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fud-oueft deVienne. Les François 8c les Bavarois
la prirent en 1741.
^ POGGIO , bourg d’ Italie, dans la Tofcane,
a dix milles de Florence, & à égale diftance
de Piftoie. Poggio eft fameux par la maifon de
plaifance des grands-ducs. Ce palais fut com-
commencé par Laurent de Medicis furnommé le
magnifique , continué par Léon X & achevé par
le grand duc François de Médicis. André del
^art° » Jacques Pontorno, 8c Alexandre Allo-
n , l’ont enrichi de leurs peintures qui font autant
d’allufions relatives à l’hiftoire des Médicis.
Long. 29. 10. lat. 45. 42.
POH1N C , ville de la Chine, quatrième métropole
de la province de Channton , au dépar-
ment de Cincheu.
POHLARN, ancienne petite ville d’Allemagne,
dans l’Autriche fous l’évêché de Ratifoonne.
A P O I , 4e. grande cité de la Chine , de la province
de Natting , au département de Sincheu.
POIG, riviere de la Carniole qui prend fafource
dans une montagne qui eft à une lieue de Adels-
b e rg , & qui fe perd tout-d’un-coup fous terre
dans une grotte fouterreine d’ une étendue im-
menfe , & dans laquelle on peut fe promener
l ’efpace de plufieurs lieues. Le bruit que font
les eaux de cette riviere ainfi abforbée eft très»
fort ; elle va delà reparoître dans un endroit
appelle Planina, après quoi elle fe perd encore
une fois fous une roche, & enfin elle fe
remontre encore ; alors elle prend le nom de
Lauhach. (R.)
POILLY , bourg de France dans le Gatinois,
élect. & vis-à-vis de Gien.
POILVACHE , grande feigneurie des Pays- i
Bas Autrichiens , dans le comté de Namur, aux
bords de la Meule : c’eft la première des douze
pairies du comté , mais c’ eft le fouverain qui la
poffede : elle avoit autrefois une v ille de fon
nom , de même qu’ un château très-fort, que
M arie, comteffe d’Artois , racheta de la maifon
de Luxembourg, dans le XVe. fiécle , &
dont on ne voit plus aujourd’hui que les ruines.
(R . )
P o i n t e , mot employé dans la Géographie,
comme dans la Marine , pour défigner une longueur
de terre qui s’avance dans la mer. On d i t ,
par exemple , la y ointe de l’e f t , de l’oueft -, du
jfud ou du nord, pour dire la pointe d’une terre
oui regarde quelqu’ une de ces différentes parties
du monde. Allez fouvent on prend le mot
pointe pour dire une langue de terre, & même
un cap : il répond alors aux mots promontorio,
fa p o ou ponta des Italiens.
POINTE-COUPÉE, établiffement François
dans la Louifiane , à 45 lienes de la nouvelle Orléans.
Il s’ y trouve cinqoufix cens Blancs & 1200
Noirs occupés à la culture du tabac, & au débit
des bois qui s’en exportenr. (R.)
P ointe- riche? cap d’Amérique, au ïiord
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de Vile dë Terre-neuve , par les quarante-neuf
degrés de latitude , fur le bord & au nord de
la baie des trois îles , d’où la cour de Verfailles
s’ eft réfervée la pêche de la morue, jufqu’aa
cap Bonavifte. ( R. )
POISSONNIERE, ( la ) château, au village
de la Couture, en la varenne du bas Vendô-
mois, où naquit, en 1525 , Pierre Ronfard y
mort en 15S5 , poëte François très-vanté de fort
vivant , & très-peu lu aujourd’hui. Sous Henri
II il remporta le premier prix des jeux floraux ?
mais , au lieu d’une églantine ou rofe en argent:,
la ville lui envoya une Minerve d’argent maflif ,
dont Ronfard fit préfent au roi.
POISSY , petite v ille de l’ île de France , att
bord de la forêt de Saint Germain , fur la rive
gauche de la Seine. Il y a un monaftere de re-
ligieufes de S. Dominique , que Philippe-le Bel
commença, & qui fut achevé par Philippe de
Valois en 1330', mais le feu du ciel tomba fur
l’ég-life en .1095 , 8c confuma la piramide revêtue
de plomb quiétoit extrêmement élevée. I l y
a encore à PoiJJy une collégiale , une paroiffe ,
un couvent de Capucins, un d’ Urfulines, 8c
un hôpital. Son nom latin e f t , Piffîacum, ou
plutôt Pinciacum , puifque le pays des environs
s’appelle Paguspinciacenjis, le Pincerais.
