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tueux & prefque inculte. Sa latitude prife le long
dè la mer eft entre le 9e d. 25'. & le 10ed. 50'. Les
Portugais en ont fait unO capitainerie. (R.)
Q U ISN A , riviere de la prefqu’ île de l’Inde
en deçà du Gange, au royaume de Golconde ;
e lle fe rend dans le golphe de Bengale aumidi
de Mafulipatan. (R.)
Q U ISTE LLO, petite ville d’ Italie, dans le
Mantouan , fur la rive orientale de la Secchia,
à une lieuë & demie de fon confluent avec de
Po. Elle eft fameufe par Faction qui s’y paflà le 15
Septembre 1734, entre les Impériaux 8c les François.
Le Maréchal de Broglie y fut lürpris. (R.)
QUITEOA , v ille d’Afrique aux états du
roi de Maroc , dans la province de Bras j avec
un château, elle eft habitée par des Béréberes.
I l y a quantité de dattes dans les environs, &
on en tire de bon indigo. Long. 12. lut. 28 7. (R.)
Q U ITE V É , voye% S o f a l a .
Q U IT O , gouvernement de l’Amérique méridionale
, au Pérou. 11 »"70 lieues de long fur
20 de large. Ses bornes font le Popayao au nord
l ’Audience de Lima au m id i, le pays des Amazones
au le vant, & la mer du fud au couchant.
Le pays eft affez peuplé de bourgs & de v illages
, habités par des efpagnols 8c par des Indiens.
I l s’y trouve des mines d’or , il y croît
toutes fortes de fruits , & on y éîeve de nombreux
troupeaux de vaches & de brebis. C’étoit
un royaume particulier du tems des Incas.
On divife le pays en trois parties*, le Qïuto
proprement d i t , los-Quixos, & los-Paçamo-
res. La capitale de toute la province eft Oui
to | que les Efpagnols appellent fanto Fran-
cifeo del Quito.
Cette v ille a des fortifications , un grand
nombre de communautés religieufes , avec deux
colleges. Elle eft fituée dans une v allé e , dont
le terroir eft fec 8c fabloneux-, elle eft habitée par
un m-lange d’efpagnols, de portugais 8c d’ indiens.
Son évêque eft fuffragant de Lima. Quito
eft auffi le fiege d’une audience , dont le
Préfident eft en même tems gouverneur de la
province.
Les denrées font en abondance & à bas prix
dans^çette ville •, mais les marchandifes qu’on y
.apporte font d’un prix exceflif. Ces marchandifes
viennent par la mer du fud , remontent la riviere
de Guayaquil, & fe transportent enfuite par chariots'.
Au centre de la zone torride , fous l’éqiia-
feur même, on y jouit fans çeffe de tous les
charmes du printems. La douceur de l’a i r , l’égalité
des jours & des nuits, font trouver mille
délices dans un pays qui fembleroit devoir être
dévoré par les ardeurs du foleil. On le préféré
au climat des zones tempérées , où le changement
dès faifons fait éprouver des fenfations
trop oppofées, pour n’ être pas fâcheufes par leur
inégalité même, Lsj nature femble avoir réujii
Q u 1
ftms la ligne qui coupe tant de mers 8c fi peu de
te r re , un concours de chofes qui fervent à y
tempérer l’ardeur du foleil ; l’élévation du globe
dans cette région de la Sphere : le voifinage
des montagnes d’une hauteur immenfe 8c toujours
couvertes de neiges -, des vents continuels
qui rafraîchi fient les campagnes toute l’année -,
mais les avantages dont jouit le territoire de
Quito font balancés par des fléaux redoutables.
A une heure ou deux heures après midi
tems où finit une matinée prefque toujours belle
, les vapeurs commencent a s’élever , l’air
fe couvre de fombrés nuages qui fe convertiffent
biemôt en orages. Tout reluit, tout paroît em-
brafe du feu des éclairs. Le tonnerre fait retentir
les montagnes avec un fracas épouventable :
il s’y joint fouvent d’affreux tremblemens :
quelquefois l’uniformité de cette alternative eft
un peu changée. Si ce changement vient à
rendre l e ■ tems confiant pendant quinze jours,
foit de pluie, foit de foleil ardent, la confier •
nation, eft univerfelle', l’excès de l’humidité
ruine les femences , & la féchereffe produit
des maladies dangereufes.
Mais hormis ces contretems qui font affez
rares, le climat de Quito eft un des pjus fains.
L’air y eft généralement fi pur, qu'on n’y conçoit
pas ces infeêtes dégoûtans qui affligent la
plupart des provinces de l’Amérique quoique
le libertinage & la négligence y rendent les
maladies vénériennes prefque générales, on s’ en
refient peu : ceux qui ont hérité de cette con-
tagion ou qui l’ont méritée , vielliffent également
fans danger & fans incommodité.
La fertilité du terroir répond à tant d’avantages
l’humidité & l’aélion du fol erlr étant continuelles
& toujours füffifantes pour développer
les^gertnes , on a continuellement fous les yeux
l’agréable tableau des trois faifons de l’année ;
à mefure que l’ herbe feche, il en revient d’autre,
8c l’émail des prairies eft à peine tombé, qu’on
le voit renaître. Les arbres font perpétuellement
couverts de feuilles , ornés de fleurs
odoriférantes , toujours chargés de fruits dont
les couleurs , la forme & la beauté varient
par tous les degrés de développement qui vont
de la naiffance à la maturité. Les grains s’élèvent
dans la même progreflion par une fécondité
toujours renaifiante. Un voit d’un feul coup
d’oeil germer les femences nouvelles, d’autres
enfin tomber fous la faux du moiffbnneur. Toute
l ’année fe paffe à femer 8c à recueillir dans
l’enceinte d’ un même champ ou du même horizon.
