
à Pe'roufe fa patrie, vêts le milieu du xvj. fie-
c le , & mourut dans cette v ille en 1591? Il a
mis au jour plusieurs livres de droit, & entr’au-
tres des inftituts du droit canon , réimprimés
en France avec des notes de M. Domat (K.)
P é r o u s e , petite v ille ou bourg de Piémont,
dans le val de Péroufe , cédée au duc de Savoie
en 1698. (R,)
PEROUSIN ( l e ) voye^ P e r u g in .
PERPE ZAT, bourg de France en Auvergne,
éleélion de Clermont. (R)
PERPIGNAN, en latin du moyen â g e , Per-
piniacum ; ville de France, capitale du Rouf-
fillon, bâtie dans l’endroit où étoit autrefois une
ville municipale appelée Flavium Ebufum.
Elle eft tres-forte, munie d’une citadelle qui
eft fur la hauteur, & commande la ville. Elle a
un évêché, un confeil fouverain , un intendant,
un hôtel des monnaies, & une université fondée
en 1349 par Pierre, roi d’Arragon.
Cette univerfité eft çompofée de quatre facultés
-, & ce qu’il y a de fingulier, c’eft que les
chaires de Théologie font partagées en deux fen-
timens. Dans l’une on enfeigne la doârine de S.
Thomas, & dans l’autre, la doélrine devSuarès.
I l eft permis aux étudians de fuivre celle qui leur
plaît -, mais les profeffeurs de ces deux chaires
doivent être bien habiles: ceux-ci pour découv
r i r a doélrine de S. Thomas, noyée en 18 volumes
in-folio, ceux-là pour pénétrer celle de Suâtes,
dont les oeuvres forment 23 volumes in-folio.
J’ofe efpérer que tôt ou tara le bon fens , plus
fort que S. Thomas & Suarès, diffipera toutes
çes pieufes reveries & offrira aux étudians une
Théologie plus fenfée, & moins barbare , qui
ne leur apprendra pas à difputer éternellement
fur des mots , mais a devenir bons prêtres & fur-
tout bons citoyens.
On compte dans cette v ille 4 paroiffes , 9
çouvens d’hommes , quatre de filles , de très
. belles Cafernes, & une maifon de force pour
les filles débauchées, plufieurs hôpitaux , une généralité
qui comprend le Roüflillon, Valefpire,
Confient, Capfir, le Cerdagne , Foix , & Do-
nezan, On n’a d’autre eau à Perpignan, que
ce lle de puits & de citerne. Les gens riches en
font apporter de la fontaine qui eft hors de la
porte S. Martin, & qui eft trop baffe pour que
fans une machine hydraulique on puiffe la fai-
remonter dans la ville. I l y a pour les ecclé-
(iaftiques , même pour les fimples clercs un droit
de Boucherie fingulier, par léquel ils ont la
viande à meilleur marché a la Boucherie publique
de la ville, les fimples tonfurés peuvent y faire
entrer certaine quantité de vin, &: d’autre denrées
fans payer les droits. Ce privilège multiplie
excefiïvement ces petits clercs : prefque tout
artifan fait tonfurer fon fils pour en jouir. Les
confuls ont le privilège de créer tous les ans
le 16 Juin feulement, des bourgeois nobles, qui
jpuffent, eux & leurs defcendans à perpétuité
de tous les privilèges des gentils-hommes ; mais
Ms relient cependant dans la claffe des bourgeois
nobles, à moins que le roi ne les en tire par des
lettres particulières , pour les faire entrer dans
l’ordre des gentils-hommes.
L’évêché de Perpignan eft fuffragant de Narbonne
; on en évalue lès revenus à plus de~ 30
mille livres, & l’on compte dans fon diocèfe
180 paroiffes. Quelques évêques de cette ville
ont pris le titre d’ inquifteurs ; mais rien n’eft
plus déplacé dans un royaume tel que la France ,
où 1 éveque de Perpignan ne peut s’arroger des
prérogatives, 8c avoir des fonélions differentes
de celles de fes collègues.