Charles le Chauve tint un parlement à PoiJJy
en 869, 8c y apprit la mort de Lothaire, dé cédé
à Plaifance fans enfans légitimes : il en partit au—
fîitôt pour s’emparer du royaume de Lorraine.
Les rois de la troifieme race ahnoient le fe»’
jour de PoiJJy qui étoit du domaine de la couronne
: les reines y faifoient leurs couchesi,
Couftance, femme du roi Robert, y fit conf-
ftruire l’églife de Not;re-Dame qui fut deffer-
v ie par des Auguftiiis . 8c où elle eft enterrée*
Saint Lo.uis y naquit fuivant quelques-uns en
1x15 , fuivant d’autrés, ce fut a la Neuville à
l’occident de Clermont en Beauvoifis. Quoiqu’ il
en fb i t , il fu t baptifé à PoiJJy , & il aiinoit à
figner Louis de Poiffy.
» Mon fils , lui difoit Blanche, dans cet âgo
» où la raifon , comme une tendre fleur près d’é—
» clore , s’embellit aux rayons de la vertu , &
» fe flétrit au fouffle empoifonné du vice ; mon
» fils , j’aimerois mieux vous voir périr à mes
» yeux , que de vous y voir perdre l’innocence
» de votre baptême >5. Heureux le roi qu’on
prépare aufii aux périls de la royauté !
Elle lui répétoit aufli ces belles paroles qui devraient
être gravées autour de, tous les diadèmes
: Souvenez-vous que rien ne peut être glorieux
au prince de ce qui eft onéreux au peuple.
Son domaine déjà fort grand, s’accrut de plufieurs
terres qu’il acheta. Les rois de France
avoient alors pour revenus leurs biens propres,
& non ceux des peuples -, leur grandeur dépen-
doit d’une économie bien entendue, comme
celle d’un feigneur particulier.
p o 1
Ce fut fon fils Philippe qui fonda, en 1305 >
le magnifique monaftere des jacobines , dont fa
coufine, Berthe de Clermont, fut la première
abbeffe : huit princeffes du fang y ont été reli-
gieufes, fans parler de Catherine d’Harcourt,
dont la mere etoit de la maifon de Bourbon.
Philippe le B e l, pour terminer des démêlés
feurvenus entre la France & l’Angleterre, manda
le roi Edouard qui fe rendit à PoiJJy , où furent
renouvelles les anciens traités entre les deux nations.
yoye% V e l l i , tom.J^l.
Cette v ille , où il fe tient aujourd’hui un gros
marché de belliaux pour l’approvifionnement de
Paris, eft connue dans l’ hiftoire par l’ affemblée
de Catholiques 8c de Proteftans qui y fut convoquée
en 156 1, & o ù fe rendirent Charles IX ,
Catherine de Médicis fia mere, la famille
Royale & toute la Cour. Cette affemblée ap-
pellée le Colloque de PoiJJy n’eut aucun fuc-
cè s , & chaque parti s’ y atribua la viétoire.
Le Jéfuite Lainez qui ce trouva à ce colloque
à la fuite du cardinal de Ferrare , légat de
Paul IV . traita les Calviniftes de loups , de
ferpens , de renards : il eut même la hardieffe de
dire à la reine qu’ elle ufurpoit le droit du pape,
en convoquant cette affemblée. I l avança, en
parlant de l’Euchariftie, que Dieu étoit à la place
du pain & du vin , comme un roi qui fe fait lui-
même fon ambaffadeur.
Le procès-verbal de cetre affemblée eft con-
fervé dans la bibliothèque du roi 8c dans celle
de Sainte Génevieve, entre les manuferits de
M. Dupuy , n° 353 A la tête des Catholiques
étoient les évêques Montluc, Jean Salignac,
Boutillier. &c. oc du côté des proteftans Théodore
de Ber.e qui porta la parole & fe diftingua,
P. Martyr, de l’Epine , &c.
François II. fit à PoiJJy, le 28 Septembre
1560, une promotion de dix-huit chevaliers
de faint Michel, tous grands gentilshommes ,
dit le Laboureur, dont le fécond fut le brave
Philibert : de Manilli-Cypierre , Bourguignon ,
depuis gouverneur de Charles IX.
