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3&<S M O N
Quand le vaifleau étoit arrivé, on dêputoit le
jeune homme pour porter à ces druideffes des pré-
fens plus ou moins confidérables. (Æ.)
MONT-Saint-Quentin abbaye de France, en
Picardie, au diocefe de Noyon , fur une montagne.
Elle eft de l’ordre de Saint Benoît, & vaut 20600
Mon t-Sainte-Marie ( le ) , abbaye de France,
au diocèfe de Befançon. Elle eft de l’ordre de
Cîteaux, & vaut 14000 liv. (/?.)
Mont Saujeon , petite ville-de France, chef-
lieu d’un petit pays'de même nom , dans la Cham-,
pagne. Elle eft à 6 lieues de Langrés, 6c 58 de
Paris. Long. 22 , 56 ; lut. 47,38. (R.)
M ont-Serrat. Voyes^ Montserrat.
Mo n t - T r é so r , petite ville de France, en
Touraine , avec titre de comté , 6c un ancienchâ-
téau. Elle eft fur la rivière d’Indre. (R .)
Mont-Valérien ( le ) , coteau élevé près de
Paris, au voifmage de Surenne. C ’eft un lieu de
dévotion, habité par des hermites qui n’y font pas
lolitaires , 6c par une communauté de prêtres fé-
culiers. La vu e , des terraffes qui occupent le fom-
niet du tertre, eft admirable pour fon étendue, 6c
lès beaux payfages des environs de Paris, qu’on
découvre de ce lieu. Tout le coteau eft couvert
de vignes, 6c contient une plâtrière aflez abondante.
(R.)
M O N TA BU RG , Montabour , 6c Monta-
baur , petite ville fortifiée d’Allemagne , dans
l’éleâorat de Trêves , entre Coblentz, 6c Lim-
purg , avec un château 6c un baillage fort étendu.
Long. 25 , 25 ; lat: 50, 20. (J?.)
M O N T À G N A C , petite ville de France, dans
le bas-Languedoc , au diocèfe d’A gd e , avec une
juftice royale. (R.)
Montagnag. Voye^ Montagniac. -
. MONTAGNES ; la ftruéhrre 6c la formation
des montagnes appartient au phyficien ; le géographe
les confidère relativement à leur pofition ,
leur hauteur, leur étendue en longueur qui fert
fouvent de limites entre les peuples , 6c leurs rapports.
«
• Divers auteurs , en traitant des principes dé la
géographie, ont indiqué dans leurs ouvrages , des
règles pour mefurer la hauteur des montagnes; mais
ces règles, quoique fort belles , appartiennent à la
phyfique 6c à la trigonométrie. C ’eft aflez de remarquer
, en paflant, que la méthode qu’on donne
de mefurer la hauteur d’un fommet de montagnes
par les angles , n’eft pas d’une exactitude certaine,
à caufe de la rçfraâion de l’a ir, qui eh change
plus ou moins le calcul, à proportion de la hauteur
6c de fa denfité locale ; 6c c’eft un inconvénient
confidérable dans cette méthode. La voie du baromètre
feroit plus courte 6c plus facile , fi on avoit
pu convenir du rapport précis qua fon élévation
avec celle des lieux ou il eft placé ; car îe inèr-
eure contenu dans le baromètre ne monte ni ne
MON defcend que par le plus ou le moins de pefanteuf
de la colonne d’air qui prefle. O r , cette colonne-
doit être plus Courte au fommet d’une montagne r
qu’au pied.
On a taché de fixer le rapport de la hauteur du
vif-argent à celle de la montagne ; mais il ne paroît
pas que l’on foit encore arrivé à cette précifion fi
nécelfaire pour la fûreté du calcul. Par exemple,
on a trouvé que fur le fommet du Snowdôn-Hill,,
qui eft une des plus hautes montages de la Grande-
Bretagne, le mercure baifle jufqu’à 24 degrés. Il s’a*
giroit donc, pour mefurèr la hauteur de cette montagne
, d’établir exactement combien cette baifle
doit valoir de toifes ; cependant c’eft là-deffus qu’on
n’eft point d’acord les tables de M. Caffini donnent
pour 24 degrés de la hauteur du baromètre
676 toifes ; celles de Mariote, 544 toifes ; & celles
de Scheuchzer, 5 5 9 . Cette différence f i graille entre
d’habiles gens, eft une preuve de l’imperfec-,
tion où eft encore cette méthode.
