
5.5.8 P A R de ces Indiens, que leurs armes étoicnt dépofées
dans des magafins , 8c qu’on ne’ les leur cônfiort
que quand il falloir marcher ou faire l’exercice.
Enfin, l’auteur obferve an fujet du gouvernement
domeflique, que'les chefs mêmes des Indiens fu-
biflbient avec humilité & promptitude les pénitences
que leur impofoient les millionnaires.
On ne nous apprend point fur quels mémoires
M. Muratori a compolé ion ouvrage ; il eft cer-
tain que par lui même il a été bien moins en état
de s’mftruire du gouvernement du Paraguay, que
les voyageurs, quoique ces derniers n’approçhent
guères que de cent lieues des millions.
Sur le tout, quelque jugement qu’on porte de ,
là conduite, des motifs, & des richeffes que les
Jéfuites polfédoient au Paraguay, il faut avouer
que l’état de leurs peuplades d’indiens eft un chef-
d’oeuvre d’habileté, de politique, 8c qu’il eft bien
lurprenant que des moines Européens enflent
trouvé l’art de ramafler des hommes épars dans les
bois, de les dérober à leur misère, de les former
aux arts , de captiver leurs pallions, 8ç d’en faire
un peuple fournis aux loix 6ç à la police,
Le P. Charlevoix a fait imprimer une hiftoire
du Paraguay, ^ vol. i/z-40. Paris} 1757, avec fig.
Elle eft çurieule t mais on y défireroit plus d’impartialité.
Voyeç Pa r an a . (JL)
Pa r a g u a y , rivière de l’Amérique méridionale,
qui fe joint avec le Parana vers les 27 d. de latitude
auftrale , pour former ce qu’on appelle communément
Rio de la P lata. Cette rivière fort du lac
Xarayez , environ par les 19 d. 30' fud 3 mais on
prétend qu’elle vient de beaucoup plus loin. Elle
perd fon nom en mêlant les eaux à celles du Parana.
(JL)
.P A R A ISA , ville de l’Amérique méridionale,
au Bréfil, dans la capitainerie, & à l’embouchure
de la riviçre de même nom. Les Hollandois la
prirent en 1635 3 & fe fortifièrent d’un léger rempart;
mais les Portugais la reprirent fur eux peu
de tems après. Le fol de cette province eft fertile
en cannes à lucre, & en arbres qui donnent
Je bois du Bréfil ; on y trouve des couleuvres I
d’une groifeur monftrueufp. M. Couplet dit en
avoir tué Une qui avoit plus de quinze pieds de
long , & feîze à dix-rhuif pouces de circonférence ;
elle étoit couverte d’écailles noires , blanches ,
grifes & jaunâtres , qui toutes enfemble faifoient
un fort bel effet. Lat'. mérid. félon" le même Coup
let, 6 cl. 38% 18* ; long. 34a. (JL)
PARAMARIBO , ville de l’Amérique méridionale
, dans la terrer ferme , & dans la Guyane hol-
landoife, C ’eft la capitale de 1% colonie de Surinam.
Lat.fept. 5 ,4 9 . (R.)
PÀRAMOS; c’eft ainfi que les Efpagnols. du
Pérou nomment des efpaces de terrein ou des
plaines extrêmement froides, 6c communément
couvertes de neige , qui fe trouvent entre les
fommets des deux chaînes de montagnes qui for- J
mept les Çordiliçres. Quelques-unes de ces plai- i
P A R
nés , qui font très - élevées, font très-froides 8c
inhabitées. (Æ.) '
PARANA ( l e ) , grande rivière du Paraguay,
qui donne fon nom à la province de Parana. La
province de Parana , qu’on nomme aufli la terre de la. mijjîon des Jéfuites , eft peuplée de bourgades
d’indiens. Les Jéfuites avoient fu fe les attacher,
& les empêcher d’avoir aucun commerce avec les
Efpagnols. Ils habitent le pays qui eft le long du
Parana, au f. 0. du Bréfil. Une partie de leurs
terres & de leurs bourgades ayant été comprife
dans les limites fixées en 1758'par les rois d’Ef-
pagne 8c de Portugal, ils refufèrent de fe fou*
mettre a la fixation de ces limites. De-là eft venue
la guerre qui eut lieu entre ces Indiens du Paraguay,
8c les couronnes d’Efpagne & de Portugal.
■ Voye^ Paraguay.
La rivière de Parana prend fa fource au Bréfil
dans un pays qui eft fort peu connu, 8c fe joint
finalement, pres la ville de Corrientes, à la rivière
du Paraguay, avec laquelle elle forme le Rio de
la Plata, ou rivière de la Plata. Voyez R io DE la Plata. ( R . ) s
PARAY-LE-MONIAL, petite ville de France,
en Bourgogne, au diocèfe d’Autun.
