
33<* M E H MÉHAIGNE , petite rivière des Pays - Bas :
elle ,a fa fource dans le comté de Namur, & fe
perd dans la Meufe. (R.)
MEHEDIE, petite ville d’Afrique, au royaume
de Trémecen, a 15 lieues d’Alger , en tirant vers
le midi. Elle fut bâtie anciennement par une colonie
romaine, comme on le voit par des relies
d antiquités & d’infcriptions qui fe trouvent dans
Fes ruines. C ’eft maintenant une fortereffe , où
le D e y d’Alger tient un gouverneur avec une
garnifon, pour défendre le pays contre les Arabes.
(R.)
MEH UN-SUR-LOIRE , petite ville de France,
dans l’Orléanois, éledion de Beaugency : on l’appelle
en latin Magdunum, Maidunum, Mcdinum ,
& Maudunum ; il y avoit anciennement un château
qui donnoit fon nom à la ville Caftrum Mag-
dunenj'e , mais il fut détruit par les Vandales vers ]
l ’an 409. Cette ville a toujours éprouvé dans les
guerres le fort d’Orléans ,dont elle eft à 4 lieues.
Long. 1 9 , 1 7 , lat. 4 7 , 50.
Mais fa principale illiiftration lui vient d’avoir
donné naiffance à Guillaume de Lorris , qui vivoit
fous Saint Louis , & à Jean Clopine! ou Jean de
Méhun , qui florifibit fous Philippe-le-Bel vers
l ’an 1300. Le premier commença le fameux roman
de la R ofe , ouvrage imité de l’art d’aimer
d’Ovide; & 40 ans après, le fécond le continua. I
(*■ ),
Mehun - sur-Yevre , ou Meun-sur-Yèvre ,
en latin Macedunum, ancienne ville de France,
dans le Berry, dans une plaine fertile,, fur l ’Yè-
v r e , à 4 li. de Bourges, 42 f. o. de Paris. Long.
,19, 50 ; lat. 4 7 ,8 .
Charles VII avoit fait bâtir dans cette ville un
château, où il finit fa carrière le 12 juillet 1461 ,
âgé de 58 ans.Il s’y laifla mourir de faim, par
la crainte que Louis XI ne l’empoifonnâr. Ce
prince aimable ne fut malheureux que par fon
père & par fon fils. Il eut l’avantage de conquérir
fon royaume fur les Anglois, & de rentrer
dans Paris, comme y entra depuis Henri IV. Tous
deux ont été déclarés incapables de pofTéder. la
couronne ,& tous deux ont pardonné ; mais Henri
IV gagna fes états par lui - même, au lieu que
Charles VII ne fu t , pour âinfi dire, que le témoin
des merveilles de fon règne : la fortune fe
plut à les produire en fa faveur, tandis qu’aux
pieds de la belle Agnès il confumoit fés plus
belles années en galanteries, en jeux & en fêtes.
Un jour la Hire étant venu lui rendre compte
d’une affaire très-importante après le fâcheux fuc-
cès de la bataille de Verneuil, le roi très-occupé
d’une fête qu’il vouloir donner, lui en fit voir les
apprêts, Sl lui demanda ce qu’il en penfbit ; Je
penfe, dit la Hire, qu’on ne fauroit perdre fon
royaume plus gaiement.
Ragneau ( François ) , auteur, d’un grand commentaire
fur la coutume de B e r ry , & d’autres
ouvrages femblables efiimés de nos jurifconfultes, I
M E I n aq u it a M e h u n -fu r-Y è v re , fu c le. r la fin du x v i e fiè- (R.)
MEIJJBOURG , ou Magdebourg , fort château
d Allemagne, a une demi-lieue de Landaw.
Il appartient àTévêque deSpire. Le général Mans-
teld le prit en 162a. Les Impériaux le reprirent
en 162K. (JR.) . .
MEILLAND, petite ville de France, dans le
Bourbonnois , éleftion de Saint-Amand. (R.}
MEILLERAYE ( la ) , paroiffe du bas-Poitou
avec titre de duché-pairie. (R.)
MEIMAC, petite ville de France, dans le
Limofin, au diocèfe de Limoges, à 7 lieues de
Tulles, entre la Veiere & la Dordogne, avec une
abbaye d’hommes , de l’ordre de Saint Benoît,
f° ï t en Io80, Lon& 18 ,5 0 ; lat. 4 5 ,10 . (R.)
v MEIN ( le ) , en latin Moenus, grande rivière
d Allemagne. 11 prend fes deux fources au mar-
quiiat de Culmbach, au Fichtelberg , fur les con-,
j»ns% 4.e ®°heme > dans les mêmes montagnes
d ou fortent la Sala & 1 Egra , qui vont fe perdre
1 aIS * l une au nord » Vautre à l’orient, &
le Nab qui, coulant vers le midi, porte fes eaux
au Danube. . ;
Les deux fources du Mein font diftinguées par
les furnoms de weis , blanc, & de roth, rouge.
