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MaJljydc- lucomte. Ces deux endroits font à l'orient
de Sens fur la Vanne, & peu éloignés de la
forêt d’Othe, qui étoit alors très-vafte.
La châtellenie de Maflay-le-Roi fut éha'ngée par
Philippe-le-Bei, avec Marié , comtefle de San-
cerre , & l’échange ratifié p^r Philipp.e-le-Loiig en
1318 j en faveur de ‘paiBand & Louis de Sancerre :
cette châtellenie eft „corçipofée de fept villages , &
relève des comtes de Joigny depuis, que Philippe V
céda cette mouvance à Jean, comte de Joigny,
en 13 17 , pour avoir celle de ChateaurRaynard
qui étoit à ce- comte. Je ne fais , dit M. le Beuf,
fi ce que Nicole Gilles, Belleforêt 6pChâppuis ,
prennent pour un retranche ment" fait à Maflay par
les Anglois au XIVe fièçle, ne ferait pas un veftige
de l’enceinte du château de no* rois de la première
race-, ou du terrein qui fut occupé par les
troupes du roi Henri I lorsqu'elles campèrent à
Maflay. Mallay-le-Vicomte a été de la commune
de Sens jufqu’à Louis-le-Gros ; c’eft aujourd’hui
-une prévôté* royale. Voyet^ tom. I , Dijfcrtatïoji de
M. le.&tuf.fR.)
MASOVIE, province de Pologne, qui eut fes
ducs particuliers, dont la branche mafculine" s é-
teignit en 1526. V o y e^ M a z o v i e . (JL)
iVlASOX, vallée de Suifle, au pays des Gri-
fons, qui forme en partie la huitième communauté
de la Ligue grife. Cette communauté refaite
de quatre diftriâs. Elle prend fon nom du
village de M afb s , Mifox, ou Mifax fon chef-lieu,
muni autrefois d’un château très-fort. (JL)
: M A S S A o u Màssa-Garrara , principauté
Souveraine d’Italie, enclavée dans la Tofcane,
entre la république de Lacques, l’état de Genes,
les états du grand-duc, & la mer. Elle apparte-
noit à la maifon Cibp', famille Génoife , de laquelle
elle a pafie au duc de Modène, par fon
mariage avec l’héritière de Mafia. Ce pays abonde
en oranges & en olives, & fournit des marbres
très-renommés. Mafia & Carrara en font deux petites
villes. Mafia eft un fiège épifcopal. Oh y voit
le château qui étoit la rendence des fouverains.
Cette ville eft Située dans une belle plaine, à
une lieue de la mer , 4 f. e. de Sarzane, io n . o.
de P ife , 22 n. o. de Florence. Long. 27, 45 ; lat.
* M assa- I ubrense , ou Massa de S oriente v
petite ville d’Italie , au royaume de Naples , dans-
la Terre de Labour , avec un évêché fuffragant:
deSoriente, dont le revenu eft établi fur Iç -paflâge
des cailles. Mafiâ-Lubrenfe eft fituée fur un rocher
diarpé de tous côtés ,& prefque environné de la
m e r , à a li. fi o. de Soriente, 7 f, o. de. Naples.
Long* 31 , 5-8 ; lat. 40-, 40. (JL)
- Massa d i Maremma , autrefois Maffa Ve-
ttmenfis, petite ville d’Italie , en Tofcane, dans le
Siennois, avec un évêché fuffragant de Sienne.
Elle eft fur une montagne proche la mer, à io-
Jieues f. o.de Sienne. Long. 2 8 ,3 5 ; lat. 4 3 ,5 .
' Elle fut bien plus confidérablç autrefois qu’elle
nè Teft aujourd’hui. L’infalubrité de l ’air qti’on y
refpire y a porté la dépopulation. Elle jouilfoit de
fa liberté lorfqu’elle fut foumife, avee Sienne, au
duc de Florence. {R.)
MASSa CHUSET » Massachuset’s-Ba y , ou
Ba ye de MassachuSet : c’eft un des treize Etats-
Unis dg‘ l’Amérique fept entrion ale , &. la plus
florifiante des quatre provinces qui compofent la
Nouvelle-Angleterre proprement dite. Dès l’origine
de la fameufe révolution qui fépara l’Angleterre
de fes colonies, celle-ci le diftingua par la
fierté de fa conduite , par l’amour de l’indépendance
, par le mépris du refîenciment Britannique,.
par fa haine contre l’oppreflion & la feryitu.de. La
population de l’état de Mafiaçhufet s’élève à 400
mille habitons, & ne peut manquer encore de
s’accroître rapidement, quoi qu’aucun des grains
d’Europe n’y profpère, & que jamais leur produit
n’ait pu fuffire à la çonfommation du pays. Le
maïs y fait la bafe de la nourriture, des habitans.
