
6$ o P R O
On a M.de Peirefc plufieurs ouvrages enîr’autres
Tiijïoria Provinciæ Gallioe narbonnenfis ; liber
de ludicris naturoe operibus ; autores antiqui
græci & latini de ponderibus & menfuris ; inf-
criptiones antiquoe & novoe; obfervation.es in varias
amhores ; obfervationes mathçmat'uoe , &c,
Gajfendi, ( Pierre ) naquît en i 592 dans
un bourg de Proven.ce, du diqcèfe de Digne,
8c fut un des reftaurateurs de la faine phyfique.
I l a publié des ouvrages de ph y ligue 8c d’aftro-
nomie , les vies d’ Epicure , de Copernic, de
Ticho Brahé , de Peirefc , & c . I l mourut, à
Paris le 24 Oélobre 16.56 , âge 65 ans , & fut
enterré à Saint-Nicolas-foes-Champs, où il a un
monument. L’édition complette des oeuvres de
Gaffendi parut à Lyon en 6 vol. in fo lio , en 1650.
P agi (Antoine) , cordelier 8c favant critique
, naquit à Rogne en Provence, en 1624 ,
oc mourut à Aix en 16pp. Son principal ouvrage
eft une critique des annales de Baronius,
où en fuivant ce favant cardinal année pa>*
année, il reétifte une infinité d’endroits, dans
lefquels Baronius s’étoit trompé , foit dans la
chronologie, foit dans la narration des faits.
Cet excellent ouvrage écrit en latin , a été imprimé
à Genève en 1765 , in fo lio 4 vol. (R.)
PROVIDENCE , ( î l e d e l a ) , Ile de l’A-
merique feptentrionale, une des Lucayes fur le
canal de Bahama. Sa population eft d’environ
1800 habitans. E lle eft protégée par le fort N ad au,
& elle a un port fufhfant pour de petits bâtimens.
Prifefur les Anglois dans la demiereguerre, cette
île leur a été reitituée par la paix de 1783 . (R.)
P r o v id e n c e , ville maritime de l’Amérique
feptentrionale, dans le diftriél dit les Plantations
de Providence , dont il eft fait mention dans
l’article fuivant. C en eft la capitale 8c celle
de tout l’Etat de Rhode-Ifland. (R.)
PitoviDENCE-PLANTATiONS,diftricI de l’Amérique
feptentrionale , qui avec Rhode-Ifland ,
forme un des états unis, le moindre"de tous pour
l’étendue 8c la puiflance , fa population entière
ne s’élevant qu’ à 60000 habitans. Les plantations
de Providence , ont l’état de Mafiachufet
au feptenrrion&à l’orieht, celui de> Connecticut
à l’occident, -la mer dite du nord au midi.
Ici les ont .15 lieues du nord au fud , à-peu-près
autant de l’eft à l’oueft , & forment un carré
prefque parfait. La ville de Providence en eft la
capitale , ainfi que de tout l’état qu’on défigne
quelquefois généralement, fous le nom de Rhode
Ifland. (R.)
PROVINCES-BELGIQUES •, quoique eette
dénomination pitiffe s’appliquer aux X V I I provinces
des Pays-Bas , 8c qu’elle convienne plus
particulièrement aux Pays-Bas catholiques -, elle
s’ employe dans une lignification moins étendue à
défigner les poffeflioris de la maifon d’Autriche
dans les Pays - Bas, 1'/oye\ F landre A u trichienne.
. (R.)
P R O
PROVINCES-UNIES, Belgiumfcedératum,
provinces des Pays-bas, dontelles forment la
partie feptentrionale. Elles furent ainfi appelées
de l’union ou confédération qu’elles jurèrent
entr’elles au mois de Janvier 1579 , pour fecouer
le joug de la domination Autrichienne, &
défendre leur liberté contre Philippe II. roi
d’Elpagne. La conduite oppreffive de ce Prince,
fon intolérance religieufe, des impôts.excefliventent
onéreux , le mécontentement extrême
porté enfin au defefpoir , formèrent leur union.
La guerre qu’ ils foutinrent contre la cour de
Madrid , ne Te termina qu’en 1648 , époque1 de
la paix de Munfter où Philippe IV roi d’Ef-
pagne les reconnut folemneilement pour un
état libre 8c indépendant.
