
Les melons y font délicieux. Il pleut peu dans
tette île , & le cocon, la vigne, & les figuiers péri-
ioient fans les rofées qui font très-abondantes.
Paros , capitale de Pile., étoit la plus grande
ville , félon Etienne le Géographe, & la plus puif-
l'ante des Cyftades. Mais elle eft bien différente
aujourd hui cle ce qu’elle étoit alors. Elle a un évêque
Grec fuffraganc de Rhodes, & elle eft fituée
fur la côte occidentale de fille. Long, 4 3 ,1 1 \ïàt,
3 7 » &
Lorfque les Perfes fous les ordres de Darius,
paffèrent en Europe pour faire la guerre aux Athéniens
, Paros embrafla le parti des Afiatiques ,
qu’elle fecourut de troupes pour la bataille de Marathon.
Milriade couvert de gloire après cette
grande journée , obtint des Athéniens une puiflante
flo te , & les affura qu’il meneroit cette armée dans
un pays d’où elle rapporteroit de grandes richeffes.
Paros fut aflïégée par mer & par terre ; mais ce I
fiège fut glorieux aux Pariens ; car Miltiade , qui
étoit le plus grand .capitaine de fôp te ms , n’eut pas
la gloire de les foumettre. Thémiftocie, après la
bataille de Salamine, rendit Paros tributaire d’A thènes.
Antérieurement à cette époque, elle avoit
obéi avec le refte des Gyclades aux Prolomée rois
d’Egypte. Mithidrate en fut le maître quelque tems.
Les empereurs grecs lès poffédèrent à leur tour ;
enfuite Paros appartint à deux nobles Vénitiens,
Marc Sanudo & François Venier , qui furent obligés
de la cédera Barberouffe, capiran bacha. fous
Soliman II. Depuis ce tems elle eft reftée fous la
domination des Turcs.
On ne voit plus à Paros que de miférables fai-
feurs de falières & de mortiers, au lieu dé ces j
grands fculpteurs & de ces habiles architeélès.qui i
ont autrefois rendu le marbre de cette île plus célèbre
que celui des îles voifines : car cette belle
pierre n’èft pas moins commune à Naxie & à Tine;
mais on y manqua dans un certain tems d’habiles
gens pour la mettre en oeuvre.
A l’égard des ftatües , les plus habiles gens con-
viénnenr que le marbre d’Italie eft préférable â celui
de Grèce. Pline foutiènt avec rai ton que celui
de Luna eft bien plus blanc. Le marbre grec eft à
gros cryftallins, qui font de faux jours , & qui fautent
par petits éclats, fi on ne le ménagé avec foin ;
au lieu que celui d’Italie obéit au çifeaù, parce
qu’il a le grain beaucoup plus fin & plus uni. Peut-
être le marbre grec feroit-il plus doux,fi on creu-
foit à Paros jiifqu’à une certaine profondeur. On y
trouve aufli uné pierre fort dure, femblable au
porphife:, -mais dont les taches fontpales.il éft
vrai qu’il faudroit ouvrir ces carrières pour en cqnr
ri oïrre les beautés. '
Archilochus, ce fameux auteur des vers ïambes,
fe diftingua parmi les beaux génies dé Paros. Il
étoit contemporain de Tarquin le Superbe , & flo-
rifloit fous la quinzième olympiade, 720 ans avant
J. C. C e poète foutint à Olympie f éclat de fa réputation
, par l’hymne en l’honneur d’Hercule ,
dont Pindare 8c plufieurs anciens, nous ont trafiP-
mis la mémoire. Tout lé monde fait que Lycambc
lui ayant promis fà fille en mariage, 8c lui ayant
manqué de parole , Archiloque fit contre lui
des vers ïambes fi piquans , qu’il fe pendit de
défefpoir. *
PARSIS (le s ) , peuples d’A f ie , connus aulR
fous le nom de Gaures ’ ou de Guebres. Ils font
principalement répandus dans la province de Ker-
man, en Perfe, & dans le Guzurate. Ils defcen-
.dënt des anciens perfes qui , au feptièmefiècle ,
fe réfugièrent d’abord dans le Koheftan, lorfque
les Mahométans eurent mis fin à la dinaftie perfane
des Sanafides. Leur doéîrine eft celle de Zoroaf-
tre , mais défigurée par le tems, par l ’ignorance j
par l’avidité des prêtres. Vçye^ Gaures.
PARTENAY , Pertiacum, ou Pertinaculum , per
tite yill^ de France dans le Poitou, chef-lieu d’un
petit pays appellé la Gatine , fur la Thoue, à 6
h. au nord de Saint - Maixant , à 6 au midi de
Thouars , & 75 ƒ. o. de Paris. Long, 1 7 , 1 5 ; / ^ .
