
426 N A N tretien. Quant aux bois, il n’y en a pas aflez pour
faire rôtir les perdrix qu’on y pourroit manger ; la
quantité de cette efpèce de gibier eft fi prodigieufe,
que pour conferver les bleds, on amafle par ordre
des confiais tous les oeufs qu’on peut trouver vers
les fêtes des Pâques, 8c l’on convient qu’ils fe
montc.it ordinairement à plus de dix ou douze
mille. Long. 4 3 ,5 5 ; lat. 3 6 ,1 5 . (R.'j
N AN GASAKI, vill e impériale du Japon, à l’extrémité
occidentale de File de Ximo, dans la province
de Figen, avec un bon port fréquenté
par les Hollandois & les Chinois. C ’eft une très-
grande v ille , & fort peuplée : on lui donne trois
quarts de lieue de longueur, 8c prefqu’autant de
largeur.
Les étrangers demeurent hors de l'a ville dans
des endroits féparés , où ils font épiés comme des
perfonnes fufpeéles. Il y a environ foixante-deux
temples, tant au-dedans qu’au-dehors de la ville:.:
dans ce nombre, il y en a cinquante en l’honneur
des idoles étrangères , dont le culte a été apporté
d’outre-mer. Ces temples font, non-feulement con-
facrés à la dévotion, mais ils fervent encore aux
récréations & aux plaifirs ; c’eft pourquoi ils font
accompagnés de jardins, d’allées & d’appartemens.
Après les temples, les lieux les plus fréquentés ;
font les maifons de débauche ; il y a un quartier:
entier qui leur eft deftiné , & qui contient lés plus
jolies maifons de particuliers , toutes habitées par
des courtifannes.
Le havre de Nangafaki commence au nord de
la v ille ; il y a rarement moins de cinquante navires
dans le port, dont la plupart font de joncs de J
la Chine, outre quelques centaines de bateaux de
pêcheurs, 8c antres petits bâtimens. L’ancrage eft
au bout de la baie, à une portée de moufquet de
la ville. Elle eft fans château, fans murailles, fans
fortifications, fans aucune défenfe. Trois rivières
la traverfent, 8c cependant elles ne donnent pas
quelquefois"âftez d’eau pour arrofer les champs de
r iz , & pour faire aller quelques moulins. Voye£ de
plus grands détails dans Kempfer. Long, fuivant le
même Kempfer , 151 ; lat. 32. , 36, Long. fuiVant
Harris, 145 d. 16\ 15" ; 8c fuivant le P. Spinola ,
146 , 17, 30; lat. fuivant ce dernier, 3 2 ,43 . Mais
je m’en tiendrois plus volontiers à l’eftimation de
Kempfer. (Æ.)
N A N G A TO , royaume du Japon, dans la grande
île Niphon. Sa ville capitale eft Amanguchi.
NANGIS , petite ville de France, dans la Brie, '
diocèfe de Sens, avec titre de marquifat, & un
beau château dans une plaine très - fertile. Elle
eft à 14 lieues f. e. de Paris. Long. 20, 58 ; lat.
4 8 , 33- , .
C ’eft la patrie de Louis Carré, fils d’un bon laboureur.
Son pere voulut qu’il fût eccléfiaftique,
pour le fauver de l’indigence ; mais il aima mieux
tomber dans l’indigence que de fe faire eccléfiaftique.
Le P. Malebrânche le prit pour écrire fous •
...................N A N lui ; il devint métaphyficien, géomètre, & de l’académie
des Sciences. Il a donné le premier corp$
d’ouvrage qui ait paru fur le calcul intégral. Il mourut
en 1 7 1 1 , âgé de 48 ans.
NANHIUNG , ou N a m h e u n g , ville de la
Chine , troifième métropole de la province de
Canton , près du fleuve Chin. Long. 1 3 1 ,6 ; lat.
25 > 3a-
N A N K A N , ville de la Chine, quatrième métropole
de la province de Kiangfi, près du lac Poyang.
Son territoire eft très-fertile.
NAN KI, ville de la Chine, quatrième métropole
de la province de Suchueu.
NANKIAN , ville de la Chine, fécondé métropole
de la province de Suçhuen.
NANKIN, autrement K i a n g n a n g , fameufe
ville de la Chine, dans la province du même nom,
dont elle eft la première métropole. La fituation de
cette ville n’eft guères qu’à une lieue de la rivière
de Kyong, d’ou elle reçoit des barques par un
canal de communication. La difpofition de fon ter-
rem , 8c les montagnes qui fe trouvent renfermées
dans fes murs, rendent fa forme aflez régulière.
