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t o m e LClJYé. la dilfertation de M v l’abbé B e lle y ,
où il prouve trois chofesî i° . que Y A u g u f î a
des V e r o m a n d u i eft la v ille qui a pris le nom
de f a i n t - Q u e n t i n ' , 2°. qu’elle fut la capitale de
fon peuple fous la domination romaine^0, qu’ elle
a été le fiégë de fes premiers évêques.
En effet, l’hiftoire nous apprend que cette
v ille ayant été faccagëe par les barbares, l’évêqu
e , nomméj o i n t Médard, fe retira en 531
à Noyon , qui étoit la fécondé v ille des F e -
r o m a n d u i . Dans lafuite le corps de f a i n t Q u e n t
i n ayant été retrouvé dans les mafures de f a ï n t -
Q u e n t i n , la ville fe rétablit par la dévotion
que les peuples portoient à la mémoire de ce
fa in t, & la foule qu’elle y attira. Les curieux
peuvent encore s’ initruire fur cette v ille , dans
un livre affez rare , intitulé, a n t i q u i t é s d e V A u -
g u j i e d e s V e r m a n d o i s , à préfent nommée f a i n t -
Q u e n t i n , par le fieur Lenin , ingénieur du roi
à Noyon , 16 71, m-40.
Cependant cette ville n’ eft de quelque importance
que depuis le xvj. fiecle. On fait
que les défaites de Crécy , de Poitiers , ,d’A-
zincourt , n’ ont pas été plus funeftes à la
France , que le fut la viéloire remportée à
faint-Quemin , par les Efpagnôls en 1557. Il
ne reffa rien de l’ infanterie françoife , tout fut
tué ou pris. Le connétable de Montmorency, 8c prefquevtous les officiers généraux , furent
prisonniers, un duc d’Enghien bleffé à mort,
la fleur de la nobleffe détruite , la France dans
le deuil & dans lallarme. Philibert-Emanuel
de Savoye prit d’affaut f a i n t Q u e n t i n après
cette fatale journée. Henri II. fit fortifier Paris
à la hâte-, mais Philippe fe contentant d’aller
voir fon camp vàétorieux , donna le teins au
duc de Guife de revenir d’ Italie , & de raffurer
le royaume. S a i n t - Q i c e n t in fut rendu à la
France deux ans après.
Gobinet ( Charles ) , doéleur de la' maifon
de Sorbonne , né à f i i n t Q u e n t i n -, mourut à
Paris en 1690. I l a donné plufieiirs petits
ouvrages de piété.
Mais d’Acheri ( dom Luc ) , bénédictin de
la congrégation de faint Mau r , a fait plus d’honneur
à f a i n t - Q u e n t i n , où il naquit en 1609.
Il a publié entr’autres ouvrages en 1645 , l ’é-
pîrre attribué à faint Barnabé. On lui doit un j
recueil de pièces importantes , qui étoient juf-
qu’à lui reftées manufcrites , & qu’il a intitulé
f p i c i l e g i u m . Enfin fon érudition l’ a mis
au rang des favans françois du xvij. fiecle ; il
mourut à Paris à l’abbaye de faint-Germain-després
en 1685. (R.)
Q u e n t in ( s a in t ) v o y e ^ S a i n t - Q u e n t in .
QUERASQUE, v o y e% Q u i e r s .
QUERCY ( l e ) C a r d u r c in u s ou Ç a d u r c e n j i s
j f a g u s , province de France dans le gouvernement
de Guyenne -, elle eft bornée au-nord
Q U E
par le Limoufin, au midi par le haut Languedoc
, au levant par le Rouergue & l’Auvergne j
& au couchant par l’Agénois & le P érigord.
On divife le Quercy en haut & en bas •, le
Lot en fait la féparation. Cahors dans le haut
Quercy, eft la capitale de toute la province.
Montauban eft celle du bas Quercy, C’eft un
pays montueux, entrecoupé de quelques plaines,
arrofé de belles rivières , telles que le Tarn ,
le Lot, le Dordogne, l’Aveyrou -, & enrichi
par de belles 8c ’abondantes vallées -, l’air en
eft fain , le fol fertile en b led , en fruits, en
excellens vins : on y a du faffran , des truffes ;
le gibier , la volaille , le poiffon y abondent j
il s’y trouve des^eaux nvnérales & des mines
de métaux , 8c les laines en font eftimées. Cette
province reffortit au parlement de .Touloufe.