La plus'feptentrionale eft le Mein-Blanc, & la
plus méridionale eft le Afw/j-Æoagï/ tous deux fe
joignent a Culmbach ; le Mein arrofe l’évêché
ys -Bamberg ; celui de Wurtzbourg baigne l’é-
leaorat de Mayence, paffe à Afchaffenbourg, k
Sclinhftad , a Hanau ,a Francfort, & v a finalement
fe rendre dans le Rhin à la porte de Mayence. (R.)
MEINAU, jolie petite île d’Allemagne, dans
le lac de Bodmer ou d’Uberlingen , en Suabe :
elle produit du vin & du grain * & elle appartient,
à titre de^commanderiè, à l’ordre Teuto-
nique, faifant partie du baillage d’Alface & de
Bourgogne. (R.)
MEINDELHEIM, comte de Suabe, au fud
de Burgau. Il appartient au duc de Bavière. fÆ.j
ME1NERSEN , baillage de la principauté dç
Zell, fur l’Ocker. Il comprend 36 villages. (R.)
MEINTHEITH. Voye^ Mentheith.
MEINUNGEN, ou Meiningen , ville d’Allemagne
dans le cercle deFranconie, & dans le
pays de Henneberg, fur la rivière de Werra: elle
eft environnée de montagnes, & renferme un
château, une églife paroifiiale, une école latine,
une maifon d’orphelins., une autre de correélion ,
& une belle fabrique de bazins. L’an 1681, elle
devint le lieu de réfidence des ducs de S a x e fu r -
nommes de Meinungen, & elle préfida ainfi à la
portion de la contrée qui appartint à ces princes 9
& qui comprend huit baillages. On y cultive du
tabac. A raifbn de cette portion , ils ont à payer
à 1 empire 55 florins 16 creutzers 1 quart, pour
les mois romains, & 64 rixdallers 39 creutzers,
pour la chambre de .'Wetzlar. (R.)
MEISENHEIM, petite ville & baillage d’Alle-'
M E I magne, au cercle du haut-Rhin , dans le duché de
Deux-Ponts. Elle eft fituée dans une belle plaine,
près du Lauter. Les ducs de Deux-Ponts y fai-
foient autrefois leur réfidence. (R )
MEISSAU, dans la bafie-Autriche , au quartier
du bas-Manbartz-Berg, jouit des privilèges d’une
v ille , quoiqu’il n’ait que douze maifons. Ce lieu
eft aux comtes de Traun. (R ) >.
MEISSEN , ou Misnie , en latin Mifna ,Mjfi-
nia fk Mifena, riche & confidérable ville d Allemagne
, dans l’éleélorat de Saxe , capitale du margraviat
de Mifnie, auquel elle donne le'nom. Elle
appartenoit autrefois à fon évêque , qui étoit fuf-
fragant de Prague , mais les électeurs de Saxe ont
fécularifé cet évêché. Le chapitre fubfifte neanmoins.
Ce fut en 928 que l’empereur Henri fit
bâtir Meiffen , & qu’il établit le,marquifat de Mifnie.
Aujourd’hui Meiffen eft luthérienne. Elle a
une fabrique des plus belles porcelaines. Cette
v ille , avec un château demi ruiné, reçoit fon nom
du ruiffeau qu’on appelle la Meijfe, qui y tombe
dans l’Elbe, fur lequel cette ville eft fituée , à 6
lieues f. e. de Drefde , 11 fi. e. de Leipfick, 19 f. e.
de Wutemberg, 90 n. o. de Vienne. Long. 3 1 ,2 5 ;
lat. 5 1 , 15.
Une partie des revenus de l’évêché ont été employés
à fonder, à Meiffen, un beau, collège de
princes. Les environs de cette ville donnent de
très-bons vins. Voyeç Misnie. (R )
MEKNEZ. Foyei Miquenez.
M E LA , ou Mella , rivière de Lombardie ,
dont la fource eft. au mont Brennus , aux confins
duTrentin. Elle paffe au couchant de Brefcia, & à quelque diftance de la ville , d’où vient que Catulle
, carmin. LX1I ,'$ ''.3 1, dit :
Flavus quam molli preecurrit fliimine Mêla
Brixia, Ver once mater amata mece.
