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qui ne peut guère paffer que pour une baie. Long.
296, 56 ; lat. 5 ,1 2 .
La ville de Paita eft fituée dans un canton fort
ftérile, dont le terrein n’efl compofé que de fable
& d’ardoife. Elle ne contient qu’environ deux cens
familles ; les maifons n’y font que d’un étage, &
n’ont que des murs de rofeaux refendus & d’ar-
g ille , 8c des toits de feuilles fèches : cette manière
de bâtir , toute légère qu’elle paroît, eft affez fo-
lide pour un ;pa.ys. où la pluie eft un phénomène
rare.
L’amiral Anfon prit cette ville en 1741 , avec
cinquante foldats , la brûla , & partit avec un butin
confidérable qu’il enleva aux Efpagnols. (R.)
PAKSCH , petite ville de la baffe-Hongrie,
dans le comté de T oln o, fur le Danube. Elle eft
environnée de champs & de vignes ; & elle appartient
à la famille Darozfi. Les impériaux la prirent
& la brûlèrent l’an 1602. (/J.)
P A L A C IO S , Palatium , ville ou bourg d’Efpa-
gn e , dans l’Andaloufie, fur la route de Séville à
Cadix. Long. 12, 24 lat. 3 7 , 4. {R.)
P A LA IS , Palatium, petite place ibrte de France
, en Bretagne, capitale de Tîle de Belle-Ille.
Long. 14 ,2 0 ; lat. 47 , 20.J(R.)
Palais , bourgade de France, en Bretagne, à 4
lieues de Nantes. Elle eft bien célèbre, pour avoir
donné le jour à Pierre Abélard, que fur de fauffes
apparences d’infidélité, les parens d’Héloïfe firent
cruellement mutiler ; lui qui n’aimoit au monde
que cette favante fille, & qui l’aima jufqu’au tombeau
; lui qui étoit un des plus fameux & des plus
habiles doàeurs du XIIe fiècle , le plus grand dia-
leéHcien, & le plus fubtil efprit de fon tems.
Ce n’eft pas tout, il eut encore à effuyer coup
fur coup, malheurs fur malheurs, par la jaloufie
de fes rivaux , & quelquefois par fon imprudence.
C ’eft ainfi qu’il lui échappa de dire étant au couvent
de Saint Denis, qu’il ne penfoit pas que leur
Saint Denis fût Denis l’Aréopagite, dont il eft
parlé dans l’Ecriture. L*abbé étant inflruit de ces
difeours hors de faifon, déclara qu’il livreroit à la
juftice du roi celui qui avoir l’audace de renverfer
la gloire & la couronne du royaume. Abélard fe
fauva de nuit en Champagne , 8c fe crut trop heureux
d'obtenir, après la mort de l’abbé de Saint-
Denis , la permifiâon de vivre monaftiquement
loin de Paris.
Il vint au Paraclet ; des écoliers l’y fui virent en
foule; & fes ennemis en plus grand nombre , lui
rendirent dans cet hermitage même, la vie tellement
amère, qu’il fut fur le point de fe retirer
hors de la chrétienté ; mais fon etoile ne lui permit
pas de fe procurer ce repos.
Oh lui fit un procès d’héréfie devant l’archevêque
de Sens, & l’on convoqua fur cette affaire ,
l’an 1140, un concile provincial, auquel le roi
Louis VIII voulut aflifter en perfonne. S. Bernard
étoit l’accufateur; Abélard fut bientôt condamné.
Le pape Innocent II confirma la condamnation,
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en ordonnant que les livres de l’hérétique feroienr
brûlés , qu’il ne pourroit plus enfeigner, 8c qu’on,
l’emprifonnât. 11 étoit perdu fans Pierre le Vénérable, qui, touché
de fon trifte fort & de la beauté de fon génie,
le reçut favorablement dans fon abbaye de Glugny,
& lui réconcilia S. Bernard , le promoteur de l’op-
preffion que l’innocence avoir foufferte dans le
concile de Sens & à Rome. Mais de fi longs malheurs
confécutifs avoient tellement délabré la fante
d’Abélard, qu’il n’étoit plus tems d’y porter remède.
En vain l’abbé de Clugny l’envoya pôtir le
rétablir , dans le prieuré de Saint - Marcel, lieu
pur & agréable, fituéprès de la Saône, au voifinage
de Châlon : il y mourut bientôt-après, le 21 avril
114 2 , à l’âge de 63 ans. Voyez dans Bayle fon article
; joignez-y les articles Héloïfe, Berenger de
Poitiers , Amboife (François) , Foulques , & vous
aurez dans le même dictionnaire l’hiftoire com-
plette d’Abélard. (Æ.)
