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limpan fous lequel eft ce bufte, lomienrenf chacune
une Arène.
La façade occidentale n’eft chargée que de fem-
blables hgures de captifs & de trophées.
Quant à l’intérieur de ce monument, qui eft
furmonté d’une haute tour , ce qui l’a fait vulgairement
appeler dans ï è pays la tour de l'arc, I l eft
compofé jufqu’au fommet de voûtes de pierre de
tailleries unes fur les autres, ornées de lculpture
d’ua travail admirable ; on voit dans toutes des
rofes , & plufieurs autres fleurs en compartiment.
Les murs font ornés de colonnes. Te l "eft cet édifice
; fur l’explication duquel on n’a formé que
des conjeéhires; mais il faut voir dans l e Recueil
des BclUs-Lcttres, le mémoire de M. Ménard,
tome X X V I , dont j’ai tiré cette defeription, qui
eft la ; foule exaéte qu’on ait encore donnée de ce
monument de l’antiquité. Tous les favans ont
tâché de l’entendre, & croient y être parvenus.
Les uns ont rapporté l’arc de triomphe dont nous
parlons à C. Marius & à Lutatius Gatulus, con-
îuls romains ; mais il règne une élégance dans la
fculpture de cet édifice, qui n’étoit pas encore
connue fous le fiécle de C. Mariüs.
Gronovhis (Jacq. ) , Vadiatus , Ifaac Pontanus ,
Jean Frédéric Guib. & M. de Mandajors, rapper- :
tent ce monument à Cn. Domîtius Ænobarbus & !
à Q . Fabius Maximus ; mais ce fentim^it pèche
contre la chronologie & les notions géographiques.
M. le baron de la Baftide l’attribue à f ’empereur
Augufte, Journ. de Trévoux, août 1730; mais il n’eft
point dit dans l’hiftoire que ce prince ait fondé la
colonie d’Orange; & l’on ne voit rien dans les
figures & les ornemens de cet arc qui caradérifo
Augufte d’une manière particulière.
Le marquis Maffee croit que l’arc & les antiquités
d’Orange reflentent la manière du tems d’A drien
; mais en tout cas on ne connoît dans la vie
de cet empereur aucune bataillé navale, ni par
lui , ni par fes généraux, à laquelle on puiffe rap- I
porter ces figures de firènes, de tridents , de navires.
M. Ménard a fait enfin revivre l’ancienne opinion
de ceux qui ont penfé que l’arc d’Orange
avoit été érigé en l’honneur de Jules-Céfar; mais
cette opinion ne concilie point toutes les figures
& tous les ornemens ; elle ne s’y rapporte qu’en
partie. Les noms de Marius , de Jugurtha & de Sa-
crovir, n’ont point dé relation à Jules-Céfar ; & fi
l ’on fuppofe que cet arc fut élevé fous fa dictature,
1 faut en même-tems ajouter que ce fut à la gloire
de ta nation romaine en général qu’on l’érigea.
Les leâeurs curieux de s ’inftruire de l’hrftoire
& des antiquités d’Orange , peuvent cçnfulter les
trois ouvrages fuîvans : Tableau de Vhifoire des
princes 6*principauté d'Orange, par Jbfeph de Pifè :
Defeription des antiquités d* O range 9 par Charles
Efcoffier ; cette defeription a paru en 1700 : Tiif-
toire nouvelle de lu v ille & principauté d*Orange , par
O R A
le pete Bonarenture de Sifteron, Capucin, Pan
s , 1 7 4 1 .
Le circuit des anciennes murailles étoit de aroo
toiles. Elle avoit des bains, un cirque, un Capitole,
un amphithéâtre, un champ de Mars, dçs
aqueducs, & le fuperbe arc de triomphe qui fub-
fifte encore: on lit diftinétament fur un bouclier ,
Mario ; fur un autre, Dacudo ; fur un troifième,
ium curio ; fur un quatrième , facro.
Grutier, pag, 161 , cite cette infeription qu’il
croit fépulcrale :
D,. SïXTIO. VlCTQRI.
L E G IO N I S . M iN E R V IÆ .
S ü G N IF E R O . T I C . S lL IU S .
Hospes.
Sur 1^ façade occidentale, dont l’angle fe déta-
cha en 1640, oa lifoit Je nom de Tuttobochus.
Il y a une manufaéèure de toiles peintes , qui a
de ta célébrité. Cette ville n’a jamais été féconde
en homqies de lettres ; mais du moins il ne*faut
pas oüblier étè dire à fa gloire qu’elle a été ta patrie
de la mère de Cicéron. (/L)
O range ( le cap d’ ) , cap de l’Amérique méridionale
, dans la mer du nord, affez près de
Cayenne, & environ à 5 lieues de Comaribo. Les
vaifleaux qui vont d’Europe à Cayenne, font
obligés d’aller reconnoître ce cap pour redreffer
leur rôute, fans quoi ils courent rifque de s’ea
écarter. (Æ.)