La ville de Paray-le-Monial eft la fécondé des
états du Charoîlois. Il y a deux çouvens, dont un
de religieufes de laVifitation ; un collège cfdevant
régenté par les jeiuites ; une feigneurie appartenante
a l abbé de Clugny , avec la juftice ordinaire
de la ville 8ç des terres du prieuré ; une mairie, un
grenier à fel t &c. Cette ville eft fur la rivière de
Bourbinçe , à 2 li. o. de Charolles, 8c 76 li. de Paris.
Long. 21 d. 47% 24?; lat. 46 d. 27% 12".
Moreau (Pierre) , né à Paray le-Monial, mort
en 1660, employa une grande partie de fa vie à
voyager. De retour en b rance , il fit imprimer à
Paris l’hiftoire des troubles du Bréfil ( où il avoit
demeuré deux ans ) , entre les Hollandois & les
Portugais , depuis 1644 jufqu’en 1648 , i/z-4°. Sa
relation du voyage de RoulpxBaro , envoyé de la
compagnie Hollandoife des Indes occidentales,
dans la terre-ferme du Bréfil , parut à Paris en
165 ï , in-4°f
Yavafleur (François) , jéfuite habile dans la
critique, eft aufli ne à Paray-.le-Monial, & mourut
à Paris en 1681 à 76 ans. On a de lui un comment
taire fur Job , 8c d’autres ouvrages imprimés à
Amfterdam, en 1709, iu-fol. Il écrivoit bien en
latin. On eftime fur-tout fon traité de ludicrâ dïc-
tione , ©u du ftyle burlefque, Son ftyle eft pur; fes
vers font çorreifts, mais il n’étoit rien moins que
poète. Son humeur le dominoit dans la critique ,
comme il paroît par fes écrits fur la poétique contre
fe P• Rapin fon confrère, qui le furpafîoit, finon
en érudition , du moins du côté de la poéfie, de
l’efprit 8c de la politefle. (R.)
PA R C É , gros bourg de France , en Anjou,
éleéuon de la Flèche , fur la Sarre. (R.)
PARÇHIM, ville d’Allemagne, capitale 4’hii
P A R
taillage dans le cercle de baflfe-Saxe, au duché de
Meckelbourg. Long. 2 9 ,50 ; lat. 53 , 36. (R )
Cette ville, qui eft commerçante, 8c aflez confi-
dérable, eft dans la principauté de Guftrow , fur
l’Elden qui fe jète dans l’Elbe. Elle eft à 5 li. n. e.
deRieftadt, 8 f. e, de Swerin. (R.)
P A R C Y , dans le duché de Magdebourg, au
cercle de Holt, eft remarquable par le canal qui
joint l’Elbe à la Havel par l’Ihle 8c la Stremme , 8c
qui fut fait en 1743. (JL)
P A R D O , ou El-pardo , maifon royale des
monarques Efpagnols , dans la nouvelle Caftille,
à deux lieues de Madrid , fur le chemin de l’Efcu-
rial. Les jardins en font beaux, 8c le parc tres-eten-
du. Elle eft fituée dans une vallée, au bord du
Mançanarès. C’eft Charles-Quint qui la fit conf-
truire. On y voit des tableaux originaux des plus
grands' maîtres, 8c des frefques bien confervées.
w
PARDOUX (Saint) , nom de deux bourgs de
France , l’un en Auvergne , éleéiion de Clermont,
l ’autre en Poitou, éleéiion de Niort. (R.')
PARDUB1T Z , ville royale de Bohême, fur
l’Elbe. On y fait de bonnes lames d’épée, 8c de
bons couteaux. (/L) .
PARECHIA, ville ou bourg de l’A rchipel, le
principal de l’île de Paros , fur la côte occidentale
vis-à-vis rîle d’Antiparos. Parechia eft bâtie fur
les ruines de l’ancienne 8c fameufe Paros. Long.
43 , ï 3 37,3. (R.)
PARENZO, en latin Parentium ; petite ville
forte d’ Italie , dans l’Iftrie, fur le golfe de Venife,
avec un évêché fuffragant d’Aquilée, à 24 lieues e.
de Venife. Elle fe fournit aux Vénitiens en 1267.
Long. 21 , 31 ; lat. 45, 2,3. Elle a un bon havre.
(JL)
PARGA , ville forte des états de Venife , fur la
côte d’A lbanie, vis-à-vis de l’île de Corfou, avec
un port commode. Elle eft habitée par des Grecs
& des Albanois, 8c eft fituée fur un rocher. Long.
