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territoire de Colo gne, Godenau ou Gudenau
^ans le duché de Juliers. ( R. )
PASSEVALCK , petite v ille d’Allemagne au
cercle de haute Saxe, dans les états de l’électeur
de Brandebourg, fur J’Ucker. Long. 21. 20.
lat_i 53* 2-9- ( R0 *
PASSE w À LD , lieu confidérable de la Poméranie
intérieure , dans la principauté de T re -
tin. Il appartient au roi de Pruffe. ( R. )
PASSIGNANO , petite ville d’Italie dans
le Pérugin , fur le lac de Péroufe. Long. 2,9. 50.
lat. 43. 12. (R . )
P assignano , petite v ille d’Italie , dans
l’état de l’églife , dans le Pérugin, au bord du
lac de Péroufe. Long. 29*. 50. lat. 42. ia . ( R. )
P A S S I , voyei Pa c y .
PASSY, bourg confidérable ou petite ville de
l ’îlede France, au-deffous & à une petite lieue
de Paris, fur une hauteur, près des rives de la Sei
ne. On ne lui donne communément que le nom
de v illage, parce qu’ il eft au voifmage de Paris-,
mais il eft beaucoup de v ille s , qui lui feroient
bien inférieures. Il eft remarquable par plufieurs
fources d’eaux minérales , toutes ferrugineufes.
On lesdiftingue en anciennes & nouvelles, 8c il
•n’y a‘ que ces dernieresqui foutiennent leur réputation.
Il fe trouve en ce lieu un monaftere con-
lidérable de Minimes , connus fous le nom de
Lions-Hommes , & plufieurs mailons d’éducation.
C’ eft le fiége a’une prévôté. ( R. )
PASTO, ou San Juan de P asto, v ille del’A-
mérique méridionale dans le Popayan-, dans une
b e lle & agréable vallée.Long. 303. lat. 1,30. (R.)
PASTRANA , petite v ille d’Elpagne dans la
nouvelle Caftille , avec titre de duché , fur le
Tage , près de Fuente-Duena. Long. 15. 4.
lat. 40. 26. ( R .) ,
P A T A G O N S , ( les ) peuples de l ’Amérique
méridionale, dans la Terre magellanique.
Leurs bornes du côté du nord ne font gueres
connues : on les étend ordinairement jufque vers
la riviere de los Camarones , & d’autres les
pouffent jufqu’à la riviere de la Plata. Du côté
de l ’orient ils font bornés par la mer du Nord ,
au midi par le détroit de Magellan , 8c à l’occident
par la cord'iliere de los Andes.
Ce pays s’appelloit C/tiqua, avant que Fernand
Magellan qui le découvrit en 152.0 , l’eût
nommé-le pays des Patagons , quand il vit des
géants au port de Saint Julien Ces prétendus
géants n’étoient au fond que des hommes très-
grands , 8c qui auroient eu environ fix pieds &
demi par le rapport des mefures modernes au
pié de roi.
Les P atagons font couverts de peaux d’animaux
affez groflierement coufues. L’air de ce
Cette ville renommée par fon excellente biere, eft à
ÿ lieues de Prentzlovr Sc 6 de Torgelow.
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grand pays e ft différent félon fon é lo ig n e m e n t
plus ou moins grand de la ligne ; mais en général
il eft plutôt froid que chaud.
Les Indiens patagons voyagent en portant
avec eux leurs cabanes & tous les uftenfiles du
ménage ; ces cabanes ne confiftent qu’en quelques
piquets , dont une partie fe met debout ,
& le refte en-travers de l’un à l ’autre , & le
tout eft couvert de peaux de cheval. Ils marchent
le jour, campent la nuit. La chair de cheval eft
prefque leur unique nourriture ; les uns la mangent
crue , les autres la font griller. Ce qu’ils
nomment ville eft une habitation qui confifte en
cabanes petites , baffes , irrégulières, éloignées
entr elles de trois piés au plus , 8c féparées pas
une petite paliffade à hauteur d’appui. Ils recon-
noiffent un chef dont la parure confifte^ en un
tablier d’étoffe pendu à fa ceinture , & un bonnet
de plumes d’autruche qui lui fert de diadème.
