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tous les députés à la diète de l’empife doivent faire
légitimer leurs pouvoirs, avant que d’être admis
aux affemblées. Les 24 premiers chanoines élifent
1 archevêque; les 17 domiciliaires du chapitre
n’ont point de voix.
$ Mayence, capitale de l’éleélorat de ce nom ,
efl une ville ancienne & confidérable ,.avec une
univerfité fondée en 1477 » &. un archevêché érigé
en 747.
Serrarius , qui a beaucoup écrit fur cette ville ,
croit qu’elle a été fondée, ou du moins confidera-
blement agrandie, dix ans avant la naiflance de
J. C . , par Claudius - Drufus - Germanicus , beau-
fils de l’empereur Augufte, & frère de Tibère. Il
eft certain que les Romains en firent une de leurs
places d’armes, & que Drufus y féjourna long-
tems.
Dans les écrits latins, Mayence eft nommée
Magotia , Moguntia, Moguntiacum : elle eft appelée
Maintç par les Allemands,
Quoique cette ville ne foit pas la plus féconde
d’Allemagne en Hommes de lettres , il y a néanmoins
beaucoup d’apparence qu elle a à fe glorifier
de l’invention de l’imprimerie, honneur que
Strasbourg Harlem lui difputenr. Serrarius dit
qu’on y çonferve encore le premier effai de Gut-
temberg.
Mayencq a joui affez long-tems de plufieurs
grands privilèges qui la rendoient floriflante ; mais
en 1462 Adolphe', comte de Naffau, s’en empara
& lui ôta fa liberté ; deforte que de ville*impériale
elle devint ville de province. Dans la fuite des
tems, les Suédois , les Impériaux & les Français
s’en font rendu maîtres plufieurs fois , les Suédois
en 16 3 1 , les Impériaux en 1633 > les François en
1644 & 1688, Sç enfin le duc de Lorraine en
1689. Elle eft à préfent retournée fous la domination
de fes archevêques, qui ont été déclarés
par la bulle d’o r , les premiers entre les électeurs,
foible confolation pouf fes habitans !
Son églife de Saint-Pierre eft magnifiquement
décorée. Le tréfor de la cathédrale eft des plus
confidérables. Au-deflqus de la chartreufe , & fur
le bord du Rhin , s’offre en amphithéâtre la mai-
fon de plaifence des archevêques, dite la favorite,
accompagnée de jardins très - agréables trèsornés.
Cette ville eft à la vérité fortifiée, mais elle
n’eft pas en état de faire une longue défenfe, à
caufe des hauteurs qui la commandent. Elle eft
fituée fur la rive gauche du Rhin , vers l’endroit ou
ce fleuve reçoit le Mein, & où eft un fort bâti
par Guftave Adolphe, dont il porte le nom, Qn
y paffe le fleuve fur un pont de bateaux. Elle eft
a 7 lieues n. o. de Worms, 6 f. e. de Francfort,
27 n. e. de Trèyes , 3 2 n. e. de Strasbourg, 30
f. e. de Cologne, 150 n. o. de Vienne, & 103 m e
de Paris. Long, félon Caffmi, 23 d. 31' %q" ; Ut,
49 ^ 4- (*•}
MAYENNE, ville affez confidérable de France, 1
M A Z
au gouvernement du Maine, érigée en duché?
Eaj ri<- *an 1 573. Par Charles IX , en faveur de
Charles de Lorraine, qui prit le titre de duc de
Mayenne. Le cardinal Mazarin acheta ce duché,
& le donna, en 1661, à Charles de la Porte , duc
de Mazarin, a 1 occafiun de fon mariage avec Hor-
tenfe de Mancini, nièce du cardinal. Les Anglois
la prirent en 1424 , après quatre atlauts & un liège
de trois mois. Elle eft lur la Mayenne , à 15 lieues
n. o. du Mans , 17 n. e. de Rennes, 22 n. d’Angers
, 34 f. o. de Paris.,Long. 17 ; lat. 4 8 ,18 . Cette
ville eft capitale du bas-Maine, & le liège d’une
éleftion. (RJ
Mayenne ( la) , en latin Meduana, rivière de
France ; elle a fa Ibùrce à Limières, aux confins
du Maine & de la Normandie, parcourt la feule
généralité de Tours, & fe jète dans la Loire, avec
la Sarte & le Loir , à 2 lieuçs au-deffous du pon,t
de Ce eu Anjou. Il feroit aifé dç rendre cette rivière
navigable jufqu’à Mayenne ce feroit une
chofe très-utile , non-feulement pour tout le pays ,
mais encore pour les provinces de Normandie &
de Bretagne. Elle arrpfe les villes de Mayenne, de
Laval, de Châtçau-Gonthier &. d’Angers.'(ZL)
, M A Y E T , gros bourg de France, en Anjou 1
eleélion de la Flèche, (f?.)