Palais (S a in t) . petite ville de France, dans la
baffe-Navarre ,au diocèfe de Bayonne , fur la Bi-
donfe, à 6 lieues de Saint-Jean-Pié-de-Port, à qui
elle difpute l’honneur d’être la capitale de la Navarre.
Elle eft à 170 li; f. f. o. de Paris. Long. 16 *
J y, Ut. 4 3 ,2 0 (Æ.)
PALAMOS, petite, mais forte ville d’Efpagne,
dans la Catalogne, avec un port. Les François la
prirent en 1694, & la rendirent en 1697 par la
paix deRifwick. Elle eft fur la Méditerranée, à f
lieues f. e. de Gironne, 10 n. e. de Barcelone«
Long. 20,4 6 ; Ut. 4 1 ,4 8 . (R .)
PALANKA , petite ville de la haute-Hongrie v
au comté de Novigrad , fur la rivière d’Ibola , à 7
lieues n. de Novigrad, 15 n. de Bude, Long. 36 »
58 ; lat. 4 8 , 3 . (R.)
Palanka , ville peu confidérable de la petite
Tartarie , près du Niefter. (ft.)
Pa lan k a ( la nouvelle ) , ou ü j -Pa lan k a »
fortereffe de la haute-Hongrie , fur les confins de
la Turquie , au Banat de Temefwar, 8c fituée fur le
Danube. (R.)
Palanka ( hafian - hacha ) , fort de iTllirie
turque , dans le fangiacat de Semender , entre les
rivières de Jeffara 8c de Morava. ( R y
Palanka ( rauftapha-pacha ) , fortereffe de la
Bulgarie , dans le fangiacat de Widdin. ( R . )
PALAOS. Voyez Nouvelles-Philippines.
PALAPOLI, petite ville de la Natolie , dans Is
Caramanie, fur la côte au nord de l-’île de Chypre,
prefque à l'embouchure d’une petite rivière.-
Long, f i , 1 ; lat. 36 , 32. (R .y
PALATIN ( mont ) , Palatinus m o n s c’eft une
des fept collines fur lefquelles la ville de Rome
fut bâtie. C eroit celle que Romulus environna de*
murailles pour faire la première enceinte de la-
ville. Il choHjt ce lieu , parce qu’il y avoit été apporté
avec Ion frère Renias par le berger Fauftu-
luS, qui les avoit trouvés fur les bords du Tibre 7
& qu’il vit d’ailleurs douze vautours qui voloienx
PA L
fur cette montagne , au lieu que Remus n en vit
que fix fur le mont Aventin.
Les uns veulent que ce mont fut appelé Palatin,
de Paies, déeffe des bergers, qu’on y ado-
roit : d’autres le dérivent de Palatia, femme de
Latinus ; & d’autres des Pallantes, originaires de
la ville de Pallantium , dans le Péloponèfe, & qui
vinrent s’habituer en cet endroit avec Evander.
La maifon des rois, qu’on a appelée de-la pa-
laiium, c’eft-à-dire , palais, étoit fur cette montagne.
.
‘L ’empereur Héliogabale fit faire une galerie fou-
tenue de piliers de marbre, qui joignoit le mont
Palatin , avec le mont Capitolin. On y a vu dix
temples magnifiques ,feize autres petits , ^quantité
de fuperbes bâtimens dont on admiroit 1 archi-
teélure, entre autres le palais d’Augufte ; mais ce
quartier de la ville n’a plus aujourd’hui que quelques
jardins qui font affez beaux. (JL)
■ PALATINAT DU RHIN ( l e ) , ou le Bas-
Palatinat , état confidérable d’Allemagne, au
cercle du bas-Rhin. Il eft borné à l’eft par le comté
de Katzenelnbogen , l ’archevêché de Mayence,
l’évêché de Worms , & une partie du territoire de
l'ordre teutonique en Franconie; au fud par le
duché de Wurtemberg & l ’évêché de Spire; a
l ’oueft par l’A lface ,le duché de Deux-Ponts, le
comté de Sponheim , la principauté de Simmern ;
au nord par une partie de Téle&orat de Mayence,
& le comté de Katzenelnbogen. Dans fa plus
grande étendue, le Palatinat a au-delà de vingt
milles d’Allemagne en longueur.
Quoique montueux en quelques endroits, le
pays eft de la plus grande fertilité. On y recueille
toutes fortes de grains 8c de légumes , & il y croît
d’excellent vins. Il y a d’ailleurs des plantations
confidérables de tabac , & de très-bons pâturages.