Selon les Chinois, elle furpafleit toutes les villes
du monde en magnificence , en beauté 8c en grandeur
, quand les empereurs y tenoient leur cour.’
Aujourd hui elle eft fort déchue de fon ancien état,
quoiqu’on dife qu’il'y a autant de monde qu’à Pé-
kin.On en fait monter le nombre à un million d’ha-
bitans. Le palais impérial , qui avoit une lieue de
circuit, n’eft plus qu’un amas de riiines.
Son obférvataire eft. négligé, ■ 8c prefqueldétruit.
Tous les temples, les tombeaux des empereurs , 8c
les autres monumens ont été démolis par les Tar-
tares, dans leur première invafion. Un tiers de la
ville eft défert, quoique le refte foit encore aflez
peuplé. Les rues ne font .pas fi larges de moitié
que celles de Pékin ; mais elles font aflez belles,
bien pavées, .& bordées de grandes boutiques fort
bien garnies. .
Nankin eft la réfidence 'd ’un tfong-tu, auquel
on appelle de tous les tribunaux des provinces de
Kyang-Nan & de Kyang-Si. Les Tartares y ont
une garnifon nombreufe, & font en poflèflion
d’une partie de la v ille, qui n’eft féparée de l’autre
que par un fimple mur. Qn n’y voit aucun édifice
public de quelqu’importance, à l’exception de fes
portes, qui font d’une beauté extraordinaire, & de
quelques temples, tels que celui.qui contient la
fameufe tour de porcelaine. Les habitans de Nankin
font fort diftingués par leur goût pour les fciencès ;
les bibliothèques y font en grand nombre, l’im-
preffion plus belle, & le papier meilleur que dans
aucun autre lieu de l’empire.
Les principales manufaâures de cette ville font
des fatins unis & à fleurs , des draps de laine, efpèce
de feutre fans tiflii, dont on fait un commerce
confidérable. L’encre de Nankin vient de Whey-
Cheu , ville de la même province, dont le diftriél
eft rempli de grands Villages, prefque uniquement
N A N i
peuplés d’ouvriers , qui travaillent à la compofition
des bâtons d’encre. Les médecins de la Chine ont
leur principale académie à Nankin. L on g. 13 7; Int.
3 2 ,4 6 ; 8c félon Caflini, long. 1 5 3 ,3 5 ', 3°^ > WÛ
3 2 ,7 ', 45//. { M a s s o n d e M o r v i l l i e r s . )
NANNING, ville de la Chine, feptième métropole
de la province de Quang-Si. Son territoire
eft un des plus beaux & des meilleurs de la province.
NANPI, ville de la Chine, troifième métropole
de la province de Peking , au département
de Foki en.
NANPU, ville de la Chine, fécondé métropole
de la province de Suchuen, au département de
Papning.
NANSIO , Anaphe, petite île de l’A rchipel,
dans la mer de Candie, d’environ cinq lieues de
tour. Il s’y trouve une quantité prodigieufe de perdriNx
W- 43,5 5 ; Hf 3<s. * 5- (*•)
IN AN 1 , petite ville de France, dans le Rouer-
g u e , éléélion de Milhaud, avec une abbaye de
Bénédiéfins, 8c un collège. (R.)
NANTERRE, en latin moderne Neptodurum ou
Nemetodurum, bourg à trois lieues de Paris, connu
par la naiflance de Sainte Géneviève , morte en
511 à Paris , dont elle eft la patrone. La tradition
veut ridiculement que cette Sainte fût une pay-
fanne , une gardeufe de moutons. Plufieurs peintres
ont été fidèles à nous la repréfenter en ber-
gère, avec un bavolet, une quenouille à la main ,
& gardant un troupeau ; mais l’exhortation que lui
fit Saint Germain, évêque d’Auxerre , de renoncer
a la braverie, & de ne plus porter à l’avenir aucun
bijou, feroit une exhortation rifible,. fi elle avoit
été. adreflee à une pauvre payfanne. Il eft cependant
vrai que nous ne favons rien de la vie de
cette illuftre Sainte. Les tems font trop éloignés,
8c dans le Ve fiècle nos plus favans chrétiens , nos
évêques fe bornoient à prédire l’avenir par l’inf-
peélion de la Sainte - Écriture. L e s , religieux de
Sainte-Géneviève y ont une maifon de leur ordre,
avec un collège. (RI)
NANTES ( comté de ) , ou P a y s N a n t o i s , il
eft divifé en deux parties par la Loire : on nomme
1 une la p a rtie (Foutre -Lo ire , & l’autre la p a rtie d'en-
decà la L o ir e . Cette dernière a été réunie à la Bre- !
tagne il y a plufieurs fiècles.