La première églife de Perpignan fut élevée
par les habitans fous l’ invocation de S. Jéan-
Baptifte, dans le xj. fiécle. Beranger, évêque
d’Eluc , la confacra le 16 de Mai 1025 , &
Gaufred, comte de Roüflillon, foufcrivit l’aéle
ou appofa fon fcel à l’aéle qu’on fit de cette
confecration.
Le corps-de-ville de Perpignan eft un des
plus illuftres qu’ il y ait dans le royaume •, il eft
gouverné par cinq confuls qui ont le privilège
de créer tous les ans^deux nobles , qui jouiffent
dp toutes les prérogatives des gentils-hommes,
& ont la qualité de chevaliers. La nobleffe de
ces fortes de citoyens eft reçue à Malte , en
forme de bulle magiftrale du grand-maître , du
14 Juin 1631.
La v ille de Perpignan eft fituée fur la rive
droite du T e t , partie dans une plaine 8c partie
fur une colline , dans un terroir fertile en bon
v in , à une lieue de la mer, à 12 lieues fud-
oueft de Narbonne, à 30 au fud-oueft de Montpellier,
à 40 fud-eft de T ou lou fe ,& à 175 au
midi de Paris. Longitude, fuivant Caffini, Lieu-
taud & Defplaces , 20. 24. lat. 42. 41.
C’eft à Ferpigiah que mourut d’une fievre
chaude Philippe III. roi de France., à fon retour
d’Arragon, en 1285 , âgé de 40 ans. On le
furnomma le Hardi, & l’on ne fait pas trop
pourquoi, car il ne fit jamais rien qui pût lui
mériter ce titre , quelle que foit l’ idée qu’on y
attache. Le corps de c e ‘prince fut porté à Nair-
bonne , où l’on célébra fes obfeques. (Majfon da
Morvilliers. )
PERRAY ( l e ) riviere de l’Amérique fepten-
trionale dans le Canada. Son cours qui eft
affez long eft interrompu par des cataraéles. Elle
communique du lac d’Alemipigon, à la riviere
de Monfipi. Elle a pris fon nom du fieur Du-
perray officier français qui le premier defcendit
a la baye d’Hudfon.
Perray- aux- nonains , abbaye de Bernardines
, à 2 lieues N . d’Angers. (R)
Perray-neuf ( l e ) abbaye de France, fondé
e en 11 j o , au diocèfe d’Angers, à une lieue
des fables d’Olonne, ordre de prémontrés. I l y
a auprès une fontaine d’ eau minérale. (R)
. PERREUX ( Sc. ) petite v ille du Beaujolois ,
à une lieue E. de Roanne fur la Loire.
PERRIERE , ( la ) petite ville ruinée, de
France dans le Perche, à 24. lieues O. de Be-
lefme.
PERSE, la , grand royaume d’Afie , borné
au nord par la Circaflie 8c la Géorgie -, au midi,
par le golfe Perfique & la mer des Indes ■, au levant,
par les ét?ts du Mogol, 8c au couchant,
par la Turquie afiatique.
Le Mont-Taurus la coupe par le m ilieu , &
jette fes branches çà & là dans diverfes provinces',
où elles ont toutes des noms particuliers.
Les provinces que cette montagne couvre du
nord au fu d , font fort chaudes : les autres qui
ont cette montagne au midi, jouiffent d’un air
plus tempéré. •
Le terroir eft généralement fabloneux 8c fté-
rile dans la plaine , mais Quelques provinces ne
participent point -de cette rtérilité. Il y a peu de
rivières dans toute la Perfe, & même il n’y en
a aucune de bien navigable dans toute fon étendue.
La plus grande, qui porte quelques radeaux
, eft l’Aras, VArax des anciens , qui
coule en Arménie-, mais le terroir eft fec par
le défaut des rivières, les Perfans parleur travail
& leur indu f in e , le rendent fertile dans une
grande partie de l’empire.
Le climat de Perfe eft admirable pour la vigne
-, on y recueille d’excellent v in , du riz ,
des fruits, & des graines de toute efpece, ex-*'
cepté du feigle 8c de l’avoine , les melons y font
d une groffeur extraordinaire , & d’un goût
exquis. Dès qu’on a paffé lé T igre en tirant vers
ce royaume, on ne trouve que des rofes dans
toutes les campagnes.
