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glois & les Hollandois y vont chargef des fruits
exquis , & des vins délicieux que fon terrein produit
en abondance. Elle eft fur le rivage de la
mer, près de la rivière de Guadalmedina, entre
des montagnes, à 22 lieues de Gibraltar, 34 f.
de Cordôue, 25 f. o. de Grenade, 33 f. ,e. de
Séville, & 122 1 f. o. de Madrid. Long. 13 ,4 0 ;
lut. 3 6 ,4 5 . Cette ville eft la réfidence du commandant
général de toutes les côtes du royaume de
Grenade. On y compte 4 paroiffes, 22 couvens,
2 collèges & plufieurs hôpitaux. Les Phéniciens
jetèrent les premiers fondemens de cette ville.
(«oM
A LAG U E T TE , (la côte de) ou la Cote
de Maniguette , grand pays d'Afrique dans la
Guinée, le long de la mer, entre Rio-Sanguin
& le cap des Palmes. Cette cote eft partagée en
plufieurs fouverainetés , dont la principale eft le
royaume de Sanguin, où fe trouve le port du
petit Dieppe. Elle eft arrofée de quantité de rivières.
Les nègres du pays font grands, forts &
vigoureux. Les hommes & les femmes y vont
plus découverts qu’en aucun autre lieu de la
Guinée. Ils ne portent au plus qu’un fort petit
chiffon fur ce qui diftingue un fèxe de l’autre.
Leur pays qui eft bas, u n i, gras, arrofé de rivières
& de ruiffeaux, eft extrêmement fertile,
& propre à produire tout ce qu’on y femeroit.
On en tire de l’ivoire, des efclaves, de l’or en
poudre, & fur-tout de la maniguette ou mala-
guette, qui donne le nom au pays ; ç’eft ce poivre
long qui eft une graine rondelette, de la groffeur
du chénevi, d’un goût piquant, & approchant de
celui du poivre , d’où vient qu’on l’appelle aufli
poivre de Guinée. Les Hollandois font aujourd’hui
le commerce de cette contrée, (Ri)
MALAIS ( les ) , peuples qui fè font établis
dans les îles de la Sonde. Ils ne font pas noirs
comme les naturels du pays, obéiffent à des ful-
tans , & trafiquent volontiers avec les autres
nations. Ils font plus policés que les noirs. Leur
religion eft tin mahométifme mêlé de beaucoup
de fables. Ils logent dans des cabanes élevées fur
des piliers, & couvertes de feuilles de palmiers. w " , y y MAL A T , montagne de l’Amérique feptentrio-
nale au Mexique, dans la province de Seiton ; c’eft
un des grands volcans des Indes, qui vomit de
tems en tems par plufieurs bouches, de la fumée, ;
du feu & des pierres ardentes. (R.)
MALATHIA , ville d’Afie fur l’Euphrate, à 52
degrés de long. & à 37 de Ut. Elle dépend de la
S y r ie , & en eft frontière. (R.)
MALATHIAH , ville d?Afie en Turquie , dans
l’Aladulie, fur la rivière d’A rai. C ’eft la Mélitene
des anciens. Elle eft fituée à 61 deg.de long. & à
3 9 , 8 de latitude. (Æ.)
M A LA TO U R , anciennement Mars-la-tour, en
latin Martis turris , chef-lieu d’un petit territoire de
France, au pays Meffin, fur lequel on -peut lire
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Longuerue, defeript. de la France, II. partie, page
MA LA TZCA , jolie ville de la baffe Hongrie,
dans le comté de Presbourg & dans un des diftriéls
feptentrionaux de ce comté. Elle eft du nombre
des privilégiées : elle eft munie d’un château , &
elle renferme un couvent de Saint François, oit
fe fait quatre fois l’an un nombreux concours de
pèlerins. (/ê.)
MALAYE, ville d’Afie dans l’île de T e rnate,
une dis Moluques. Les Hollandois à qui elle ap-?
partie n t , l’ont fortifiée. {R )
MALCHENBERG, montagne d’Allemagne,
dansTéleâorat de Mayence, au pays de Bérgv
Straff, près de la rive orientale du Rhin. Ôn croit
que c ’eft le Melibochum des anciens,. (Æ.)
MALCHIN, prononcé Maikin , petite ville
d’Allemagne en baffe Saxe , au duché de Meckel?
bourg, dans la principauté deWenden, & dans
la Vandalie , à l’entrée de la rivière de Pêne*
dans le lac de Cummerow. Long. 30, 18 lat.
