau , Camitz, Luben 6c Guben,
les Allemands l’appellent quelquefois die fyécJïs
Stceden, e’eft - à - dire, les fix *villes. L’empereur
Henri I l’érigea en marquifat, 8c Henri IV l’annexa
à la Bohême. Voye^ Heifs, kift, de l'empire, liv. V I ,
chap. viij.
La Luface a vu naître, en 1631 , M. de Tfchir-
naus qui a découvert., non fans quelques erreurs,
lès fameufes cauftiques qui ont retenu fon nom ;
c’eft-à-dire, qu’il a 'trouvé que la courbe formée
dans un quart de cercle par des rayons réfléchis,
qui êtoient'venus d’abord parallèles au diamètre,
étoit égale aux trois quarts du diamètre.
LUS Les grandes Verreries qu’il établit en Saxe , lut
procurèrent un magnifique miroir ardent, portant
trois pieds rhinlandiques de diamètre, convexe des
deux côtés, 6c pefant cent foixante livres. Il le
prelenta à M. le régent, duc d’Orléans , comme
une chofe' digne de fa •curiofité.
Non-feulement M. de Tfchirnaus trouva l’art de
tailler les plus grands verres , mais aufli celui de
- faire-de la porcelaine fembiable à celle de la Chine,
invention dont la Saxe lui eft redevable, 8c qu’elle
a portée depuis, par les talons du comte de Hoym,
à la plus haute perfeâton.
Je ne fâche qu’un feul ouvrage de M. de Tfchir-
naus, où l’exécution ne répond pas à ce que la
beauté du titre annonce, Medicina mentis & .corpo-
ris i Amft. 1 >87, in-40. Les vrais principes de la
médecine du corps n’ont pas été développés par
notre habile lufacieq ; 6c il n’a guère bien fondé
la médecine de l ’efprit, en l’étayant fur la logique.
Pétrone a mieux connu la médecine quand il l’a
definie , confolatio anïmi ; celui qui pratique cet
art, n’a fouvent que ce feul avantage. Il ne peut
produire, dans pluffeurs cas, que la confolation
de l’efprit du malade, par la confiance qu’il lui
porte.
M. de Tfchirnaus eft mort en 1708 , ôc M. de
Fqntenelle a fait fon éloge dans Vhtfl* de Pacad. des
Sciences , ann. 1705. (/?.)
LUSIGNAN , Le iniacum , petite ville de
France, en Poitou, furila Vienne., à 5 li. f. o. de
Poitiers, 23 n. e. de la Rochelle , 80 f. o. de Paris.
Long. 1 7 , 4 2 , lat. 46,28.
Tout auprès de cette petite ville étoit le château
de Lufi gnan, ou plutôt de Lefignen , en latin Le^i-
niacum caflrurn , connu dès leXIe fiècle, ayant dës-
lors fes feigneurs particuliers , qui devinrent dans
la fuite comtes de la Marche 8c d’Angottlême. Jean
d’Arras dans fon roman , & Bouchet dans fès annales
, nous affurent que c’étoit l’ouvrage de la
fée Mellufine ; 6* bien que tout cela foit fables, dit
Brantôme-, f i on ne peut mal parler d'elle. Ce château
,- bâti réellement par Hugues II feigneur de
Lufignan, fut pris fur les Calviniftes en 1575 ,
après quatre mois de liège-, par -le duc de Mont-
penfier;-8c ce prince obtint d’Henri III de le rafer
de fond en comble.
Ainfi fut détruit, continue Brantôme r « ce châ-
» teau-fi ancien 6c fi admirable , qu’on pouvoit dire
n que c’étoit la plus belle marque de fortereffe
».antique , 8c la -plus noble décoration vieille de
'»'toute la France ».
Cette ville a donné le nom à l’illuAre maifoiï
de Lufignan, qui pofféda n ie de Chipre, 6c dont-
un des feigneurs (Gui de Lufignan ) , Lut roi de
Jérufalem. (Æ.)
LUSO , petite rivière d’Italie, dans la Roma-
gne ; elle a fa fource vers le mont Feltre, près
du duché d’Urbin fe jète dans le golfe de Ve-
nife, entre Rimini & Cervia. Le Lufo eft l’ancien
Rubicon dont les auteurs ont tant parlé, 6c furie*
L U S
qiiel Villanî a fait une differtation fort curieufe.
Voyei Ru bicon . (Æ.)
-LUSSAC , petite ville de France , dans le Poitou
, diocèfe 6c éleéfion de Poitiers, avec juftice
royale. (RIS ■
LUTENBERG , bourgade d’Allemagne, dans la
Stirie , prife par les rebelles de Hongrie en 1704.
Elle eft entre la Drave 6c la Muer, à 12 li. L e. de
Gratz. Long. 3 1 ,40 ; lat.46,48- (fi-)
LUTKENBORG , ou, L utjlnbourg , ancienne
petite ville du duché de Hoiftein, dans la
W agrie. (R )
LÜTJÈNBOURG. Voyei Lutk enbo r g .
LU T T E R , petite ville d’Allemagne , au duché
de Brtinfwick- Wolfenbutel, remarquable p.àr la
viôoire que les Impériaux y remportèrent fur
Chriftian IV roi de Danemarck., en .1626. Elle
eft à 2 li. n. o.,de Goflar. Long. 28,8 ; lai. 52 , 2.
(R.) »
LUTTERBERG, ou Lauterberg , bourg de
la principauté de Grubenhagen^, dans le voifinage
duquel il y a des mines. 6c des forges de cuivre 6c
de fer. (R.)