Les montagnes font remplies de gibier ; mais
la plus grande partie du commerce confifte à
élever une quantité prodigieufe de vers à foie ,
dont on fait tous les ans plus de vingt-mille
balles de foie, chaque balle pefant deux cent
feize livres. On en vend la plus grande partie en
Turquie, dans les Indes 8c aux Anglais & H ollandais
qui trafiquent à Ormus. Une autre branche
du commerce de la Perfe , confifte en magnifiques
tapis, en toiles de coton, en étoffes
d’or 8c d’argent, en turquoifes, & en perles, en
laine de Caramanie , qui reffemble beaucoup à
celle de vigogne. Elle eft employée avec fuc-
cès dans les manufaélures de chapeaux & dans,
quelques étoffes. Les chèvres qui la donnent ont
cela de particulier, que la toifon tombe d’elle
même au mois de Mai.
Les tapis perfans ont été fi bien imités en Europe
qu’ au'jourd’hui cette branche de commerce
eft tombée en partie.
Le maroquin & les autres cuirs font préparés
avec une perfeélion qu’on leur donne difficilement
ailleurs.
Le chagrin , le poil de chevre , l’eau rofe,
1 les racines pour la médecine, les gommes pour la
| teinture , les dattes, les chevaux , les armes ,
font auflî un des objets du commerce de la Perfe.
Quant à ces belles toiles connues fous le
nom de Perfe, perfonne n’ ignore quelîè ne fe
font jamais fabriquées en Perfe. Lorfque les Arméniens
faifoient le commerce de l’ Inde , ils
apportoiefit des toiles à Ifoahan d’où elles fe
dillribuoient dans les differentes provinces de
l’Empire, dans les états du grand feigneur , &
en Europe , où l’on contraéla l’habitude de les
appeller Perfés , nom qu’ elles portent encore de
nos jours, quoiqu’elles foient fabriquées dans 1 Inde, & que les peuples navigateurs de l ’Europe
les tirent de là direélement.
Les Perfans font d’ une taille médiocre , maigres
8c fecs comme du tems d’Ammien Marcellin
, mais forts & robuftes. Ils font de couleur
olivâtre, & ont le poil noir, leur vêtement eft
une tunique de coton ou de foie , large qui def-
cend jufqu’au gras de la jambe, 8c qu’ ils ceignent
d’une écharpe , fur laquelle les gens très-
riches mettent une belle ceinture. Ils ont fous
cette tunique, quand ils fortent, une vefte de
foie de plufieurs couleurs , leurs chauffes font de
coton, faites commes des caleçons-, leurs fou-
liers font pointus au bout, & ont le quartier
fort bas. Ils fe peignent les ongles d’une couleur
orangée leur turban eft de toile de coton fine ,
rayéé, de differentes couleurs, & qui fait plufieurs
tours -, les grands du royaume portent des
bonnets fourrés, ordinairement rouges. La coëf-
fure de leurs prêtres eft blanche, 8c leur robe
eft de la même couleur.
Les femmes opulentes font brillantes dans
leur habillement-, elles n’ont point de turban ,
mais leur front eft couvert d’un bandeau d’or
émaillé, large de trois doigts, & chargé de
pierreries -, leur tête eft couverte d’ un bonnet
brodé d’o r , environné d’une écharpe très-fine,
qui voltige & defcend jufqu’ à la ceinture -, leurs
cheveux font treffés, & pendent par derrière ;
elles portent au col des colliers de perles -, elles
ne mettent point de bas, pa ce que leurs caleçons
defcendent jùfqu’au deffous de la cheville
du pié-, l’hyver elles ont des brodequins richement
brodés -, elles fe fervent comme les hommes
de pantoufles de chagrin -, elles peignent en
rouge leurs ongles & le dedans des mains ; elles
fè noirciffentles yeux avec de la tutie, parce que
les noirs font les plus eftimés en Perfe.
La dépenfe du ménage chez les Perfans eft
fort médiocre, pour la cave & la cuifine ; la
toile de coton dont les bourgeois s’ habillent
eft à grand marché-, les meubles confident en.
quelques t a p i s l e riz fait la nourriture de toute