On divife aufli ce comté en partie feptentrionale j
8c en partie méridionale. La première eft peu fertile
, remplie^ de landes , & ne produit qu’autant
de grains qu’il en faut pour l’entretien de fes habitans.
La partie méridionale , on d'outre - Loire,
abonde en vins , dont on fait beaucoup d’eau-de-
vie ; en bois, en fel, en mines de fer & de charbon
de terre ; en bleds, 8c en pâturages qui fervent
a nourrir quantité de bétail* dont le revenu eft
confidérable. Lâ capitale de tout le pays- Nantois
eft Nantes. J
N a n t e s , ancienne, rich e & c o n fid é ra b le v ille
4 e F ra n c e , .da; fé c o n d e d é j à B re ta g n e ,, a v e c u n
N A N 4 2 7
j évêché fuflVagant de Tou rs, un hôtel des mon-
noies, une chambre des comptes, un préfidial,
&c. Elle a aufli un fiège confulaire, une amirauté,
une maîtrife des eaux 8c forêts, une généralité,
bureau du tabac, des poudres 8c falpètrcs , un tribunal
des manufaéhires, chambre de commerce,
chambre eccléfiaftique, 8c une univerfité fondée
vers l’an 1460. Elle eft à 20 lieues f. o. d’Angers,
27 n. o. de la Rochelle, 87 f. o. de Paris, 23 f. e.
de Rennes. Long. 1 6 ,6 6 ', 12^ ; lat. 47, 13', i7 //.
Cette v ille , que les Latins appellent Condivie-
num, civitas Namnetum , Namneta, eft fur la Loire
8c l’A rdre, ce qui lui donne une heureufe fituation
pour le commerce ; aufli en fait-elle un des plus
confidérables du royaume. C ’eft une ville fort ancienne
, dont Strabon , Céfar, Pline 8c Ptolémée
font mention. Elle a été fouvent la réfidence des
ducs de Bretagne : ils demeuroient dans le château
Saint-Hermine , qui fubfifte encore.
On dit que Saint Clair fut le premier évêque de
Nantes, vers l’an 277 ; cependant il n’eft point
parlé de fes fuccefleurs avant Nonnechius, qui
aflifta en 468 au concile de Vannes. On compte
212 paroifles 8c 8 abbayes dans fon diocèfe.
Le commerce de cette ville eft immenfe ; on y
compte environ deux cents armateurs, qui envoient
tous les ans plufieurs vaifleaux pour la traite
des rïègres. dans les colonies françoifes. Le débit
de toutes fortes de marchandifes eft plus aifé 8c
plus v if à Nantes que dans les autres villes du
royaume. Ils ont avec les négocians de Bilbao une
fociété particulière qui s’appelle U contratt.ition, 8c
dont le tribunal réciproque eft en forme de jurif-
diâion confulaire.
On voit à Nantes, outre la cathédrale, une églife
collégiale, 11 paroifles, une abbaye de filles de
l’ordre de Sainte Claire , une chartreufe, 23 autres
maifons religieufes de l’un 8c de l’autre fexe , un
féminaire fous la direélion des Sulpiciens, un col-
lège-dirigé par les prêtres de l’Oratoire, une bibliothèque
publique, une école d’anatomie 8c de chirurgie
, une fociété d’agriculture, de commerce 8c
des arts, un jardin royal des plantes , une école
publique 8c gratuite d’hydrographie, de mathématiques
8c de navigation, plufieurs écoles de charité,
8c une académie de mufique, une manufacture
de cordages , dont dépendent dix-fept maga-
fins , 8c où font employées environ douze cents
perfonnes une fabrique d’indienne, une faïencerie
, un château très-vafte 8c bien fortifié, muni
d’un aflez bel arfenal, 8c une tour dite de pirmil,
bâtie à la tête du pont de ce nom , 8c qui forme
un gouvernement particulier. Nantes a quatre faux-
bourgs qui font beaucoup plus confidérables, 8c
aufli peuplés que la ville. On entre à Nantes par
quatre portes ; les différens quartiers communiquent
jfim à l’autre patf douze à quinze ponts, la
plupart très-beaux. Les édifices publics les plus remarquables
, font la cathédrale, monument <*othi-
H h h i j