Parmi les montagnes de la terre tes plus élevées
nous citerons le Caucafe., le Pic d’Adam en Afie
le Chimbofaco 8c le Pichincha dans les Andes en
Amérique, le Pic de Ténériffe en Afrique, le Pic
Saint-Georges aux Açores ;& en Europe le Cani-
gow & le Pic du Midi dans les Pyrénées, le Mont
Saint-Gothard , le Mont de la Fourche, 8c le Mont
Blanc dans les Alpes. La plus haute de toutes eft
le Chimboraco au Pérou , dont le fommet eft élevé
de 3217 toifes au-deflùs du niveau de la mer.
Il y a des montagnes qui femblent entaffées les
unes fur tes autres ; deforte que quand on eft arrivé
au fommet de l’une, on trouve une plaine* où commence
le pied d’une autre montagne. Dé là eft
venue l’idée poétique de cés géans, qui pbfoieri
tes montagnes l’une fur l’autre pour efcalader le
ciel. Il y a des montagnes qui s’étendent à travers;
de vaftes pays, & qui fouvent leur fervent de bornes.
Les Alpes, par exempte, féparent l’Italie de
la France 8c de l’Allemagne^
Les montagnes âinfi continuées, fè nommoient
en latin jugum , & s’appellent dans notre langue ,
chaîne de montagne* , parce que ces montagnes font
comme enchaînées l’une à l’autre ; 8c quoiqu’elles
aient de tems en teins quelque interruption , foit
pour 1e paffage d’une rivière, foit par quelque c o l,
pas, ou défilé ; elles fe relèvent bientôt 8c continuent
leur cours.
Ainfi tes Alpes traverfânt la Savoie 6c le Dauphiné,
fe continuent par une branche qui com-.
mence au pays de Gex , court le long de la Franche
Comté, ^du Suntgow, de l’Alface, du Palati-
h a t, jufqu’à la Vétéravie. Une autre branche part
du Dauphiné, traverfe le Vivarai’s , 1e LyohnoisT,
• & la Bourgogne jufqu’à Dijon , envoie fes rameaux
dans l’An ver g-ne-Sc dans le Forez. Au fud-oueft
elle fe continue par les Cévennes, traverfe le Languedoc,
& fe joint aux.Pyrénées , qui féparent la
France de l’Efpagne.
- Ces mêmes montagnes fe partagent fous d’autres
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noms en quantité de branches. L’une court par la
Navarre 8c la Bifcaye , une autre par la Catalogne,
l’Aragon, la Nouvelle - Caftille, la Manche , la
Sierra Motena j & traverfe le Portugal. Une troi-
fième branche partant de la Manche, traverfe le
-'royaume de Grenade , l’Andaloufie, 8c vient le
terminer à Gibraltar, pour fe relever en Afrique,
■ de l’autre côté du détroit où commence le mont
Atlas , dont je parlerai bientôt.. .
Ce n’eft pas tout encore. Les Alpes occupées par
les Suiffes, la Souabe, & 1e T ir o l, envoient une
nouvelle branche qui ferpente dans la Carmole , la
Stirie l’Autriche , la Moravie, la Bohême, la Pologne
, jufques dans la Pruffe. Une autre branche
differente part du T iro l, parcourt'te Cadorm , le
Frioul, la- Càrniole ,.1’Iftrie., la Croatie , la Dalma-
tie , l’Albanie;; tandis qu’une des branches va fie
terminer dans le golfe de Patras , une autre va fe-
parer la Janna de Ja Livadie ; une autre va, couper
en deux la Turquie d’Europe ;-une autre fe divifant
en divers rameaux , va former les fameufes montagnes
deThrace. Ces mêmes montagnes defcen-
dent dans la Bofnie , la Servie , fe portent le long
de la Valachie, & vont à travers la Tranfylvame
& la Moldavie, joindre le mont Krapack; celui-ci
par la Moravie, vient embraffer tes montagnes de
Bohême. 1 N , , ■«
Une dernière branche des Alpes fe détaché du
comté de Nice, court 1e long des états de Gènes;,
de Parme, & de Tofcane , coupe l’etat de 1 Eglife
M le.royaume de Naples ; c’eft l’Apennin qui, fem-
blable à un arbre, envoie quantité de rameaux
dans toute l’Italie, jufqu’au phare de Mefline. Il
fe relève encore dans la Sicile, qu’il parcourt pref-
que en tout fens , changeant cent fois de nom.
Le mont Atlas , en Afrique , touche d une part à l’Océan , de l’autre à l’Egypte. Il communique
aux montagnes du rôyaume de Dancali, fitué a
l ’entrée de la mer Rouge. Celles-ci fe propagent
au-delà du détroit de Babel-Mandel, par les montagnes
de laMeque & de l’Yémen, fe joignent a
celles de l’Arabie Pétree, puis à celtes de la Palef-
tine 6c de la Syrie, entre lefquelles eft 1e Liban.
