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de blancs qu'on croit être une efpèce de vautour.
Il y a aufii des faucons , beaucoup de hiboux, &
des fcorpions qui fe gliffent dans les bûchers &
dans les maifons, & blefiènt de teins en tems
quelques perfonnes.
Sur les côtes, "on pêche la dorade, la plie , la
foie , le carrelet, la lamproie , l’anguille , quelques
turbots, des anchois, beaucoup de fardines, de
fèches, d’éperlans & d’écreviffes de mer. On y
trouve cette efpèce de poiffon que les naturalises
appellent bernard-l'hermite, le hériffon de mer, les
oreilles de mer, la conque de Vénus, le nautile,
la nacre de perle, la pourpre, l’étoile de mer, du
corail, des épongés , & une efpèce de moules qui
fe trouvent dans le fein de grandes pierres , qu’on
réduit en pièces pour les avoir»
le s habitans font obligés de fe procurer du dehors
la plus grande partie de leurs befoins.lls tirent
de l’étranger plus des deux tiers du bled
qu’ils confomment, toute leur huile , des boeufs,
des brebis , de la volaille, du riz , du fucre, des
épieeriés, de l’ean-de-vie, du tabac, de la toile,
des étoffes, des toiles peintes, des dentelles , des
mouffelines , des galons d’or & d’argent, des velours
, des étoffes de coton.
L’ile de Minorqne eft divifée en quatre petites
provinces : celle de Mahon , celle d’Alajor, celle
de Mercadal à laquelle eft réuni le diftrid de Fere-
rîas , & celle de Citadella. (R.')
MINSENGEN, ou Mu ns ing in , petite ville
d'Allemagne , dans les états du duc dé Wurtemberg
,, fur l’Elbe , entre Neutlingen & Blaubeuren,
avec un beau château. Long. 2 .7 ,2 6', lat 48 , 21*
MÏNSKI, ou Minsk , ville forte de Pologne,
dans la Lithuanie , capitale d’un palatinat de
même nom. Elle eft fituée vers la fource de la rivière
de Swiflotfch. C ’eft le fiège d’un palatin, d'un
cafteilan , d’un ftarofte , d’une diétine , & tons les
deux ans celui du grand tribunal de Lithuanie. Elle
eft munie de deux châteaux. Dans les forêts du palatinat,
il y a beaucoup d’abeilles , dont le produit
fait une partie de la richeffe du pays. Ce palatinat,
qui eft dans la Ruffie Blanche, élit fix nonces. Long. »'‘MEySHBHi„, ' MINURI, petite ville d Italie, au royaume de
Naples , dans la principauté citérieure, avec un
évêché fuffragant d’Amalfi , dont elle eft à a li.
xt. e. Long. 32,9 ; lat. 40 ,3 7 . (R.)
M IOLANS, forterefte de Savoie, fur un roc
efcarpé, au nord-eft de Mont-Mélian , vis-à-vis du
confluent de l’Arche & de l ’Ifère. Long. 33 , 25 ;
lat. 43,
MIQUELLTS ( l e s ) , peuple d’Efpagne, qui
habite les gorges des Pyrénées , fur les confins de
& Catalogne & de l’Aragon. Ils vivent de brigandages.
(R.)
MIQUELON (îles d e ) : ce font deux petites
îles de l’Amérique feptentrionale, à 3 lieues de la
côte méridionale de Terre-Neuve, & au voifinage
M I R de celle de Saint-Pierre. Elles ont été cédées ativ
François , par les Anglois , par le traité de paix de
1783 , & elles leur font très-utiles pour la pêche
de la morue..(Æ.)
MIQUÉNÈS, ou Méquinez , ancienne &
grande ville d’Afrique , atf-royaume de Fez, fur
laquelle voyeç Olon , relat. de l’empire de Maroc.
Cette ville eft fort peuplée, quoiqu’elle n’ait ni
bonne eau, ni manufaâure ; mais la cour y fait
fa réfidence. A la réferve du palais & des mof-
quées , il n’y a point d’autres édifices publics de
quelque valeur. On y garde les efclaves chrétiens ,
pour îefquels le roi d’Efpagne y entretient un hôpital
qui peut contenir cinquante malades. Les Juifs
y ont un quartier affez confidérable, où demeure’
le chef de leur nation dans cet état. Par-tout le
royaume , c’eft lui qui impofe & paie les garam-
mes auxquels la nation juive du pays eft taxee. C eft
par lui que l’empereur entretient un commerce pé-
cunieüx 8c politique avec toutes les nations amies
& ennemies.
Miquénès eft fituée dans une très-belle plaine,
à 17 lieues de Salé, 20 de Mamore, & à 3 des
montagnes du grand Atlas. Ptolonxée la place à 7 ,.
