
longueur 8c d’une largeur immérité , maïs peu
élevé. L’abbaye de SaintÈsCroix eft de la fondation
de lainte Radegonde reine de France ,
patrone de Poitiers , qui mourut en cette v ille , 1 an 590. On voit encore fon tombeau dans
le caveau de l’églife qui porte fon nom. Au
milieu de la place Royale eft une ftatue pédef-
tre de Louis X IV en ftuç bronzé, érigée en 1687,
par le corps des marchands. Les artifans de
cette v ille font prefque tous Gantiers, ou
Peigniers, les autres font occupés à la fabrique
de bonnets & de bas de laine. On prend
dans les environs de Poitiers des viperes excellentes
pour la theriaque ; cette v ille fut
ravagée par la pefte en 1587.
L’niftojre moderne a rendu fon nom céléb
ré , par la bataille qui fut donnée dans fon
territoire le lundi 19 Septembre 1356 entre
le roi Jean 8c Edouard , prince de G alles, que
le gain de la bataille de Crecy avoit déjà
rendu fameux. Ce prince furpris à deux lieues
de Poitiers dans des vignes^ dont il ne pou-
voit fe fauver, demanda la paix au roi Jean,
offrant de rendre tout ce qu’ il avoit pris en
F ran ce, & une trêve de fept ans. Le roi Jean
refufa toute ces conditions, attaqua huit mille
hommes avec quatre-vingt mille -, fut vaincu,
fait prifonnier, conduit à Bordeaux, & l’an-
fiée fuivante en Angleterre.
laitiers a produit quelques hommes célébrés
, & nous citerons faint Hilaire qui y naquit
dans le IV e fiécle.
Saint Maximin évêque de Trêves en 335.
Aubert ( Guillaume ) naquit dans cette ville
vers l’an 1534. I l paraît par fes ouvrages ,
qu’ il avoit cultivé les belles-lettres & la poésie
, conjointement avec le droit, vous trouverez
fon article dans les Mem. du P. Niceron *
tom. X X X V .
Berenger ( Pierre) difciple d’Abailard , fit l’ apologie
de fon maître, contre faint Bernard.
Elle fe trouve dans les oeuvres d’Abailard, il
fie faut pas le confondre avec le fameux Archidiacre
d’Angers.
Billettes ( Gilles Filleau d e s ) né en 1634,
poffédoit le détail des Arts , & fut aggrégé
par cette raifon à l’académie des Sciences, il
mourut en 172.0 , âgé de quatre-vingt-fix ans.
Bois ( Philippe Goibaut du ) de l’académie
Françoife, naquit l’an 1616. I l a traduit plusieurs
ouvrages de Saint Auguftin , & quelques
uns de Ciçéron.
Bouchel ( Jean ) s’eft fait honneur par fes
jannales d’Aquitaine.
Nadal ( Auguftin ) étoit de l’académie des
Infcriptions 8c belles-lettres , où i l a donné
quelques mémoires affez intéreflans ; celui des
veftales a été imprimé à part. Il a aufli com-
pofé des tragédies, mais qui n’ont point eu
4e fuccès ; il mourut en 1740. j
ÇuintmU ( Jean de la ) né en 1616, i la
gloire d’avoir crée en France l’art de la culture
des jardins, perfectionné depuis en A ngleterre
8c en Hollande. Ses talens furent ré-
compenfës magnifiquement par Louis XIV.
Aux hommes de lettres dont on vient de lire
les noms , je joins deux mufes de Poitiers ,
célébrés dans leur patrie au feizieme fiecle \
je veux parler de Catherine des Roches & de
fa f i l le , qui l’une & l’autre1 compoferent di-
verfes pièces en vers. (M. d i M. )
l’OI 1 OU ^ ( i z ) province de France: bornée
au nord par la Bretagne & l’Anjou; au
midi , par l ’Angoumois & la Saintonge ; au
le vant, par la Touraine, le Berri & la Mar-.
che ; au couchant , par la mer de Gafcogne..
■ hile a 75 lieues du lerant au couchant, &
2.$ du midi au nord.
