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de beaucoup de privilèges. C ’eft le liège d’une fur-
intendance. (Æ.)
LOETZEN , petite ville de la Lithuanie Pruf-
fienne, agréablement fituée fur un canal entre deux
lacs, & munie d’un château fort ancien. Elle a des
environs fameux par la quantité de gibier qu’ils
fournirent; & plus remarquables encore par les
médailles romaines qui s’y font trouvées. Un bail-
lage de quatre paroiffes tire ion nom de cette ville.
(R.)
LCEWENBERG , ou Lemberg , Leoberga ,
ville de la Siléfie, dans la principauté de Jauer,
fur le Bober, où elle jouit d’une fituation agréable.
C ’cft la capitale d’un cercle où les belles carrières
abondent, & où l’on trouve quatre autres
villes & plufieurs châteaux ; & c’eft le fiège d’une
commanderie de l’ordre de S. Jean de Jérufalem.
L ’on y profeffe les religions catholique & protef-
tante. (i?.)
LOEWENSTEÎN , Loveflenienfis comitatus, petite
ville & comté d’Allemagne en Suabe, long
de quatre lieues fur deux de large. Le comté de
Lcewènftein, aux princes de ce nom, fous la fu-
zeraineté des ducs de Wurtemberg, eft fitué entre
le duché de Wurtemberg & le comté de Hoen-
lohe. (R.)
L oewenstein , château de Hollande, fitué à
la pointe d é file de Bommel, entre la Meule & le
Wahal, vis-à-vis de Workum. Ce château eft cher
aux habitans des Provinces-Unies , pour avoir été
fe premier lieu qui a affranchi les peuples belgiques
du joug tyrannique efpagnol. Un nomme Henri
Ruyter, nom heureux aux Holiandois , homme
plein de bravoure, fit en 1571 , une des aéfions
les plus hardies , dont il foit parlé dans Phiiioire.
I l ofa le premier , & lui quatrième , lever 1 étendard
de la liberté contre toute la puiffance du duc
d’Albe. Il furprit ce château de Loewenftein', y
entra en habit de cordelier, avec, fes trois compagnons
, égorgea la garnifon & fe rendit maître
de la p!ace. Le duc d’Albe envoya des troupes
qui le canonnèrent, & fpndirent dedans par la
brèche. Ruyter n’efpérant aucune capitulation , fe
jète dans le magafin des poudres ; là tenanr d une
main le fabre dont il étoit armé, épuifé & percé
de coups, il mit de l’autre main le feu aux poudres
, & fit fauter avec lui la plus grande partie
de fes ennemis. Cet exploit releva fingulièrement
le courage cfes confédérés. Dès-lors on ne vit plus
de leur part que des armées en campagne, des flottes
fur mer , des villes attaquées & emportées
d’affaut. Ce fut un feu qui courut toute la Flandres.
La Zélande , la Gùelclre , l’Ovériflèl, la
Frife occidentale , embraffèrenr le parti de la Hollande
, & brifèrent le joug que la tyrannie vouioit
leurimpofer. (R.')
LO GH , c’eft ainfi que l’on appelle un lac en
Eco fie , où il s’en trouve en afiêz grand nombre.
Voici le nom des plus remarquables ; Logh-Ar-
keg , Logh-AiTyn , Logh- D inart, Logh-Kennel
o 1
rim., Logh - Leffan , Logh - Levin , Logh - Logh,
Logh-Lomond, Logh-Loyol, Logh-Meaty, Logh-
Navern, Logh-Nefs, Logh-Rennach, Logh-Sinn,
& Logh-Tay. Quelques-uns de ces lacs font des
golfes que la mer a formés infenfibiement. Les
cartes françoifes difent, le lac de Sinn, le lac de
T a y , &c. mais les cartes étrangères confervent
les noms confacrés dans chaque pays, & cette méthode
eft préférable, (i?.)
LOGROGNO , ou Logrono, ancienne ville
d’Efpagne , dans la vieille Caflille , fur les frontières
de la Navarre , dans un terrein abondant en
fruits exquis, en olives, en bled , en chanvre,
en vins, en tout ce qui eft néceffaire à la vie.
Elle eft fur l’Ebre, à 22 li. n. e. de Burgos, 5 7
n. e. de Madrid. Quelques-uns la prennent pour la
Juliobrica des anciens ; d’autres eftiment que la Ju-
liobrïca de Pline eft préfente ment Fuente d Ivero.
