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Capo d’Iflria, dans line langue de terre qui s'avance
dans la mer, à l’endroit où elle forme le golfe de
Triefte.
Isola , petite île du territoire dePife, dans le
grand-duché de Tofcàne, au milieu d’un grand marais
, ôù font- deux autres îles, favoir, Cokano &
Caftagnuolo.
Isola bella, l’Isle belle, &c. l’une des îles
Borromées, dans le lac Majeur. (/?.)
Isola grande, île d’Italie, entre les deux
b où çhes du Tibre., entre la ville de Porto & celle
d’Oftie.
Îsôla Longa , ou Sala , île de la mer Adriatique
, fur les côtes de Dalmatie. Elle appartient à
l'a république de Vertife. (JR.)
Isola della Sc a la , gros bourg très-peuplé
d’Italie, appartenant à l'a république de Venife,
dans le Véronois. On y fait un grand commerce de
ibiè.
ISOLE GROSSE , qu’on appelle auflî Lontano
& Saint-Michel, îles de la république de Venife,
dans ricane fupé'rieure. Ces îles contiennent plusieurs
villes, telles que Ugliano , Locara, Caglie ,
Codizzà & Santa-Eüphemia,
ISO N A , petite ville de Catalogne, dans la vi-
guerie de Lérida, près des montagnes. 1SO U , ville des Indes, dans 1 île d’Amboine,
dont elle eft la capitale. Un voyage des Holfifndois
Homme Itou, hon , Hittou, une petite ville maritime
de la meme île.
ISPAGNAC, petite ville de France, dans le
Gévaüdan, diocèfe & à 3 li. f. de Mende.
ISPAHAN, ou Hispahan , en perfan Sephaon ,
& par les Arabes Esfahan, capitale de la Perfe, la
plus grande-, la plus belle ville de l’O rient, &
celle où les fciences, fi je puis ufer ici de ce terme,
êtoient le plus cultivées du tems de Chardin, qui
â employé un volume entier à décrire cette fuperbe
Ville.
Il nous la* peint auffi peuplée que Londres ou
Paris le font actuellement, djans un air fec & pur;
Un terroir fertile, où les vivres fe vendent pour
rien, & où aborde pour le commerce une foule
incroyable de négocians de toute la terre & de
toutes les feétes, banians, bramins, chrétiens,
juifs , mahométans, gentils, guèbres, &c. Les
banians vont du cap de Comorin jufqu’à la mer
Cafpienne trafiquer avec vingt nations , fans s’être
jamais mêlés à aucune.
Les mémoires repréfentent Ifpahan ayant au
moins fept liéues de tour, & ponédant dans l’en-
ceintè de fes murailles 162 mofquées, 1802 eara-
vanférais, 273 bains, 48 collèges, des ponts fu-
perbes, iùo palais plus beaux les uns que les
autres, quantité de rtieS ornées de canaux, dont
les côtés font couverts de platanes pour y donner
de l’ombré ; des bazards magnifiques placés dans
tous les quartiers & dans les.fauxbourgs, un nombre
prodigieux de fialles immenfes, qiron appelle
maifons à café, où les uns prenoîent de cette
1 s P
liqueur 9 devenue à la mode parmi nous fur la fin
du x v n c fiècle, les autres jouoient, lifoient, ou
écoutoient les faifeurs de contes, tandis qu’à un
bout de la falle un eccléfiâftique prêchoit pour
quelque argent, & qu’à un autre bout ces efpèces
d’hommes qui fe font fait lin art de l’amufement dos
autres , déployoient tous leurs talens. Tout ce
détail montre un peuple fociable dans une ville très-
opulente.
Mais quand on parcourt la defeription que Chardin
fait du maydan ou marché roy al, celle du palais
de l’empereur, qui a plus d’une lieue de circuit,
la magnificence de fa cour, de fes ferrails,
de fes écuries, du nombre de fes chevaux, couverts
de riches brocards, de leurs harnois brillans
de pierreries, de ces quatre mille vafes d’or qui
fervoient pour fa table ; on croit lire un roman, un
conte de fées, ou du moins une relation du tems
de Xerxès.
