
io6 L I M de Wèze , de Benvînç & de G ente. Tout le duché
comprend fix villes & cent vingt-trois villages. Ce
pays eft .adminiftré par un gouverneur. On y remarque
Limbourg, capitale, réfidence du gouverneur
, & lieu d’afîemblée des états provinciaux,
bâtie fur une montagne, dont le pied eft
arrofé par la Weze. Le fauxbourg eft plus grand
& plus peuplé que la ville même. Louis XIV prit
Limbourg en 1675 , & les Impériaux, réunis aux
Alliés , s’en »endirent maîtres en 1702. La maifon
d’Autriche eft en pofleffion de cette ville depuis
.1703.
La partie* du duché de Limbourg qui eft poffédée
par les états généraux, fe nomme aufti le payb par-
delà La Meufe : elle leur fut accordée par le traité
de Weftphalie en 1648. Ce pays eft compofé d’un
diftriél du comté de Valkenboutg, d’un diftriâ du
comté de Dalem , 8c d’une partie de la contrée de
Hertogenrade. On y compte deux petites villes ,
favoir , Valkenbourg 8ç Dalem, ( M a *$s q n d e
M o r v i l l i e r s
Limbourg ( leigneurie de ) , état d’Allemagne,
fituè dans le cercle de Suabe , entre le duché de
"Wurtemberg, la prévôté d’Ellwangen, la principauté
d’Anfpaçh, & le territoire de la ville impériale
de Hall. On lui donne cinq milles du fud au
no rd , & à-peu-près autant de Feft à l’oueft. La
feigneurie de Speckfeld, fituée enFranconie, en
eft un annexe. Il n’y a de ville que celle de Gail-
d or f, fur le Kocher : mais il y a plufieurs bourgs,
villages, hameaux & châteaux. Cet état, pendant
bien des fiècles, a eu fes comtes particuliers,
dont les branches diverfes ont pris fin aux années
1690 & 1713, A ces comtes ont fuccédé dès-lors
Conjointement, mais par portions inégales , les
maifons de Brandebourg , de Solms , de Hohen-
lohe, de Lowenftein, & nombre d’autres, qui
toutes enfemble ont deux fuffrages à cet égard à
donner dans les diètes , 8c paient 64 florins pour
les mois roftiains , & 43 rixdallers à Wetzlar. Voye^
Limpourg.
Limbourg , ville d’Allemagne fur la Lahn , au
cercle du bas-Rhin, dans Féleâorat de Trêves,
floriffante quoique petite. C ’eft le chef-lieu d’un
baillage de fon nom, compofé de quinze villages.
On y voit un beau pont de pierre , une églife collégiale
& trois çouvens. Cette ville avoit jadis fes
feigneurs particuliers ; mais s’étant éteints en
1404, elle pafla à l’archevêché de Trêves. Voye{
Limpourg. {Ma s s o n d e M o r v i l l i e r s .)
LIMERICK , ou Limrick : on la nomme aufti
L ouGH-Me a th ; quelques uns la prennent pour
le Laberus des anciens. C ’eft une forte ville d’Irlande,
capitale du comté de même nom , qui a 48
milles de longueur fur 27 de largeur, & contient
trois cents foixante-quinze mille trois cents vingt
arpens. Elle eft fertile, bien peuplée, avec un
château & un bon port. Elle a droit de tenir un
marché public , envoie deux députés au parlement
d’Irlande a un fiège épifcopal ; qui eft
aujourd’hui la métropole de la province de Mun£
ter. Cette ville efluya deux fieges fort rudes en
1690 & en 1691. Elle eft fur leShannon, à 14
lieues f. de Garloway, 17 n. de Cork, 13 o, de
Waterford , 3 2 f. o. de Dublin. Long. 0 , 1 2 : lat.
m ê m m . . ■ S 9
LIMES ( la cité de ) , plaine remarquable de
France en Normandie, au pays de Caux, à une
demi-lieue de Dieppe, vers l’orient d’été. Les fa-
vans du pays nomment en latin ce lieu, cajlrunt
Ccefaris , le camp de Céfar : du moins fa fituation
donne lieu de foupçonner que ce pouvoit être
autrefois un camp des Romains ; mais qu’ôn en
ait l’idée qu’on voudra, la cité de Limes n’eft à
préfent qu’un fimple pâturage.
L1MEU1L LE , Limolium , petite ville de France,
au diocèfe & à 8 li. f. de Périgueux, fur la Dordogne.