30 de long. 8c à 3 4 1 5 de lat. fous le nom de
Si Ida, qui a depuis été changé en celui de Miquénès.
(R.')
M1RABEL , petite viïïe de France, dans le
Querci, éleâion de Montauban. (Æ.)
M1RADOUX , petite ville de France, au gouvernement
de Guienne , dans le bas- Armagnac,,
éledion de Lomagne, & à 2 li. de Le&oure. Long»
18 , 16 ; lat. 43 , 56 I | | .
MIRANDA, petite place cFEfpagne, dans la
Navarre, fur TArga. Elle n’eft connue que pour
avoir donné naiffance au dominicain Barthelerpi-
Carranza, dont les aventures font affez finguliè*-
res , quoiqu’il n’ait fait qu’un catéchifme efpagriol
8c une fommè des. conciles, ouvrages même pitoyables.
{R.)' Mer and A , rivière d’Efpagne , autrement nommée
Eo. Elle a fa fource au pied des montagnes
des Afturies , fait la borne entre les Afturies 8c la
Galice, & fe jète enfuite dans la mer. (R.)
Miranda de Duero ? on î’appelort anciennement
Contia ou Contiurn , ville forte de Portugal
capitale de la province de Tra-los-Montes, avec
un évêché fuffragant de Brague. Elle eft fur un-
roc , au confluent du Duero & du Frefne, dans
une contrée rude & monragneufe. Cette petite
ville eft fituée fur les frontières de l’Efpagne, à
33 lieues f. o. de Léon, 15 n. o. de Salamanque,
' 12 f. e. de Bragance, 83 n. e. de-Lisbonne. Long►
1 1 , 5 5 ; la t . 4 1 ,3 1 . (R.)
Miranda de Ebro , pet. ville d’Efpagne, dans
la vieille Caftille. Elle eft dans un terrein fertile en
excellent vin , fur les bords de -l’Ebre qui la tra-
verfe, à 64 li. n. de Madrid , 14 f. o. de Bilbao.
Long. 14 ,2 5 ; lat. 42 , 52. (R-j
MIRANDE ( l a } , petite ville de France, en
M î R
Gafcogne, capitale du comté d’AftaraC. Elle fut
bâtie en 1289, fur une montagne près de laBaife,
à 6 1. f. o. d’Aufch, 136 f. o. de Paris. Long. 17 ,
36 ; lat. 4 2 ,3 3 . (Æ.) -, ,
MIRANDOLE ( la ) , ou la Mir aNde , forte
ville d’Italie, capitale dn duché de même nom,
qui eft entre les duchés de Mantoue & de Modëne.
Elle reçut garnifon allemande en’ 1701.^ Les François
8c les Efpagnols furent défaits près de cette
place par les Allemands en 1703. Les François la
prirent en 1703 , & l’évacuèrent en 1707» Le dernier
duc ayant pris le parti des Efpagnols dans la
guerre de la fucceflion, l’empereur Charles VI
vendit ce petit état en 1711 , comme fief de l’empire,
au duc deModène, qui en eft aujourdhui
le fouverain. Les Efpagnols l’afliègèrent en 1733.
Le roi de Sardaigne s’en empara en 1742 ; mais
il fut rendu en 1748 , au duc de Modène , par le
traité d’Aix-la-Chapelle. La Mirandole, fa capitale
, qui eft le fiège d’un évêché, n’a guères de
remarquable que le palais ducal. Elle eft à 7 lieues
n. e. deModène, 9 f. e. de Mantoue , 10 o. de
Ferrare, 34 f. e de Milan. Long. 28,40 ; lat. 44, 32.
Mais fi la ville de la Mirandole eft connue par
fes viciflitudes , elle l’eft encore par un de fes princes
fouverains qui porta fon nom. On voit que je
veux parler de Jean-François Pic de la Mirandole,
q u i, dès fa tendre jeuneffe, fut un prodige d’étude
8c de favoir. Le goût des fciences futfi grand
en lu i, qu’il prit le parti de renoncer à la principauté
de fa patrie, 8c de fe retirer à Florence où
il mourut en 1494.
Il eft extraordinaire que ce prince, qui avoit
étudié une vingtaine de langues, ait pu, à 24
ans, foutenir des.thèfes fur tous les objets de
fciences connues dans fon fiècle. Il eft vrai que les
fciences de ce teins-là-fe bornoient prefque toutes
à la cônnoiffance de la fomme de Saint Thomas-
d’Aquin l 8c des ouvrages d’Albert furnommé le
Grande c’eft à-dire, à un jargon inintelligible de
théologie péripatéticienne. Pic de la Mirandole
étoit bien malheureux, avec fon beau génie , d’avoir
confumé fes veilles & abrégé fes jours dans
ces graves démences.
