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au parlement : Pâlit re dans le comté, & à 2 li.
e. de Longford , fur la rivière de Camelin. C ’étoit
suffi le nom de Perth.
JOIGNY , Joviniacum , ville de France , en
Champagne, fur l’Yonne. Elle n’eft pas auffi ancienne
que le difent la Martinière 8c d’Anville.
M. Bourdois, qui a fait l’hiftoire manufcrite de
Joigny, dit que ce ne fi.it d’abord qu’un château
fort, clos de murs q u i, en 14 14 , prit fa forme
aéhièlle , & près duquel il fe forma une ville. Le
pont n’exiftoit pas en 978. M. Pafumot, qui a examiné
de local, fait voir que ce n’eft pas le Bandât
uni de la Table Théod. ; il place ce lieu entre
Baffou & Bonnard, à l’embouchure du Serain dans
l’Y onne, & démontre que le grand chemin de
Paris à Lyon ne paffoit. point à Joigny, comme
l’indique la Carte de la Notice des Gaules de M.
d’Anville. Voye^Mèm. Gêogr. de Pafumot, 1765 ,
pag. 130. La voie romaine pafloit de Sens àV il-
lefole , de là à Baffou , à Apoigny, & à Auxerre.
Ibid, page 1 54.
Geoffroi en étoit comte en 1060. Le comté, de
la maifon de Sainte-Maure, paffa en celle de Laval
en 1576 , de laquelle le cardinal Pierre Gondi,
frère du maréchal de R etz , l’acquit. Le duc de
Villeroy en a hérité de la ducheffe de Lefdiguiè-
res , morte en 1716. Le comte Jean affranchit
Joigny en 1300, moyennant de groffes fommes.
On a percé depuis peu un grand chemin le long
de l’Yonne j on n’eft plus obligé d’entrer dans
la v ille , qui a trois paroiffes , & qui eft fort peuplée.
Les vins en font renommés, auffi bien que
les langues fourrées. La feigneurie de Joigny a
vingt-fept terres dans fa mouvance.
M. Bourdois, père du lieutenant - général du
baillage de Joigny, a laiffé une hiftoire manufcrite
de cette ville. Il exifte une autre hiftoire
manufcrite de Joigny, par'M. Davier, avocat,
qui en fixe l'a fondation en 999 ; elle eft entre les
mains de M. Bourdois , médecin. Voye^ Mèm. Géog.
de Pafumot, 1765 , page 138 , &c. ad finem. {JR.')
JO IN G T , petite ville de France, éleéfion, &
à 6 lieues n. o. de Lyon.
JOINVILLE, petite ville de France, en Chain-'
pag rie., avec titre de principauté, éle&ion de la
généralité de Châlon. Elle eft bâtie fur le penchant
d’une montagne , au pied de laquelle coule la
Marne, à 6 li. de Saint - Dizier, 15 de Troyes ,
28 de Reims. On voit fur la hauteur un grand
& magnifique château, où eft né le fameux cardinal
Charles de Lorraine , en 1524 ; où eft enterré
le fire de Joinville, hiftorien de Saint-Louis,
& où fut conclue , félon Belleforêt .& Duchêne,
en 1587, cette fameufe ligue qui caufa tant de
maux à la France.
Henri II décora cette ville du titre de principauté
, en faveur des ducs de Guife ; mais au-
jourd’hui cette terre , dont dépendent quatre-
vingt-deux villages, appartient à M. le duc d’O rléans.
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Dans l’Eglife collégiale de Saint - Laurent, on
j voit les tombeaux de plufieurs ducs de Guife &
! des feigneurs de Joinville.
Il y a des' fabriques de draps, de ferges, de
droguets & boges : il s’y fait beaucoup de toiles
de «chanvre & de treillis avec des fils du pays
ou de Lorraine. Le terroir eft montueux & difficile
pour les voitures. Il y a quantité de vignobles,
& de mines de fer qui fournifl'ent les forges
des environs.