Long. 13 , 32 j lat. 4 2 ,2 6 . (/ü.)
Logrogno eft la patrie dé Rodriguez Arriaga,
fameux jéfuite efpagnol, mort à Prague en 1667 ,
âgé de 75 ans. Il a répandu beaucoup de fubtilités
Icholaftiques dans fa vafte théologie , qui contient
huit volumes in-foL & plus encore dans fon cours
latin de philofophie, imprimé à Anvers en 1632 ,
& à Lyon en 1669 j in-fol, Semblable à ces guerriers
qui dévaftent le pays ennemi, fans pouvoir
mettre leurs frontières en état de défenfe, il fe
montre bien plus habile à ruiner ce qu’il nie, qu’à
prouver ce qu’il prétend établir. C ’eft dommage
que cet homme fubtil & pénétrant n’ait eu aucune
connoifTance des bons principes de la Théologie &
de la Philofophie ; mais on eft encore bien éloigné
de s’en douter en Efpagne ; hé , comment le
jéfuite Arriaga les auroit-il connus il y a cent ans ? SLO G U D O R O , ou Logodoro ( la province
de ) , contrée feprentrionale de 1-île de Sardaigne,
avec une petite ville de même nom, & quelques
gros bourgs; SalTari, Alger i, Sarda , Terranova,
Caftel-Arago ne fe , Boca , &c. (R.)
LOHARDE (la préfecture d e ) , petit canton
de Danemarck, dans le Sud-Jutland , au comté de
Schackènbourg. (i?.)
LOHBOURG , petite ville & baillage du duché
de Magdebourg, dans le cercle de Jerichau,
près de la fource de l’Elbe, (R.)
LOHMEN , petite ville , château & baillage de
Mifnie, dans le cercle de haute Saxe. (2?.)
LOHN ( la ) , en latin Logana , ou Loganus,
rivière d’Allemagne, qui prend fa fource dans la
haute Heffe, & fe jète dans le Rhin au-deffus de
Coblentz. Elle donne fon nom à ce petit canton
d’Allemagne qu’on appelle le Lohn-gaw. {R.)
LOHR , c’eft en Franconie, le principal lieu
du comté de Reineck. V Lahr. (Æ.)
LOIB E L, Loebel , Lybel , très-haute montagne
d’Allemagne , dans le cercle d’Autriche, &
dans le duché de Carniole, qu’elle fépare de
celui de Carinthie. Elle eft fingulièrement remar-.
l o 1
quable par les beaux points de vue que fon élévation
préfente, & par le chemin commode travaillé
fur fa pente, qui fait qu on la paffe en ferpentant ;
mais q u i, n’ayant pu être pratiqué jufques à fon
dominer, a été perce à travers une partie de les
rochers fupérieurs , & forme un fouterram de
cent cinquante pas géométriques en longueur , de
trois en largeur, & de douze pieds en hauteur.
RfER
LOIBEN, ou Leuben , ville d’Allemagne,
dans la haute Siléfie, avec titre de principauté. Elle
eft fur la Muer. (R-) . _ _
LOING ( l e ) , rivière de France qui a la lource
en Puyfaye, lurles confins de la Bourgogne, paffe
à Châtillon, Montargis, Nemours , Moret, & fe
rend dans la Seine fous les murs de cette dernière
ville. Son nom en latin eft Lupa , ou Lupin.
S jfjg jfà ( l e ) , Lidericus , rivière de France qui
prend fa fource dans le Perche , paffe à Illiers , à
Chàteaudun , à Claye à Vendôme , à Montotre,
à la Flèche', à Duratel, & fe perd dans la Sarte
àBriolé, une demi-lieue au-deflus de 1 île de Saint-
Aubin. {R.) . . . , T.
LOIRE ( la ), Ligeris, grande riviere de t rance,
qui prend fa fource dans le Vivarais , au mont
Gerbier-le-joux , fur les confins du Velai, coule
dans lé Forez, le Bourbonnois , le Nivernois , côtoie
la Bourgogne , fépare le Berri de i’Orléanois,
arrofe Gien & Orléans ; enfuite fe tournant vers
■ le fud-oueft , elle paffe à Beaugency, à Blois, à
Tou rs, puis vient a Saumur, fort de l’Anjou . e n tre
dans la Bretagne , baigne Nantes; & élargtflanf
font lit, qui eft femé d île s , elle fe perd dans
l’Océan entre le Croific & Bourgneuf.