38 , 22 ; lat. 39, 28. (JL)
PARIA, contrée de la Guyane , dans la terré
ferme , comprife dans l’Amérique méridionale.
Elle eft prefque inconnue, 8c nous n’en favons
de remarquable que le fleuve d’Orenoque , ou
Rio-Paria qui la traverfe, 8c fe jète dans la mer
au n. e. (JL)
PARIGNÉ-L’É V ÊQ U E , gros bourg de France,
dans le Maine, éleéiion de Château-du-Loir. (i?.)
PARÏLLA (Santa) , ville de l’Amérique méridionale
, au Pérou , audience de Lima, dans la
vallée 8c fur la rivière de Santa, au bord delà mer,
à 20 lieues de Truxillo, 8c 60 de Lima. Long. 300 ;
lat, mer. 9. (R .)
PARIMA ( la c d e ) , grand lac d’Amérique,
fi tué direélement fous l'équateur. Il s’étend de l’eft
à l’oueft, & ne reçoit ni ne produit aucunes rivières.
(JL)
PARIS, ville capitale du royaume de France,
fituée fur la Seine, à 95 lieues fud-eft de Londres,
P A R 5)9 115 fud d’Amfterdam , 260 nord-oueft deVienne,
250 nord-eft de Madrid ,300 nord-oueft de Rome ,
490 nord-oueft de Conftantinople, 340 de Lisbonne
, 590 fud-eft de Mofcou , 300 fud-oueft
de Cracovie , 230 fud-oueft de Coppenhague ,
350 fud-oueft de Stockholm. Long, de Paris à
Notre-Dame, 20 d. 2 1 ', yo" ; lat. 48 d. 51% 20%;
long, de Paris à l’obfervatoire, fuivant Caflini, 19 d.
31' J lat. 48 d. 50', io'L
Paris eft une ville très-ancienne , l’une des plus
grandes, des plus célèbres, 8c des plus peuplées de
l’univers. On y voit plufieurs palais magnifiques,
de belles places , quantité de beaux hôtels 8c
d’édjfices publics facrés 8c profanes dignes de remarque.
Le nombre de fes habitans s’élève à plus
d’un million, 8c on n’y compte pas moins de
25,000 maifons. On y traverfe la Seine fur plu-
fieurs ponts, entre lefquels on remarque le Pont-
Neuf 8c le Pont-Royal dont nous donnerons quel-,
ques détails. ; ; J ' ri i;
Entre les églifes de cette capitale, on doit diftin-
guer celles de Notre-Dame , de Saint Sulpice , de
Saint Euftache, de Saint Roch , du Val-de-Grace ,
des Invalides, de Saint Louis au marais, 8c de
Sainte Geneviève. Nous parlerons de chacune en
fon lieu.
Il y a à Paris fept académies royales, l’académie
Françoife établie en 1635 ; celle des Infcriptions
6c Belles-Lettres, en 1663 ; celle des Sciences, en
1666 ; celle de Peinture 8c de Sculpture, en 1648 ;
celle d’Architeélure, en 1671 ; celle de Chirurgie,
confirmée par lettres-patentes en 1748; & l a fo-
ciété royale de Médecine établie en 1783.
Il y a trois grands fpeétacles, huit bibliothèques
publiques; favoir, celle du roi, la bibliothèque
Mazarine , celle de Saint Germain-des-Prés , celle
de Sainte Geneviève, celle de Saint Viélor , celle
de la Ville à la Maifon de Saint Louis au marais
celle de Saint Charles ou de la Doélrine Chrétienne
, 8c celle des ayocats près l’églife Notre-
Dame. Celle du roi tient un des premiers rangs
dans le monde littéraire, par l’étendue des bâti-
mens , par le grand nombre de livres 8c . de ma-
nuferits qu elle renferme , 8c par fa colleélion de
médailles, d’eftampes,&c. Voye^Bibliothèque.
Il s’eft tenu plufieurs conciles à Paris; le premier,
un des plus confidérables, contre les Ariens,
en 362. Le roi Gontran affembla , en 575 , le quatrième
concile de Paris , pour terminer le différend
entre Chilpéric 8c Sigebert ; mais cette aflemblée
fut fans aucun effet. Le cinquième concile de Paris
fut convoqué en 624 par les foins de Clotaire I I ,
pour la réforme des abus évêques y affilièrent,
& l ’on ne réforma rien. Philippe-Augufte fit tenir.,
en 1186 8c 1187, deux conciles à Parts pour délibérer
fur le moyen de fecourir la Terre-Sainte.
Dans le dernier, on lui accorda la dix nie dite fala-
■ dîne, parce que les deniers en dévoient être employés
contre le fultan Saladin. Les legats du pape
célébrèrent, en 1196, un concile dans la même