
î 4° L O R LO RO U X , abbaye de France, au diocèfe d’Angers.
Elle eft de l’ordre de Cîteaux, 8c vaut 5 3000 1.
w . ■
LOROY, abbaye de France, au diocefe de Bourges.
Elle eft de l’ordre de Cîteaux, 8c vaut 4000 liv.
(*•)
LORRAINE, province confidérable de France,
bornée au nord par le duché de Luxembourg &
l ’archevêché de Trêv es ; aunord-eft par le duché
de Deux-Ponts , & le palatinat du Rhin ; à l’orient
par l’Alface ; au fud par la Franche-Comté $ à l’occident
par la Champagne,
Le premier fort des peuples qui l’habitoient,
fut de fubir le joug des Romains comme les autres
Gaulois ; ils obéirent à ces maîtres du monde
jufqu’au commencement de la monarchie fran-
çoife.
Ce pays fit la plus confidérable partie du royaume
d’Auftrafie, qui fe forma dans les partages des
cnfans de Clovis & de Clotaire. Il ne changea de
nom que fous Lotaire I I , petit fils de Louis'" le
Débonnaire, fous lequel il eut le titrç de royaume,
regnum Lotharii’, d’où l’on fit Lotharingia , 8ç- de
Lotharingia , vint le yieux motfrançois Loherrene:
depuis pour Loherrene, on a dit Lorrène , & enfin
Lorraine, Ce qu’on appelle aujourd’hui Lorraine ,
n’eft qu’une très-petite partie de l’ancien royaume
de ce nom , qui comprenoit Vienne, Lyon, Befan-
çon , Trêves , Cologne[8c les Pays-Bas. Après
avoir fouffert différens démembremens , la Lorraine
fut divifée en deux grands fiefs, dont l’un s’appela
"Lorraine fupérieure, ou Lorraine Mofçllane, l’aHtre
^Lorraine inférieure, ou Lôthier.
En 1044 , ils furent féparés pour toujours, Si
le nom de Lorraine fe conferva pour dèfigner la
Lorraine fupérieure, qui eft celle dont nous nous
occupons.Quelques raifons ayant porté l’empereur
Henri III à dépofer Gojhelpd, qui étoit poflef-
feur de ce duché mouvant de l’Allemagne , il le
donna au duc Albert, iflu dé la maifon d’Egesneim
en Alface, & defcendant du duc d’Alfacè Ethi-
con I , fouçhe commune des maifons d’Autriche &
de Lorraine. Du duc Albert, la Lorraine pafia à
Gérard d’A lface, fon neveu, aitteilr de la maifon
aéhielle de Lorraine , dont la poftérité en jouit
jufqifen 1430 ; tems auquel ïfabelle, héritière du
duché de Lorraine , le porta en dot à René d’Anjo
u ,r o i titulaire de Naples & de Sicile, qu’elle
époufa en 14 3 ^ & qui réunit à la Lorraine le
duché de B ar , qu’il avoit acquis. René I défigna
pour fon fuçcefiëiir René I I , fils de fa fille Yolande,
Si de Ferry, comte de Vaudempnt. Il tranftnit fes
états en 1 $08 au duc Antoine, fon fils. En 1.624 »
fa poftérité mafculine s’éteignit dans la perfonne de
Henri le Bon , qui laifia fes états à fa fille Nicole,
& à Charles IV fon neveu, qui l’a voit époufée.
Ce prinee ayant pris parti pour la maifon d?A u triche
, fut dépouillé de fes états par lés-François. ■
J1 y revint, & fut de nouveau obligé de les abandonner,
Son neveu lui fuccéda dans la feulé 8c
l o R vaine qualité de duc de Lorraine ; il préféra de
vivre éloigné du patrimoine de fes pères , à la
honte de le reprendre à des conditions qu’il ne
pouvoit avouer. Léopold fou fils lui fuccéda au titre
de duc en 1690, Sc tut réintégré dans lapofieflion
de la Lorraine en 1697. Son fils François Etienne ,
pere de 1 empereur Jofeph I I , lui fuccéda en 1729,
En 1733 * f|f§ François s’etaut emparés de la Lo.r-
raine , il fut arrêté préliminairement en 1 7 3 5 ,6c
définitivement en 1736, que les duchés de Lorraine
& de Bar feroient cèdes au roi Staniflas, beau-
père de Louis XV ,en dédommagement de la couronne
de Pologne, 8c qu’après fa mort, ils feroient
reunis à la couronne de France. Le duc François-
Etienne , alors'-gendre de l’empereur Charles V I ,
& depuis fon fuçceffeur à l’empire, obtint le grand
duché de Tofcane , vacant par l’extinélion de la
poftérité mafculine des Médicis. Le roi Staniflas
étant mort en 1766 , la France entra en poflefïïon
de cet état fouverain , Si c’eft un des plus beaux
fleurons de la couronne.