L.e nom de Quercy autrefois' Cahourcin , &
celui de fa capitale, Cahors , font venus du
latin Cadurci, peuple célébré dans les commentaires
de Céfar, par fa valeur , 8c pour
avoir tenu jufqu’ à fa mort le parti de V e r -
cingentorix. Ce peuple alors étoit du nombre
des Celtes ; mais Augufte l ’attribua à l’Aquitaine
j & depuis fous Valentinien, après la
divifion de la province.en deux -, c’ eft-à-dire
en première 8c fécondé , les Cadurci furent
mis fous la première, & fous la métropole de
Bourges. .Les Vîfigots s’ en rendirent les maîtres
dans le cinquième fiecle , & ils en furent dé-
poffédés au commencement du fixieme par les
François. Les rois françois ayant partagé en-
tr’eux l’Aquitaine , le Quercy échut aux rois
d’Auftrafie , qui ont poffédé ce pays jufqu’au
déclin de la race de Clovis , lorfqu’il n’ y avoit
plus qu’un prince qui avoit le titre de r o i,
mais dont l’autorité étoit entre les mains des
maires du palais. Eudes, duc d’Aquitaine ,
dans le commencement du huitième fiecle ,
fe rendit maître de Cahors , comme de tout
le refte de l’Aquitaine , & fes defcendans ont
été en poffeffion du Quercy jufqu’ au tems du roi
Pépin qui conquit toute'l’Aquitaine.
Les rois de la France occidentale, depuis
Charles le Chauve, jouirent du Quercy jufqu’au
régné de Louis d’Outremer. Ce fut alors que
les comtes de Touloule , qui s’étoient rendus
abfolus dans leur comté , s’approprièrent le
Quercy. Enfuite cette contrée fut ôtée aux
defcendans de Raymond de faint - Gilles , 8t
adjugée' par le haut domaine à faint-Louis ,
par une fenrence que les légats du pape rendirent
l’an iz i8 . Le roi Jean fut contraint par
le traité de Bretigny de céder aux Anglois le •
Quercy en tonte fouveraineté, & ils en jouirent
a ce titre , jufqji’au régné de Charles V . qui
reprit ce que fon pere avoit perdu en Aqui-r
taine. Depuis ce tems le Qiiercy eft demeuré
uni à la couronne. (R.)
Q U E
QUERFURT ou Q u e k n f w r t , voye\ fous
ce dernier nom.
QUER-HAMMELN, voyei H a m m e l n .
QUERNFURT , v ille & principauté d’Allemagne
au cercle de haute-oaxe , appartenant
aujourd’ hui à la maifon éleétorale de -Saxe. La
principauté de Quernfurt n’eft plus compofée
que des quatre bailliages de Quernfurt , Jti-
terborch , Dahme & Heldrungen , cet état
donne voix & -féance, tant aux affemblées du
c e rc le , qu’aux dietes de l’Empire. Différemment
compofé autrefois , il eût fes comtes particuliers,
dont la maifon s’éteignit en 1496, & paffa à
l ’archevêque de.Magdebourg en 1635 , à la paix
de Prague. On l’érigea en principauté , qui fut
attribuée à la maifon éleétorale à la paix de Weft-
phalie en 1648. A la fëcularifation de l’archevêque
de Magdebourg, l’éleéleur la donna à fon
fécond fils , louche de la branche de Saxe W eif-
fenlels , qui la pofféda jufqu’à fon extinélion,
arrivée en 1746, époque à laquelle elle eft retournée
à la maifon éleétorale.
Querfurt ou Quernfurt, capitale de cet état,
eft une ville immédiate , fituée fur la riviere de
AVeii. On y compte 500 maifon s, 8c c’eft le fiege
.d’ une fur-intendance éc.cîéfiaftique. L’ ancien château
eft fur une montagne qui n’en eft pas éloignée.
I l fe tient tous les ans dans fon voifinage
une foire très-confidérable. Elle eft fituée à
5 lieues fud-eft deMansfeld, 6 n. de Naumbourg.
Long. 2o , 52, lat. 51 , 28. (R.)
Q JERNHEIM, abbaye de dames nobles dans
la principauté de Minden, près de Reineberg.(R.)
QUEROENT , voye\ M o n t o i r e .
QUEROL ( la vallée d e ) canton du
Rouffillon , dans la partie de la Cerdagne, qui
e ft à la France , 8c qui appartenoit autrerfois
à l’Efpagne. Il eft parlé de cette petite contrée
, qui s’étend entre de hautes montagnes,
dans lès anciennes ordonnances de Louis-le-débonnaire,
de Gharles-le-chauve , & autres aétes
de ces tems-là. (R.)
