
48o N I S: Le conful de Nîmes, nommé Villars, ayant reçu
de la cour l’ordre de maflacrer les proteftans a
la Saint Barthélemi, 1572, afl'embla les principaux
citoyens des deux religions, & leur fit juter
à’ tous de s’aimer & de vivre en paix, maigre la
diverfité des' cultes. Ce beau trait d’hiftoire oublié
par M. Ànquetil dans fon.Efprit de la ligue, fe
tfouvé dans les notes d’un difcours couronne a
Touloufe en 1770. (Æ.)
NISORS, abbaye de France, dans le Nebou-
zari, fondée en 1184 ou 12,13 ? dans un village de
ce nom , à 4 H. n. de Saint-Gaudens, ordre de
Cîteaux. , .
N IS SA , ville de la Turquie Européenne, dans
h Servie, aux confins de la Bulgarie , fur la rivière
cîe Niffava, qui peu après fe joint à laMorave,
à l’orient de la ville de Précop. NifTa eft à 8 lieues
e. de Précop, 52 f. e. de Belgrade. Elle fut brûlée
par les Impériaux en 1689. Long. 40, 30 j lat.
43 L’époque du règne de Conftantin néàNifla, eft
une époque glorieufe pour la Religion qu’il rendit
triomphante ; heureux s’il en eût pratiqué les maxi-
mes ! Mais le meurtre de Licinius fon beau-frere,
»{TaHiné malgré la foi des fermens ; Licinien fon
neveu maffacré à l’âge de douze ans ;• Maximilien
fon beau-père égorgé par fi» ordre à Marfeifte;
fon propre fils Crifpus, prince de grande efperance,
mis injuftement à mort, Si après lui avoir gagne
des batailles ; fon époufe Faufta étouffée dans un
bain ; tous ces crimes exécrables flétriront à jamais
le nom de cet empereur, & n adouciront pas la-
haine qu’on lui porta pendant fa vie. |
Ajoutons qu’il fit dévorer par les betes feroces
dans les jeux du cirque, tous les chefs des Francs,
avec tous les prifonniers qu’il avoit faits dans une
expédition fur le Rhin : je n’en veux pas davantage
pour détefter fa mémoire.
NISSAVA , rivière de la Bulgarie. Elle a la
foutee dans la plaine de Sophie , paffe a Niffa , Si
peu après fe jette dans la Morave.
NISSE. Voyez Neisse.
NISYN, ville d’Ukraine, à 25 li. e. de Kiow.
N ITH , rivière d’Écoffe qui donne fon nom à la
province de.Nithsdale quelletraverfe du n. au f.
Elle a fa fource dans la partie méridionale de la
province de Kyltes , & fon embouchure fur la
côte méridionale du golfe de Solwai, auprès de la
, yille dé Dumfries. - „
NITHSDALE, province maritime de 1 Ecolie
méridionale, à l’eft de Gallowai ; elle tire fon nom
de la rivière de Nith, qui la traverfe du n. au f,
Elle abonde en bleds, en pâturages & en forêts.
NITIOBRIGES , peuple Gaulois , dont Agen
fut la capitale. |§R,)
NITRIA. Voyez Ney tr a c .
NITRIE ( le défert de) , fameufe folitude de la
baffe-Egypte, au pied d’une montagne médiocre,
auffi nommée Nitrie; ce défert a environ 40 milles
de longueur. Il eft borné au n. par la Méditerranée,
N IV . e. par le Nil, f. par le défert de Scété, & o. paf
ceux de Saint-Hilarion Si des cellules ; il prend fon
nom d’une grande quantité de nitre dont il abonde.
On voyoit autrefois plufieürs monaftères dans ce
défert, mais il n’en refte plus que trois ou quatre :
vous -en trouverez la defcription dans Coppin,
Voyage d’Egypte. (R')
Nitrie ( le lac de ) : on appelle ainfi un lac qui
fe trouve dans le défert de Nitrie, parce qu’il s’y
fait du nitre qu’on nomme natron en Egypte. Ce
lac paroît comme un grand étang glacé. Quand le
natron eft dans fa perfection, le dçflus du fel reffem-
ble à un fel rougeâtre , & ce fel eft de l’épaiffeur de
quelques pouces ; au-deffous de ce premier couvert
eft un nitre noir dont on fe fert pour faire la
leffive. Quand on a enlevé ce nitre noir, on trouve
le véritable nitre ou natron, qui eft femblable à la
glace de deffus, excepté qu’il eft plus dur & plus
folide. »
NIUCHE , royaume de la Tartarie orientale,,
! ou Chinoife. Le père Martini dit que les habitant
vivent fous des tentes, qu’ils n’ont prefque aucune
religion , & qu’ils brûlent les corps morts. La plus
grande montagne qu’on trouve dans le pays eft
celle de T in , d’où la rivière de Sunghoa prend fa
fource.
