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trouvé une carrière d’un plâtre beaucoup plus
fin que celui de Montmartre, onéleve dans cette
province une quantité de poulains qu’on met
dans les pâturages de la baffe Normandie j &
•dont on fait d’excellens chevaux. La pêche
& r les côtes eft aufli une branche confidéra-
ble de commerce. On trouve près de Boulogne
une, fource d’eau minérale , falutaire pour
un grand nombre de maladies. Le mot picard
porte avec foit l’idée d’un caraéléfe brulque &
Ferme -, mais on lui accorde principalement de la
bonne foi & de l’honneur. Le picard conferve
encore aujourd’hui la valeur que Céfar éprouva
dans les Belges : il aime naturellement les armes
, & il eft rare de trouver dans cette
province un gentil-homme qui n’ait fait au
moins quelque campagne.
La Picardie a vu naître Duquefne , la Motte-
Houdancourt, Charles Mouchy d’Hocquincourt,
qui força les lignes Efpagnoles devant Arras ;
le chevalier de Malte Adolphe de Vignacourt,
Jérôme Feuquieres, le brave Salency, Colonel
de Normandie, qui attaqua la phalange Angloife
à Fontenoy ; le capitaine Turot.
Pierre Ramus, un des favans auquel les belles-
lettres ont le plus d’obligation, fils d’un charbonnier,
devint principal du collège de P refle,
& profeffeur royal. C’eft le premier qui ait donné
une grammaire Françaife. Sa première thefe
pour être reçu maître es-arts, fut la caufe de
fes difgraces. T e l en eft le fujet : Quoecumqué
db J-rifiotele dicta jint ƒ'alfa ejje & commentitia.
I l mourut en 157a. On prétend qu’il a lepremier
introduit l’v 8c l’j confonnes.
Le dofte François Vatable, né à Gamaches.
Denis Lambin, par fes v e ille s , a défriché les
avenues du parnaffe Grec & Latin : les préuves 1
de fon lavoir font confignées dans fes Commentaires
8c fes Harangues : il mourut en 1573.»
M. Greffet, André Duçhêne, Adrien Baillet
MM. Caperonier , le poète Vadé , François
Mafclef auteur d’une grammaire Hébraïque : On
peut remarquer que la Picardie a produit beaucoup
de géographes, les Sanfon , le P Philibert
Briet ; Pierre D u va l, parent des Sanfons ,
& leur compatriote -, Jacques Robbe , né à
Soiffons.
L’immortel auteur à’Athalie, Jean Racine,
eft né à la Ferté-Milon en Valois*, Voiture, un
des beaux efprits du fiecle de Louis X IV *, Ro-
hault le phylicien, étoient tous trois d’Amiens,
Laurent Bechel & Lo ifel, jurifconfultes , l’abbé
du Bos y M. le C a t , le célébré abbé Nollet -,
Bonaventure Racine qui a donné en 12 vol. un
excellent Abrégé de l ’hiftoire ecçléfiaftique ,
étoient Picards. ( M. d e M. )
PIC EL LO , v ille ou bourg de la Natolie fur
la mer Noire, entre Penderachi 8c Samaftro.
C ’eft l’ancienne Pfyllium de Ptolomée.
FICHAI 9 petit lac de la Chine ? Jg pro»
P I c
vince de Chekiang, près de la v ille deCaihoa *
il prend fon nom des écreviffes blanches qu’ il
produit. (R,)
P ICH ER IE , petite ville de France dans le
Languedoc , au diocèfe & à 3 lieues E. de Car-
caffone fur le Canal. (R.)
PICHINCHA , montagne de l ’Amérique
méridionale, dans l’audience de Quito, &: au
pied de laquelle eft bâtie la v ille de Quito. C’eft
une pointe de la Côrdilliere, & fur laquelle il
y a un volcan , ainft que fur la plupart des autres:
celles-ci a 2.434 toifès au-deffus de la mer.
MM. de la Condamine & Bouguer, dans leur
voyage du Pérou, pâfferent trois ièmaines fur
le fommet du Pichincha.
P ICH ITO N , voye\ P î z z i g h i t o n e .
PICÇ), île de l’Océan, l’ une des Açores, à
3 lieues fud-eft de F â y a l, à 4 fud-oueft de
Saint-Georges, & à 12 fud-oueft quartàl’oueft
Tercere. Cette île a environ 15 lieues de
circuit, & eft expofée à des volcans *, elle produit
de meilleurs vins que toutes les autres Açores.