QUERQUENEZ , île de la mer méditeranné,
fur la côte du royaume de Tripoli. I l y a un fort
«3c plufieurs hameaux de Barbares. (R.)
QUESDO, voye\ K i r i e s e n . _
QUESNOY ( l e ) Quercetum , petite v ille
des pays bas, au Hainaut dans le gouvernement
de la Flandre françoife, avec un vieux château.
C’eft le fiege d’un gouvernement particulier.
Elle n’a qu’une paroiffe, avec une abbaye
de filles 8c quatre autres couvens ; cette ville
eft fituée dans le territoire de Valenciennes , à
3 lieues & demie fud-eft de cette ville , 6
nord-eft de Cambray , 8 fud-oueft de Mons
8c 46 n ., nord-eft de Paris , entre Maubeuge
8c Cambray , à fept lieues au nord-eft de cette
derniere, dans une grande plaine. C’ eft une
place irrégulière 8c fortifiée -, on y compte environ
deux mille fix cens habitaas, 8c il y a un
Q U I 7 1 S
bailliage créé en 1661. Le prince Eugene prit le
Quefioy le 4 Juillet 1712 , 8c le maréchal de
Villars reprit^ette place le 4 Oétobre de la
même année. Long. a i . 19* lat. 50. 15. (R.).
QUESTENBERG , village du comté de Stol-
b e rg , avec les ruines d’un ancien chateau. Il eft
remarquable par une caverne finguliere que l’on
appelle le trou froid. (R.)
QUETREVILLE , bourg de France , en Normandie,
au diocèfe de Coutances. (R.)
QUËUDES , v illage du diocefe de T ro y e s ,
près de Sezane, en brie. S. Urfe, évêque de
Troyes , y mourut, en 426. voye\ les mémoires
de Vacadémie des mfcriptions, tom. I X , in-12 ,
1770 , page 478. (R.)
. QUIANSI , voyei K i a n s i .
QUIBO , ou comme difent les Efpagnôls
Caboya \ île de la mer du Sud , fur la côte de la
proyince deVeragua, dans le Mexique, au couchant
du golfe de Panama. Cette île où il fe
trouve quantité de finges 8c beaucoup de bêtes
fauves a environ fix lieues de long , oc trois de
large. Sa latitude feptentrionale eft , félon
Dampier , de 7 degrés 14''. (R.)
Q UIBRON, petite prefqu’île de France, en
Bretagne, dans l’évêché de Vannes, au nord
de Belle-Iüe. I l y a au fud une petite île-,
appellée la pointe du Quibron , féparée de la
prefqu’île par un canal qu’on appelle le p as de
Quibron. (R.)
QUIEBON., bourg de France en Normand
ie , généralité de Caen, éleélion de S. Lo. (R.)
QUIERASQUE, voye\ C h e r a s c o .
QUIERS , ou C h ie r i, en latin du moyen âge
Caira -, v ille d’ Italie dans le Piémont, fur les
confins de JVLonferrat à 8 lieues nord-oueft
d’Afti.
On croit que c’eft la même v ille que Pline
appelle Carrea potentia , entre Ioilentia &
Forum Fulvii -, c’ eft du moins une v ille très-
ancienne , &-dans laquelle on trouve plufieurs
chofes qui fentent le tems des Romains -, mais
on ne connoît aucun écrit , où il l'oit paris-
diftinétement de cette v ille avant l ’an 1 1 5 4 ,
8c elle ne commença à fe former en ville
qu’en 1220. Elle devint même allez puiffante,
èc fè gouverna pendant quelque-tems §n forme
de république: L’empereur Charles-Quint l’af-
fervit, & elle paffa en 15-59 au duc de Savoie.
Elle eft fur le penchant d’une colline dans un
terrein fort agréable, & dans un air doux &
lalubre. Aulïi eft-elle peuplee de beaucoup de
familles nobles -, elle eft entourée d’une muraille
à.l’ antique , flanquée de tours, 8c munie
d’un foffé. Cette v ille fe donna en 1-347 à
Amedée de Savôye , nomme le comte verd,
& à Jacques de Savoye fon coufin , appelle
le prince d'Achate. On y compte environ dix
mille âmes , 8c la v ille eft le fiege d’ un gouverneur.
Voye\ Cheraico. (R.)