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ordre ; une ancienneté qui remonte à plus de fept
fiècles , les dignités qui lui ont été conférées d’âge
en âge, des alliances illuftres, des emplois relevés ÿ
des lervices diftingués ! Elle compte quatre chevaliers
du S. Efprit : Gafpard de JV^ontmorin, feigneur
de S. Herem, qui fut chevalier de l’ordre des fon
inftitution ; Gilbert de Montmorin de S. Herem,
évêque & duc de Langres en 1741 ; Jean-François,
marquis de Montmorin , en 1 7 7 4 , & M. le
comte de Montmorin , ambafladeur d’Efpagne , en
1783.
En 1 7 2 1 , Charles-Louis de Montmorin , gouverneur
de Fontainebleau , au facre du ro i, fut un
des quatre barons défignés pour otages dç la fainte
ampoule. Pierr^ , chevalier de Montmorin * fut
chambellan des rois Charles V & Charles VI. Gafpard
de S. Herem fut chambellan du roi Charles IX.
On voit encore aujourd’hui le feau de Hugues de
Montmorin & de fon fils qui vivoient feus Hugues
Capet, fous le roi Robert & fo\is Philippe Ier,
dans lé XIe fiècle. ■
Indépendamment de fes alliances avec la maifon
de la Tour d’Auvergne * ja maifon de Montmorin
en a avec çelleç d’Albon, dç Joyeufe , d’Albret,
d’ArmagnaG, de Comminge , de Baux, de L e v i,
d elà Gùiche, de Beauvau. Elle en a avec les anciens
dauphins d'Auvergne , &par conféquent avec
les princes du fang de Hugues Capet : elle en a de
plus précieufes encore, celles par lefquelles elle
tient à la maifon régnante.
Je pafîerju fous filence les exploits militaires,
par lefquels la maifon de Montmorin s’eft rendue
recommandable. C’eft aux faftes de la monarchie à
en çonferver le fouvenir. Je dirai feulement, pour
nous en tenir à des faits récens, que Jean-François,
marquis de Montmorin, chef aéluel de la maifon ,
fe fignala à la bataille de Parme. Èn 1744.il força
Je premier les lignes 4© Wifiembourg , où il reçut
MO N un coup de feu. Il fe trouva la même année au retranchement
de Souflen, dans la marche qui obligea
le prince Charles de Lorraine à repaffer le Rhin,
& fervjt enfuite au liège de Fribourg. Il fe trouva
à la bataille de Raucoux , où il força le village de
Varron , délogea les ennemis, & leur prit huit pièces
de canon. En 1747, fous les ordres de M. de
Lowendal , il fit le liège du Sas de Gand & de
l’Eclufe dont le roi lui donna le gouvernement qu’il
conferva jufqu’à la paix. Le maréchal de Lowendal
lui donna Iç commandement de vingt bataillons ,
& lui confia l’attaque du fort Philippine qu’il prit
avec trois bataillons qui en çompofoient la garni-
fon. Il fe trouva à la prife de Hulft & autres places
delà Flandre hollandoife. Il fe trouva aulïi à la
bataille de Laufelt & au fiège de Berg-op-zoom. En
1748, il prit le commandement eje vingt bataillons,
trayerfa lç pays de Luxembourg & des Ardennes ,
& fit l’in veltifièment de Maeftricht. Il fervit au liège
de cette v ijle , & fut fait lieutenant-général. Ce
font des fervices aulïi important & i f multipliés ,
qui, avec les prérogatives de la nailfance, furent fes
titres pour fa promotion <aux ordres dp ro i, dont il
fut revêtu en'1774.
L’héritier de cette maifon ell Louîs-Hyppolite-
Luce-Viéloire, comte de Montmorin, gouverneur
des ville & château de Fontainebleau, (JL)
MONTOIRE , petite villç de France, dans le
Vendômoisj, fur le Loir. Il s’y fabrique beaucoup
de toiles. (JL)
MONTOLIEU, abbaye de France, au diocèfç
de Carcâflone. Elle eft de l’ordre de Saint Benoit ,
& vaut 2000 liv. (JL)
MONTONA , petite ville de Flftrîe Vénitien-,
ne , fur la rivière d Oviéto. ([R.)
MONTON E , petite rivière d’Italie , nommée
Vitis par les anciens. Elle a fa fource au mont
Apennin, & lé jète dans le golfe de Venifç. (JJ. J
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N I o N T P E L L IE R , en latin moderne , Mont
Pejfulanus , Mo ns Puellarum , ville de France la
plus conlidérable du Languedoc , après Touloufe.
Ce n’eft point une ville ancienne , puifip’elle
doit fon origine à la ruine de Maguelone. Ce n’è-
toit au Xe fiècle qu’un petit village , ou même un
limple château qui fut donné à Rituin, évêque de
Maguelone, vers l’an 975 , fous le règne de Lo-
thaire. Cette feigneurie tomba dans le x m e fiècle ,
entre les mains des rois d’Aragon, & l’an 1500
Ferdinand le catholique céda fes prétentions fur
Montpellier à Louis X I I , q u i, de fon côté , renonça
à tous fes droits fur le Roulfillon.
