
qu’une partie du réfeéloire eft fur les tert'es de
Lorraine. Sa fituation eft dans un fond , entre des
bois & des montagnes. Elle eft à 6 lieues de Lan-
gres , & à pareille diftance de Chaumont. Il y a
trente religieux dans cette maifon, qui jouit de
.130,000 livres de rente , dont 25,000 pour la part
de l’abbé. (R.)
MORIN G E N , ville de l’état d’Hanovre , dans
la principauté de Calenberg , au cercle de baflè-
Saxe , en Allemagne. Elle eft de la fécondé clafle
du quartier de Gottingen ; & .ians être confidéra-
ble par fon enceinte, elle l’eft par Ion ancienneté
& par le baillage auquel elle préfide, & dont les
maifons de Brunfwick & de Hefle partagent la ju-
rifdiélion. (y?.)
MORISQUES ( le s ) : on appeloit ainfi les
Maures qui étoient reftés en Efpagne après la ruine
de l’empire qu’ils y avoient établi, Le roi Philippe
III a trouvé le moyen d’appauvrir & de dépeupler
fes états , en chaffant tous les Morifques qui
s’y trouvoient en 1610. Il en fortit plus de 900
mille qui fe retirèrent en Afrique, On ne fauroit
frapper de plus grands coups d’états en politique ,
pour fe ruiner fans reflburce. (R.)
MORITZBOURG , beau château du marqui-
fat & du cercle de Mifnie, à 3 li. de Drefde, avec
un beau parc, & une vénerie. (R.)
MORLAIX , ville de France, en Bretagne,
avec une rade qui peut pafler pour un bon mouillage
, un port qui reçoit des navires de cent tonneaux
, & un château qu’on nomme le Taureau,
pour couvrir la ville.
Le mot de Morlaix eft corrompu de Moitrelaix ;
car le nom latin du moyen âge eft Mons Relaxus ;
ce n’étoit qu’un château fur la fin du XIIe ftècle.
Aujourd’hui Morlaix eft plus confidérable que la
capitale du diocèfe, Il s’y fait un grand commerce
de fil & de toile pour l’étranger ; même par un
privilège exclufif, contraire au bien du pays , les
marchands de Morlaix ont feuls le droit d’acheter
les toiles de la main de l’ouvrier ou du-marchand
de la campagne qui les vend. Son églife de Notre-
Dame du M ur, eft d’une ftruchire fingulière, &
l’hôpital eft fort beau.
Cette ville eft fituée fur une petite rivière qui
porte fon nom , à 2 lieues de la mer & de' Saint-
Paul de Léon, 12 n. e. de Breft, 18 o. de Saint-
Brièux, 110 de Paris, Long. 1 3 ,4 5 ; lat. 48 ,3 5,
Les habitans incommodés de la fumée du tabac
que l’on brûloit à la maniifaâure , peu éloignée de
cette v ille , fe plaignirent au parlement de Bretagne
en 1762 ; les magiftrats firent écrire à la faculté
de médecine de Paris fur cet objet : elle fut d’avis
que l’on éloignât des villes les fourneaux, aflez
loin pour que le vent ne pût rabattre fur les maifons
la vapeur âcre de ce végétal.
On emploie à cette manufaéhire 8 à 900 ouvriers
; il peut s’y fabriquer, année commune , 20
à 25,000 quintaux de tabac. (12.)
^iORLAQUIE , contrée de la Croatie, dont
M 0 R elle occupe la partie méridionale le long du golfe
de Venife, entre l’Jftrie & la Dalmatie. Elle eft
couverte de hautes montagnes. Les Morlaques font
des fugitifs d’Albanie, gens déterminés , robuftes ,
guerriers , toujours armés, qui parlent efclavon ,
& fuivent la plupart la religion grecque. Partie de
ces peuples font fous la proteaion de la maifon
d'Autriche, partie, & c’eft la plus confidérable ,
font comme fournis à la république de Venife. ( i2.)
MORLAS, ou Morlac , petite ville de France,
dans le Béarn , avec une fénéchaufl'ée. (R.)
MORNES c’eft ainfi qu’on appelle dans les.
îles frgnçoifes de l’Amérique, les petites montagn
e s voifines de la mer, ou qui s’y avancent en
forme de cap. Quelquefois cependant les hautes
montagnes qui occupent le milieu des île s , font
aufli appelées mornes, ainfi que le gros morne, le
morne du Vauclin, & le morne de Callebaffe à la
Martinique. La première eft fituée près du bourg
de la Trinité & de l’anfe du Gallion. Vainement
nous voudrions rejeter aujourd’hui ces fortes de
termes barbares, nous nous trouvons forcés de
les adopter. {R.')