Oh y rêeueillè au refte dés fruits ; .on y. cultive
des légumes ;.les pâturages donnent moyen d’y
élever, du bétail, & la pêche fur les côtés y eft
très-abondante. (R.')
MASSACRE (rivière du) 5 ou Rivière de
Monte-Christo , rivière dans la partie de Trie,
de Saint - Domingue qui eft aux François. Cette
rivière a Séparé les terres efpagnoles de celles
des François du côté-de cette montagne. On l’appelle
rivière du Mafjjzçre, parce que les deux peuples
en font fouvent venus aux mains fur four
rivage. ,(JL)
M A S SAD A , forterefie de là Palefline, dans la
tribu de Juda, à l’occident dç la mer Morte ou
du lac Afphaltite, fur un rocher efcarpé, & où;
l’on ne pouvoit que très-difficilement monter. Hé-
rode-le-Grand fortifia cette place, & la rendit
prefque 'imprenable.. (JL)
MASSAFRA ,...petite , mais forte ville d’Italie,
au royaume de Naples , dans la Terre d’Otrante.
Elle eft au pied de l’Apennin, .& quelques-uns la
prennent pour l’ancienne MejJdpie. Long. 3 4, 5 5 ;
lat. 4P > 50.. (JL)
MASS ANE, haute montagne desPy. rénées, vers
le RouflÛlon. Elle a 408 toiles de hauteur. (A )
■- MASSAT , petite ville de France , .en Gafco-
gne , dans le^Comminges.. (JL)
MASSAY , bourg de France , dans le Bera ,
au diocèfe de Bourges, avec une-abbaye de Bé-
nédiâins qui vaut 3600 liv. (JL)
MASSERANO , petite place d’Italie , enclavée
dans le Piémont, entre le Verceillois & le Biel-
Lois.; c’eft la capitale d’un petit état fouverain de
même nom, avec, titre de principauté* Elle? eft' fur
une montagne, à 81i.-n. o, de Ver ce il, 18 n. e,
de Turin. Long. 2 5 ,4 9 ; lat. 45 , 32. La principauté
de MaJTerano, qui eft un fief de. l’Ê glife,
appartientau prince de même nom , de la maifon
Fer reri. (J?.)
M A S SIA C , petite ville de France , dans la
haytÇ5
fîaute - Auvergne , fur la rivière d’AIagnon, entre
Brioude & Murat. Long. 21 , 6 ; lat. 45 , 12. PBMASSILHARGUES, petite ville de France,
dans le bas-Languedoc, au diocèfe de Nîmes,
fur la rivière de Vidourle. (J?.)
MASSIQUE ( le mont), Mafficus mons, coteau
ou monticule de la Campanie, aux environs de
Sinuefie. Il s’y recueilloit beaucoup de v in , & il
étoit excellent. Martial en fait l’éloge, épigr. 57 ,
liv. X I I , dans ces vers :
De Sinueffanis venerunt MaJJîca prodis. '
Horace le vante aufli dans fa première od e , &
dit que quand il eft vieux , il rappelle le goût du
buveur.
Efl qui nec veteris pocula Maflici
Spernit.
Le vin mafiique fe nomme aujourd’hui majfld-
cano , & le coteau monte di Dracone. Ce coteau eft
dans la Terre de Labour, qui fait partie du royaume
de Naples. (JL)
MAS SÔ LA C , ou Masolac , un des anciens
palais des rois de France. Voye1 au mot Maso-
l a c . (R
MASSOU, baillage de la Poméranie ultérieure,
dans la principauté de Camin. Il appartient au roi
de Prufle. (JL)
MASSOURE , M/iffora , .petite ville d’E gypte,
près de Damiette , fameufé par le fanglant combat
qui s’y livra entre l’armée de Saint Louis & celle
des Sarrafins en 1249. R°bert* comte d’Artois,
.frère du roi, homme avide de gloire & d’un naturel
bouillant, y fut tué & fut caufe de la perte
dp la bataille. Le roi y fut fait prifonnier , & Damiette
enlevée.