En effet, le Mêla tombe dans l’Oglio , aux confins
du Breffan, dii Crémonèfe & du Mantouan ,
auprès & au-deffus d’Oftiano. (& )
Mêla , ou Mila , & Mileum dans Antonin ,
ancienne petite ville d’A frique,au royaume.d’A lger.
Çette v ille, connue autrefois fous le nom
de Milève , eft remarquable par deux conciles qui
s’y font tenus ; le premier, en 402 ; le fécond,
en 416 : l’un & l’autre eft nommé concilium Mile-
vif anum. Saint Optât a été évêque de cette, ville ;
aufii eft-il qualifié Milevitanus epifeopus , à la tête
de fes oeuvres, dont M. Dupin a donné la meilleure
édition en 1700 , in-fol. Ce grand ennemi des
Donatiftes mourut vers l’an. 380. (R .)
MELA2 ZO , ou Melasso , ancienne ville de
la Turquie Afiatique, dans la Natolie. C ’eft l’ancienne
Mylafa où l’on voyait encore dans le dernier
fiècle de beaux monumens d’antiquité , en-
tr’autres un petit temple de Jupiter , un grand
temple dédié à Augufte, & la belle colonne érigée
en l’honneur de Ménander, fils d’Euthydeme,
M E L 337
un de fes plus célèbres citoyens* Long. 4 5 , 30 ;
lalM- y£LCK,Melk, ou Moelk, bourg ou petite
ville d’Allemagne, dans la baffe-Autriche, fur le
Danube. Il eft ancien , & a plufieurs chofes qui
le rendent remarquable.
Cluvier veut qu’on l’ait d’abord appelé N orna-
leck, d’où le nom moderne s’eft formé par une
abréviation allez ordinaire chez toutes les nations.
Quoi qu’il en foit , il appartient préfenrement
à la fameufe abbaye des Bénédiélins, qui commande
la ville & les campagnes des environs , je
dis qui.commande , parce qu’elle eft bien fortifiée,
& qu’elle a fil fe défendre, en 16 12 , des attaques
de 1’,armée des états d’Autriche ligués contre
elle avec la Bohême. Cette abbaye ne relève que du
faint-fiège ; & quoique l’abbé, qui en eft feigneur
aujourd'hui., n’ait plus ni les richeffes , ni la puif-
fance dont jouiffoient fes prédéceffeurs avant les
guerres de religion, il conferve .encore la pré-
féance dans toutes les diètes du pays au - deffous
de l’Ens.
Lazius prétend que lés Bénédiélins ont été établis
généreufement à Melck, par Léopold II &
Albert III, qui leur cédèrent le château où ils ré-
fidoient eux-mêmes.
C ’eft dans leur églife , la plus riche de l’Autriche
, qu’eft le tombeau de Colmann , prince du
fan g des rois d’Ecôffe , qui, pafiànt dans cet en- .
droit en équipage’ de pèlerin pour fè rendre à
Jérufalem , fut arrêté par le gouverneur du pays ,
& pendu comme efpion en 1014.
Melck eft bâtie au bas d’une colline , à 11 milles
d’Allemagne de Vienne. Long. 33 , 25 ; lat.
48, i5.(iJ.)
MELDELA , ou Meldola , en latin moderne
, MèlduU, petite place d’Italie , dans la
Romagne. Elle appartient à fon propre prince; qui
eft de la maifon Pamphili. Elle eft à 3 îréues f. de
Forli, & 4 de Ravenne. Long. 2 9 ,4 5 ; lat. 44 ,
23. (/?.)
MELDORP, ou Meldorf , ancienne ville
d’Allemagne , au duché de Holftein, dans le Dith-
marfe, proche la Milde & la mer, à 6 lieues f. de
Tonningen, 5 f. o. deLunden., 18 n. o. de Hambourg.
Long. 3 0 ,4 0 ; lat. 54, 30. (/?.)
MÉLÉCÉ , ou MéleCey , en Bourgogne, prés
de Châlon-fiir-Saône : c’en un village , mais j’en
parle à caufe de fa grande ancienneté : il fe nom-
moit A g e r Mïliacenfis dans le VIIe fiècle. Cuffet,
dans fon hiftoire de Chalon, donne la defeription
d’un temple des anciens Gaulois , qui fubfiftoit
encore de fon tems en ce lieu. (/?.)
MÉLÉDA, en latin Melita , par les Efclavons,'
Mlit , île de Dalmatie , dans le golfe de Venife*
Elle appartient à la république de Ragwfe, a 10
lieues de long, abonde en poiffon , vin , oranges
& citrons. 11 y a fix villages, plufieurs ports, &
une fameufe abbaye de Bénédiélins. C ’eft dans
cette île que Saint Paul fut mordu d’une vipère,