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vents, lés vagues, les torrens , ‘ on le calme, les
aient fixées fur la r iv e , pour y prendre corps, C ’eft
ce qui arrive le plus communément dans les lacs,
comme dans ceux qui font près de T iv o li, & de
Saint - Orner ; comme dans le lac Lomond en
Ecoffe, où de pareils amas acquièrent finalement
une étendue affez confidérable, fe joignent enfçm-
b le , touchent le fond d’un baflin qui n’eft pas égal, j
s’y arrêtent, & y font une liaifon. Les efpèces
cHles dotantes qu’on a vu fe former pendant quelque
tems près de 111e de Santprin, étoient un
amas de rochers & de pierres ponces jetées par des
volcans fur la furface de l’eau, mais qui n’ont produit
aucune île fixe. (/?.)
Isles Fortunées , ou Isles Canaries , îles
de l’Océan Atlantique, fituées à l’Occident de
l ’Afrique, vis-à-vis du royaume de Suz. Il eft affez
vraifemblable que les Canaries , les Açores 8c l’A mérique
, font les reftes de cette grande île Atlantique
de Platon , fi fameufe chez lès anciens, dont
les parties les plus baffes furent inondées par un
changement d!équiübre & de niveau dans les eaux
de la mer, Voyc{ Fortunées. Voyei Canaries.
( * ) ' y A , .
Isles aux Loups marins , îles de 1 Amérique
fepteritrionale , dans l’Acadie ou Nouvelle-Ecoffe,
Situées entre le cap Fourchu 8c le cap de Sable',
trois ou quatre lieues en mer. Ces îles , dont les
unes font d’une lieue , les autres de deux *8c trois
de tour, s’appellent îles aux loups marins, parce
que ces animaux, en quantité, y vont faire leurs
petits. On y trouve encore un nombre prodigieux
de toutes fortes d’oifeaux, 8c l’on en prend tant
qu’on veut; mais les îles mêmes font difficiles à
approcher à caufe des rochers qui les environnent :
elles font couvertes de fapins, bouleaux , & autres
bois femblables , qui n’y prennent gugrç d’açcroifr
fement. (R.)
Isles Nouvelles , Malouï nés , ou de
Falkland : on a donné ce nom à des îles fituées
par les 51 à 54 deg. de lat, mèrid, environ 50 à
55 au nord-nord-çft du détroit de le Maire. On
n’a commencé à en avoir des çonnoiffançes certaines
qu’en 1707 & 1708, par le capitaine Poré
(de Saint-Malo > il parcourut deux fois cette côte,
& trouva qu’elle pouvoit avoir cinquante lieues
eft-fud-eft ,8c oueft-nord-oueft ; il eft à préfumer
que ce font les mê- mes que le chevalier Richard
Hawkins découvrit en 1693 , étant à l’eft de la
côtç Déferte ou des Patagons, vers les 5.0 deg. de
lat. méridionale ; il fin jeté par une tempête fur
une terrç inconnue, & courut le long de çes cô?
tes environ foixante lieues. Il paroît d?nn autre
côté que çes terres noüyelles ne font pas les îles
Sébaldes rangées «n triangle , 8t qui font féparées
des îles Malouînes, au moins de fept à huit lieues.
Voye{ fur les îles Nouvelles, la carte à i’extrG
mitç dp l’^mériquf, réduite par M, Frezier, pag,
263 de fon Voyage à la mer du §ÿ#9 Ççsîjçs appar?
tiennent aux Efpagnols, (/L)
1 s L
Isles Pisçàpores , ou Isles des PêcftEURS î
ce font plufieurs grandes îles déferres, fituées près
de Formpfe, entre cette île 8c la Chine, à 23 deg.
ou environ de lat. feptentrionale , & prefque a la
mêm.e hauteur que le tropique du cancer. (/J.)
Isles du Vent ; les îles du v en t, nommées
par les Efpagnols îles fiarlovento , font fituées
dans la mpr du nord. Elles commencent près du
golfe de laTrinité, & s’étendent en forme d’arc
depuis le 11e degré de latit. nord, jufqu’au 19e.
deg, dans left-nord-eft de Saint-Jean de Porto-
Rico ; leur long, eft eftimée 63 d. 18' 45^, à l’oc-
çident du méridien de Paris.
Lors de la découverte de ces îles par Chriftophe
Colomb en 1492, elles étoient occupées par des
Caraïbes, qui depuis furent contraints de les abandonner
aux différentes nations qui les poffèdent
aujourd’hui ; ce qui refta de ces fauvages fut tranf-
porté dans les îles de Saint-Vincent oc de la Dominique,
où jufqu’à préfent ils fe font perpétués.