Son nom lui vient d’une haute montagne
qui y e f t , qu’on apelle le Pic ou Pic des Açores.
I l égale, ou peu s’en faut le Pic de Ténériffe,
On y trouve un bois, qu’on nomme Teixo, pref-
que aufli dur que le fe r , très luftré & qui étant
mis en oeuvre , eft plein d’ondes comme le camelot
, & aufli rouge que l’écarlate *, plus ce bois
eft vieux , plus il eft beau , ce qui le rend fi
précieux qu’ il eft défendu d’en abattre fans la
permiflion du roi de Portugal auquel cette île
appartient. Long, de Vîle, 349. 21. lat. 38. 35.
P ICOLM A YO , riviere de l’Amérique méridionale
qui prend fa fource dans la province de
'los Chareas près de Potofi, baigne la v ille de
la Plata, & fe jette quelques lieues au deffous de
l’Afïbmption , dans la riviere de Paraguay. (R.)
PIDDLE, petite riviere d’Angleterre, dan*
le Dorfet-shire. (R)
PIEMONT , contrée d’ Italie, bornée au nord
8c au couchant par les Alpes *, au midi par le
comté de Nice & l’état de Gênes , au levant par
le duché de Milan. Ses principales riviere*
font le Pô , le Tanaro , la Doria, laBormia,
8c laSture.
Les montagnes qui entourent le Piémont
abondent en mines d’o r , d’argeijt, de fer 8c de
cuivre. Voye\ Allionii orycîographia Pedemon-
tana, Taurini, 1757. in-00.
On donne à ce pays du midi au nord 30 milles
géogr. mais il eft d’une bien moindre étendue du
couchant au levant. I l eft très fertile en grains
dont une grande quantité fe tranfporte dans les
pays voifins j ôn y recueille du vin en abondanc
e , qui lorfqu’ il eft nouveau, eft affez doux:
comme tous les vins d’ Italie. Il y en a une
efpeçç qui eft très âpre, & qu’on nomme pour.
P I E ;
cela vino briifco , bon pour les perfonnes, trop
replettes,, 8c une autre efpece de vin blanc qu’on
appelle amabile, 8c qui eft falutaire à l’efto-
mac. Le Piémont produit aufli des oliv es , des lin
mons, des oranges, des grenades, des pommes ,
des figues, des amandes & d’autres fruits'en quan^
tité*, & fur-tout des truffes en fi grande abondance
que c’ eft un objet afl’ez conudérable d.exportation
» On en voit qui pefent jufqu’a 12 & 14
livres. C’eft aufli de Piémont que:. font venus
en Allemagne ces chiens dreffées à découvrir.
Les pâturages font excellens , & le Bétail qu on
y éleve eft un objet de commence d’environ 3
millions de livres par an. Le nombre de mûriers
qu’on y cultive, donne une grande quantité
de foye , qui par fa fineffe 8c fa force, paffe
pour la meilleure de l’ Italie v l’exportation de
cet objet rapporte annuellement 6 milions d’-écus.
Les autres branches de commerce font les chan-
vres, les fils , les cordages, le riz ,-les fruits &c.
on tire de France & d’Angleterre des draperies ,
des couvertures, des bas de laine *, de la Suifle des
toiles. Le cuivre, & le fucre viennent aufli de
l ’Eranger 8c on fabrique à;Turin des étoffes de
loye, des velours ,;des taffetas, 8c d’autres étoffés
brochées! Il y a aufli dans .les fauxbourgs de
cette v ille une- verrerie, une fayancerie & c .
Le roi encourage beaucoup les manufa&ures ’de
fes états en impofant de très gros droits fur toutes
les étoffés de l’étranger.
Les rivières fourniffent despoiffons excellens,
8c les forêts nourriffent quantité de bêtes fauves.
Un autre grand avantage du Piémont, eft d’avoir
une nobleffe nombreufe 8c diftinguee , ce
qui rend la cour de Turin extrêmement brillante.
La religion du pays eft la catholique romaine.
On y compte plus de trente abbayes, &
dé riches commanderies.
Le fils aîné du roi de Sardaigne portoit autrefois
le titre de prince de Piémont ■, il porte aujourd’hui
celui de duc de Savoy e. Le Piémont
comprend le Piémont propre, le duché d’A o fte ,
la feigneurie de Y e r c e il, le comté d’À o ft , le
comté de Nice 8c le marquilat de Saluces : Turin
en eft la capitale.
