
4i8 M U N donné'le nom. Elle eft grande, riche, & peuplée.
On appelle aujourd’hui cette ville en latin Mo-
lia/lemm , mais l’ancien nom étoit Munigurdevor-
Jia. Son origine dans le X I e fiècle a commencé
par un monaftère. On fait comment Munller
tomba dans le x v i ' fiècle entre les mains du fanatique
Jean de Leyde , dont le vrai nom étoit Jean
Bocolde , & 1 on fait également fon fupplice en
1 536. Munfter voulut depuis être regardée comme
une ville impériale ; mais Jean de Galen fon évêq
u e , la força en 1661 , à reconnoîrre- l’autorité de
fes prélats. Ce fut dans Munfter, le 24 oâobre
1^48 , que fut réglé le traité de paix entre le ro i, j
l ’empereur & les députés des électeurs ; & à caufe
de la ville d'Osbrug, où fut en même tems figné le
traité entre l’empire & la Suède, on nomme ce traité
du nom générique de traité de U'eflphahe.
Munfter étoit ceinte d’un double foffé, d’un
double mur, & avoit une citadelle bâtie par l’é-
veque Chriftophe de Galen pour contenir les habitans
; mais en 1765 , les fortifications ont été
rafées. L’églîfe des Bénédi&ines d’Uberwaffer eft la
plus^ grande paroifle de la ville. On voit en outre
les églifes & abbayes de Saint-Ludger, de Saint-
Martin , de Saint-Maurice, la paroifle de Saint-
Lambert ( a la tour de laquelle fut fuipendu ,
«ans des paniers de fe r , le roi des Anabaptiftes,
Jean de Leiden avec fes deux princes) ,3 -églifes
pnroifliales, plufieurs autres églifes, une comman-
derie de Malthe, le couvent de Saint-George qui
appartient à l’ordre Teutonique, un collège, 8
autres couvens, 3 gymnafes, & plufieurs maifons
de charité. Cette ville fut occupée par les alliés
en 1758 & 1759 > les François l’aftiégèrent,
& la prirent cette dernière année. Le canal entre
Munfter 8c CL mens Haf,en doit être continué juf-
qua la rivière d’Embs.
Munfter eft fur la petite rivière d’A a , qui la
traverfe, à 7 milles d’Ofnabrug, 12 de Paderborn , *5 de Caffel, 18 de Cologne, 22 de Brême, 34
d Amfterdam. Long, félon Lieutaud, 23 , 20,30 ;
Aar. 3 2. Long, félon Street, 2 0 , 1 2 ,5 0 ; lat. 32.
„ ^ et évêché eft borné au couchant par les Provinces
-.Unies, au feptentrion par la principauté
d Oft-Frife, le comté d’Oldenbourg, 8c le baillage
de Wildeshaufen, dépendant de l eleâorat d’Hanovre^;
au levant par le comté de Diepholz, l’évêché
d’Ofnabruck, & les comtés de Teklenbourg,
Lingen & Ravensberg ; au midi par une petite
partie du duché de Weftphalie, le comté de la
Mark, le comté de Recklinghaufen, & le duché
de Clèves. C ’eft Je plus grand évêché compris
dans le cercle de Weftphalie : on lui donne envi-
ron 48 lieues de long fur 32 de large. La rivière
d Embs le traverfe par le milieu. Le lac de Dum-
merfée, qui a un mille de long fur un demi-mille
de large, eft fitué entre l’évêché de Munfter & le
comte de Diepholz. L’évêché en pofsède une partie.
Le pays eft généralement plat, & uni, à quelques
hauteurs près qu’on y voit femées çà & là, Les
M U N bruyères qui font fort étendues, forment d’affez
bons pâturages. Il y a des contrées d’une grande
rertilite : on rencontre aufli de belles forêts, &
des rivières poiflonneufes. Le pays produit de la
tourbe, 6c des carrières dé pierres, &c.