5 3 t- S RX MALCHO , ville d’Allemagne, dans le cercle
de baffe Saxe , & dans le duché de Mecklenbourgr
Schwerin, entre le lac de Plawer-fée & celui de
■ Calpiner. E.le a une abbaye de filles nobles &
proteftantes qui fiège dans les états du pays, &
polîede 14 villages (R.)
MALDEN , ou plutôt Maldon , ville à marché
d’Angleterre, dans la province d’Effex, fur le
Chelmer, à 1 o milles de Colchefter * à 12 de la
mer , & à 30 n. e. de Londres. Elle envoie deux
députés au parlement. Long. 18 , 10; lat. 51,42^
Plufieurs favans ont prétendu que Maldenreft le
Camulodunnm des Trinobantes. Le père Percheron «
le père Hardouin & autres, dont l’autorité peut
prévenir en faveur d’une opinion , ont embraffé ce
fentiment d’après Çambden ; mais les raifons du
contraire, données par le feul M. G a ie , font
triomphantes. Le Camulodunum défigne une colline
fur là rivière Cam, dont la fourcé eft aux fron-
f-ères du côté d’Effex. De ces deux noms Cam &
Dunum ; les Romains ont fait leur Camulodunum ?
qui étoit la Waldemburg des Saxons ; cette colline
s’appelle à préfent-Sterburg-Hill. On y a trouvé
une médaille d’or de Claudius-Céfar, une coupe
d’argent d’un ouvrage , d’un poids & d’une figure
qui en juftifient l’antiquité ; & ce font des découvertes
qui conviennent à ce que dit Tacite , qu’on
avoit érigé dans cet endroit, un temple au divin
Claudius ; mais M. Gale apporte un concours d’au?
très preuves, qu’il feroit trop long de fuivre , &
'qui perfuadént toutes que cette célèbre. colonie
romaine dont parlent les auteurs éfoit dans cet
endroit-là. (Ri)
MALDIVES , îles des Indes orientales , danç
la grande mer des Indes. Elles commencent à
8 degrés de la ligne équinoxiale du côté du nord,
& fiftiffent à 4 degrés du côté du fud. Leur longueur
«ft ainfi de 300 lieues, fixais elles n’ont que
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‘^ô'à 35 lieues de largeur. Elles font à fô lieues
du cap Comorin, qui en eft la terre ferme la plus
Voifine.
Ce fut en 1506 , que dom Laurent d’A lmeyda,
portugais, fils du vice-roi des Indes , fit la découverte
des Maldives ; enfuite les Portugais les ont
divifées en treize groupes ou provinces, qu’ils
nomment Atollons. Chaque Atollon eft féparé des
autres , & contient une grande multitude de peti
les îles. ’ .
Ptolomée ,7/V. v u . c. iv. en parlant de ces îles,
qu’ il met devant celle de Taprobane, dit que de
fon tems , on vouloir qu’elles fuffent au nombre
de 1378 ; les naturels du pays en comptent 12000.
De tous les canaux qui les féparent, il n’y en a
que 4 qui puiffent recevoir des navires. Il eft certain
que le nombre en eft grand, quoiqu’il diminue
tous les jours par les courans & les grandes
marées. Le . tout même femble n’avoir autrefois
formé qu’une feule île , qui a été partagée en plusieurs.
La mer y eft pacifique, & a peu de profondeur'.
.
Entre ces îles , il y en a beaucoup d’inhabitées,
& qui ne font couvertes que de gros crabes, &
d’oifeaux qu’on nomme Pinguys.
■ Par la pofition des Maldives, on doit juger
que la chaleur y eft exceflîve ; les jours en tout
tems y font égaux- aux nuits } maïs les nuits y
amènent une rofée abondante, qui lesrafraîchiffent
& qui font qu’on fupporte plus aifément la chaleur
du jour. L’hiver , qui dure fix mois , confifte
en pluies perpétuelles, qui fertilifent la terre. Le
coco y eft plus commun qu’en aucun-lieu dp
monde , & la banane y eft délicieufe.
La religion des Maldivois eft celle de Maho-
met ; le gouvernement y eft monarchique & ab-
folu. Le defpote réfide à Male, qui eft la principale
de ces îles , qui font prefque ftériles , & ne
p.roduifent guères que des cocotiers. On y recueille
un peu de riz & de miel. Le kaire qui eft l’écorce
du cocotier, & dont on fait des cables, eft, avec
le poiffon la principale de fes exportations.