LUT FER W O R TH , bourg à marché d’Angleterre,
en Leicefter-Shire, à 72 milles n. o. de
Londres. Long. 15 ,2 6 ; lat. 52 ,2 6 . • '
Je n’ai parlé de ce bourg, que parce que c’eil le
lieu de la naiffance , de la mort, 6c de la fépulture
de Jean W icle f, décédé en 1.384 , pafteur de ce
lieu. Il «’étoit déclaré hautement, pendant la vie ,
contre les dogmes de l’églife romaine. Son parti,
déjà, confidéràble dans le royaume de'la Grande-
Bretagne , étoit étay é de la proteélion du duc : de
Lancaftre , dont i autorité n’étoit pas moins grande
quë celle du roi fon frère. Wiclef expliquait la
manducation du corps de notre Seigneur, à-peu-
près de la même manière que Berenger l’avoit expliquée
avant lui. Ses feélateurs , qu’on nomma
Lollards, s’agmentoient tons les jours ; mais ils
fe multiplièrent bien davantage par les perfécu-
tions qu’ils effuy.èrent fous Henri IV & fous Henri
y. IS
LUTZEL. Voyeç Lucelle.
LUTZELSTEIN, o.u la Petite P ierre , petite
ville d’Alface, à 12 li. de Strasbourg, capitale
du comté de même nom. Elle eft pourvue d’un
boa château, & fituée dans les Vofges fur une
montagne , aux frontières de la Lorraine 8c de
l ’Alface. Elle appartient, avec le comté de fon
nom, aux comtes Chriftian de Birckenfeld 8c Sultz-
bach depuis 1695, & ils en font hommage à la
France. (J2.)
LUTZEN , petite ville d’Allemagne , dans la
haute-Saxe 6c dans l’évêché de Merfebourg , fa-
meule par la bataille de 1632 , où Guftave
Adolphe , roi de Suède, fut tué. Elle eft fur l’Elfter,
à 2 milles o. de Leipfick. Long. 3 0 ,1 2 ; lat. 51 ,
2.0. (i?.)
LU X , Lucus , Lufcium, prononcez Lu g e , bourg
de France, en Bourgogne, dans le Dijonois, à
L U X
4 li. 6c demie de Dijon, 2 d’Is-fur-Tillé, 2 de
Bezé. Ce lieu eft ancien, 6c paroît tirer fon nom
d’un bois faeré du tems des Druides ou des Romains.
Guy deTil-Châtel le prit en fief, en 1186, ail
duc Hugues III ; il a été poffédé par les feigneurs
de Màlain. On fait que les deux derniers barons
de L u x , père 6c fils, périment en un mois , de la
main du chevalier de Guife en 1613. Ils étoient
l’un & l’autre honorés du cordon du Saint-Efprit,
6c lieutenans-généraux en Bourgogne. Du duc de
B elle gardé, cette barouie a paffé à la maifon de
Saulx-Tavànnes.
Parmi plùfieurs tableaux qui ornent le falon du
château , 011 voit celui du fameux Gafpard de
Saulx-Tavannes, maréchal de France * qui reçoit
à genoux de Henri I I I ., le cordon de fes ordres
que ce prince victorieux ôté de fon’col pour en
revêtir le maréchal, après la bataille de Renti, en
1554* . ,
Près de Lux eft une petite contrée appelée Val-
d" O gne, où l ’on prétend qu’il y a eu autrefois une
ville de ce nom. Ce qu’il y a de certain , c’eft
qu’en fouillant la terre , >on a découvert il y a
quatre-vingts ans, 6c en .1772, de« briques longues
6c larges, des fragmens de vieilles ferrures , de
vieilles armes, 8c dix médailles , .dont trois d’argent,
des empereurs A.ugufte, Antonin , Adrien;
de Julie., fille d ’Augufte ; de Crifpina - Augufta,
d’Agrippine, de Fawftine.
Des tombeaux, du marbre blanc , 6c d’autres
morceaux curieux qu’on y déterre chaque jo u r ,
annoncent l ’antiquité dë ce lieu , où il n’y a pas
une maifon. (R.')
■ LUXEMBOURG ( le duché d e ) , l’une des
dix-fe.pt provinces des Pays-Bas, entre l’évêché de
Liège , les duchés de Limbourg 6c de Juliers, l’é-
leétorat de Trêves, la Lorraine 6c la Champagne.
Il a 20 milles d’Allemagne dans fa plus grande
étendue, tant du nord au fu d , que d’orient en
occident. Il eft fitué vers le centre de la forêt des
Ardennes. Le fol en eft fabloneux, montueux ,
couvert de bois , inculte en beaucoup d’endroits«
Le pays eft pauvre : .il eft peu peuplé, 6c le feroit
encore moins fans fes ufines pour la fabrication du
fer qui en font la grande reffource. Le duché de
Luxembourg, fournis aujourd’hui à la maifon
d’Autriche, a fes états provinciaux.
Le" comté de Luxembourg fut érigé en duché
par l’empereur Charles IV en 1334. Le premier
duc de Luxembourg mourut fans enfans ; 8c il
tranfmit fon duché à Wencellas fon neveu ,
roi de Bohême, qui le céda , à.titre d’hypothèr
que, à la princeffe Elizabeth, fille du duc de Goer-
litz fon frère , laquelle , en 1444 , tranfporta tous
fes droits fur le duché, de Luxembourg , au duc de
Bourgogne Philippe le Bon Voye£ Pa y s -Ba s . La
France obtint une lifiére du Luxembourg en 1659.5
. par le traité des Pyrénées : c’eft ce qu’on nomme
le Luxembourg François. Thionville en eft la capi