Cet evêche renferme 12 villes fans y comprendre
la capitale ; elles font appelées aux aflemblées
provinciales ; 12 autres villes 6c 12 bourgs. Les
états provinciaux font le clergé, la nobleffe, &
les 12 villes dont on vient de parler. Le lieu de 1 affemblée eft ordinairement Munfter. La majeure
partie des habitans font de la religion catholique
romaine, le refte fuit le luthéranifme ou le cal-
vinifme. L’évêque eft prince fouverain de l’Empire
, 6c a voix 6c féance à la diète. Le chapitre
e la cathédrale eft compofé de 40 chanoines qui
doivent faire preuve d’ancienne nobleffe , 6c l’on
promène tous les ans une fois au fon du tambour
les armes du dernier chanoine peintes fur une
bannière, afin que chacun puiffe les examiner. Cet
eveche eft divife aujourd'hui en quatre quartiers ;
1 . le quartier de Wolbeck ou de Drein ; 20. le
quartier de Werne ou de Stever; 30. le quartier
” Fraem ? 4 *te quartier d’Embfland. Cet évêché
eft poftedé aujourd’hui par l’éleéleur de Cologne. (A[ a s S O N d e M o r v i l l i e r s L)
Munster , province d’Irlande. Voyez Mouns-
ter , 6c Momonie;
Munster dans la vallée de Sa int-Grégoire
, petite ville de France, dans la haute-
Alface. Elle doit fon origine à un monaftère qui
y fut fondé au v i f fiècle, par Childéric, roi de
France. Ce monaftère eft préfentement uni à la
congrégation de Saint-Vanne, 6c la ville qui eft
très - peu de chofë, a été incorporée au baillage
de Haguenau. (R .)
MUNSTERBERG, principauté de la Siléfie
Pruflîenne, aux confins de celles de Schweidnitz,
de Brieg , de Neyffe, 6c de la comté de Glatz.
Elle eft fertile en grains, en lin, en chanvre, en
bois 6c en houblons. On y nourrit aufli beaucoup
de bêtes à cornes 6c à laine. Le pays eft
montueux à l’oueft ôc au fud ; car c’eft - là que
fe terminent les montagnes de Bohême, 6c que
commencent celles de Moravie. Il eft arrofé des
rivières d’Ohlau 6c de Neyffe, 6c fe divife en
cercle de Munfterberg 6c cercle de Franckenf-
tein, renferme avec les deux villes de ce nom ,
celle de Wartha, 8c le gros bourg de Teppelwode.
On y trouve de plus les riches abbayes de Ca-
mestz 6c de Hemrichau, avec nombre de villages
6c de terres feigneuriales. La religion catholique
y domine ; mais il y a dans plufieurs endroits des
eglifes ou chapelles proteftantes.Lamaifon d’Auerf-
berg, invefiie de cette principauté par l’empereur
Ferdinand III en 1633 , en fait hommage aujourd’hui
à la couronne de Pruffe, 6c les chambres
6c tribunaux fubalternes du pays reffortiffent des
chambres 6c tribunaux fupérieurs de Breflau. Avant
la maifon d’Auersberg, les defeendans de George
M U N # Podiebrad, roi de Bohème, avoient joui de cette
principauté ; 8c avant ceux-ci, les ducs de Schweidnitz.
(AT. D .M )
Munsterberg : c’eft la capitale de la principauté
dont nous venons de parler. Les Polonois
l ’appellent Sambice. Elle eft baignée de l’Ohlau , 6c
renferme un vieux château, plufieurs églifes catholiques,
6c deux chapelles proteftantes, Elle cultive
le houblon avec fuccè-», 6c tire de même un
bon parti de la terre de faïence que fes environs
fourniffent. Long. 34, 13 ; Lat. 3 0 ,3 5 . {RL)
MUNSTER - BlLSEN , abbaye immédiate de
chanoinefles, dans l’évêché de Liège, près de la
ville de Bilfen, fur la Demer. L’abbeffe a titre
de princefie, "6c ne relève que de l’Empire. Elle
n’a pas la faculté de fe marier dont jouiflent les
chanoinefles. (RL)
Munster-Eyffel , ville du duché de Juliers ,
dans l’évêché de Munfter. Elle a le troifième rang
aux aflemblées provinciales. On y voit une églife
collégiale.
Munster - T hal , c’eft - à - d ire, le v a l de
Munster ; c’eft le nom de la onzième communauté
de la ligue Cadée, au pays des Grifons,
entre les monts Strela 6c Fluela.
Le Munfter-Thal tire fon nom d’un couvent
de religieufes qui s’y trouve encore. Ce petit pays
eft partagé en deux jurifdi&ions, qui comprennent
plufieurs villages 6c hameaux.
MUONCHING, ville de la Chine, fécondé
métropole de la province de Péking, au département
de Paoting.
MUR - DE - BARÈS, petite ville de France ,
dans le Rouergue , éleélion de Rodez, à 2 li. e.
de Carlat. Il y a une collégiale, des Cordeliers, 6c
un couvent de Clarifies. (RL)
MURADAL , ou Puerto - Muradal , nom
d’un pas de la montagne de Morena , par où l’on
entre de la Nouvelle-Caftille dans l’Andaloufie.