Cette belle province a 40 li. de long fur 3 5 de
large* Quoique fous un gouvernement à part, les
trois évêchés de Metz, Toiil Sc Verdun en font
partie. La Menfe , laMofëlle, la Sarre Sc la Meurte
en font les principales rivières. La plaine eft fertile
en grains de toute efpèce, en fruits & en chan-r
yres : les montagnes & les coteaux abondent en
vignobles & pâturages , en bois Si en gibier. Les
rivières & les étangs donnent beaucoup de poif-
fon ; elle a d’ailleurs, des falines, des mines de
fe r , de plomb , de cuivre 8c même d’argent, Si des
carrières de marbre. Depuis 1751 , le gouvernement
de Lorraine eft diftribqé en vingt-cinq hail-
lages royaux. Nanci en eft la capitale. La meilleure
carte de la Lorraine eft de Jailjpt, CR)
LORRIS , petite ville de France , dans l’Orléa-
nois , fituée dans les marécages , à 6 li. de Mon-
targis. Cette ville a une coutume fingulière qui
porte fon nom, 8c qui s’étend affez loin* Elle fut
rédigée en 1531 ; le fieur de la Thaumafliere a fait
un ample commentaire fur cette coutume, qui parut
à Bourges, en 1&79 i n - f o G’eft un grand malheur
que cette multiplicité de coutumes dans ce
royaume, Si cette foule -de commentateurs qu’un
avocat doit avoir dans fa bibliothèque ; mais il
ne s’agit pas ici de déplorer nos négligences, il eft:
queftion d’une yille dont la long, ejl 2,9, 24 ; la lat,
47» 5 St ’ ' , . * ‘ •- "•
Guillaume de Lorris prit ce furnom , parce qu il
naquit dans cette ville fous le règne de Saint-Louis.
Fauchet & la Croix du Maine, racontent qu’il en*
treprit, de çompofer le fameux roman de la Rvfe 9
pour plaire à une dame qu’il aimoit. Il mourut vers
l’an 1260, fans avoir achevé cçf ouvrage , qui a été
continué par Jean Clopinel, dit de Meun, fous le
règne de Phjlippe-le-Bel. (iL)
LORSCH, abbaye d’Allemagne, dans l’éledorat
de Mayence, dont l’abbé a le titre de prince. Elle
eft fituée dans lebaillage de Bensh'eim. (LI.)
LOSEMSJERT,
L O i
LOSEMSTF.RT ,.yijlaggiiÀlI,-eimgne, ( é l ’att-.
pereur avoir un château , & :0li fut enferme En-,
chant., roi d’Angleterre „au retour : d’une croifade.
Blondel, maître de mufique de fa chapelle., apres-
l’avoir été chercher en la terre-Xainte , le découvrit
en ce lieu , en, chantant au piedr de la tour gnllee ,
le premier couplet d’une des chanfons françoifes
qu’il avoit autrefois composes avec Richard : il
entendit du fond de la tour une yojx qui chanta les
couplets fuivans, & termina la chanfon. Certain
alors de fa découverte, ce feryiteqr fidele p : hâta,
de pafler en Angleterre , 0,ù l’on entama av^c, 1 empereur
les négociations qui rendirent Richard à fon
royaume. (/L) -
LOSITZ, batllage d’A llemagne, au comte de
MansfeldJ (/£.) , ,
LOSLAU , petite ville âe Siléfie, dans le duché
de Ratibor, à la maifoïi de Dietrichftein, (R.)
LOSON , ;;nom de deux petites rivières de
France, l’une er<A Béarn , quifie perd dans le G a v e ,
l’autre dans le,- Cotentin , qui finit fon cours dans la
rivière de ta Tante. (R.)
LO S S , Lo t z , Lo o t z , ou Borchloen , ville
d’Allemagne , dans l’évêché de Liège, capitale d’un
comté confidérable du même nom, fur la Meufe.
LOSSA , dans le comté de Beichlingen, en
haute-Saxe, & dans la Thuringe, eft; une paroifle,
à la maifon de Werchem. Il y a un autre lieu de
ce nom -en Siléfie, dans le duché de Ratibor, d’où
l’on tire beaucoup de chevaux. (R-)
L O T , ( l e ) , rivière de France ; fes anciens
noms latins font, félon Baiidrand, Olda, OLdus ,
Olindus,, Olitus , & plus récemment Lotus. Il prend
fa fource dans le.Gévaudan,>au-defîb.iis de la ville
de Mendé; Sc fe jèté dans la Garonne à Aiguillon:
Il commence d’être navigable à Cahors ; &, quoiqu’il
ne le foit que par des éclufes, fa navigation
eft très-utile. (R.)