Cette variété confiante dépend de la fitua-
tion des montagnes, dés collines , des plaines.,
8c des vallées.
L’abondance du b led , du maïs , du fucre ,
des troupeaux, de toutes les denrées , 8c le bas
prix où les tiejnt néceffairement l’ impoflibilité
de les exporte? y ont plongé dans la plu«
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grande oifiveté , dans les plus grands excès }
la province eritiere y fur-tout la capitale.
Quito-conquis par les Efpagnols en 1534 ,
oc bâti fur le penchant de la célébré montagne
de Pinchincha dans les cordillieres , peut avoir
quarante mille habitans tous livrés à une débauche
honteufe & habituelle; Le jeu remplit les
intervalles ; cette pafiion y eft fi générale, que
les perfonnes les plus corifidérables y ruinent leurs
affaires, que ceux d’un moindre rang y perdent
leurs habits , les habits même de leurs femmes.
L’ivrognerie dont on ne foupçonneroit pas une
nation naturellement fi(fobre, comble la mefure
du défordrë. Les fortunes n’étant pas afl’ez
confidérables pour permettre les excès du vin
qui vient de fort lo in , on fe livre avec fureur
au maté, -liqueur compofée de l ’herbe du
Paraguai , .de fucre | de citron & de fleurs
odoriférantes. On ’joint avec profufion à cette
boifion, l’eau-de-vie de fucre qui eft fort commune.
Les pauvres métis , 4 es Indiens, le peu
qu’ il y a de noirs dans un pays fi éloigné des
mers 5 noient leur raifons dans 1 è chicha.
La métropole, ne ceflë d’ accufer cette dépravation
de moeurs 8c la mifere qu’elle engendre
d’avoir fait tomber les mines d’or & d’argent
qu’on exploita après la conquête , & d’avoir
fait négliger les dix-huit veines trouvées
en 1728 dans la jurifdi&ion de Rio-Bamba.
I l eft certain que le Quito ne fournit au
commerce d’Efpagne que ah quinqufna. L’arbre
qui donne1 ce fameux remede, a rarement plus ;
de deux toifes 8c demie de haut -, fon tronc &
fes branches font d’ une groffeur proportionnée :
il croît dans les forêts,& fe reproduit par les
graines qui tombent naturellement à terre. Sa
JfÉfft partie précïeufe eft fon ecorfe dont on
le dépouille 8c à laquelle on ne donne d’autre
préparation que de la faire fécher. On a préféré
la plus épaifle , jufqu’à ce que des analyfes
favantès faites en Angleterre , & des expert en- :
ces réitérées aient démontré que la plus légère
avoit plus de vertu.
Les naturels du pays, dans la crainte d’ indiquer
auîè Efpagnols leurs tyrans y un remede fi |
j fal 11 taire, y avoient renoncé eux-mêmes , &
[ en avoient perdu le foùvenir. Juffieu ^ bota-
mfte François , leur ouvrit les yeux , il y a
environ vingt ans : il leur apprit à diftinguer
les médiocres efpeees de quinquina , des bonnes ,
des excellentes, & les accoutuma à recourir
I comme ^nous a, fa vertu fpécifique contre les
I fievres intermittentes.
L’efpace le mieux peuplé de cette agréable
province de Quito, eft celui que laiffent entre.
? e|les 7 Igs deux cordillieres •, ces montagnes de
plus de trois milles toifes d’élévation font
devenues célèbres dans l’hiftoire des fciences
depuis les expériences qu’on y a faites pour
melurer la terre & déterminer fa figure. Long.
*99-> 45 i lat. merid. o d. 13 ', i-j". (R.)
QUIXOS ( l o s ) , contrée de T Amérique
mendionale , au Pérou , dans l’audience de
Quito, au nord de los-Paçamores. Le lieu principal
de cette province s’appelle Baeça 8c
le gouverneur y réfide. La partie orientale de
, Je canton eft nommée le pays de la cannelle ,
qu’ il abonde en arbres de la grandeur d’un
• i v i e r , & qui preduifent de petitesbapfules avec
reurs fleurs, qui étant broyées, approchent de la
cannelle pour le goût & pour l’odeur. (R.)
QUIZINA , ou T e u s i N j chaîne de montagnes
d’Afrique, dans la province de Garet, au
royaume de Fez. Elle a plus de 40 lieues de
long depuis le défert de G aert, jufqu’à la riviere
de Nocor. Les habitans fons riches & belliqueux.
(R.)
QUOJA ( r o y a u m e d e , ) pays d’Afrique dans
la pâme occidentale de la côte de Guinée • il
s étend en longueur depuis Sierra-Liona uif-
qu à la côte des Grains. Il comprend le Quoja-
propre, les royaumes de Bolm , de Silrn, de
Quilliga , de Carrodobou & de Fôlgia. Vous
trouverez dans Dapper, la defcription des plantes
du pays de Quoja , lès moeurs & les ufa-
ges de ce peuple. C’eft affez de dire ici que
ce pays a environ 21 lieues de côtes, dont les
habitans ont été fubjugués par les Carous. (R 'i
QUON , v ille de la Chine, première métrô-
pole de la province de Suchuen ; à une des extrémités
de la grande montagne Cingching. (R.)