Les François font maîtres des îles de Tabago
de Sain te-Lucie, de la Martinique, des Saintes,
de Marie-Galande , de la Defirade , des deux parties
de la Guadeloupe , de l’île de Saint-Barthe-
lemi, de la moitié de Saint-Martin, & de quelques
autres petites îles,
Antigoa, la Grenade , Niçves , Montferrat
Saint-Chriftophp, la Barbade, la Barboude , la
Redonde, l’Anguille, Saint-Vincent, & la Dominique
, appartiennent aux Anglois.
Saint-Euftache, partie de Saint-Martin 8c Saba i
font fous la domination des Hollandois,
Les Danois fe font établis dans les îles de Saint-
Thomas , de Saint-Jean 8c dç Sainte-Croix ; 8c les
Efpagnols ont des prétentions fur une partie des
îles nommées les Vierges,
Les îles du Vent étant expofées aux exceftiyes
chaleurs de la zone torride , leroient inhabitables ,
fi deux fois le jour l’air n’étoit rafraîchi par des
vents d’eft qui régnent conftamment dans ce cli-
! mat, excepté depuis la fin de juillet jufqu’au ? J i du mois d’o&obre, tems auquel l’air eft fujet à de
j grandes yariations qui produifent fouvent d’horribles
tempêtes nommées ouragans. Cette faifon,
qu’on appelle hivernage, te termine ordinairement
par des pluies abondantes, auxquelles fuccedent,
dans plufieurs cantons , des fièyres 8ç des maladies
opiniâtres.
Outre ces incommodités , elles font fujètes à de
fréquens tremblemens de terre. Cela n’eft point
furprenant, fi l’pn confidèrç la nature du terrein
formé de trèsrhautes mpntagnes entre-poupées de
vallons , de ravines §C de falaife$ efearpées, où
l’on apperçoit les couches de terre, de pierres 8c
de fable, le plus fouvent confondues 8c fans ordre
, renfermant à des profondeurs inégales plufieurs
fortes de minéraux, parmi lçfquels on trouve
une grande abondance de fer.
I La quantité de foufre naturellement fublimé au
forci met des plus hautes montagnes §ç dans quelques
1 s L
au es vallons, les laves, les eaux thermales & les
nombreux amas de pierres-ponces, propveut évidemment
l’exiftence des volcans dont le pays ert
intérieurement dévoré. • A
Malgré ces dangers, les îles font extrêmement
peuplées & très-bien cultivées. Les habitans y
touillent, entr’autres avantages , du plus beau ciel
du monde ; point d'hiver ni de frimais. Les montagnes
en tout tems font couvertes de verdure, &
le ! vallons arrofés de rivières & de fources d une
eau pure qui eft très-bonne dans beaucoupdendroits.
Les beftiaux y multiplient a merveille; la
terre V produit des arbres d'une énorme groffeur,
dont le bois incorruptible Remploie aux ouvrages
de charpenté r de menuiferie & de marquetterie ;
d’aures font propres à la teinutre , Si beaucoup
portent d’excellens fruits- Les bananes, les patates,
le manioc, 8c plufieurs autres racines, font la principale
nourriture des habitans, qui recueillent auili
beaucoup de riz 8c de maïs ; les plantes, tant potagères
que médicinales naturelles au pays, y
font en abondance, 8c les exotiques s y narurali-
fent parfaitement.
Autour des petites îles défertes , 8c dans les culs-
de-facs ou baies, la mer fournit des tortues St
beaucoup de bons poiffons , dont les efpèces font
inconnues en Europe.
Les vaiffeaux qui font le commerce des Antilles,
en rapportent beaucoup de fucre 8c de café , du
coton , de la cafte , du caret, du cacao^, de 1 indigo
8c du rocour. Voyeç Antilles. (/L)
Isles sous i e Vent. Ce que l’on a dit au lu jet
des îles du V enf, convient affez bien aux îles fous
le Vent. Celles-ci font beaucoup plus grandes 8c
fituées à l’occident des premières, en fe rapprochant
du golfe du Mexique ; elles font au nombre
de quatre principales : Cuba , Saint-Domingue,
la . Jamaïque , & Porto-Rico : Saint-Domingi1®
partagée entre les François & les^Efpagnols. Ces
derniers pofledent en entier les îles de Cuba 8c
de Porto-Rico , 8c la Jamaïque appartient aux An-
glois.: ' » r
On peut ranger au nombre des îles fous le
Ven t, toutes celles qui font fituées fur les çotes
de Vénézuela 8c de Carac , dont l'ile de Curaçao,
occupée par les Hollandois , eft une des p}us r^"
nommée par fon commerce avec les différentes
nations qui fréquentent ces parages, Voyei A ntilles.