On trouvé dans ces îles Aine affez grande police
; les pères y marient leurs filles à dix ans, &
la kfi permet de reprendre la femme qui a été
répudiée. Pyrard' vous indiquera leurs autres
Aifages.
On croit que les Maldives Ont ete autrefois peuplées
par les Ghingulois, peuples de .Fîle de Cey-
lan. Cependant ils ne leur reffemblent guère ,
car les Chingulois font noirs & mal-faits , au lieu
que les Maldivois font bien formés .& bien proportionnés,
& qu’ils ne different prefque des Européens
que par la couleur qui eft olivâtre. C ’eft
Vraifemblablement un peuple mclé de diverfes nations
, qui s’y font établies après y avoir fait
naufrage. Il eft vrai que toutes .les femmes & les
hommes y ont les cheveux noirs, mais Fart y contribue
pour beaucoup , parce que c’eft une idée
de beauté dans le pays. L’oifiveté & la lafeiveté
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y font les vices du climat. Le fexe s’y abandonne
aux hommes avec la plus grande ardeur &
fans retenue. (Ri)
M A LD O N , ville d’Angleterre , dans le comté
d’E ffex, au fud-oueft de Colchefter. (R.)
MALE , petite île des Indes, qui eft la principale
& la plus fertile des Maldives, quoique
mal-faine & toute couverte de fourmis , qui y font
fort incommodes. Elle a uue lieue & demie de
tour, & elle eft fituée prefque au milieu des autres
Maldives. Le roi des Maldives réfide dans cette
île , & y a un palais, dont Pyrard a fait la deferip-
tion. long. 02; lat. 4 , 30.'(R.)
MALÉE (.cap ) , ou Cabo^Malio , promontoire
de la Morée, dans la Laconie, où il fait
l’angle qui unit la côte méridionale avec la côte
orientale. Tous les auteurs grecs & latins en parlent
comme d’un cap où la mer eft fort orageufe.
Quelquefois les matelots françois nomment ce
cap les aîles de Saint- Michel. (R.)
MALEMBA , royaume d’Afrique dans la baffe-
Éthiope, aif midi du royaume de Metamba. La
Coanza, dont la fource eft inconnue,, le coupe
d’orient en occident. (K.)
MALER. Voyer La c Ma le r .
MALESTROIT , petite ville de France en Bretagne
, au diocèfe de V annes, fur la rivière d’Oufte ,
avec titre de baronnie. (R.)
MA LG ARDEN, couvent catholique de dames
nobles , au cercle de Weftphalie , dans l’évêché
d’Ofnahrug, au baillage de Voerden. (R.)
MALGÜE. Voye{ Malaga,
MALICORNE , bourg du Maine , éleélion de
la Flèche, à 3 lieues de cette v ille , & 7 du Mans ,
au confluent de trois rivières ; ce qui Favoit fait
appeller Condè. Le château porte le nom de Mali-
corne s de celui des feigneurs, & le donna enfuite à
la terre qui relève de Sablé. Les feigneurs y fondèrent,
au 1 i e fiëcle , un prieuré dépendant de
l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers. (R.)
MALICUT, petite île des Indes, fur la côte de
Malabar, & à 3 5 lieues n. des Maldives. Elle a
quatre lieues de tour , & elle eft entourée de bancs
dangereux ; mais l’air y eft tempéré, & le terroir
abondant en toutes fortes de fruits? (R.)
MALÏNE ( l a ) , rivière de l’Amérique fepten-
trionale, qui fe perd dans le golfe du Mexique.
Les Efpagnols la nomment rivière de Sainte-1hérefe,
w
MALINES , ville des Pays-Bas, dans le Brabant
Autrichien , Capitale de la feigneurie de même
nom, avec un archevêché érigé par Paul IV en
1Ç59, dont l’archevêque prend le titre de primat
de la Gaule Belgique, & un confeil que Charles
le Belliqueux, duc de Bourgogne, y établit en
1474. Il s’eft tenu à Malines trois conciles provinciaux.
Cette ville eft appelée Mechelen par les Flamands
, & Mechel par les Allemands. Le nom latin
Mechlinia qu’on lui donne , ne diffère guère de