Ce lieu s’appelloit anciennement Saltus Cajlulo-
nenfis. Il eft fameux par la grande viéioire que
les Efpagnols y remportèrent fur les Maures, en
-1202.
MURANO, Murana, île très-peuplée d’Italie ,
à un mille au nord de V enife, avec une ville
charmante qui fait les délices des Vénitiens. Cette
île a trois milles de tour, 6c eft divifée en deux
parties par un grand canal. Elle fut autrefois la
retraite des Alcinates 6c des Opitergiens , qui s’y
réfugièrent pour fe mettre à couvert de la fureur
des Huns.
IMurano a fes magiftrats particuliers, fubordon-
-nes à la jurifdiéfion de la ville de Venife. Elle
contient 13 églifes, dont la plus remarquable eft
celle des Dominicains. C ’eft dans cette île que
font les manufactures de glaces'*, 6c d’autres ouvrages
en verre , jadis très - riches 6c très-florif-
fantes, mais tombées prefqu’entiérement depuis
qu’en France , 6c dans d’autres pays de l’Europe ,
on 3 trouvé fart de couler des glaces plus belles
M U R 4 x 9
ôc d'une plus grande furface. On y diftingue
la galerie du palais de Cornaro, qui eft d’une longueur
prodigieufe, 6c qui contient des. tableaux
précieux, 6c beaucoup de buftes. 8c de ftatues de
marbre, dont plufieurs font très-eftimés. (R.)
M U R A T , Muratum, petite ville de France, en
Auvergne. G’eft le fiège d’une vicomté, d’un baillage,
d’une maîtrife des eaux 6c forêts, 6c d’une
prévôté royale. Outre la paroifle, il y a un couvent
de Cordeliers, 6c un hôpital. Ses habitans
font prefque tous chaudronniers. On y fait aufli
des dentelles. Murat eft fituée au pied d’un rocher,
fur l’Alagnon. Long. 20, 50 ; lat. 43 , 30.
MURAU. Voye^ Mir e v au x .
MUREAUX, abbaye de Prémontrés, en Champagne
, terre de Bafligni, fondée vers l’an 1 130 ,
à une lieue 6c demie de Neuf-Château, en Lorraine,
diocèfe de Torel. (RL)
MURBACH, riche abbaye de Bénédictins, en
Alfâce, à 4. lieues f. o. de Colmar, fondée en
724.M
URCIE (le royaume d e ) , province bornée
par la Novelle-Caftille, la mer Méditerranée, les
royaumes de Valence 8c de Grenade. 11 peut avoir
environ 23 lieues de longueur, 23'de largeur, ôc
à-peu-près autant de côtes fur la Méditerranée.
Elle étoit anciennement habitée par les Batif-
tans dont parle Ptolomée, par les Bélitans 6c les
Déitans dont Pline fait mention. Les Maures s’en
rendirent maîtres, en 713 , 8c la poffédèrent juf-
qu’en 1241 , que Ferdinand III du nom, roi de
Caftille, les chaffa de cette délicieufe contrée où
ils recueilloient la foie avec laquelle ils fabriquoient
leurs belles étoffes.
Cette province eft arrofée par la Guadalanti t
6c par la Ségura, appellée anciennement Terebus,
Sorabcmm 8c Sorabis.
On y cbmpte quatre villes honorées du titre
de cité. Murcie , qui eft la capitale, Carthagène ,
Almaçaron 6c Lorca.
L ’air de ce' royaume eft très-fain , 8c le terroir
très-fertile. Il rapporte de bons grains, des vins
excellens, 8c des fruits exquis, comme oranges,
citrons , limons , figues , dates , raifins , olives ,
abricots, 8c autres ; des légumes de toutes efpè-
ce s , du r iz , du fucre , du miel, fur-tout une
forte de jonc qu’on appelle fparto en efpagnol,
qui eft d’un grand ufage pour faires des nattes,
des cordes, 6c une efpêce de chauflùre. Mais les
plus grandes richeffes de ce royaume confiftent
en foie admirable 6c en foude, que l’on y prépare
en grande quantité, 8c qui faifoit pour ce
royaume un très-riche commerce, avant que pour
laver les toiles 6c dégraiffer les laines on eût employé
la potajfe. Cependant, comme il èft prouvé
que cette dernière drogue brûle le linge après
quelques blanchiflages , il eft vraifemblable que
l’on reviendra à la fonde, qui eft après le favon