MORNSHEIM, petite ville d’Allemagne , au
cercle de Franconie, dans le Hanenkam, fur la
Seyt. Elle appartient à l’évêque dAichftet. Long.
28, 12 ; lat. 4 9 , 10. (R.)
MORON , petite ville d’Efpagne, dans l’An-
daloufie , au nord de Zahara, dans une vallée des
plus fertiles. Il y a dans fon voifinage une mine de
pierres précieufes. Quelques géographes ont penfé
que c’étoit VAruci de Ptolomée; mais l’Aruci de
cet auteur eft Aroche fur la Guadiana. Long, de
Moron, 1 3 , 5 ; lat. 3 7 ,1 9 . (R.)
MORPETH, ville à marché d’Angleterre, dans
le Northumberland. Elle envoie deux députés au
parlement. Elle eft fur le Wensbeck , à 10 milles
n. de Newcaftle, & 210 n. o. de Londres. Long.,
Mors , petit canton de Danemarck , au Nord-
Jutland, dans la préfeélure d’Albourg. C ’eft une
île formée par le Lymfurt ; on lui donné trois milles
de longueur , fur deux de largeur ; fon fol eft
d’une extrême fertilité, & fa population eft confidérable.
L’on y compte 32 paroifles ; & l’on y
trouve la petite mais commerçante ville de Nickio-
ping, dont deux autres du royaume portent le
nom. (R.)
MORTAGNE , Moritania Pertici, ville de
France, dans le Perche, dont elle eft regardée
comme la capitale, quoique Bélefme & Nogent-le-
Rotrou le lui difputent. C ’eft la plus grande & la
plus peuplée de cette province, & le fiège d’un
baillage, d’une élection , d’une lieutenance des maréchaux
de France , & d’une fubdélégation. Elle
eft à 7 lieues f. e. de Seez, 9 n. e. d’Alençoii ,3 4
f. o. de Paris. Long, félon Caffini. 18 d. 3 ', 41Y ;
lat. 48 d. 3 1', 17". (JR.)
MortAGNE , petite ville de France, en Poitou ^
fur la Seure Nantoife, avec titre de duché. Long*
i 6 ,30 ; lat. 4 7 ,2 . (R.)
Mo r tAGNE, Moritania, petite ville de la Flani
dre Wallone, au Tournaifis , au confluent de la
Scarpe avec l’Efcaut, à 3 lieues au-defîùs de Tournai.
Longi 21, 10 ; lat. 50,30. (R.)
M O R TA IN , petite ville de France, dans la
Normandie , aux confins du Maine, avec titre de
comté, érigé en 1401 , par Charles V I , en faveur
de Pierre de Navarre, fon coufin. Elle eft ancienne,
& ne confifte que dans une feule rue. Elle eft de
'difficile accès, étant toute environnée de rochers
aflez efearpés, dans un terroir ftérile & inégal, fur
la petite rivière de Lances. Il s’y trouve un baillage,
une éleélion, une collégiale. Elle eft à 8 li.
d’Avranches , & à 5 de Vire. Long. 16, 46 ; lat.
4 8 ,5 1 . (A )
M O R TA R E , ville d’Italie, au duché de Mila
n , dans la Lomelline, autrefois très-forte. Elle
appartient au duc de Savoie , & eft fur le bord de
la rivière Albonea -, à 7 li. n. o. de Pavie , 9 f. o.
de Milan , 6 n. e. de Cafal. Long. 26 , 19 ; lat.
4 5 > p K t M
MORTEMAR, Mortuum mare , bourg de France
, en Poitou, avec titre de duché, érigé par lettres
patentes de Louis XIV en 1650 , regiftrées le
15 décembre 1663 , en conféquence de lettres de
furannation du 11 du même mois, & préfentement
éteint. Long 1 6 ,3 0 ; lat. 47, 2. (R.)
MORTÈMER , abbaye de Bernardins, filiation
d’Orcham, fondée en 1136, par HenriI, roi d’Angleterre.
Elle eft fituée en Normandie , au diocèfe
de Rouen, dans un vallon près de Lyons , entre
les rivières d’Epte & d’Andelle , à 4 li. d’Andely.
Elle eft du revenu de 12000 liv.