Cependant, dit M. de Voltaire , les thèfes qu’il
foutint firent plus de bruit, & eurent plus d’éclat
que n’en ont eu de nos jours les découvertes de
Newton , & les vérités approfondies par Locke.
On trouva dans ces thèfes plufieurs propofitions
hérétiques , fauffes & fcandaleufes ; mais n’en
trouve-t-on pas par-tout où l’on veut en trouver?
Enfin, il fallut que le pape Alexandre V I , qui
du moins avoit le mérite de méprifer les difputes,
envoyât, une abfolution à Pic dé la Mirandole.
Sans cette abfolution , c’étoit un homme perdu. Il
eût été heureux pour lui d’avoir laiffè la philofo-
phie, péripatéticienne pour les beautés agréables de
Virgile , du Dante , oc de Pétrarque. (Æ.)
MIRAVEL , petite ville , d’Efpagne, dans la
nouvelle C a f t i l le 8c dans un terroir qui produit
M I R 3 d’excellent vin. Elle eft fur le penchant d’une colline,
à 4 li. de Plazencia. Long. 12 , 303 lat. 39 ,
54- I p f ;
MIREBEAU , petite ville de France, en Poitou
, capitale d’un petit pays appelé le Mirebalais»
Elle fut bâtie par Foulques de Néra , 8c fouffrit un
long fiège etl 1202 , en faveur de la reine d’Angleterre,
veuve d’Henri I I , qui s’y étoit réfugiée.
Elle eft à 4 lieues de Poitiers, & à 71 f. o. de Paris.
Long. 17 cl. 50’ 23'' ; lat. 46 d. 46’ <y6f/. (R.~)
Mirebeau , ancienne petite ville de France ,
en Bourgogne, avec titre de marquifat, ruinée
aujourd’hui & convertie, par fon délabrement 8c
fa défertion, en un bourg fitué à 4 lieues de Dijon ,
fur la route de Gray. La plus grande partie de fes
murs exiftent encore , ainfi que les percés de ,fes
portes. Il eft fitué fur la rivière, de Beze, dans un
territoire naturellement très-fertile. Les terres labourables
, les vignes, les bois, en diverfifient le
payfage. Ses habitans laborieux obtiennent .du fo l,
par leurs travaux & par leurs foins , tout ce qu’on
peut attendre de fa fécondité 3 mais le poids des
impôts y eft fi accablant, que Mirebeau préfente
l’afpeél d’une ville ravagée j & les habitans du
marquifat font aufîi pauvres , aufli dénués, que
s’ils femoient fur le roc.
La terre de Mirebeau appartint à la maifon de
V e rg y , d’où elle paffa dans celle de Charni, qui
la tranfmit à celle de Bauffremont, par le mariage
de Jeanne , héritière de Charni, avec Henri de
Bauffremont, dont le troifième fils, Pierre , fut
fénéchal de Bourgogne vers l’an 1430 , 8c dont la
poftérité féminine le fondit dans les maifons de
Luxembourg & de Cha.bot. C ’eft de cette dernière
que le marquifat de Mirebeau revint à la
maifon de Bauffremont, qui le poffède aujourd’hui.
Mirebeau eft le fiège d’une juftice feigneuriale ;
il s’y trouve un grenier à fe l , & il s’y tient annuellement
quatre foires affez fréquentées. Le château
fut bâti par l’amiral Philippe Chabot, gouverneur
de la Bourgogne fous François Ier. Ce
qui en exifte indique encore quelle en fut la magnificence
, quoique dans le genre gothique.
L’intérêt de l’humanité exigeroit que l’on fondât
, à Mirebeau, un petit hôpital, auquel on
affeéleroit le revenu de la très-inutile rente de Drôme
nt , fituée à une lieue de là , ou environ , fur
la route de Dijon. (/?.)
MIRE COU RT, ville affez confidérable de
France, en Lorraine, capitale du baillage de Vofge.
Elle s’appelle en latin Mercurii curtis. Ce nom pour-
roit faire conjeéhirer que c’eft un lieu d’une grande
antiquité 3 les anciens pourtant n’en font aucune
mention: on voit feulement que c’étoit un des
premiers domaines des ducs de Lorraine. Il s’y
fait des violons eftimés, des turlutaines & des ’
dentelles. C’eft le fiège d’une maitrife particulière
des eaux & forêts. Elle eft fur la rivière de Mai-
don , à 10 lieues f. o. de Nanci a 12 f. e. de T ou l,