MESSA : on l’appeloit autrefois T e me se , ancienne
ville d’Afrique, au royaume de.Maroc,
dans la province de Sus, au pied de l’Atlas , proche
de l’Océan , dans un terrein abondant en palmiers
, à 16 lieues o. de Sus. Long. 8 ,4 0 ; lut, 29 ,
20. Elle eft compofée de trois villes fortifiées qui
font un triangle, à un quart de lieue l’une de
l’autre. Il y a un temple dont la charpente effc
d’os de baleines. (R.)
MESSENE, île considérable d’A fie , entre le
Tigre & l’Euphrate , qui, après s’être joints & s’être
avancés vers le midi, fe Séparent de nouveau ,
enforte qu’avant que de tomber dans le golfe Per-
l iq u e i l s renferment dans leurs bras cette grande
île qu’on appeloit autrefois MeJJene ou Mejene, &
qu’on nomme préfentement Chader. (JRI)
MESSIN ( le ) , ou le pa y s M e s s i n , contrée
de France, en Lorraine, confinant au duché de
Luxembourg & au duché de Bar. Il a pris fon nom
de Metz fa capitale, qui l’a été des Médiomatri-
ces. Le pays M'effin eft d’une fertilité médiocre.
On n’y recueille que peu de bled. Il donne du
vin & des fruits. 11 eft plus froid que chaud du
côté des Ardennes , & peuplé d'habitans aiTez Semblables
, pour les moeurs , aux Allemands. Ses
principales rivières font la Mofeile, la Sarre , la
Meurte, & la Seille. (R.)
MESSINE, Mejfana, c’étoit une très-ancienne
ville de Sicile, grande , & bien bâtie , dans la
partie orientale du Val de Démona, fur le Fare
de Meftîne, vis-à-vis du continent de l’Italie , au
midi occidental du fort de Faro. Ses édifices publics
, Sacrés & profanes,Te faifçient remarquer.
Elle avoit un archevêché , une citadelle qui la
commandoit, un vafte & magnifique port qui l’eût
rendue commerçante, fi l’on eût fçu profiter de
fa pofition ; mais elle ne brilloit que par Ses mo-
naftères. Il s’y faifoit cependant quelque, commerce
en foie non travaillée , & en étoffes de
foie ; & il s’y tenoit, au mois d’août, une foire
des plus fameufes. On y comptoit 2.5 à 30 mille
habitans , de 80 mille qu’elle eut avant les Vêpres
Siciliennes ; mais le 5 février 1783 , le ciel étant
ferein, un affreux tremblement de terre a ren-
verfé cette ville. Ce cruel événement a détruit de
fond en comble, outre la cathédrale, le grand !
hôpital, les monts-de-piété, le théâtre maritime,
le palais roy al, celui de l’archevêché, le lazareth,
partie de la citadelle, la plus grande partie des
églifes & des couvens, la pala^ata fymmétrique-
roeht conftruite autour du port, la plus grande partie
des maifons ; & le feu dévora prefque entièrement
ce que le tremblement de terre avoit épargné.
Cette épouvantable cataftrophe fut accompagnée
de trois phénomènes : l’un , une odeur de
Soufre très-forte , qui donnoit des naufées ; l’autre,
un bruit fouterrein ; le troifième, une aurore boréale
fort étendue, qui fe fit voir fur l’horifon
pendant trois Soirées consécutives. Et durant cet
effroyable boulverfement, des ténèbres épaiffes,
M E T
les vents, la pluie, la tempête , fembloient annoncer
la deftruâion du monde. Ce terrible événement
, qui eut lieu au milieu de la nuit, avoit
été précédé, d$ns le jour précédent, d’une fecouffe
qui avoit renverfé plufieurs maifons. Cet avant-
coureur , qui détermina les citoyens à quitter leurs
maifons, fut çaufe qu’il n’y a péri que 1000 ou
1200 perfonnes. Les commotions de la terre durèrent
jufqu’au 9 février ; 8ç le 28 mars, à 7 heures
10 minutes du foir, il furvint une nouvelle fe-
couffe tres-forte , qui acheva de renverfer ce qui
reftoit fur pied.
Cette ville avoit difputé à Palerme le titre de
capitale, mais le procès étoit jugé en faveur de Palerme
, réfidence du viceroi & de la meilleure partie
de la nobleffe.
Elle étoit fituée fur la mer, au pied & fur la
pente de plufieurs collines qui l’entouroient, à 44
lieues e. de Palerme, 21 n. e. de Catane, 114 f. e*
de Rome, 75 f. e. de Naples. Long, félon de la
Hire & des Places , 33 d. 47' 45" ; Ut. 3 8 ,2 1 . ..