Cette petite ville- s’étant jettée dans le parti
de la ligue , 8c ayant refufé fes clefs aux deux
rois Henris , fut forcée 8c pillée par le baron
de Biron, en 1589.
Mayenne , pour empêcher les royaliftes de
le pourfuivre , fit rompre trois arches du pont,
8c fe retira en Picardie.
Je ne connois qu’un homme de lettres né
à. PoiJJy, c’ eft Mercier ( Nicolas ) , qui mourut
à Paris en 1656. On a de lui un manuel des
Grammairiens imprimé plufieurs fois , & un
traité latin de l’Épigramme , ouvrage eftimé,
dont Baillet a eu tort de faire honneur à M.
le'Venier.
C’eft un Gérard de PoiJJy, riche Financier
, q u i, voyant Philippe-Augufte' travaille
r à l’embelliffement de Paris , donna onze
P O I $ $
mille marcs d’argent ( plus d’ un demi-million )
pour paver les rues à la fin du X I Ie. fiécle. Long.
17 ,4 0 , Lat. 4 8 ,5 6 , (R . )
POITIERS , v ille confidérable de F ran ce,
capitale du Poitou fur une colline , à la rive
gauche de la petite riviere de Clain , à 20 liéues
au fud-oueft de Tours, 45 lud-oueft d’Otléans ,
48 nord-eft de Bordeaux , 74 fud-oueft de Paris.
Long, fuivant Caffini, 1 7 , 4 6 , 3°’ ÉÆf,
46. 34.
On compte dans Poitiers outre la cathédrale 9
4 chapitres , 22 paroiffes, 9 couvents d’hommes
, 12 de filles , 2 féminaires , 3 hôpitaux 8c
plufieurs places publiques.
L évêque établi vers l’an 260 , eft fufïragant
de Bordeaux \ cet évêché vaut plus de 60000
livres de revenu , fon diocèfe compred 722 paroiffes
, 30 abbayes, 24 chapitres. L’ univerlité
de Poitiers fut fondé en 1431 par Charles V I I .
elle a les quatre facultés , dont aucune n’ eft
brillante. I l y a outre c e la , intendance, bureau
des finances , préfidial, éleélion, gouvernement
particulier , hôtel des monoies -, mais il, n y a
prefque aucun commerce. Cette v ille eft fom-
bre , malpropre , remplie de jardins , de terre»
labourables & malgré fon enceinte confidérable
eft une des plus défertes & des moins vivantes
du royaume.
Lesreftes des murailles , les fouterreins qu’on
trouve aux vieux Poitiers , font une preuve qu’il
y a exifté anciennement un château fortifié ;
la fituation entre les rivières de Vienne & du
C la in , & près de leur confluent , étoit fore
avantageufe pour une place de défenfe ■, mais
les ruines & la domination du l ie u , ne prouvent
point que ce foit l’emplacement de l’ancienne
capitale des peuples Pi&avi.
La v ille de Poitiers fut décorée par les
Romains , d’un amphithéâtre, & d’un magnifique
aqueduc , dont on voit encore des vefti»-
ges ; on ne découvre au vieux Poitiers aucun
monument de la grandeur romaine.
Poitiers, Piclavium } étoit au quatrième fie-
cle , le fiége de l’évêque , la capitale du peuple
, Piclavi ou Piûones > 8c une des plus célébrés
de l ’Aquitaine ; enfin, il eft démontré
qu’elle eft l ’ancienne Limonum ou Limonium ,
Pictavorum ville confidérable au fécond fie-*
cle du tems de Ptolémée , 8c place importante
lors de la conquête des Gaules. I l eft donc confiant
que Poitiers n’eft point une ville nouvelle
, & que depuis le fiécle de Jules-Céfar,
elle a toujours exifté dans la pofition ou elle eft
préfentement.
Il s’eft tenu à Poitiers. plufieurs conciles
favoir en 355— 389— 592— 937— 1000— 1010
— 1023— 1030— 1032— 1036— 1075 ou 1073—
1078— 1094— 1100 — 1105 — 1109 — 1280—*
1284— 1304— 1367— 1387— 1396— &14Q5. L’églife
cathédrale eu un bâtiment gothique d’uc$