Le continent des Patagons abonde en pâturages
& en chevaux. Les P atagons, au moins
ceux que nous avons vûs , dit l’ auteur célébré
du voyage à la mer du S u d , ont communément
de cinq piés 8c demi , à fix 8c demi de haut ;
leur teint eft de couleur olivâtre ; ils ont le
nez & les yeux petits : leur naturel eft fort doux*
Leur roi ou chef n’ a fur fes fil jets «^autres prérogatives
que d’être exempt de tout efpéce de
travail. Dans les feftins il ëft confondu avec
fes fujets ; 8c quand l’ ivreffe eft de la partie ,
ils en viennent aux mains avec lui comme avec
un autre.
Ces Indiens n’ont proprement aucune demeure*
fixe -, lorfque leurs chevaux ont confommé les
pâturages d’un canton, ils«*tranfportent leur*
cabanes 8c leurs "effets dans un autre : cette
tranfinigration le fait plufieûrs fois dans l’année.
Leurs habitations font difperfées dans une
grande étendue de pays -, chaque bourgade
eft compofée d’un très-petit nombre de cabanes
; la bourgade même capitale eft bien inférieure
aux plus médiocres villages d’Angleterre
pour le nombre d’habitations.
Ils ont quelque foible notion de la divinité
ils rendent une façon de culte à la lune & au
foleil. Le jour de la nouvelle lune ils s’affem-
blent en corps , 8c font une efpéce de proceflion
autour de leurs cabanes -, celui qui marche à la
tête porte un cerceau garni de fonnettes de cuivre
& de plumes d’autruche, fait pirouetter de
tems en tems ce cerceau , & à ce lignai
toute la troupe pouffe de grand’s cris. Cette cérémonie
dure environ une demi heure.-
On fait le même ufage du cerceau auprès des
mourans ; mais fi-tôt que le malade eft mort,
on l’enfévelit bien vite dans une peau de cheval
avec tous les effets qui lui appartiennent, arcs,
fléchés, &c. On le porte tout de fuite à quelque
diftance de l’habitation, 8c on le jete dans
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tune foffe ronde qu’on a creufée exprès, & que
l ’on comble auffi-tôt.
Leur deuil confifte à refter fouis quelque
tèms, 8c à ne parler à perfonne ; pendant cette
retraite , on leur envoie leur nourriture. Ils craignent
extrêmement les fpe&res & les revenans ,
8c par cela même ils font fujets à en voir quantité.
Ils les chaffent autant qu’ ils peuvent en
frappant à grands coups fur les peaux de cheval
dont leur cabane eft entourée.
Les Patagons ont tous le derrière de la tête
applati, ce qui vient fans doute de leur ufage
de tenir les enfans couchés fur le dos , fans autre
oreiller que le bois du branle ou on les fuf-
pend.
Dans les premiers mois après la naiffance, les
meres mènent tous les matins leurs enfans à la
riviere, & les y plongent. Cette pratique les
rend fi infenfibles au froid , qu’au fort de l ’hiver
ils courent tout nuds fur la neige 8c la
glace.
Les peuples , hommes 8c femmes , portent
des colliers 8c des braffelets de garnis de grelots
: ils vont en courfe tous les printems , 8c
employent l’ été à chaffer 8c à prendre les chevaux
fauvages avec un noeud coulant, en quoi
ils font d’une adreffe furprenante.
Les Patagons qui habitent les contrées voi-
fines de la montagne des Cordillieres font très-
belliqueux , haïffent mortellement les Efpa-
gnols , & leur font une guerre continuelle -, ils
font comme les autres de haute taille , 8c d’ un
teint bafané *, leurs armes font la lancé 8c la
fronde , qu’ ils manient avec dextérité. Ils fe
difperfent en différens partis dans ces vâftes
plaines ayant chacun leur chef ou cacique , 8c
montent à cheval comme à-peu-près nos huf-
fards d’Europe. Leurs étriers font un morceau
de bois percé d’ un trou pour y mettre le bout
du pié *, leurs brides font de crin , 8c le mords
eft de bois.