Eudes , duc de Bourgogne , fut pris ; le lire de
Brandon , gentilhomme bourguignon, fut tué fous
les yeux de fon prince. (JL)
M A STR ICH T, ou Maestricht , ancienne ,
grande, belle, & fortç ville des Pays-Bas , fous
la fouveraineté -indiyife des états généraux, & de
Févêque de Liège, enclavée dans l ’évêché de
ce nom & le comté de Vroenhove. La partie qui
eft à la droite de la Meufe, & que l’on nomme
}Vick9 eft dans le pays de Fauquemont, & dans
le comté de Gronfvelt , fief de l’empire. Ces
deux parties communiquent eijtr’elles par un pont
de pierre.
Le noni latin de Maftricht eft Trajeltum ad M<fd
Jam ; & c’eft ce que fignifie en flamand Maeflricht9
parce que la Meufe s’appelle Mae s dans cette lan-
'gue, & que le mot TrajeElum a été corrompu en
ïreiElum ou Trittum. Maftricht fignifie donc trajet
fur la Mçufe ; & les Romains l’appeloient Trajet
tum fupertus, Trajet fupérieur , pour la diftinguer
de TrajeElum inftrius, qui eft Utrecfit fur un bras
du Rhin.
/Vlafiricht étoit autrefois comprife dans le royaur
Osogr. Tome U,
me d’Àufirafie , & pendant long-tems elle n’a reconnu
d’autre fouverain que l’empereur. Elle a
éprouvé plufieurs fois les malheurs de la guerre.
Le prince de Parme la prit en 1570 , & la facca-
gea. Frédéric Henri, prince d’Orange , la reprit
lur les Efpagnols en 1634. Louis XIV la prit en
1673, & k rendit en 1678 par le traité de Ni-
mègue.
C ’eft une des plus fortes places & la principale
cle f de la république des Provinces-Unies , fur la
Meufe. La rivière de Jeker, qui s’y rend dans la
Meufe , peut au befoin couvrir tout le pays.
Maeftricht eft gouvernée conjointement par leurs
hautes puifiances & par l’évêque de Liège ; mais
leurs hautes-puiflances y ont une jurifdiâion prééminente.
On compte 12 a 13 mille habitans dans
cette ville , fans y comprendre la garnifon , dont
les états généraux ont feuls le droit. Seuls aufiï
ils font les feigneurs fonciers de tout le terrein
enveloppé dans les murs d’enceinte. Il s’y trouve
3 églifes réformées, dont une à l’ufage des réfugiés
François , une églife luthérienne, 2 collégiales
, 4 paroifies catholiques, & I 19 couvens. La
fabrique de draps y fut plus confidérable qu’elle
ne l’eft aujourd’hui. Le confeil de ville eft divifé
en deux parties égales, l’une compofée de réformés
à la nomination des états généraux, l ’autre
de catholiques, que l’évêque de Liège défigne de
fon côté. Cette ville eft à 77 li. n. o. de Paris , 5
n. e. de Liège, 6 e. d’Aix-la-Chapelle , 22 g. de
Bruxelles , 19 f. 9, de Cologne. Long. 23 , 20;
lat. 50, 50.
Tous les hiftoriens conviennent que Saint Servais,
évêque de Tongres, vint dès le i v e fiècle
fixer fà demeure à Maftricht ; qu’il y établit la
religion catholique ; qu’il y exerça la jurifdiâion
fpirituelle & toutes les fonélions épifcopales, &.
qu’il y mourut.
Les éyêques fes fuccefieurs, au nombre de 19 ,
depuis l’an 404, jufqu’à l’an 708 , tinrent pareillement
à Maftricht le fiège épifcopal, avec l’entier
exercice de la jurifdiâion fpirituelle; & enfin
Saint Hubert tn transféra le fiège à Liege la même
année 708.
Dès-lors les empereurs Romains avoient fait à
ces évêques des donations, & leur avoient accordé
les droits régaliens énoncés dans plufieurs
anciens diplômes..
Celui de l’empereur Louis de l’an 908, confirme
& renouvelle les précédens, en fpécifiant
le Telonium & Monetam de TrajeElo.
Celui de l’empereur Otton III de l’an 998,
confirmatif des donations & diplômes antérieurs,
porté en termes : QuiJquid in TrajeElo jus regalis
fifei exigere poierat in monetâ, in telonïo, .tara in
nàvibus 6* ponte , quant in foro, in viis, exitibus ,
reditibus, &c.
L’empereur Saint Henri, par diplôme de l’an
1006, rappelle toutes ces donations, & les amplifie
confidérablement, gn mettant même Maf-
R r