Montpellier eft mal percée, & dans une fituation
défavorable , quoique dans un terrein couvert de
vignes & d’oliviers. Les calviniftes y ont dominé
depuis le règne d’Henri III jufqu’en 1622 , quelle
fe fournit à Louis X I I I , après un fiège long &
fanglant. Ce prince y bâtit une citadelle qui commande
la ville & la campagne.
L’évéché de Maguelone a été transféré à Montpellier
en 1538. Il eft fuffragant de Narbonne, &
rapporte à l’évêque environ 34,000 liv. Son dio-
cèfe comprend 200 tant paroifles qu’annexes.
Cette Ville eft le fiège d’un lieutenant-général
pour le ro i, d’un lieutenant de roi de la province,
d’un juge général de l’amirauté, d’un gouverneur
particulier & état-major, d’une cour des aides &
chambre des comptes réunies. Il y a fénéchauffée,
préfidial, maîtrife particulière des eaux & forêts ,
intendance , généralité, hôtel des monnoics.
L’univerfité de Montpellier, fameufe pour fa
faculté de Médecine, eft ancienne , & reçut fa
forme entière en 1289. On y enfeignoit le droit
dès le XIIe fiècle , & les médecins arabes ou far-
rafms, qui furent chaffés d’Efpagne par les G olIis ,
commencèrent a y enfeigner la médecine , en
1180.
Cette univerfité forme deux corps féparés & in-
dépendans , qui ont chacun leur chancelier , l’un
pour la faculté de médecine, qui eft la plus célèbre,
& l’autre pour le droit, les arts & la théologie. La
faculté de médecine a un beau jardin de botanique.
L’académie des fciences de Montpellier fut établie
par lettres-patentes de 1706, & eft compofée
de trente membres , outre fix honoraires.
Le commerce de cette ville eft en futaines, laines
du levant, préparées & afforties , blanchiffage de
cire jaune tannerie, verd-de-gris qui ne fe fait
que là ou dans les environs ; en vins, eaux-de-vie,
eaux de lavande& de la reine d’Hongrie , & beaucoup
de firops & de liqueurs.
Le principal ornement de Montpellier eft la place
dite du Peyrou , l’une fans contredit des plus fu-
perbes de l’Europe. Au milieu eft une ftatue équef-
péogr,, Tome JJ,
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tre en bronze érigée à Louis XIV par les états de
la province.
Montpellier eft fituée à 2 lieues de la mer, fer
une colline , dont la rivière de Lez arrofe le pied , à
11 lieues de Nifmes , 15 n. e. de Narbonne ,1 4 c
o. d’Arles , 22 f. o. d Orange , 1 32 f. e. de Paris,
Long, félon Caflini, 21 d. 24 m. 13 f. ; lut. 43 d*
56 m. 50 f.
S.R och, à peine connu dans l’hiftoire de Montpellier,
naquit pourtant dans cette ville, fur la fin
du treizième fiècle, & même y mourut en 13 27,
On fait combien fon culte eft célèbre parmi les
catholiques ; mais comme perfonne n’eft prophète
chez fo i, il n’eft pas dit un mot de ce faint ni
dans le vieux rituel de Montpellier, ni dans le
Thalamus, qui eft le regître de tous les événemens
de cette ville depuis fa fondation.
Mais à S. Roch il faut joindre ici les noms de
quelques hommes de lettres , fes compatriotes.
Je citerai en jurifprudence Rebuffe , (Pierre)
qui donna des ouvrages latins de fa profeflion , en
4 vol. in-fol. & mourut à Paris , en 15 5 7 , à 70 ans.
D ’Efpeiffes (A n toin e ) a publié un Traité des
fuccejjions, effacé par de meilleurs ouvrages modernes
; il mourut dans fa patrie en 1685.
Bornier (Philippe) s’eft fait honneur dans ce fiècle
par fes conférences fur les ordonnances de
Louis XIV. Il a fini fa carrière en Ï7 1 1 , 3 78
ans.
Rondelet (Guillaume) a donné l’hiftoire naturelle
des poiffons , qu’on eftimoit avant que
celle de l’illuftre Willuehby eût vu le jour.
Bourdon ( Sébaftien ) peintre françois , très-
célèbre , naquit en 1616. Nous en parlerons au mot
Ecole Françoise.
Régis (Pierre-Sylvain) avoit beaucoup d’admirateurs
dans le tems du règne de la philofophie
de Defcartes ; fes ouvrages font avec raifon tombés
dans l’oubli. 11 mourut en 1707 , à 75 ans/
Faucheur ( Michel le ) a été un des favans théoa
logiens, ôc des illuftres prédicateurs calviniftes
françois, du XVIIe fiècle. Son traité de l’aÜion
: de J orateur a eu plufieurs éditions. Il mourut à
Paris en 1657.
Enfin, la Peyronie , (François de ) premier chirurgien
de Louis XV , & membre de l’académie
des fciences, a plus fait lui feul pour la gloire de
fon art, que la plupart des rois & q u e tous fes
prédéceffeurs réunis enfemble. Après avoir procuré
l’établiffement de l’académie de chirurgie de
Paris , en 1741 , il a légué tous fes biens , montant
au-delà de 500,000 livres , à la communauté
des chirurgiens de cette ville , & de celle de
Montpellier. D ’ailleurs toutes les claufes de fes legs
ne tendent qu’au bien public , ad progrès & à la