Orange ( le fort d* ) , fort que les Hollandois-
ont elevé dans l’Amérique feptentrionale, au pays
j qu ils ont nommé les nouveaux Pays-Bas. Les A nglois
qui poflèdent aujourd’hui ce pays-là, l’ont
nommé la nouvelle-Yorek, & le fort s’appelle A l banie.
Il eft avant dans les terres, fur le bord occidental
de l’île Longue, (R.)
Orange ( le port d’ ) , port d’Amérique, dans
l’île de *la Jamaïque , fur ta côte occidentale. CR.)
ORANGEBOURG, ou pour fuivre l’orthographe
allemande, OranienbourG , anciennement
Botzau ) château & petite ville d’Allemagne,
dans l’éleâorat de Brandebourg, fur ta rivière de
Havel, à 4 milles de Berlin, dans le cercle du
bas-Barnim. Le château eft une maifon de plai-
fance des rois de Pruffe, fituée dans un pays qui
reffemble fort à la Hollande. (/?.}
ÔRANIEN-BÂUM , petite ville d’Allemagne ,
dans la, principauté d’Anhalt- Deffau , avec une
belle maifon de ptaifance ornée de beaux jardins,
à 4 lieues de Deffau, (£.)
ORANIENBOURG. Voye^ Orangebourg.
ORANIENSTEïN , beau château de plaifancç,
en Wétéravie, près de Dietz, à ta maifon de
Naflâu-Dietz, (R.)
O R A T A V A , ville de l’île de Ténériffe, une
des Canaries, à l’oueft de l’île : c’eft le port le plus
connu qu’il y ait dans ce canton pour le commerce.
Les Anglois y ont un cpnful. Splon l’ob-
ferYation du P. Feuillée en 1744, ta différence du
° R A
méridien entre O rata va & Toulon ^ eft de 12 d.
2 3 ', & par conféquent entre Paris 18 d. 4 5 ', z6'A. *
^ O R A W , ou ARv à , comté de ta baffe-Hoti-
grie, vers là Siléfie, 1a Poiôgrie & les monts Cra-
packs. C ’eft un des moiris fertiles & des moins
peuplés du royàume : il ne rçhfiePrne qne quitte
villes rrès-chéti v e s d e l’ühe defquèls il tire fön
nom; èc ïl eft peuplé de Slaves Vénus de Bohême,
/dont la tangué tient plus du pölötröiS que du htm-
jjrois. CR.)
ORAXI ( montagnes d’ ) i cé font les plus hautes
qui foient au Japon ; elles font {huées dans lé
royaume d’Achita, le plus feptentrional de l’îlé
de Niphon. (R.)
ÖRBA , baillage d’Àllëîii agile, dans l’éleélorat
de Mayence. (R.)
ORRAIS, abbayé dé France, au diôcèfe de
Sbiffons. Elle eft de l’ordre dé Saint Benoît, 8t
vaut ^oob iiv. (R-)
O R B E , ancienne & jolie ville de Stiiffe, aii pays
de Vaud. C ’e ft, avec fön diftriéî, un gouvernément
q u i, avec celui d’Echallens, forme uîi baillage
dont là fouvèraineté eft partagée entré les cantons
de Berné & de Fribourg. Elle eft à 2 lreues da
mont Jura , fur ta rivière d’O rb e , à i6- lieues f. o.
de Berne, 11 f. 0. de Friboürg. Long. 2 4 ,2 2 ;
lat. 46,4 2 .
Quelques auteurs Croient qu'Orbé étoit ta capitale
du canton nommé Pagus Urbigenus. Quoi
qu’il en fo it, cette ville a été floriflïnre fous l’ancienne
monarchie des Francs. Les rbis de ta première
& dé là fécônde race y avdient un palais f
où ils alloient quelquefois fe délafler. Le plus grand
nombre des habitans eft de ta confeftion helvétique.
Le baillage eft un des treize du pays Romand ,
& s’avance vers le midi, jufqn’à deux petites lieues
au deffus de Laufane. Il fait avec celui de Gran-
fon , 17 à 18 paroifles.
Orbe., & le pays dont elle eft le chef-lieu,
appartinrent à 1a maifon de Châion , qui les perdit
par une fuite du mécontentement qu’elle donna
aux Suifîes.