Les principales rivières qui l ’arrofent, font le
Rhin & le Necher. Au refte, les ravages cruels
qu’y commirent les François vers la fin du dernier
fiècle , & l’intolérance religieufe, fur-tout dans les
comtés, évêchés 8c feigeuries enclavés dans l’é-
leélorat, y ont caufé & y caufent journellement
des émigrations confidérables qui ne peuvent que
s’accroître encore par le parti qu’a pris l’éleéleur
palatin de quitter Manheim capitale du Palatinat,
pour tranfporter fa réfidence à Munich. Les religions
admifes dans le Palatinat, font la luthérienne
, la calvinifte, & la catholique.
La dignité palatine, après avoir paffé d’une maifon
dans une autre, fut enfin fixée dans celle des
ducs de Bavière, par l’inveftiture qui en fut donnée
à Louis I , l’un d’entre eux , par l’empereur
Frédéric I I , dans une diète tenue à Ratisbonne en
1215, Ce 11e fut cependant que fon fils qui réunit
en fa perfonne la poffeffion effeélive du Palatinat
du Rhin & de la Bavière. En 1410, fa defcendance
fe partagea en quatre branches principales. La
branche électorale s’éteignit en 1539 , & l’éleétorat
paffa dans celle de Simmern, d’où elle vint à
la branche de Neubcurg: de celle-ci il eft parvenu,
en 1742, à Charles -Philippe-Théodore,
comte palatin de Soultzbach , aujourd’hui ( 1784),
duc de Bavière 8c comte palatin du Rhin , lequel
poffede aufli le duché de Neubourg, celui de B e rg ,
celui de Juliers, la feigneurie de Ravenftein, & le
comté de Meindelheim.
Lecomte palatin du Rhin eft archi-tréforier de
l’empire ; & par l’extiaélion de la branché Wilhel-
mine qui régnoit en Bavière, il y réunit la dignité
d’harchi-fénéchal du faint empire.
Le comte palatin , comme grand tréforier , eft le
cinquième en rang parmi lès élefteurs féculiers :
comme grand fenéchal , il eft le fécond. A fo»
office de grand fénéchal eft attaché le vicariat
de l’empire , fur le Rhin , en Suabe , 8c en Franconie.
Au refte, avant l’extinâion de la branche
de Bavière , fur les inftances & les vives repréfen-
tations de l ’éleéleur palatin / il avoit été convenu
que les éleéleurs Palatin 8c de Bavière, feroient
alternativement vicaires de l’empire. Le Palatinat
fournit, pour fon contingent, 30 cavaliers & 13&
fantaffins. Il fe divife en 19 grands baillages.
Scioppius (Gafpard ) , l’un des plus redoutables
critiques du x v j i e fiècle , naquit dans le Palatinat
en 1Ç76, & mourut à Padoue en 1649, à 74
ans. (À.)
Palatinat ( le -h a u t ) , ou Palatinat de
Bavière , contrée d’Allemagne, fituée dans le
cercle 8c au nord de la Bavière. Il fut d’abord, pofi-
fédé par les ducs de Suabe, defquels il paffa à la
maifon Palatine , iffue de ces ducs. Il appartient
aujourd’hui au comte Palatin du Rhin, duc de
Bavière. Amberg en eft la capitale , & le fiège du
gouvernement éledoral. (Æ.)
PALAZZUOLO , ou Palazolo , petite ville
de Sicile , dans le val de Noto, fur le bord de la
rivière Bufar©, à 20 li. o. de Syracufe. Long. 3 2 ,
40; lat. 3 7, 3. (R.)
Palazzuolo , bourgade d'Italie, dans le Bref-
fan , fur l’Oglio. (R.)
PALENCIA, ville d’Efpague, au royaume de
Léon , avec un riche évêché fuffragant de Burgos..
Elle fut bâtie par le roi Sanehe le grand, dans un
terroir fertile, aux frontières de la Caftille , à 17
lieues f. o. de Burgos , 25 f. e. de Léon, 46 n. de
Madrid. Long. 13 , 26 ; lat. 4 2 ,1 1 . .
Cette ville a cinq paroiffes , 8c quantité de maifons
religieufes. L’univerfité qui y avoit été fondée
par Alfonfe IX , fut enfuite transférée à Salamanque.
Palencia affiégée par les Anglois au XIVe fiècle,
fut vaillamment défendue par les femmes en l’ab-
fence de leurs maris, occupés à la guerre que fe
faifoient Jean, roi de Caftille , 8c Jean I , roi de
Portugal. Le prince, pour récompenfer la bravoure
de ces héroïnes qui avoient repouffé les
efforts des Anglois, établit l’ordre de l’écharpe,
vers l’an 1390, en leur fav eur , leur permit de
porter l’écharpe d’or fur leur manteau, & ietu*