Ce pays eft très peuplé & très riche. Les
Piémontois paffent pour un peuple fin, gai &
ingénieux. Les habitans des montagnes d’Aofte
font remarquables par leurs énormes goîtres ,
difformité qui s’étend même à leurs chevaux, a
leurs chiens & à d’autres animaux. Le langage
eft un mélange de Français & d’Italien, 8c qui
-jn’ eft pas fans grâce. Ces peuples étoient faits
pour 1e diftingüer dans les arts & les fciences.
l ’introdu&ion des livres qui bleffent un peu le
clergé y eft féverement défendue. Toutes les
écoles & collèges fon confiés à des maîtres examinés
& recommandés par l ’univerfité de T u rin.
Le clergé fégulier &réculier y eft beaucoup
trop nombreux.
P I E r; 6 2 9
La contrée de Piémont qjii.4..1e.fUr® . Bri.n"
■ cipauté, eft une des plus cciifidérables, des plus
fertiles 8c dps plus.i agréables, rde. toute l’ Italie. ^
Le nom Piémont, que,.fon - rend en latin par
jcelui de Pedemontium, n’eft guere ufitè que
depuis fi-x à fept fiecles. I l a été occafionné par
la fituation du pays,. au pîé des Alpes, maritimes
cottiennés & grecques,, au milieu desquelles
fe trouve le . Piémont. Autrefois cette _
contrée faifoit partie des-plaines de la Ligurie:
■ dans la fuite elle fit partie de la Cifalpine -, &
après cela elle dévier une portion du royaume ;•
de Lombardie. Sa longueur peut etre de cent
vingt mille pas, & fa largeur d’environ quatre-
vingt-dix mille.
On croit que le Piémont fut premièrement
habité parles Ümbriens, les Etrufques,, 8c lés
Liguriens: les Gaulois qui entrèrent en I ta lie ,
fous la conduite de Brennus 8c de B ellpvefé,
s’établirent en partie dans ce pays qui dans Ia.r
fuite fut occupé par divers peuples;, 8c^partage
entr’eux. Les Liguriens furnommés Statielli habitèrent
la partie orientale. Les Vaginni, ou.
Bagienni leur fuccéderent dans lp pays qui eft
entre le Pô 8c le Tanaro. Les l 'aurini s’établirent
entre le Pô & la petite p o ir e r Doria ri-;
paria y 8c s’étendirent dans la fuite jiifqù’aux
Alpes. Les Salafji , divilës en .fupérieurs & en
inférieurs, habitèrent entré les^ deux Boires,
Enfin les L ib ic i, Lebui ou Lebetii , occupèrent
cette partie de la, Gaule. .Cifalpine , qui
forme les territoires de Verceil & de Biele
ientre la grande Doire ,, Do ri ci baltea, & 1*
Sejia.
Il fe trouve dans le Piémont plufieurs ville*
décorées du titre de cités ducales. Charles-Ema-
nuel. I. du nom, choifit douze de çes ville*
pour en faire les capitales d’autant de provinc
e s , afin que la juftice pût être adminiftrée
avec plus d’ordre dans fon Piémont. Ces douze
villes furent T u r in , Ivrée, A f t i , V e r c e il,
Montdovi , Saluces , Savigliano , Chieri ,
Bielle , Sufe , Pignerol, Aofte. I l faut enfin
remarquer que la plûpart de ces villes font
fortifiées , 8c que l’on y tient garnifon pour la
sûreté du pays. (' M. D. M. )
PIEMONT , petite v ille d’ Italié , entre le*
rivières Dragonna & Quieto , au S. O. de.
Portolo. (R.)
PIENZA , en latin Corfaiianum , v ille d’I talie,
en Tofcane dans le Siennois, fur Iea
confins de l’État de l’Eglife , entre Monte-Pul-
ciano & San-Quirico. Long. 29. 20. lat. 43. 6.
C ’eft la patrie d’Enée Sy lv ius , en latin
Æneas S ilv ius, qui reçut le jour en 1405. Dès
qu’ il fut parvenu à la papauté, il.jirit le non»
de Pie II. & pour illuftrer le lieu de fa naiffance,
I qui s’appelloit auparavant Corfigni ou Cçrfigna-
' no , il l’érigea e$ vifte épifcopale fuffragante