Les provinces qui corapofent cette république'font
au nombre de lépt -, favoir le duché
de Gueldres, dans lequel eft compris le comté,
de Zutphen,' les comtés de Hollande & de
Zélande , les feigneuries d’ Utrecht, de Frife,
d’O .eriffel & de G~oningue.
Outre ces fept Provinces qui compofent l’éta
t, la république pofféde pl licurs villes dif-
triéls &\pays conquis depuis i’ unfon d’Utreeht,
8c que l’on appelle le Pays de la généralité
parce qu’ ils djpenden, immédiarcmen: des états
généraux, 8c non d’aucune province particuliere.
Le Pays de la généralité, fait donc partie
de la république , comme fa jet 8c non- comme
membre de la confédération. On comprend fous
cette dénomination.
i° . Une partie du comté de Flandre où Ce
trouvent l’Eclufe, Axel, Huift, le-Sas de G and,
8cc. 3
x°. Le Brabant Hollandois qui renferme Bos-
le-Duc , 8c Breda.
30. LTne partie du .duché de Limbourg qui
contient Faîkenbourg, Dahlem, 8cc.
4°. La v ille de Maftricht & fon territoire.
50. Partie du quartier fupérieur de la Guel-
dre où Ce voient Venlo , Stephanfvert au.
Stevens-Waerd , & c . •
La contrée de Drente incorporée à la république
, fecoua le joug de l’Efpagne, & s’érigea
en état libre. Elle n’a cependant point
été admife dans la confédération , & elle eft
feulement fous la prote&ion de Groningue
8c contribue pour un centième, aux charges
des fept Provinces. —
Il-avoit d’aiileursété fait deux traités , fur-tout
celui dit des barrières en 1715 , èîitre l’empereur
8c les états-généraux , par lequel , en indemnité
des fommes avancées par les Hollandois pour
le foiitien de la maifon d’Autriche , dans la
guerre de la fucceflion , il fut ftipulé 8c folem-
nellement convenu qu’ eux feuls auroient droit
de garnifon , .dans les villes de Namur , Tour-
nay, Menin, Y p re s , -Fumes , Varneton 8c dans
R H O
le fort de la Kenoque, & que la garnifon de Den-
dermcmde feroit mi-partie de tro upes- au trie n i e n -
nés 8c Hollandoifesqui prêteroient ainfi que le
gouverneur, ferment de fidelité aux états-généraux..
. # ,
Il avoit éte convenu de plus qu’ il feroit payé
annuellement aux états généraux par l’empereur
1250000 florins de Hollapde , pour l’entretien
des garnifons ,, celui des places 8c leür approvi-
fionnement en munitions de guerre 8c provifions
de bo-üche ; mais dans ces dernières années.,
l ’empereur régnant a trouvé bon de mettre a
néant ces paéles & conventions, & les.garnifons
Hollandoifes ont évacué les places ci-devant
dites 'Barrières. . . ' — - ,. 1 _
' Ajoutons enfin que les deux compagnies des
Indes orientales. 8c occidentales 8c les deux
compagnies de Surinam & de Berbice poffedent
fous la prot.edion des états-généraux des états
confldérables - en .Afié , en Afrique 8c, en Amérique^
Les anciens habitans de ces provinçes^fe nom-
moient Bataves 8c Frifons.
Les Provinces-wiies 8c les pays conquis font
{hués entre le 21 & 25e degré de longitude ,
8c entre le 51 & le 53e 34b 'degré de latitude
feptentrionale. Ces pays font bornés^ au ^
midi parla Flandre, le Brabant, l’évêché de
Liège , la Gueîdre prufllenne & autrichienne ;
au letant par les duchés de Clèves 8c de J u, lier s ,
l’évéché de Mr.nfter , le comté de Bernheim c 8c
par le- pays /d’Ooft-Frife v raer du nord ou
d’Allemagne lés baigne au feptesntrion 8c au couchant.