Viret ( Pierre ) , fameux miniftre calvinifte ,
naquit dans ta ville d’Orbe en 1511. Il fit fes études
à Paris, & s’y lia d’une étroite amitié avec
Farel. Il mourut à Pau en 15 7 1 , après avoir écrit
divers ouvrages qui ne font plus recherchés. (R.)
O r b e ( l’ j , rivière de SuifTe qui naît fur le
mont Jura, entre la Franche-Comté & le pays
de Vaud '; en fortant de fa fource, qui eft en
SuifTe, elle entre dans le lac des Roufles, en fort
cfnfuite pour fe jeter d^ps le lac de Joux, dont les
pàux s’engouffrent » & reparoiffent à ce que l’on
préfimle , dans 1a vallée de Val-Orbe , où elles forment
la continuation dé la rivière d’O rb e , qui fe
jette dans Je lac de Neuchâtel. (R.y
O rbe ( 1’ ) , rivièrfc de France, dans le bàs-
•Jtangfuedoc. Elle a fa fource au nord de ta ville de
O R c m
Lôdère , fur la frontière du Rouërgùe, jiàlîc à
Beziérs, & fe jèie enfin dàfïs lé golfe dé Lion , pâr
le Çrau de.Sérignan. (i?) *
O R B È C , pëtite ville de France, en Normandie
; àu diocêfe de Lifiëuà, fur une petfte rivière
qui tombe dans ta Touque, à 4 lieues de-Iâ ; à*Li-
fieux. (/?.)
ORBEGA ( f ) , dit O r b e g o , rivière d’Ef-
pagne, au roÿàtrinè dë Léon. Elle a deux fources
dans les morttaghés qui fbftt au couchant feptén-
trjonal de L é o n f i n i t par tomber dans leTage
à San-Jâgo, âù-fténous de Litrïori. (^ .)
O RB ITE L LO , Ville forté ffltahe, eti Tofcane,
dans le SierinoiS , au milieu tf un étang oli lac faîe,
près, de la rivière d'Albengik & de la mer , avec
ira fort, à 23 lieuéVf. 6. de Sienne, 34 f. 0. de
Florence: Long, 28, 45 ; làt. 4 2 ,2 8 .
Cettë Ville, o u , comme Léandre l’appellé,
Caftello , eft 1a capifale de Xètat des Garnifons , qui
appârtierft ait toi dé Naples. Les François l’amé*
gèrent rnmilemeht: èn 1646. Elle ne fut bâtie qu’eu
1216. L ’empereur s’ën rendit maître en 1735 » &
l’a depuis codée à l’irtfant Dom Carlos.
ORCADES ( l e s ) , îles au nord de l’Écoflc.
Pomponius Mêla,. Iiv. I I I ; ch. v j, & Pline , liv*
I V , ch. xvj , s’accordent à dire qu’elles ne font
féparées que par de petits détroits ; mais ils ne
s’accordent pas polir le nombre. Meta en compte
30, Pline 40, mais il n’y en a que 28 d’habitées ,
fàns compter celle de Stroma. Les Anglois le*
nomment les îles £ Orkney. Leur fituation eft au
22e deg. 1 1 ' de longitude, 8c ati <oe deg. 2* de lat.
Elles font féparées dè l’Ecofte par un détroit
nommé Pentland-firth, qui a 24 milles de Ion-
geueur, 12 en largeur, 8c qui eft plein de goufreà
fort dangereux.
Les habitans de ces îles font généralement vigoureux
, rôbuftes & bien faits. Leur commerce
confifte en poiffon , en boeufs, porc falé, beurre ,
cuirs , peau*, étoffes, fe l, jambons , orge , &c.
Il y a eu autrefois des rois desOrcaaes; mata
leur règne finit quand les rois d’Ecofte s’emparè-'
rent de ces îles , après avoir fubjugué les Piâes ;
enfuite elles paffèrent- entre les mains des rois de
Danemarck & de Norvège , à qui elles relièrent
jufqn’au tems où le roi Chriftian I les donna eij
dot à fa fille Marguerite qu’il mariôit au roi d’E*
coffe Jacques III.
Les arbres n’y croiffent que fort bas, & leuf
fruit vient rarement en maturité. En général rhivej»
y eft plus fujet à la pluie qu’à ta neige, & elle y
tombe quelquefois, non par gouttes^ mais par
torréns, comme fi dés nuages entiers tombbient du
ciel à la fois. Dans le mois* de juin 1680, après
de grands coups de tonnerre , il tonaba du ciel des
morceaux de glace d’un pied d’épais , fuivant ta
relation de ces îles par le doéleur waîlace.
Les principales de ces îles font Ponîona ou
Mainland , Hoy , South - Roiialçha , Saphinsha ,
Strbnza, Eda, San'da, NVeftŸa ,• & Rouza. (JRI)
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