4 6 ,4 0 ..Qn en tire beaucoup de bled & de bef-
tiaux.
PARTHENOPE, c’eft aujourd’hui la ville de
Naples. Voye% Naples.
PARU, ville capitale d’un royaume de même
nom, fur les côtes du Malabar. Les chrétiens de
S. Thomas qui habitoient cette ville * étoient ceux
qui avoi.ent le plus d’averfion pour l’églife romaine.
Lorfque l’archevêque Menezes y alla en
1599 Pour les engager à reconnoître le pape, ils
ne purent fouffrir qu’il les exhortât à recevoir la
confirmation. Ils dirent que leurs évêques ne leur
en avoient jamais par% que ce n’étoit pas un fa?
crement établi par Jefus-Chrift, & qu’ils ne per-
mettroienr jamais que l’archevêque mjt la main fur
le vifage de leurs femmes & de leurs filles. La
Crofe, hifi. du- ckrijlian. des Indes , &c. pag. ion
& 110. , 1
PAS, eft en générahine mefure déterminée par
l’efpace. qui fe trouve entre les deux pieds d’une
perfonnç qui marche, Voyeç MesÜRE.
Le pas ordinaire eft de deux pieds & demi ; plu.
fieurs le font cependant dé trois pieds ; le pas" géométrique
, ou le pas allemand, appellé auftî le
grand p as, eft de cinq pieds. Voye% Pied.
Les anciens milles romains & les milles italiens
modernes font de milie pas , millepajfus. La lieue
françoifè eft de trois mille pas ; la lieue allemande
eft de quatre mille pas. Voye{ Mille , Lieue , &c,
PASEW ALK, ville d’Allemagne, dans le cercle
de Haute-Saxe, & dans la Poméranie Brandeboar-
geoife, fur la rivière d’Ucker. Elle eft du nombre
de celles que l’on appelle immédiates dans le pays ,
c’eft-à-dire , que ng faifant partie d’aucun bailliage j
elle reffortit direâeraent au prince. La rivière dont
elle eft baignée & qui y a tomber dans le Frif-
cliafF, lui procure un affez bon commerce de denrées
, & fait écouler avec facilité lés ouvrages en
fer qui fe travaillent à fes portes» EHç eft penp]^
de luthériens & de réformés Vallons. Dans la
guerre de 30 ans elle fut fort maltraitée.
PASINA, c’eft ainfi qu’écrit la nouvelle carte de
l’empire Ruflien t au lieu de Piafida-y c’eft un pays
de l’empire Ruflien , dans la Tartarie mofcovite.
On ne fait rien encore de ce pays, finon qu’il eft
trâverfé par la rivière qui lui donne fon nom, &
qui va fe perdre dans la mer Glaciale , environ a
30 lieues de l’embouchure du fleuve Jéniféa.
P A S LA Y , ville d’Ecoffe , dans la province de
Cunningham, autrefois avec une célébré Abbaye,
dont les moines écrivirent l’hiftoire d’Ecofîe. Elle
eft fur le Cort à 15 1. d’Edimbourg, & 133 de Londres.
Long. 1 2 ,4 0 i 56 » 3°*
PASSAGE DU NORD. On a pu remarquer en
lifant divers articles de géographie, favoir, Amérique
septentrionale , .Asie , Californie ,
Mer de l’ouest , que l’cm s’y propofoit pour but
principal, de prouver que le paflage en Amérique
par le nofd-oueft étoit impoffible , & qu’il étoit
lion-feulement poflible par le riord-eft , mais fûr
& facile. On remarquera encore le même but dans
l ’article YeçO. Toüs ces articles contiennent des
raifons & des preuves de Cette double aflertion, ce
qui abrégera beaucoup celui-ci. Je commencerai
par établir quelques notions dont on doit fe munir
avant que de pratiquer la route que j.e tente d’ouvrir
aux navigateurs.
Les glaces font le plus à craindre dans le voifi-
ilage des terres : ce font les grandes rivières qui les
déchargent dans la mer à leur embouchure ; c’eft le
Vent du nord qui, fûr la mer glaciale , les retient &
les accumule autour des terres. Un vent de fud au
contraire ,les fait fondre & les difperfe au loin en
débris flottans. Le froid n’augmente pas à proportion
qu’on approche du pôle ; le Spitzberg eft
moins froid que la nouvelle Zemble , quoiqu’il foit
plus feptenfrional de fepc à huit dégrés. Le Groenland
eft plus fertile au nord qu’au midi : c’eft par les
produélions d’un pays qu’on peut juger de fa température.