On leur donne 7° feues de longueur
depuis l’ extrémité de la Flandre-hollandoi.fe juf-
qu’ à celle de la feigneurie de Groningue. Leur
largeur depuis G’-avefande à l’embouchure de
îa Meufe , jufqu’ à-la partie, orientale d» comté
de Zutphen , eft d’ environ 40 lieues. Le pays
eft bas , marécageux , infertile : des marais
-immenfes , des bruyères à perte de vue , des
landes folitaires 8c lugubres en couvrent la plus
grande partie; Les eaux en font mal faines ,
l ’air épais, nébuleux 8c infalubre, mais la liberté
civile & religieufë , la propriété , l’énergie &
le commerce qui en ont été la fuite y ont accumulé,
les hommes, y ont fait profpérer tous les
genres' d’ induftrie, y ont accumulé les richef-
fes , y ont raflemblé les productions des quatre
parties du monde , 8c rendu ce pays le plus
florilfant qu’ il y ait fur le globe. Un pays qui fous
un defpote , n’eût été qu’ un vafte marais -, abandonné
à des mains libres , a cru.bien vite à
un point de profperité , de puifTan.ee 8c de
fplendeur qui a étonné l’ univers.
La religion proteftante eft la dominante dans
les Provinces-unies , mais toutes les autres y
font tolérées & protégées. Les Catholiques-ont
leurs chapelles aufli libres que les églifes des
réfprmés, & du refte , ils jouiffent des mêmes
p R o
p-érogatives que les proreftans par- rapport à la
juftice, au commercé, & aux impôts. Ils peuvent
parvenir à tous les emplois militaires^ celui
de_ feld-maréchal excepté •, il faut bien qu’ ils
foiènt contens de la douceur du gouvernement
à leur égard , puifqu’on eftime qu’ ils font près
du quart des habitans. Ils n’ont pas moins de
400 églifes ou ,chapelles.
On y voit vivre en paix 8c en freres les Catholiques
, les Luthériens , les Reformés-, les Arminiens
, les Remontrans, les Anabaptiftes, les
-Quakers , les Juifs , 8cc. La tolérance eft le
principe'univerfel, dans la perfuafion que le
fouverain domaine fur les Confc ences n’appartient
qu’à Dieu feul.
Les états-généraux repréfentent les fept Provinces
unies, mais ils n’ en font point lesfouve-
rains , 8c leur afl’emblée a quelque rapport à la
diète de Ratisbonne , qui reprefente le corps
Germanique. Quoiqu’ ils parôiffent revêtus du
pouvoir fouverain, ils neTont que les députés, ou
plénipotentiaires de chaque province , chargés
de3 ordres des états leurs principaux ; & ils ne
peuvent prendré de refolutions for aucune affaire
importante, fans avoir eu leur avis 8c leux con-
fentement. C’ eft là le Palladium de la liberté
en Hollande, le point le plus impor;ant & le
plus fage de. leur conftitution. On peut donc
çonfidérer l’union des fept Provinces , comme
celle de plufieurs princes qui fe liguent pouc
leur fûreté commune , fans perdre lëér fouve-
raineté ni leurs droits en entrant dans cette
confédération. Ces provinces forment enfemble
un même corps -, il n’y en a pas une feulé
qui ne foit fouveraine 8c indépendante des autres
, 8c qui ne puiffe faire de nouvelles loix
.pour fa cônfervation , mais fans pouvoir en impo-
fer aux autres.
L’aflemblée des états-généraux eft compofoe
de députés des fept Provinces,; on leur donne
‘ le titre de Hauts & Puijfans feigneurs à la
tête des lettres qui leur font écrites , des mémoires
des requêtes qui leur font préfentés,
& on les qualifie dans ces memes écrits de
Leurs Hautes Puijfanccs -, tous les fouverains
leur donnent aujourd’hui ce titre.
Le nombre des députés n’eft-ni fixé, ni é g a l,
chaque prcivince en, envoyé autant qu’elle juge
à-propos , 8c fe charge de les payer On ne
compte pas les fuftrages des députés , mais ceux
des provinces ; deforte qu’ il n’ y a que fept
v oix , quoique le nombre des députés de toutes
les provinces , prèlen.s ou abfens , monte à
environ cinquante perfonnes , dont 11 y T entre-
autres dix-huit, de Gueldre.
Chaque province prefide à fon tour , 8c fa
préfidence dure une femaine entière, depuis 1©
Dimanche à minuit jufqu’à la même heure de
la femaine fuivante. Tous les députés font aflis ,
fuivant le rang de leur province autour d’une