LIMINGTON , ville maritime d’Angleterre,
dans la province de Southampton, avec un porc
vis-à-vis l’île de Wight. Elle députe deux membres
au parlement, & c’eft un bon lieu de trafic i
l’on fait fur-tout grand cas du fel qu’on y prépare.
Dans fon voifinage, au bord de la mer, eft le château
appelé Hurfi-Caflle , où l’infortuné Charles I
pafla quelques-uns des jours de fa captivité, & oii
on ne laifle une même garnifon que peu de tems ,
à raifon de l’air fiévreux qu’on y refpire.
LIMIRA , petite v ille de la Turquie Afiatique ,
dans la Natolie, entre la ville de Menteze, 8c celle
de Finica.
LIMISSO, ville de l’île de Chipre, fur la côte
méridionale, avec un évêché fuffragant de Nieofie.
Les Turcs la prirent fur les Vénitiens en 1572. Depuis
qu’elle eft entre les mains de ces. barbares ,
elle eft tellement ruinée, qu’à peine peut - elle
pafler pour un village.
LIMITROPHE : ce mot fe dit des terres, des
pays, des provinces dont les limites font communes
; ainfi la Normandie & la Picardie font limitrophes.
LIMOGES , ancienne & confidérable ville de
France, capitale du Limoufin , avec un évêché fuffragant
de Bourges. Cette ville a fouvent changé
de maîtres, depuis qu’elle tomba au pouvoir des
Vifigots dans le Ve fiècle, jufquen 1360 qu’elle
fut cédée à l’Angleterre par le traité de Bretigny 5
mais'bientôt après, fous Charles V , les Anglôis
en perdirent la fouveraineté, & n’ont pu s’y rétablir
dans les fiècles fuivans : ainfi Limoges fe
trouve réunie à la couronne depuis quatre cents
vingt - trois ans. C ’eft le fiège du gouverneur &
dés officiers généraux, d’une fénéchauflèe, d’un
préfidial, d’un hôtel des monnoiés , d’une juftice
royale, d’une intendance, d’une éle&ion , & d’une
généralité, &c. Les rues en font Ja plupart fort
rapides, & les maifons bâties en bois; les plus an*
ciennes, qui font de pierres , font bâties à façades,
angloifes, les fenêtres à arcs aigus. A la cathédrale
près , qui eft un aflez beau morceau, il n’y
2 aucun édifice qui mérite d’être cité. On y
compte une églife collégiale-royale, treize paroil-
fe s , cinq abbayes , deux féminaires , vingt - un
couvens de l’un & de l ’autre fe x e , un hôpital
général, deux collèges, plufieurs belles fontaines,
& beaucoup d’anciens monumens. Le «commerce
de cette ville eft confidérable ; il s’y trouve des
manufâéhires de cuivre jaune , d’épmgliefs , d’émaux
, de faïencerie , &c. Ses chevaux font fort
eftimés.
Les Latins appellent cette ville Ratiafium, vicus
Rat mien fis , civil as Ratiaca , Lemorica, Lemovicina
vrbf. Elle eft fituée en partie fur une colline, & en
^partie dans un vallon , fur la Vienne, à 20 li. n. e.
de Périgueux, 28 f. e. de Poitiers, 44 n. e. de
Bordeaux, 100 f. o. de Paris. Long. 18 , 5 7 ; lat.
45 » 4& , B M. d’Aguefîeau ( Henri-François) , chancelier
de France, mort à Paris en 1751 , naquit à Limoges
en 1668 : il doit être mis au rang des hommes
illuftres de notre fiècle, foit comme favant, foit
comme magiftrat.
Limoges eft aufti la patrie d’Honoré de Sainte-
Marie , Carme déchaufle , connu par fes diflerra-
tions hiftoriques fur les ordres militaires, 8c par
fes réflexions fur les règles 8c les ufages de la critique,
en trois volumes in-40 : il devoir s’en tenir-
l à , 8ç ne point écrire fur l’amour divin. Il mourut
à Lille en 1720 , à foixante dix-huit ans.
Je ne dois pas oublier de placer dans la lifte des
hommes célèbres qui font nés à Limoges , M. de
Marmontel de l’académie françoifef écrivain aufïï
diftingué par fon efprit& fes talens, que recommandable
par fes moeurs. { M a s s o n d e M o r v
i l l i e r s . )
LIMOSIN ( le ) , ou Limousin , en latin Lemo-
vicia, province de France, bornée nord par la
Marche & par l’Auvergne, fud par le Q u e r c y ,
oueft par le Périgord.