(R,)
ISLET-AUX-ANGLOIS , petite île d’A frique,
en Nigritie , dans la rivière de Gambie , à 14 lieues
au-denùs de fon embouchure. Les Anglois y ont
un fort.
ISM A A U , ou IsmAILOw , ville de Reffarabiç ,
fur le Danube , à 12 lieues o, de .Kilia f Noya.
Les Ruffes s’en font emparés en 1770. Il y a un
château de ce nom avec un grand parc, à 3 li? de
Mofcow.
ISMANING, château 8c baillage de Bavière,
dans l’évêché de Freifingen , fur Plier, (JL)
Géographie* Tome U»
I S O 8 9
ISMUC, petite ville d’Afrique, à vingt mille pas
de Zama. 1SNE, ou plutôt Ysni , ville impériale d’Allemagne,
enSouabe, dansl’Algow, fur le ruiffeau
d'Ifne, à 6 H. f- o. de Kempten , 7 n e. de Lin-
daw, 25 f. o. d’Augsbourg. Longit. 27, 45 ; latit;
47» 33* m . r . . . . . Son magiftrat, amfi que la majeure partie de la
bourgeoifie , fuivent la confeflion d’Augsbourg :
cependant il s’y trouve aufti des familles catholiques,
8c une abbaye de Bénêdiâins, dont les
Truchfefs de Waldebourg font les proteéleurs &
vidâmes héréditaires. La ville leur appartenoit autrefois
en toute propriété ; mais en ayant acheté
la liberté, l ’empereur Charles IV lui accorda fa
proteélion 8c celle de l’empire, la décora des droits,
privilèges 8c coutumes des autres villes immédiates
, dans lefquels l’empereur Venceflas lui promit
de la maintenir. Sa place à la diète eft la aç* fur
le banc des villes impériales de Souabe , 8c la 20e
auX affemblées du cercle. Depuis 1514» c’êR un des
fièges du préfidial de la Bruyère , de Leutkirch ,
8c de la Pürs. Elle fut brûlée en grande partie l’an
16 3 1 , effuya en 1721 un autre incendie non moins
funefte, 8c en 1775 fut affranchie du droit d'aubaine
en France. {M. D. M )
ISNICH, ou Is-n ik , Nicea, ville de la Turquie
afiatique , dans la Natolie, où elle occupe la
place de l’ancienne Nicée, Çettç ville eft célèbre?
par le premier . concile général, qui s’y tint eu
325 contre Arius , 8ç par celui de 787 contre les
lconoclafles, Elle n’a riçn de remarquable aujourd’hui
qu’un aqueduc, ne préfentç à la vue que
les triftes ruines de fon ancienne fplendeur, 8c
contient à peine trois cents mauvaifes maifons., la
plupart hahitées par des Juifs : fes murs font prefque
tous raccommodés de piedeftaux dç marbre
8c de granit. Son territoire çft fertile en fruits 8c
en vin. On peut, dans un vent favorable, faire le
trajet de Conftantinpple à Ifniçh en fept. heures ;
car ellç çft à 3,5 li. de Conftantinople’,, fur le bord
d’un laç poifl'onneux qui a quarante milles de tour,
& qui donne fon nom tprç à la ville ; c’eft lç laç
Afcanius des ançiens, 8f- le Nixaca des Grecs modernes,
Tavçrniçr dit que ce lac s’appçlle Chaban-
gioul, à caufç de la ville de Çhabangi, qui eft aufti
fur fês bords * à cinq ou fix milles de Nicée. Long.
de la ville d’ifnich, 47 » 45 ? f k 4®, C ’eft le
fiège d’un archevêque Grec. Q c \
ISO L A , lnfula, petite ville d'Italie, au royaume
de Naples, fur les côtes de Ja Çajabrç ultérieure ?
ayeç un évêché fuffragant de San-Severino. Ellç
eft près de la mer, à 6 li- f. e, de San-Severino,
Long, 3 5 ,8;/(*t. 30, i*
Isola , petite ville du Piémont, dans le mar-
qu’ifat dç Dolçe Aqua. - „ . . . j
Iso l a , rivière d’AUçmagne, dans lé vechedç
Brixen, «
Isola , petite ville de Tltalie fuperieure, appartenant
à la république de Venife, a cinq milles de