LOTHIANE , en latin Laudamia, province maritime
de l’Ecofie méridionale, fur le golfe deForth.
C ’eft la plus belle , la plus fertile & la plus peuplée;
de toute l’Ecofle. On la divife en trois parties , l ’une-
orientale , l’autre occidentale, Si une troifieme .qur
eft celle du milieu, nommée pat cetre raifon mid-
Lothian ; c’eft dans cette: dernière partie qu’eft Edimbourg
, capitale de fpcofte. {R.)
LOU AN S .. Voye^ Lquhans.
L O U B A T , village d’Afio,1 dans la Natolie. Cet
endroit ainfi nommé par les Francs, Ülahat par les
Turcs; Lopadionpar les,Grecs du moyen âge;
Lopadiumpar.Nicétas 8c Ghalcondyle ; Loupadi,
par Spoh, & Lopadi par Tournefort, eft fur une
colline, au pied de laquelle coule le Rhindacus des
anciens^
Quoique Loubat n’ait aujourd’hui qu’environ
deux-cens maifons d’affez manvaife apparence, ha-
bitéçspâr des turcs & par des chrétiens, cependant1
ce lieu a été confidérable fous les empereurs grecs. :
Ses milrailles qui font prefque ruinées, étoient
Géogr, Tome II.
I O U M K
défendHe,s.p.ar, des tours, les unes rondes, les autres
péntago'rialés , quelques-unes triangulaires. On y
vôyoit encore dans le dernier liècle des morceaux:
‘ de marbres antiques, des colonnes , des- chapiteaux,
des bas-reliefs Sc des architraves, le tout
brifé Si très-maltraité.
Üeinpereur Jean Comnène, qui parvint à l’empire
en 11 18 , y fit bgLtir un château, qui eft préfen-
; tément tout démoli. La ville étoit plus ancienne
que cet e.tnpere.ur ; car elle fut pillée par les Ma-
hométans fous Andronic Comnène , qui régnoit en
1081. Cet Andronic Comnène envoya une armee
à Lopadjon , pour ramener à leur devoir les habi-
tans , qui à l’exemple de ceux de Nicee &d e Prufe,
avoient abandonné fon parti.
Après la prife de Çonftantinople par le comte de
Flandres.... Pierre de oracneux mit en tuite les troupes
de Théodore Lafcaris, à qui Lopadium refta par
la paix qu’il fit avec Henri, fuccefteur de Baudouin,
comte de Flandres , Si premier empereur latin d’o-
rient.
Quand le grand Ottoman eut défait le gouverneur
de Prufe , 8c les princes voifins qui s'étoient
i ligués pour arrêter le cours de fes conquêtes , il
j pourfuivit le prince de Feçlc dans Lopadium , 8c le.
fit hacher en morceaux à la vue de la citadelle.
Enfin Lopadium eft aulîi fameux dans les anna-
; les turques par la victoire qu’Amurat remporta fur
fon oncle Muftapha, que le Rhindacus l’eft dans
l’hiftoire romaine par la défaite de Mithridate. On
peut lire Lenclavius8c Chalcondyle fur cet événement.
M. Spon a fait bien des fautes en parlant de Lopadi
, ou comme il l’appelle Loupadi. Il a eu tort de
prendre le lac de Lopadi pour le lac. Afcanius des
; anciens , qui eft celui que les turcs nomment Ifnich,
Il s’eft: encore trompé, en afiurant que la rivière
de Lopadi fe jète dans le Granique.
Il paroît aufli que le même Spon , le fieur Lucas
& M. Vaillant font tous trois, dans Perreur , quand
ils ont pris Lopadîon-ou Loubat, pour être l’an-
i c.ienne Apollonia. Ge.tte fameufe ville où Apollon
i étoit fans doute révéré, eft aujourd hui le village
d’Abouillona, qui en conferve le nom. Son lac eft
appelle par Strabon , le lac Apolloniate. Voye% les-
Voyages de Tournefort, Si le Diâîionnaire de- la
Martiniere , aux mots Loubat , Lopadium „
Apollonie 8ç Abouillona. (R.)
LOUCQMIS, peuples de l’intérieur de la Gui-
'• née; Ils ont beaucoup de foie 8c de coton , Sc de
; TindigO’ dont ils font leurs teintures. Il fabriquent
de très.-beaux tapis de foie 8c coton qui fe vendent
cher , quelquefois jufqu’à 6 ou 700 liv. (R.)
LOUDUN , ville de France en Poitou. On la
nomme latin , câftrüm Laufdunenfe, Lojdunum , La-'
vefdunum , Laucidunum , 6» Laudunum.
Macrin Sc les frères Sainte-Marthe font les premiers
, qui, par une licence poétique, ont donné à
cette ville le nom de Juliodunum, que Chevreau Sc
1 quelque& autres ont tâché de lui conferver.
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