Ils font de tems en tems des courfes fur les
frontières efpagnoles , enlever.t le bétail 8c les
habitans -, mais de tous lesprifonniers qu’ils font,
ils ne gardent que les femmes 8c les enfans
pour en faire des efclaves , & tuent le refte.
La partie orientale du pays des Patagons eft
remarquable en ce q u e , quoique tout le pays
qui eft au nord de la riviere de la Plata foit
rempli de boi& 8c d’arbres de haute futaie , tout
ce qui eft aufud de cette riviere eft abfolument
depourvû d’arbres, à l ’exception de quelques
pêchers que les Efpagnols ont plantés 8c fait
multiplier dans le voifinage de Buenos-Ayres ;
de forte qu’on ne trouve dans toute cette côte
de quatre cent lieues de longueur, &auffi avant
dans les terres que les découvertes ont pu s’étendre
, que quelques chétives brouffailles. Le
chevalier Narboroug , que Charles II. envoya
exprès pour découvrir cette côte 8c le détroit
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de Magellan , 8c qui en i6 '0 hiverna dans le
port Saint-Julien 8c dans le port Défiré, affure
qu’ il ne vit pas dans tout le pays un tronc d’arbre
affez gros pour en faire le manche d’un couperet.
On n’y trouve que des dunes, 8c un terrein foc,
leger & graveleux , entremêlé de grands efpa-
ces ftériles , & de touffes d’une herbe forte 8c
longue, qui nourrit une quantité prodigieufe
de gros bétail , comme vaches 8c taureaux apportés
d’Europe , 8c qui s’y font extrêmement
multipliés j auflibien que les chevaux qui y font
de bonne race , 8c à fi bon marché que les meilleurs
n’y coûtent, dit-on , qu’un ecu , quoique
l’argent y foit très-bas, 8c les marchandifes fort
cheres. Les chevaux font bons à manger, &
quelques Indiens en préfèrent la chair à celle
du boeuf.
Ce qu’ il y a de fâcheux, c’eft qu’on y trouve
peu d’eau douce, par la nature faline du terrein.
Le pays eft rempli de vigognés ou moutons dit
Pérou. Les Efpagnols y avoient bâti deux fortsr
nommés, l ’un Saint Philippe, l’autre Nom de
Jéfus : mais ils font maintenant détruits. ( R. )
PA T ANE o u P at an y , royaume des Indes
dans la prefqu’île de Malaca , fur la côte orientale
, entre les royaumes de Siam 8c de Paha.
Les habitans font en partie mahométans & en
partie payens. Les Chinois font avec eux
un grand commerce, Pair y eft fort fain -, on
n’y diftingue que deux faifons, l’hiver & l ’été ;
l’hiver dure pendant les mois de Novembre ,
Décembre & Janvier , pendant lefquels il pleut
fans-ceffe. Les chaleurs de l’été y font très-vives.
Les bois font remplis d’éléphans, de fangliers
& de guenons. Le royaume , dit Gervaife , re-
leve du roi de Siam -, 8c eft gouverné par une
reine qui ne peut fe marier ,■ mais qui peut avoir
des amans tant qu’elle veut. Elle n’ a que l’ombre
de 1 autorité : ce font les grands qui gouvernent
en fon nom. La lubricité des femmes y
eft fi grande, que les hommes font contraints
de fe faüe de certaines garnitures pour fe mettre
à l’abri de leurs entreprifes. C’eft-là , c’eft aux
Maldives , c’eft à Bantan , que la nature a une
force & la pudeur une foibleffe qu’on ne peut
comprendre *, c’eft-là , ditM. de Montefquieu ,
qu’on voit jufqu’à quel point les vices du c limat
laiffés en liberté, peuvent porter le dér
fordre. ( R. )
P atane ou P atany , v ille des Indes dans
la prefqu’ île de Malaca, fur la côte orientale
du royaume de Patane, dont elle eft capitale.
C’eft une des plus fortes villes des Indes orientales
; elle a un port qui eft bien défendu, &
elle eft peuplée de Pa^anois qui font mahométans
, de Chinois 8c de Siamois. Long. 119. lat.
7 .3 4 . ( R . ) , .
P A T A N S , peuples des Indes dans les état»