Meffine fut la patrie de quelques gens de let-r
très , dont les noms obfcurs ne doivent point
entrer dans l’Encyclopédie ; mais l’Italie a connu
la peinture à l’huile par un de fes citoyens. Van-
Eyk de Bruges , inventeur de,cette peinture, en-
confia le fecret à Antoine de Meffine, de qui le.
Bellin fçut l’arracher par ftratagême, & alors ce
ne fut plus un myftère pour tous les peintres. Voy.
M e s s a N a . Voye^ Z A N C L E , Géogr. anc. (R.)
M e s s in e ( p h a r e d e ) . Voye^ F a r e .
M e s s i n e , petite ville de Flandre, dans la châtellenie
d’Ypres, avec une abbaye de Bénédiélines-
& une collégiale (/<.)
MESVE , MaJJiiva , connu dans l’hiftoire pour
être nommé dans les tables Théodofiennes. Ce n’eft
point la Charité-fur-Loire, comme Sanifon l’a cru*,
mais c’eft un village qui n’en eft pas éloigné, &
qui porte le'nom de Mejve , qu’on éerivoit autrefois
Maifve. Ce village eft fur la Loire, à une lieue-
plus bas que la Charité, à l ’endroit où le ruiffeau
de Mazou fe décharge dans cette rivière. (R.)
MESURADE, village d’Afrique , au haut de la
côte de Guinée, dans un pays très-humide. Les
vaiffeaux y relâchent pour y faire de l’eau, du
riz ," & du bois. (R.)
METAURE ( le ) , Métaurus, nom commun à
deux rivières d’Italie ; l’une étoit dans le duché
d’Urbin : on la nomme à préfent Metara , ou Me-
tro ; l’autre étoit dans l’Umbrie. Pline, lïb. I I I à
cap. v , & Strabon lib. V I , pag. 255 , parlent de
cette dernière. On la nomme encore aujourd’hui
Metaure , Metauro, & Marro , fuivant le P. Har-
douin. Elle a fa fource fur les frontières de Tof-;
cane, vers le bourg de Borgo di San-Sepolcro ;
& fortant du mont Apennin , prend fon cours vers
l’orient, fe groffit d’autres petites rivières , coule
près de Foffombrone & de Fano , & fe jété dans
le golfe de Venife. Cette rivière eft célèbre par la
viftoire la plus importante, la plus complète éfc
îa plus fingulière que les Romains aient jamais
remportée. Ce fut 208 ans avant J. C . , dans la
deuxième guerre punique.
Afdrubal venoit de defcendre des Alpes , &
l’Italie étoit perdue, s’il parvenoit à fe joindre à
fon frère Annibal, qui étoit en quartier d’hiver
dans le Brutium. Le conful Claudius Nero, après
-avoir remporté une viéfoire fur Annibal, laiffe une
petite partie de fes troupes dans fon camp, en
leur ordonnant d’allumer fouvent des feux ; il part
fecrétement, & va fe mettre fous les ordres du
conful Livius, fon collègue, trop foible pour vaincre
feul Afdrubal: ils furprennent les Carthaginois
, leur tuent 50 mille hommes ; & Nero , fans
perdre lin feul inftant, retourne contre Annibal,
jète dans fon camp la tête d’Afdrubal, & donne
ainfi aux ennemis la première nouvelle du malheur
qui venoit de leur arriver. Ce fut alors
qu’Annibal , prévoyant le fort inévitable de fa
patrie, s’écria : « Malheureufe Carthage, qui pour-
» roit réfifter à la rigueur de tes deftins v I C’eft
cette belle expédition- de Claudius Nero, qu’Ho-
race célébroit dans fon ode à Drufus :
Quid debeas , ô Roma , Neronibus
T e f i s M e ta u r um flumen & Afdrubal
JDeviRus , & pulcher fugatis
Ille dits Latio ttnebris
Qui prïtnus Qalmâ rißt adorea.
L i v .1V , O d .(Â.)
METELEN, abbaye de dames nobles, dans
l’évêché de Munfter, au bailliage de Horftmar.
(R.) ;
MÉTELIN, anciennement Labos, île confi-
dérable de l’Archipel, fujète aux Turcs. Elle eft
fituée au nord de Scio , prefque à l’entrée du golfe
de Gueftro. Elle eft le double plus grande que celle
de Scio, & s’étend du côté du nord-eft. Il y a
encore dans cette île plus de cent bourgs ou villages
, fans compter Caftro qui en eft la capitale ;
cependant elle a été beaucoup plus peuplée autrefois
, & elle a produit un nombre étonnant d’hommes
illuftres. Euftathe remarque que cette île fut
jadis appelée Mytilène , du nom de fa capitale : il
eft aifé de voir que de Mytilene on a fait Mételin.