Un poëte anglois a peint avec élégance les ravages
que caufe la Loire dans fes débordemens : je
vais tranferire fon tableau en faveur des leéleurs
fenfibles à la poéfie de cette langue.
When this french river raifSwith fudden rains,
Or fnows dijfülvd, o'er flows the adjoining plains,
The husbandmen with high rais'd banks fecure
Theeir greedy hopes ; and this he can endure :
But if with bays, and dams, they fltive to force
His channel, to a new or narrow'r courfe ,
Ho longer then within his banks he dwells ,
Firfl to a torrent, then a deluge fwells ;
Stronger and fiercer by rcjlrainti he roas,
jindknows no bound, but makes his pow'r his shores.
Je voudrais bien que quelque bon françois nous
peignît auffi-le débordement exceflif des droits
qu’on exerce fur cette rivière, fous prétexte de
maintenir fa navigation, mais en réalité pour ruiner
. Je commerce. On compte une quarantaine de divers
péages qui s’y font introduits , indépendamment
defquels.on paie une impofition allez bien
nommée le trépas de Loire , ainu que les droits de
fimpie, double , triple cloifon , établis anciennement
pour l’entretien des fortification de la ville
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d’Angers. On n’en peut guère voir de plus cheres
ni de plus mauvaifes.
Le droit de boîte des marchands fréquentant la
Loire , a été établi folemnellement à Orléans pour
le balifage & le curage de la rivière , dont on ne
prend aucun foin , malgré les éloges de ce curage,
par le fieur Piganiol de la Force ; mais en revanches
, dit avec plus de vérité l’auteur eftimable des
recherches fur les finances, une petite compagnie
de fermiers y fait une fortune honnête & qui mérite
l ’attention du confeil, foit à raifon du produit
, foit à raifo-n des vexations qu’elle exerce fur
le commerce. Les principales rivières qu’elle reçoit
font l’Ailier, l’Indre , le Cher, la Vienne , &
la Sarte. {R.')
Loire , nom de deux botirgs de France , l ’uh
dans le Forez , éleélion de Saint-Etienne ; l’autre
dans l’Anjou, éleélion d’Angers. (R.)
LOIRET , petite rivière de France, dans l’O r-
iéanois, nommée par Grégoire de Tours Ligeretus,
par d’autres Ligcrecinus , oc par plufieurs modernes
Ligerulus.
Elle tire fa naiflance au-defîùs d’Olivet, du
milieu des jardins du château de la Source ( que le
lord Bollingbrock'e, & depuis M. Boutin receveur
général des finances, ont rendu la plus charmante
maifon de campagne qui foit aux environs d’O rléans
) ; elle coule jufqu’au-delà du pont de Saint-
Mefmin , où elle fe jète dans la L o ire , après un
cours d’environ deux lieues.
Il s’en faut beaucoup que le Loiret foit une
rivière dès fon origine ; elle ne mérite même le nom
de rivière qu’un peu au-deffus du pont de Saint-
Mefmin, jufqu’à fon embouchure dans la Loire ,
c’ eft-à dire , dans l’étendue feulement d’une petite
lieue. Le baffin du Loiret, dans cette efpace . contient
communément cinq cents pieds cubiques
d’eau courante.
Cependant prefque tous les auteurs ont parlé du
Loiret, comme d’un prodige. Papyre Maffon, David
, Corneille, Pluche, & tant d’autres, nous
repréfentent le Loiret auflï gros à fa naiffance qu’à
fon embouchure , par-tout navigable , & capable
de porter bateau à fa fource même.
Je n’ai rien vu de tout cela fur les lieux, mais
ce n’eft pas mon témoignagne que je dois donner.
Il faut lire, pour s’affurer de l ’exaâe vérité des
faits , les réflexions de M. l’abbé de Fontenu fur
le Loiret, inférées dans le recueil hiftorique de
l’académie des infcriptiôns, tome VI^ où l’on trouvera
de plus la carte détaillée du cours de cette
petite rivière.
L’objet principal de l ’académicien de Paris a été
de reélifier & de ramener à leur jufte valeur les
exagérations des auteurs qui ont parlé de cette
riviere , laquelle ne paroît confidérable que parce
que ces eaux font retenues par des digues qui les
font refluer dans lé baffin.
Cependant M. de Fontenu, après avoir difiipé
les fauffes préventions dans lefquelles on eft dans