On lui donne trente-quatre lieues d’orient en
occident, & vingt-fix du nord au midi. Ses principales
rivières font la Vienne , laVézère qui di-
vife le Limoufin en haut & bas , & qui commence
à porter bateaux près de Teraflon ; la Dordogne,
qui fépare cette provinca du Quercy & de 1 Auvergne
; la Corrèze , la Briance, Fille , la Glane,
la Gartempe , &c.
Ce pays 8c fa capitale tirent leurs noms du
peuple Lemovices, qui étoient les plus vaillans
d’entre les Celtes du tems de Céfar, ayant fou-
tenu opiniâtrement le parti de Vercengètorix. Au-
gufte, .dans la divifion qu’il fit de la Gaule, les
attribua à l’Aquitaine. Préfentement le Limoufin
fe divife en haut & bas; le fol eft très inégal, le
climat y eft plus froid à mefure qu’on avance dans
les montagnes. Les -terres font en général maigres
, légères, 8c ne produifent prefque que du
feigle , de Forge, du bled farrafin, 8cc. ; encore
les m ées blanches, qui y font très-fréquentes,
nuftent-elles beaucoup aux récoltes, 8c ce quelles
épargnent eft fouvent détruit par la grêle .* de là
vient que les habitans y font plus pauvres, que
dans la plupart des autres provinces du royaume ,
& qu’ils s’expatrient tous les ans en très - grand
nombre, pour aller chercher ailleurs de quoi fub-
fifter. On y cultive' des légumes, entr’autres de
grofles raves , qui font d’une grande reftource.
L e bois eft commun, de même que le gibier,
' lepoiflon , 8cc.Le bas-Limoufin eft plus tempéré,
8c même aflez chaud en quelques endroits, lur-tout
aux environs de Brive. Ce pays eft couvert de
forêts de châtaigniers; dont les habitans font leur
nourriture ; d'ailleurs le bois de cet arbre eft. très-
propre à conftruire de belles charpentes* On y
trouve d’excellens pâturages , où l’on élève beaucoup
de chevaux & de bétail. Il croît du* vin dans
divers cantons. Celui du haut Limoufin eft très-
médiocre ; mais les vins des environs de Saillant f
de Glandiers, d’Allezat, de Voutezat, de Puy-
d’Arnat , approchent beaucoup de la bonté de
ceux de Bourgogne*
On trouve de tous, côtés des mines de plomb,
de cuivre , d'étain , d’antimoine, d’ocre., d’acier
8c de fe r , des carrières de marbre , de ferpentine ,
d’ardoife , du charbon de terre , des eaux minérales
, 8cc. Les Limoufins font v ifs , courageux, économes
, laborieux, railleurs, propres aux arts,
aux fciences , & aux armes : leur commerce con-
fifte principalement en boeufs., en chevaux & en
mulets. Les chevaux fur-tout font très-fins 8c três-
eftimés. Ils ne font bons qu’à l’âge de fept à huit
ans ; mais quand ils ont été attendus jufques-là ,
ils font d’une grande reftource , 8c durent plus
que les autres. Les barbes 8c les chevaux d’Ef-
pagne font les étalons les plus propres au Limo-
fin. Les autres branches de commerce de cette
province , confiftent dans les produirions des mines
,, brutes 8c- ouvragées, en cuirs préparés ,
en papier, en draps , en clous à ferrer les chevaux
, qui font préférés à caùfe du liant du fer qui
eft exc«llent.
Il y a trois grands fiefs titrés dans cette province
; le vicomté de Turenne , la duché-pairie de
Ventadour, 8c la duché-pairie de Noailles. Tout le
Limoufin eft régi par le droit écrit., le droit romain
, 8c eft du refîort du parlement de Bordeaux.
C ’eft ici le lieu de dire un mot du pape Grégoire
XI , 8c de quatre hommes de lettres ; Martial
d’Auvergne , Jean d’Aurat, Jacques Merlin , &
Pierre de Montmaur, nés tous cinq en Limoufin ,
mais dans des endroits obfcurs ou ignorés. Martial
d’A uvergne, procureur au parlement de Paris, fur
la fin du XVe fiècle, s’eft fait connoître par fes
arrêts d?amour imprimés de nos jours très-joliment
en Hollande in-8°., avec des commentaires ingénieux.
D ’Aurat , en latin Aurarus , fervit dans ce
royaume au rétabliflement des lettres fous François
Ier. A l’âge de foixante-douze ans , il fe re