Le Poitou comprend deux éyéchés 1 celui
de Poitiers & celui de Luçon ; il fe divife
eu hant 8c en bas. Le haut Poitou eft la partie
orientale , qui touche à la Touraine &
au Berri, Le bas Poitou eft la partie occidentale
, qui confine avec l’Océan & le pays
Nantois. r 1
Quant au temporel , le Poitou eft du ref-
fort du parlement de Paris, & il n’y a qu’un
feul préfidial établi à Poitiers, mais qui eft
d’une grande étendue. Le Poitou fe divife ,
par rapport aux finances & aux impofitions.
en neuf éle&ions.
. I l y a un gouverneur général & deux îieu-
tenans de roi pour le haur Poitou -, 8c un lieutenant
de roi pour le bas Poitou. Le fiége d’amirauté
eft établi aux fablet d’Olonne , & le
bureau des finances fe tient à Poitiers.
La Vienne & la Sevre Niortoife, font le j
deux feules rivières navigables. Le Clain l’é*
toit^ autrefois de Poitiers a Chatelleraut; cette
navigation leroit facile à rétablir. Les autres
font le grand & le petit L a y , J’Autteize. la
Thoue & c . , ‘ ’
Le Poitou & Poitiers fa capitale ont pris
leur nom des anciens peuples , P iila v i, qui
étoient célébrés entre les Celtes du teins de
Jules-Céfar, & enfuite Augufte les attribua à
l’Aquitaine. Leur territoire étoit de beaucoup
plus grande que étendue n’eft le Poitou , les
Poitevins s’étendoienc jufqu’ à la riviere de
Loire, qui les feparoit des Nantois. comme
nous l’apprenons de Strabon.
Du tems qu’Ammien Marcellin faifoit la guerre
dans les Gaules, il n’y avoit alors qu’une Aquitaine
dont le Poitou faifoit partie ; mais fous
l’empire de Valentinien I. l’Aquitaine ayant
été divifée en deux, le Poitou fut attribué à
la fécondé, & fournis à la métropole de Bor-
deaux.
Après l ’ invafion des barbares dans les terras
do l’empire Romain, au cinquième fie c le , les
Vifigoths Ce rendirent les maîtres du P o ito u ,
que les Francs conquirent lorfque Alaric eut
été tué en bataille par Clovis , près de Poitiers.
On voit dans Grégoire de Tours , & les autres
anciens monumens de notre hiftoire, que
par le partage qui fut fait de l’Aquitaine , entre
les fils & petits-fils de Clovis-, le Poitou, obéiffok
aux rois d’Auftrafie, qui jouirent toujours de
ce pays jufqu’au tems de Childeric II , lequel
réunit les deux royaumes. On ne trouve point
que les Poitevins ni les autres Aquitains fe
l'oient fëparés de l’obéiffance de ces rois 8c de
leurs maires, avant la mort de Pépin le Gros -,
c’eft dans ce tems-là, qu’on voit qu’Eudes étoit
de l’Aquitaine, dont il fe maintint toujours en
poffeflion , nonobftant les efforts de Charles
Martel, au fil bien que Hunaud, fils d’Eudes -,
mais Gaifre fils de Hunaud , ayant été attaqué
par Pépin , perdit fes états & la vie
Ce r o i , pere de Charlemagne , fe rendit
maître du Po itou, qui fut gouverné fous les
Carlovingiens par pluueurs comtes qui n’étoient
que de fimples gouverneurs. ' Enfin , les rois
de cette race ayant perdu leur autorité , ce fut
fous Louis d’Outremer, que Guillaume s’empara
de Poitiers , dont il fut fait comte par
le roi Louis d’ Outremer, aufli-bien que de Limoges
, d’Auvergne & du Vélay.
Ses fucceffeurs acquirent enfuite les pays qui
font entre la Garonne & les Pyrénées , avec
la v ille de Bordeaux. Le dernier duc d’A quitaine
eut une fille & unique héritière ,
nommée Aliénor ou Eléonore, qui ayant été
répudiée par Louis, le jeune, roi de France,
fon premier mari, époufa Henri, roi d’Angleterre
, & lui apporta en mariage le Poitou
avec fes autres grands états, qui furent conquis
pour la plûpart fur Jean Sans-terre par
Philippe-Augufte.