N IV E , rivière du royaume de Navarre , appelée
Errobi, dans la langue du pays. Elle defcend
des montagnes de la baffe-Navarre, fe joint avec
l’Adourdans les foffés de Bayonne, & va fe jeter
dans la mer à une lieue de^ette ville. Elle eft navigable
depuis Uftaritz, 3 li. au-deffus de Bayonne. •
NIVELLE, petite ville des Pays-Bas Autrichiens,
dans le Brabant Wallon, diocèfe de Na-
mur. On l’entoura de murailles l’an 1220 : elle
eft remarquable par fon abbaye de chanoineffes,
filles nobles, qui peuvent fortir Si fe marier. Elles
s’habillent le matin ,gn religieufes , & l’apres-
dînée en féculières : on nomme leur abbeffe, la
princeffe de Nivelle. Sa nomination appartient au
fouverain, après que les chanoineffes lui ont pre-
fenté trois fujets de leur corps. Jean de Nivelle,'
dont on fait tant de contes, n’eft autre chofe
qu’un homme de fer au haut d’une tour auprès
de l’horloge de la v illes Si qui fonne les heures
avec un marteau. Nivelle eft à 5 lieues de Bruxelles,
7 n. o. deNamur, & 9 f. o. de Louvain.’
Il y a , comme dans les autres villes du Brabant,
peu de peuple,, & nombre de couvens. Long. 21
<4 ; lat. 50 ,3 6 . # . |
Jean I I , baron de Montmorenci, avoit epoufe
en premières noces Jeanne de Foffeux, baronne
de Nivelle, de Foffeux & autres terres en FlanV
dres ; il en eut deux fils, Jean, feigneur de Niv
e lle , Si Louis , baron de Foffeux. Après la mort
de Jeanne, fon mari fe remaria à Marguerite d’Or-
gemont dont il eut Guillaume , héritier des biens
de la maifon de Montmorenci, d’où defcendoit le
connétable : Jean & Louis haïffant leur belle-mère,
fe retirèrent en Artois & en Flandres, où ils fondèrent
N I V- <
cTèrent deux branches de la maifon dè-ivlontmo-
rerici.
Ils s’attachèrent au duc de Bourgogne, comte de
Flandres, contre Louis XI. Leur père les fomma
de revenir, à fon de trompe. N’ayant point comparu,
il les traita de chiens, & les déshérita. La
fommation faite à Jean de Nivelle, Si fon refus
de comparoître, ont donné lieu , fuivant le pere
Anfelme Si M. Déformeaux, au proverbe fi connu :
il rcffcmble àu chien de Jean de Nivelle , qui s enfuit
q u a n d on l'appelle.
. NIVERNOIS , ducatus Nivernenfis , ou Nivernenfis
provincia , province de France, avec titre de
duché. Elle eft bornée au nord par le pays de Pui-
faie, à l’orient par le duché de Bourgogne ; au
midi, par le Bourbonnois; & au couchant, par le
Berri. Une partie de cette province a été démembrée
du territoire -du peuple Ædui, a qui ce pays
appartenoit, avec la ville de Noviodunum, fituee
fur la Loire , comme le dit Jules-Céfar, au feptième
livre de la guerre des Gaules. Quant a la partie du
Nivernois qui eft dans le diocèfe- d Auxerre, elle
a été démembrée des peuples Senonois, de qui
Auxerre dépendoit. Le Nivernois a pris le nom
qif il porte aujourd’hui, de la ville de Nevers fa
capitale1 qui, comme on l’a vu à l’article Nevers ,
a reçu le fien de là petite rivière de Nièvre, qui
entre dans la Loire fous le pont de cette ville.
- Le Nivernois peut avoir 20 lieues de long, fur
15 de large. Les rivières navigables qui l’arrofent
font la Loire, l’Ailier, & l’Yonne, qui y prend
fa fource à deux lieues de Château-Chinon, Si va
fe perdre dans la Seine. Le climat y eft tempéré,
mais plus froid que chaud, & plus humide que
fec. La terre eft fertile en grains, en vins, & en
fruits, à la réferve du Morvan, qui fournit moins
de bled qu’il n’en faut pour l’entretien de fes habl-
tans.’ Par-tout on voit de fort bons pâturages, où
l ’on nourrit utT nombreux bétail. Les bois , les
mines de fer, le charbon de terre , tous ces objets
s’y trouvent en abondance. Les eaux minérales de
Pougues, & de Saint-Parife, &c. font renommées.