Telle étoit toutefois la magnificence de Sha-
Abas I I , dans le tems de notre voyageur ; telle
étoit alors Ifpahan. Dans notre fiècle, la Perfe entière
a été défolée & bouleverfée pendant trente
années dè fuite par tous fes voifins : la célèbre ,
la riche & fuperbe ville d’Ifpahan a été pillée ,
faccagée, ruinée de fond en comble ; fon commerce
a été anéanti; enfin fes habitans ont prefque
tous péçi par la famine ou par le fe r , dans les deux
étranges révolutions furvenues depuis 1722, & quï
ont jeté le royaume de l’état le plus florifTant dans
le plus grand abîme de malheurs. (D . JJ)
Les rues d’Ifpahan ne font point pavées , & cependant
elles font toujours de la plus grande propreté
, à caufe de la rareté des pluies. L ’air efl fi
falubre , qu’on n’y voit que très-peu de maladies ;
encore ne font-elles pas de longue durée. Il n’y
pleut, il n’y neige prefque pas. Les habitans de
cette ville font de toutes les religions & de toutes
les nations, à caufe du commerce immenfe qui s’y
fait : les Latins y ont un évêque.
Le cara&ère du Perfan efl bon, confiant, honnête.
Doux , fpirituel, aêiif, laborieux, il aime les arts y
les cultive avec fuccès ; il efl brave & très-attaché
à fa religion , fans avoir le fanatifme des Turcs,
leur politique ombrageufe & leur avarice barbare
& cruelle. Vivant Ions un gouvernement plus
éclairé , qui ne fait pas lin crime de s'instruire, il
a des loix plus douces., plus fages, & fon attachement
pour fon roi eft plutôt un tribut du coeur
qu’il n’eft l’effet de k crainte. Quoique tous les
monarques de l’Afie ne foient guère que des defpo-
tes un peu plus, unpeu moins abfiolus, le gouvernement
perfan n’oflre cependant point ce defpo-
tifme barbare & cruel qui révolte en Turquie, &
qui foumet des millions d’efclaves aux caprices &
à la brutalité d’un feul. Auffi n’y voit*on que très-
rarement de ces fcènes fanglantes, de, ces’révolutions
terribles qui précipitent le tyran de fon
trône. Le Pet-fan eft encore plus fupériéur aux Turcs
du côté des talens, de Pinduftrie & des arts. Excepté
cës monumens précieux de l’antiquité échappés
aux ravages des liècles , & quelques ouvrages
exécutés par deux ou trois fultans moins barbares
que les autres,-toute la Turquie n’a rien qui foit
comparable aux édifices publics d’Ifpahan, a ces
ponts magnifiques qui font l’admiration des voyageurs,
à ces fuperbes mofquées, qui attefient dans
tout l’empire l’indufirie & le goût des Perfans. La
terre par-tout efi mieux cultivée & plus peuplée,
h propriété-plus faerée, les loix plus révérées :
enfin le Perfan efl au Turc ce (jue la nation la plus
efclave & la plus ignorante de 1 Europe efl a 1 Angleterre
& à la France. ’ '
Ifpahan efl très - ancienne, quoique ce ne foit
pas Y Hècatompolis des Grecs. Il efl vraifemblable
qu’elle a fuccédé à l'Afpadana de Ptolomée , YA(-
pachante. Cédrène , & YAjfpada de l’anonyme de
Ravenne. Scha-Abas premier , qu’on a furnomme
le Grtni, parce qu’il fit de très-grandes chofes, la
choifit pour la capitale de fon empire, & ne négligea
ni foins ni dépenfes pour l ’embellir, jufqu’à
percer line montagne, pour amener une riviere
dans le Zendéroud, fur lequel elle eft fituée, à
108 li. f. e. de Casbin, & 106 n. e. de Baffora.
Long, félon Caffini, Defplaces. & Lieutaud, 70 d.
z i /9 30^ ; lat. 32, 25. (Ma s s o n d e AIo r v il -
E I E R S . )
ISS A , petite île de la république de Venife,
dans l’Italie fupérienre, célèbre par le commerce
que fes habitans faifoient autrefois. Les Romains
y tinrent quelque tems leur arfénah
ISSEL ( 1’ ). V&yci Y ssel.
ISSELBOURG, petite ville du cercle deWeit-
phalie , au duché de Clèves, fur TIffel. On y
trouve une cglife de réformés, & une autre de
luthériens. « " A
ISSELMONDE , ville de Hollande , bâtie
âu confluent de la Merwe & de llf ie l, dans
une île qui fe trouve entre Dordrecht & Rotterdam.
ISSELSTEIN , IJfelfladium , petite ville des
Pays-Bas, fur Plffel, à une lieue & clemie^d’U-
trecht. Elle prend fon nom de la riviere qui l’ar-
rofe. On ignore le tems de fa fondation, mais
elle n’eut des murs & des portes qu’en 1390.