Son terroir eft fort bon ; les montagnes y font
fraîches, couvertes de bois 8c de pins en plufieurs
endroits, dont on tire de la poix noire, & dont
on emploie les planches à la conftriiétion de petits
vaiffeaux. On y recueille de bon froment, d’excellente
huile, oc les meilleures figues de l’Archipel.
Ses vins même n’ont rien perdu de leur première
réputation.
Son commerce confifte feulement en grains, en
fruits , en beurre & en fromage ; cependant elle
ne laiffe pas de payer au grand-feigneur 18 mille
piaftrès de caratfeh.
• Ses principaux ports font celui de Caftro ou de
l’ancienne Mytilene , celui de Caloni, celui de
J5i g r e & fur - tout le port Iéro, connu par les
M E T _ 3 4 7
Francs fous le nom de port olivier \ qui paffe pour
un des plus grands & des plus beaux de la Méditerranée.
Long. 43 , 52— 4 4 ,3 1 ; Ut. 3 9 , 15—
42 , *50.
Mais ce qui touche le plus les curieux qui fe rendent
exprès dans 111e de Mételin , ce font fes ri-
cheffes antiques qui fourniroient encore bien des
connoiffances aux favans.
M. l’abbé Fourmont, qui vifita cette île en
1729, qui promit d’en donner une exaéle defcrip-
tion , y trouva des monumens de l’antiquité la
plus reculée, & y recueillit une vingtaine d’inf-
criptions fingulières échappées à Spon , Wheler,
Tournefort, & autres voyageurs de cet ordre.
La plupart de ces infcriptions étoient antérieures
à la puiffance des Romains ; d’autres étoient de leur
tems, & d’autres concernoient les Perfes , toutes
de conféquence, à ce qu’affuroit M. l’abbé Four-
mont , en ce qu’elles prouvoient des faits inipor-
tans cités par quelques auteurs, ou parce qu’elles
nous apprenoient des chofes dont ils n’ont fait aucune
mention# C ’eft donc grand dommage que
M. Fourmont n’ait pas exécuté fa promeffe. (R.)
MÉTHYMNE, Methymnus, ville de la partie
occidentale de l’île de Mételin, fur la lifière du
nord , vis-à-vis le cap Babourou. Méthymne fub-
fiftoit du tems de Pline, mais à préfent on n’en
voit plus que les ruines, (R.)
METLING, ou M o e t t l i n g , ville forte, &
château d’Allemagne, au cercle d’Autriche, dans
la Carniole, fur la Kulp. C ’eft la capitale de la
Marche des Vandales , ou Vendifmarck. Les Turcs
la prirent en 1431 & 1578. Elle appartient à la
maifon d’Autriche. Quelques géographes croient
que c’eft la Meclaria des anciens. Long. 3 3 , 35*
lut. 45,48. (R.)
MÉTRO ( le .) , rivière d’Italie, dans la Marche
d’Ancone. Elle a fa fource dans l’Apennin, prend
fon cours d’occident en orient, & va fe jeter dans
la mer Adriatique, auprès de Fano ; c’eft le Me-
taurus de Pline , liv. I I I , chap. xiv. (R.')
MÉTROVIZA , ou M i t r o v i t z , ville de Hongrie
, fur la Save, au comté de Sirmium, entre
rtaftha vers le midi, & Krfatz vers l’orienr. On
voit dans ce lieu , félon M. le comte de Marfigly ,
beaucoup de monumens d’antiquité; ce qui le
porte à croire que les Romains y avoient envoyé
une grande colonie, & que c’étoit peut-être dans
cét endroit qu’ètoit bâtie la célèbre métropole ,
nommée Sirmium. (JV)
METTERNICHT, dans le duché de Juliers
eft le lieu d’origine des comtes de Metternicht,
maifon libre & immédiate du cercle de Weftpha-
lie , divifée en trois branches : celle de Mullenarck
au pays de Juliers ; celle de Winnemberg, ou
Winneberg, dans le duché de Paderborn , différent
de Winneberg dans l’évêché de Trêves; &
celle de Churfdorf, dans la nouvelle Marche, près
de Cuftrin. Il ne faut pas confondre cette maifon
avec la famille de Metternicht d.e Gracht, dans
X x ij