L e commerce confifte principalement en bleds,
chanvres, bois, charbons de terre , poiffon, fe r ,
fayancerie, verrerie, bétail, draperie, Sic.
Cette province fe divife en 8 petits diftriéts ou
cantons, favoir, les v aux, ou vallées de Nevers,
les Amognes, les vallées de Montenoifon , les
vallées d’Yonne, le Morvan, le Bazois, le pays
d’entre la Loire Si l’A ilier, & le Donziois.
Il y a dans le Nivernois deux évêchés : celui
de Nevers, & celui de Bethléem, qui n’eft qu’un
titre ; l’évêché de Nevers eft fuffragant de Sens.
Cette province eft du reffort du parlement de
Paris , & a fa coutume particulière , rédigée en
1490 ; mais arrêtée & accordée en 1334, & mife
par écrit par-devant les commiffaires du roi.
Ce n’eft pas un pays fertile en gens de lettres.
On n’y compte guère que le comte de Buffy-Ra-
butin , né à Epire en 1618. Qn connoît fes ou- |
Gévgr. Tome II.
N O C 481'
vrages, fur-tout fon hiftoire amoureufe des Gaules.
On fait les fautes qu’il fit à la cou r, fa haute opinion
de.fes talens, fes difgraces, auxquelles il fut
trop ferifible. Il mourut à Autun en 1693. (M. D. M .)
NIVOS, o uNiv o r s , petite ville de Turquie,
dans la baffe-Bulgarie, aux confins de la Befla-
rabie , fur le Danube , qui s’y partage en deux 1
bras. On croit que c’étoit autrefois une ville con-
fidérable.
NIUKIANG, ville de la Chine, première métropole
de la province de Suchuen, au département
de Chingtu..
NIULHAN, royaume de la Tartarie chinoife ,
qui fait partie de celui de Niuché. Les Tartares du
pays ont des corfelets de peaux de poiffons, très-
durs & très-forts. Plus loin eft la terjre de Jeffo.
Voyez Jesso.
N IX A PA , ville des Indes occidentales, dans
le Mexique , ' avec un riche' couvent de D o minicains.
On y recueille de la cochenille , de
l’indigo, du fucre , & du cacao. Elle eft bâtie fur
le bord d’une rivière, que l’on croit être un des
bras de celle d’A lvarado, à 12 li. f. e. de celle
d’Antéquera. Long. 280, 10; lat. 15 , 20.
N IZAO , cap de l’Amérique, fur la côte méridionale
de l’île Saint-Domingue ; derrière ce cap il
s’ouvre une baie remarquable par trois havres qu’on
y trouve, Si qu’on nomme Porto-Formofo, Ze^e-
bin Si Ocoa. La flotte Efpagnole a coutume d’y
mouiller.
NIZIN, petite ville forte de l’empire Ruffien ,
aux frontières du palatinat de Kio v ie , fur la rive
gauche d’un ruiffeau qui fépare ce palatinat du duché
de Kzernikow. Long. <jo , 20 ; lat. 5 1 , 45.
N O A IL L É , bourg de France, à 3 li. f. de Poitiers
, avec une abbaye de Bénédictins fondée en
900. Il y en a un autre à 4 li. n. e. de la Rochelle.
NOAILLES , duché-pairie de France, dans le
Limofin, érigée en 1663. Elle eft compofée de
quatre châtellenies, Si de vingt-quatre paroiffes.
NOAIN , rivière de France, dans le Nivernois.’
Elle paffe à Donzi, à Vergez, & à Sully, où elle
fe décharge dans la Loire.
NOBLAC ? ou Noblet. Voyez Léonard (S.).
NOC ( la ) , abbaye de France , au diocèfe d’E-
vreux. Elle eft de l’ordre de Cîteaux , & vaut
8000 liv.
NO C E N , ville du Japon, dans l’île de Ximo ,‘
Si dans le royaume de Bungo : elle eft prefque fur
la côte orientale de l’île.
NOCERA , ancienne ville d’Italie, dans l’Om-
brie, ou duché de Spolète, avec un évêché fuflra-
gant du pape. Strabon * la nomme Nuceria. Ptolé-
mée , lib. j , lui donne le nom de colonie.
- Elle eft au pied de l’Apennin, à 7 lieues n. e. de
Spolète. Long. 30, 30 ; lat. 43 , 2.
No c e r a , petite ville d’Italie au royaume de
Naples, dans la Calabre ultérieure, entre Marto-
rano a l’orient, & la mer à l’occident. Long. 34^
4Q '} . la t. 39-, 15 .
p p a