Elle eft du domaine des princes d’Orange. Long.
22 , 34; lat. 5 2 ,6 . 1SSI, ou Is s y , gros village à 2 fi. de Paris,
remarquable par un grand nombre de belles^ R13!-
fons de campagne, & une abbaye de BenediCii-
nes. O n croit qu’il doit fon nom à un temple de
la déeffe Ifis.
ISSIGEAC, bourg du Périgord, à 3 fi. f. e. de
Bergerac.
ISSIGHEUL, lacd’A fie, dans la Tartarie, au
pays de Gété, auprès de Berket.
ISSI-KOL ( le lac d’ ) , près du fleuve Ili, vers
Harcas, qui eft aujourd’hui la réfidence du Kan des
Kalmoucks.
ISSI-L’ÉV ÈQ UE , bourg de France, en Bom>
1 5 5 9 1
gogne, diocêfie & baillage d’Autun, avec titre de
baronic» (Æ.)
ISSINI, petit royaume de Guinée, fur la côte,
de douze à quinze lieues de longueur, & quatre
environ de largeur. Il peut avoir douze à treize
villages. Sa capitale eft Afîbko, fituée dans une
île de même nom, à quatre ou cinq milles de la
mer. Cette capitale peut avoir douze à treize cents
habitans. Ce royaume eft borné au nord par le '
Kompas, à l’eft par le royaume de Ghyomray, au
fudil a la mer, & à l’oueft la côte d’Yvoire. Qe
pays eft arrofé par une-des plus belles rivières de
l’Afrique , qui pourroit être navigable, fi l’embouchure
en étoit plus commode.
ISSOIRE, lxiodurum, ancienne petite ville de
France , dans la baffe-Auvergne, lur la Couze ,
proche l’Ailier, à 7 fi. f. e. de Clermont, 13 n* e.
de $aint-Flour, 95 f. e. de Paris. Long. 20 d. 55',
1 1 " ; 4 5 d. 33', 56", r
L ’éleélion d’Iffoire comprend 139 paroilles. Le
pays ëft affez abondant, fur-tout en noyers, dont
on tire beaucoup d’huile.
Ici naquit Antoine du Prat, chancelier de France,
& depuis cardinal, qui embraffa l’état eccléfiaf-
tique après la mort de fa femme. Il fera long-tems
connu dans notre hiftoire, pour avoir établi le concordat
, & avoir aboli la pragmatique fanâion : de
plus, & c’eft le pire , il perfuada, par fes confeils ,
a François premier, de rendreNvénales les charges
de judicature , d’augmenter les tailles , & de créer
de nouveaux impôts , fans attendre l’oélroi des
états du royaume. Je ne veux point prévenir les
réflexions qui naiffent en foule contre les auteurs
de pareils projets : c’eft affez de dire que ce miniftre
de France emporta au tombeau la haine publique ,
en 1535, à l’age de 72 ans.
Grégoire de Tours parle d’Iffoire'fous le nom de
Vicus , & dit que S. Auftremoine , patron des Auvergnats
, y avoit été enterré. L’abbaye des Béné-
di&ins a été dédiee fous fon nom 1 1 abbe eft léî"
gneur de la ville, qui a foutenu deux fièges, l’un
en 1577, l’autre en 1590.
ISSOLE ( 1’ ) , petite rivière de France, en Provence
, où elle fe jete dans le Verdon, près de la
Mure. Elle eft très-abondante en truites.
Issole , petite rivière de France, en Provence,'
où elle fe jète dans l’Argens.
ISSOUDUN, Exoldunum, ljfoldunum, deuxième
ville du B e r ry , chef-lieu d’une éleâion,
prévôté royale & baillage, à 7 li. de Bourges ,
dans une plaine agréable, avec un château , quatre
paroiffes & quatre fauxbotirgs, & une abbaye de
Bénédictins, fondée en 977. Elle eft fur la riviere.
de Théols. Quelques géographes prennent lffou-
dun pour l’ancienne Ernodurum » ville de la Gaule-
Celtique , que d’autres placent à Saint-Ambroifer
fur-Arnon , village du Berry. Long. 18 , 3 9 , 49 i
lat. 46, 56, 53. 1 . •
Les habitans font un grand commerce de bois,
de draps , de ferges.& de gros chapeaux : ce com-
M ij