M A YM A Ç , abbaye de France , au diocèfe de
Limoges, Elle çft de l’ordre de Saint Benoît, &
vaut 8000 liv. (RJ
MAYNAS, peuples du Pérou , dans l’audience
de Quito, & au midi du fleuve, des Amazones,
fur les bords du fleuve Tombaragna. Ils s’étendent
encore dans le pays dçs Amazones. (R.)
M A Y O , ou Ma y , comté d’Irlande, dans la
province de Connaught, ï ï eft borné à l’eft par le
comté de Rofcommon , à l ’oueft & au nord par
l’Océan occidental, & au fud par le comté de
Galloway. Ce comté a 58 milles de long à 44 dç
large. I f abonde en b.efliaux, en gibier, en faucons
& en miel. Il comprend neuf baronies. May,
fitué fur la. rivière de M a y , en eft le chef-lieu,
à 23 li. de Dublin S S 7 > 33 3 3 , 40. (R .)
Ma yo ( île de ) , ou l’ilç d_e Ma y , l’une deç
îles du Cap-Ver'd, au midi occidental de l’îïe de
Bonneville, & à l’orient de celle de San-Iago.
Mayo n’a environ que 7 lieues de circonférence.
Il s’y trouye beaucoup de boeufs , de vaches , dç
chçvres , & d’ânes. Cette île eft reconnue de loin
par deux montagnes d’une hauteur confidérable ,
& ellç eft renommée par fa vafte faline,. où le^
vaiffeaux de diverfes nations, fur-tout des Anglois,
vont charger du f e l , qui nç coûte que la voiture
depuis la faline, diftantç d’un démi-millç, jûf-
qu’au bord de la mer. Long. 3 5 6 ,10 ; latiu [entent,
M A YO N Q U E , volcan de l’île deJLuçop, l’une
des Philippines , qui jète prefque continuellement
des flammes. (RJ
MAYÔRQUE. Vaye^ Maio rque.
M A ŸQ T TE ( île ) , Mayota injula , ç’eft la
plus
M A Z plus méridionale des îles Comores. Elle eft fituée,
félon M. de Lille , dans le canal de Mozambique. KlMAZAGAN , Ma^acanum , place forte & maritime
d’Afrique, fur la frontière de la province
dé Duquéla , au royaume de, Maroc. Elle a été
fortifiée par les Portugais, à qui elle a été enlevee
par le roi de Maroc en 1769. Quelques tems auparavant
ils avoient- déjà abandonné Safy^& Aza-
mor. En 1562 les Maures avoient afliégé Maza-
gan avec une armée formidable, mais ils avoient
été contraints d’en lever le fiège. Cette ville eft
proche de la mer , à. 3 li. d’Azamor : elle eft^au-
jourd’huî fort déferte. L’Océan la ferme d’un côté,
& elle a de l’autre un foffé large & profond , dont
l’eau monte & baiffe avec la marée. Long. 9 ; lat.
' I m -a I a À ,, abbaye de France, au diocèfe de Vi- I
viers , ordre de Cîteaux. Elle vaut 8000 liv. (Jé.)
MAZÀNDÉRAN, ou Mazandran , ville de
Pbrfe qui a donné fon nom à une province fituée
au midi de la mer Cafpienne. La province de Ma-
zandéran eft fertile ,très-peupléé, & très-agréable.
Voyeç fur cette province Les voyages d’Oléarius
& de Pietro délia Valle , car ils l’étendent & la
bornent un peu différemment. Long, de la capitale,
6 8 , 30; lat. 39,43^ (R )
MAZANGRAN, ville d’Afrique, dans la province,
de Trémecen , à une demi-lieue de la mer,
& à 13 liepes d’Oran , vers le levant. Long. 18 ;
lat. 37. (RJ "
MAZARA (v a l d e ) , grande contrée de la
Sicile , dont elle occupe la partie occidentale. Elle
eft baignée de tous côtés par la mer, excepté à
l ’orient, & elle eft coupée par diverfes rivières.
Leander a donné une defeription fort détaillée de
cette vallée. La ville de Mazara-, fa capitale, a un
évêché fuffragant de Palerme , & un bon port.
Elle eft fur la côte, à 1 o li. f. o. de Trapani, 22
f. o. de Palerme. Lonr.- 3.0 , 14 ; lat. 37,42.