Alphonfe fon petit-fils , frété de S. Louis,
eut le Poitou en partage, & Henri III. roi
d’Angleterre, céda cette province à la France ,
par le traité de l’an 12.59. Philippe le Bel donna
le comté de Poitou à fon fils Philippe, dit le
Longy qui fut roi de France, cinquième de
nom. Il ne laHTa que trois filles , pour l’aînée
defquels Eudes, duc de Bourgogne , demanda
le Poitou , mais il ne put venir à bout
de fes prétentions -, & ce pays ayant été con
quis après la défaite & la prife du roi Jean par
les Anglois , il leur fut cédé en toute fbuve-
raineté par le traité de Brétigny.
Après la mort du roi Jean , Charles V reconquit
le Poitou, qu’ il donna à fon frere Jean,
duc de Berry , pour lui 8c fes fucceffeurs mâles.
Ce duc n’eut que des filles , & après fa
mort, Charles V I donna le Poitou à fon fils
Jean, qui mourut jeune & fans enfans ; .depuis
ce temps-là, le Poitou n’a pas été fé-
paré du domaine»
Le climat de cette province eft Inégal , tempéré
dans le milieu du pays , & froid tant
dans la partie baffe que fur les confins du Limo-
fin & de la Marche.
Son fol varié eft mêlé de coteaux 8c de plei-t-
nes avec quelques montagnes , 8c des marais
près des côtes de l’océan & ailleurs. La terre
malgré cela eft généralement fertile en bled ,
en vins , en fruits , & en pâturages toujours
couverts d’une multitude de troupeaux. Le bois
eft commun dans certaines contrées , mais allez
rare dans d’autres. Le gibier , la volaille, le
poiffon .abondent par-tout. On y trouve des mines
d’antimoine, de fe r , & d’autres métaux ,
des carrières d’une très-belle pierre de taille ,
& de différentes fortes de marbres, de pétrifications
, des coquillages de toute efpece , des
foflils , des topafes , des criftaux & des amas
d’huitres fi considérables , fur-tout près de l’abbaye
de Saint-Michel en l’Herm, que l’on y
voit des bancs de 30 pieds de profondeur, fur
plufieurs milliers d'étendue. Le principal commerce
du pays confifte en bled , vins, Boeufs ?
moutons, chevaux, mulets, chamvfes , lins»
peaux de chamois apprêtées , toiles, bas, bo-
nets, forges , droguets, & autres étoffes de
laine , poiffons frais & fâlés, montres, horloges
, couteaux, cifeaux, 8c autres ouvrages
de mercerie & c .
I l n’y a dans ce'tte province qu’une fon--"
taine minérale qui ait quelque réputation ;
c'eft celle d’Availles dont l’eau eft limpide ,
8c de faveur un peu falée. On trouve neuf
petits ports de mer ou havres en Po itou, donc
le plus confidérable eft celui des fables d’O-.
lonne , où il peut entrer des navires de 150
tonneaux. Les autres ne font' que pour des
barques
Il eft fort! de Poitou beaucoup de perfon-
nages plus ou moins célébrés, entre lefquels
nous raportons Saint Maximin, fié à Poitiers,
évêque de Treves en 335.
Saint Paulin , fon difciple & fon fucceffeur
à Treves, aflifta au concile d’Arles en 353 ,
fut dépofe par les Ariens , exilé par l’empereur,
mourut en Phrygie en 359.
Saint Hilaire qui fut la colonne & l’ornement
de l’ëglife Gallicane.
Saint Probien , archevêque de Bourges, il
préfida au premier concile de Paris , 8c mou-»
rut à Rome en 568.
Sainte-Radegonde, reine de France.
Saint Paterne, né à Poitiers en 45 a , élut
évêque d’Avranches en 552,, il aflifta au cojt-,
cile de Paris en 569.
Fortunat, évêque de Poitiers.
Bazile , citoyen & che f de la v ille de Poh*
tiers ; il vivoit au V I e fie c le , du tems des
enfans de Clot*iire*? fous lequel il joua u»
grand jfôle,