Eudes, fils du roi H enri, fut défait près de Mor-
temer, dans une fanglante bataille , par Robert ,
comte d’Eu , & Roger de Mortemer , généraux du
duc Guillaume, qui étoit alors à Evreux. Le roi
de France, qui étoit à Mantes, s’enfuit; & touché
du fort de fes foldats, il jura que la paix qu’il al-
lôit faire, feroit aufli longue que fûre. Les dépens
des prifonniers furent taxés à dix befons par jour
pour les comtes , fix pour les barons , quatre pour
les chevaliers, & un pour l’écuyer. (R.)
MORTIER ( l e fort) , forterefle importante
d’Alface , fur le Rhin , à 1000 pas de Neuf-Brifach,
& vis-à-vis le Vieux-Brifach. (/?.)
MORVAN , canton en Bourgogne & en Ni-
vernois, anciennement connu fous le nom dePagus
.Morvïnnus ou Morvennium dont on ne fait pas
l’origne ; car il n’y a point de lieu dans le pays
du nom de Morvennurn qui lui ait donné ce nom,
comme le prétendent Adrien de Valois, dans fa
notice de la Gaule ypag. 360 , & M. Expilli. tome
J V .p a g .9i i .
M. le Beuf prétend que la bataille contre les
Normands, où fe trouva Anfquife , évêque de
Troyes , en 843 , fut donnée à Chai au , à 2 li. de
Lorme, ad /Ckalaumeniern in pago Morpion#.
Corbigni, où fut établie une abbaye en 864,
eft marqué in pago Burgundico Morvinenji Corbiniae-
cum. Gai. Chr. tome IV . pag. 475.
La notice de Valois place Cuffi & Château-Chi-
non en Morvan ; & Coquille nomme encore la
chartreufe de Saint-Georges , fondée en 1235 par
Guy comte de Nevers , & Matilde fon époufe.
L’abbaye de Reconfort, fondée en* 1237 par la
même Matilde, proche Monceaux : celle de Saint-
Martin de Lures, Chora , fondée par les fires de
Chaftellux au XIIe fiècle; Lorme , Montfauge,
A lign i, Ourrouft, font du Morvan , comme pref-
que toute l’éle&ion de Vézelai.
Ce pays pauvre, fe c , fabloneux, eft couvert
de montagnes, de bois & de pâturages où l’on
engraifle beaucoup de beftiaux ; il n’y croît que du
farrazin ou bled noir, de l’avoine, & un peu de
feigle. Il s’y trouve d’ailleurs une aflez bonne côte
de vignes.
Les environs de Saulieu font renommés pour
les excellens navets qu’ils produifent, & qu’on envoie
même à Lyon , à Dijon , & à Paris.
Le commerce eft en bétail, bois & poiflbns.
Le Morvan eft la patrie du célèbre Sébaftien Le-
prêtre de Vauban , maréchal de France , un des
meilleurs officiers & des plus hon n ères-hommes du
fiècle de Louis XIV. Voytç ce que nous en difons
à l’article de Saint-Leger de Foucheret , la
patrie.
Le Morvan a environ 6 lieues de long fur 4 de
large. I l s’étend le long de la rivière d Yonne , &
il eft prefque en entier du diocèfe d’Autun. (R.)
MORVEAU , fief près de Dijon , appartenant à
M. Guyton de Morveau, ancien avocat général
du parlement de Bourgogne, qu’on a vu avec étonnement
, par une heureufe flexibilité de génie, en
même rems remplir avec l’applaudiflement général »
les fon&ions de la magiftrature , & courir avec un
fuccès extraordinaire la carrière des lettres & des
fciences. Tandis que fon éloquence entraînoit les
fufîrages au fanéhiatre de Thémis, il reculoit les
bornes de la phyfique & de la chymie, par des
découvertes utiles, par une théorie neuve, plus
fûre, & mieux approfondie. C ’eft à lui qu’on devra
la partie chimique de l’Encyclopédie méthodique.
On a d’ailleurs de ce favant un bon ouvrage
fur l'éducation ; & fon éloge du président Jeannin*
imprimé en 1768 , fut fort goûté dans le tems. (R .j
MORVÉDRO , ou Mor v ied ro , ancienne
ville d’Efpagne , au royaume de Valence. Ce fous
les reftes de la fameufe & infortunée Sagome ,
bâtie par les Zacynthiens , qui lui avoient donné le
nom de leur patrie. On l’appelle en latin Mari
veteres, à caufe des vieilles murailles qui s’y trouvent
, & qui nous rappellent encore , par ces triâtes
veftiges, une partie de la grandeur de l’atr-
cienne Sagonte. On y voit en entrant, fiir la
porte de la ville ^ une infeription à de mi-effacée,
en l’honneur de Claude I I , fuççefleur de Galteo,
La voici;