Les monts qui s’étendent le long de la mer en-
deça d’Antioche de Syrie , continuent cette chaîne
jufqu’au Taurus. Celui-ci a trois principaux bras ,
l ’un s’étendant à l’occident, court jufqu à l^Archi-
pel. Le fécond avançant vers le nord par 1 Arménie
, va prendre le nom de Caucafe, entre la mer
Noire 8c la mer Cafpienne. Le troifieme bras court
vert l’orient, paffe l’Euphrate, coupe la Méfopo-
tamie en plufieurs fens , va fe joindre aux montagnes
du Curdiftan, 6c remplit toute la Perfe vde
les rameaux. ■'
Le bras qui fe dlftribue dans la Perfe, ne s’y
borne pas. Il entre dans la Coraffane ; 6c recevant
le nom d’Imaüs, il fépare la Tartarie de l’Indouf-
tan. Entre tes plus confidérables parties, il s’en
détache une qui prend le nom de montagne de
Gfite, fépare la côté de Malabar de celte de Cor©-
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mande!, 8c va fe terminer au cap de Comorin. Une
autre partie de l’Imaüs forme trois nouvelles chaînes
, dont l’une va jufqu’à F extrémité d e lap re l-
qu’île cte Malaca ; l’autre jufqu’au royaume de
Camboge ; & la troifième , après avoir partagé la
Cochinchine dans toute fa longueur, va finir dans
là mer, au royaume de Ciampa.
Le ïunnân 8c autres provinces de la Chine, fort
fituées dans un appendice de cette montagne. Le
Tangut, le Tibet, là .Tartarie Chinoife, toute la-
Tartane Ruflîenne, y comprife la grande pref-
qu’ile de Kamtfchatka., la Sibérie, 6c tome la côte,
de la mer Blanche, font hériffêes de cette même
chaîne de montagnes q u i, par diverfes branches
qü’elle jète dans la grande Tartarie , va fe rejoindre
à l’Imaüs. En vain la mer Blanche femble l’interrompre
, elle fe relève de l’autre côté dans la Laponie
; 8c courant de là entre la Suède 6c la Nor-
wègé par tes Gphrines , elle arrive enfin- à la me»
de Danemarck.
11 règne une même économie dans les „monta-
tagnes d’Amérique. En commençant par l’ifthme de
Panama, nous y voyons ces hautes montagnes qui
fépafent les deux mers , traverfent la Caftille d’or
6c le Popayan. Cette même chaîne court le long du
»Pérou, du Chili 6c de la terre Magellanique , juf-
qu’au détroit de Magellan qui en eft bordé. Une
branche de ces montagnes femble fortir du Popayan
, coupe là Goyanne , 8c borde tonte 1»
côte du B refil 8c du Paraguay. Les Andes, qui font
le tronc d’où partent ces montagnes , communiquent
par l’ifthme de Panama , aux montagnes de
l’Amérique feptentrionale , qui ferpentent dans la
nouvelle Efpagne , dans le nouveau Mexique-, dans
la Louifianne 8c 1e long de la Caroline, de la Virginie
, du Maryland 8c de la Penfylvanie , fous le
nom d'Apalaches. «
Mais toutes les montagnes de la terre ne fe continuent
pas par une chaîne plus ou moins grande.
Il en eft de confidérables, qui font ifolées , comme
l’Etna , 1e Véfuve , le Pic d’Adam-, le Pic de
Ténériffe 8c quantité d’autres.
Il régné beaucoup de différence dans la ftruc-
_ ture des montagnes. Il y en a , par exemple,
ï dont la cîme fe termine en pointe ; d’autres au
haut defquelles on trouve une plaine affez fpa-
cieufe, 8c quelquefois même des lacs poiffonneux ;
d’autres au contraire n’ont que des roches dépouillées
de verdure ; d’autres n'ont pour fommet que
d’affreufes maffes de glaces, comme en Suiffe ; en
un mot, on trouve une variété prodigiçufe dans la
conformation des montagnes ; 8c cette variété en
met beaucoup dans tes avantages ou défavantages
qu’elles procurent aux pays fur lefquels elles dominent.
f
Les unesproduifent des métaux, des minéraux,
des pierres précieufes ; d’autres du bois pour bâtir
ou pour le chauffage ; d’autres de gras pâturages ,
8c des fimples précieufes ; d’autres font couvertes
d’une peloufe tous laquelle on trouve des veines
C c c i j
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