On a trouvé fous le quatre-vingtième degré
de latitude, un marais fans fond, & qui n’eft
jamais gelé ; tandis qu’au foixantième degré près de
Sakutzk, M. Gmelin affure que durant deux étés la
terre creufée à treize, toifes de profondeur, étoit
gelée & dure comme un roc. Gouldens, qui avoit
fait trente fois le tour du nord, a certifié à Char-'
les I I , roi d’Angleterre, que deux vaiffeaux hol-
landois avoient trouvé à 89 degrés, c’eft-à-dire , aü
pôle Aréfique , une mer libre , profonde & fans
glaces. Enfin les navigateurs ne doivent pas ignorer
que l’Amérique eft plus froide que lrA fie , au
moins de dix degrés« Les prétendues preuves alléguées
jufqu’à préfent en faveur de la poffibilité du
paflage par les mers du nord-oueft , fe réfutent
cTelles-mêmes. On a refferré la mer orientale : mais
ce qu’on perd fur cette mer, on le regagne du côté
des terres, qu’on avance jufqu’à 2.07 degrés de
longitude. Dès-lors on retranche une bonne partie
fie l’ou;e$ de j’Ajmçrigue, qpi, refferré de cc côté,
fe trouve encore limité vers le fud par une efpèce
de golfe qu’on fait avancer au-delà du foixantième
degré de latitude. Mais que deviendront alors les
relations de tous les peuples de l’Amérique, placés
entre le cinquantième & le foixantième degrés de
latitude , qui parlent d’un continent de.mille lieues
vers l’oueft ? Que dira-t-on du témoignage d’uii
peuplé fauvage qui venoit du cinquante-unièmé
degré, fans avoir, la moindre connoiflance d’une
mer dans fon voifinage ? Si les Sauvages de 1*
baie de Hudfon n’ont aucune idée de ce paflage, qut
doit être fort proche de leur contrée,comment fë
perfuader qu’il exifte ? On le place à 62 degrés 30
minutes. Wïlfon , dit-on, y a paffé, & n’y a trouvé
fur la fin du détroit qu’une mer fans ferre de côté
ni d’autres. Pourquoi donc chercher encore ce paf-
fage qu’un Anglois a trouvé , quand on en a la latitude
précife ? Mais c ’eft en le cherchant que d’autres
Anglois, choifis par M. Dobbs, ont découvert
qu’il n’exiftoit pas, 8c qu’au lieu d*unë mer , ils
n’ont trouvé que des rivières. Ellis convient lui-
même que toutes fes recherches 'aboutirent à découvrir
que le prétendu détroit trouvé par Wïlfon ,
finifloit par deux petites rivières ; qu’ayant tenté à
droite 8c à gauche, il avoit trouvé une ouverture
au fud , mais barrée par une file de rochers, & uné
ouverture au nord, qui expiroit à trois milles de
l’entrée. Cependant Ellis prévenu pour ce paflage ,
le cherche dans un autre endroit. Mais les raifons
qu’il donne, pour vouloir qu’on le trouve, font •
bien foibles. S’il- y avoit, dit-il, un grand conti- ‘
nent à l’oueft de la baie d’Hudfon, on y trouveroit
de gros bois, & cependant on n’y voit cpië des
buiflons. Je réponds que le continent de la Tarta-
riè eft très-vafte ; cependant il n’y croit point de
grands arbres au-delà du foixantième degré: c’eft
le froid ,& non pas feulement le voifinage de la
mer, qui s’oppofe à la végétation des arbres. U y a
des îles, des ifthmes des montagnes voifines de
la mer, qui font couvertes de forêts. Ellis fuppofe
un flux de la mer du fud , qui exifte j'ufqu’à fix
céns lieues dans les terres. Pourquoi donc n’a-t-il
pasfuivi ce flux au tems du reflux? Pourquoi n’a-
t-il pas cherché cette mer du côté de l’oueft ou du
füd-oueft ? Ellis a trouvé des baleines de deux cens
pieds dans la baie de Hudfon ; il fuppofe qu’elles
venoient de cette mer inconnue, & conclut qu’elfe
ne doit pas être éloignée. Mais comment auroieiït-
elles franchi un paflage fi étroit que celui qu’il a' t ouvé ? Enfin , on fuppofe ce paflage tantôt au
foixante-deuxième, tantôt au foixame-cinquième ÿ
8c tantôt au foixarrte-neuvième degré. Mais uné nation
fauvage, placée au foixante-douzième degré 9
vient jufqu’au Fort-Bourbon , fous le crnquan'të-
feptième degré, toujours à pieds, fans avoir aucun
ufage des canots, ni la plus légère connoiflàncë
d’uae mer ou d’un détroit, fi ce n’eft d’une baie à
l’eft. Comment une mer auffi grande que celle
qu’on fuppofe à l’oueft, ferôrf*elle ignorée des peuples
qui voyagent à deux ou trois céns lieues' aw