Cette ville , qui eft ancienne, eft fituée à l’embouchure
de la rivière du même nom. Elle fut
bâtie des ruines de Sélunte , fi l’on en croit Vol-
teranus , & donna fon nom à toute la vallée. Son
territoire eft également étendu & fertile. (Æ.)
MAZARIN. Voyei Rethel.
M AZARINO , petite ville de Sicile , avec titre
de comté, dans le val de Noto, près de la rivière
de la Terra-Nuova. Quelques-uns ont ima-
. giné que c’eft l ’ancienne MaElorïum, .dont parle
Hérodote, liv. 7 , ch. 533 ; mais ce qui eft plus
fur & moins important, c’eft qu’elle a donné fon
nom à la famille dont étoit le cardinal Mazarin.
Long. 32., 46 f lat. ^6, 31. (RJ
MAZERES, en latin cafln.m, Ma^eris, petite
ville de France , dans le comté de Foix ; les comtes
de Foix y avoient anciennement un château
où ils faifoient leur réfidence. Long. 19 , 1 7 ; lat.
■ 45. Ü (*■ )
MAZOVIE, Ma s s a v , ou Massçtren , efi la-
Gçogr. Tome //,
M E A 331
tin Maçovia, province confidérable de Pologne.
Elle confine au nord avec la Pruffe , à l’orient
avec la Lithuanie, au midi avec la petite Pologne.
La Viftule fépare cëtte province en deux,
& y reçoit les rivières de Buck & de Naren. La
branche mafculine des ducs de Mazovie s’étant
éteinte en 1326, tout le pays fut fournis à la Pologne.
Il fut incorporé à la grande Pologne en 1519-
La Mazovie compofe deux palatinats; le païatinat
de Tfchersk, qui eft lé païatinat de Mazovie,
proprement dit ; le palatin a fous lui fept caftel-
lans ; & le païatinat de Plozk.
La Mazovie a pris fon nom de Mafos, échan-
fon de Mieciflas I I , roi de Pologne , qui s’empara
d’une partie de la province, & qui en fut
enfuite dépouillé vers l’an 1040.
Pour le fpirituel, la Mazovie eft régie par les
évêques de Pofnanie, de Plocko & de Lucko.
Yarfovie en eft la capitale , en même - tems
qu’elle eft celle de tout le royaume. (RJ
MAZZO , ou Mazin o , petite ville de Suiffe,
dans la Valteline, proche Glaven , fameufe *par
une bataille qui y fut donnée en 163 5. (RJ
MÉACO , ou Miacô , grande Sc célèbre ville
impériale , dans l’île de Niphon , au Japon , dont
elle étoit autrefois la capitale. Le Dairo , c’eft-a-
dire l’empereur eccléfiaftique, y fait fa réfidence
avec une ombre d’autorité religieufe, pour le con-
foler de 4a véritable dont l’empereur féculier l’a
dépouillé. Il y occupe un grand & fort château.
Méaco eft le grand magafin de toutes les ma-
nufaélurcs du Japon, & la principale ville de commerce.
Elle eft bâtie régulièrement, & toutes fes
rues fe coupent à angles droits. On y trouve
toutes les marçhandifes les plus riches & les plus
précieufes, Il s’y fabrique de très-riches étoffes,
On y comptoit en 1673 ’ Par un dénombrement
fait du peuple diftingué par religions, plus de
600,000 âmes. Kempfer vous donnera toute la
defeription de cette ville ; c’eft cet habile & fidèle
voyageur qu’il faut ici confulter. Le P. Riccioli
établit une double ppfition de Méaco, favoir.
Long. 156 d. 2 4 '-ou i'5 7, 23 ; lat. 3 3 ,,4 5 ou
36. (r j m m
MÉADO , petite île de la mer des Indes , l’une
des Moluques, avec un bon havre. Il y croît du
girofle. Long. 144 , 40; lat. i , 12. (RJ
MÉANDRE ( l e ) , en latin Mtzander, rivière
d’A fic , dans l’Ionie , fameufe chez les anciens par
la quantité de tours & de détours qu’elle fait avant
que d’arriver à fon embouchure. Le nom moderne
eft le Madré. Voyej Madré.
Pline, liv. V. ch. xxix , dit que le Méandre
baigne quantité de villes, fe charge de beaucoup
de rivières, arrofe les campagnes d’un limon qui
y porte la fertilité, & fe jète dans la mer à 10
i ftades de Milet. Il ajoute qu’il a tant de détours
" dans fa courfe, qu’il femble reryionter vers le pays
d’où il vient.
I M. de Tournefort nous affure cependant au
S f