Ceux qui donnent à cette ville une grande ancienneté,
& qui en font remonter l’origine à Jo-
vin , lieutenant de Valentinien, empereur d’Oc-
cident, l’ont nommée Jovina villa ; ceux au contraire
qui rapprochent fon origine du fiècle de
Louis - le - Gros , c’eft-à-dire, vers le XIIe fiècle,
& je crois qu’ils ont raifon, l’appellent Johannis
■ villa.
Charles de Lorraine, cardinal, naquit à Joinville
le 17 Février 1529. On ne peut s’empêcher
de vouloir le connoître, quand on confidère que
cette connoiffance fait celle de trois règnes con-
fécutifs , les plus intéreffans de notre hiftoire :
ainfi , j’efpère qu’on m’excufera , fi je m’étends
un peu à peindre un homme qui a joué fous ces
trois règnes un fi grand rôle, 8c dont: la naiffarice
a été fi funefte à l’état.
Doué par la nature de grandes qualités , il nê
chercha qu’à fatisfaire fon ardeur infatiable d’acquérir
des biens & des honneurs; il s’infipua par
de baffes complaifances dans -la faveur de la ducheffe
de Valentinois , maîtreffe de Henri I I , & qui
menoit tout à fa volonté : fon crédit devint fans
bornes fous François II ; car lui & le duc de Guife,
fon frère, gouvernoient le royaume à leur fan-
taifie; en 1558, il^, entamèrent des conférences
fecrettes à Péronne-avec Granvelle , évêque d’Ar-,
ras , pour la ruine^des Coligni , & de leur parti.
La crainte qu’eut le pape d’un concile national
en France, l’obligea d’affembler, en 1562, un
concile général à Trente ; le cardinal de Lorraine
s’y rendit avec un train d’une magnificence incroyable
; lès légats , les évêques de l’affemblée ,
les ambafladeurs des miniftres étrangers, allèrent
au-devant de lui pour le recevoir ; fa puiffance,
fon cortège , fon génie , cauferent de l’ombrage &
de la jaloufie au pontife de Rome ; il ramafia fes
forces ; & faifi de crainte, il pria Philippe de le
foutenir dans le concile..
Le rang 8c le pouvoir du cardinal de Lorraine
étoient portés fi loin, que le connétable Anne de
Montmorency lui écrivoit Monfeigneur, & fignoit,
votre très-humble & très-obéiffant ferviteur ; 8c le cardinal
écrivoit Monfieur le Connétable , & au bas
votre bien bon ami. A la mort de fon frère le duc
de Guife, qu’il apprit étant à Trente, il ne fongea
qu’à s’accommoder avec le pape , ne foutint plus
les libertés de l’églife gallicane , & trouva convenable
, pour les intérêts de fa maifon, de s’huma-
sifer avec fa fainteté.
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A fon retour de T rente, on lui accorda des gardes
, qui non-feulement eurent ordre de raccompagner
jufques dans le Louvre, mais encore de ne
le pas quitter à l’autel ; privilège allez femblable a
celui qu’obtint depuis le cardinal de Richelieu.
En 1572 ,.il fe rendit à Rome pour entretenir le
pape* des grands projets qu il avoit concertés avec
la reine mère , dont le principal etoit le manacre
delà Saint Barthélemi il fit compter mille ecus
d’or à un gentilhomme du duc d Aumale , qui lui
en apporta la nouvelle , 8c fe rendit en proceffion
à l’églife de Saint-Louis, où il célébra la meffe à
ce fujet avec une pompe fuperbe. Il revint en
France en 1574, amfta à une des procédions de
pénitens, établie par Henri III, y prit du froid,
de la fièvre, 8c mourut le 23 décembre , âgé de
55 ans.
Plongé dans la galanterie pendant tout le cours
de fa v ie , il féduifoit les femmes par fa figure,
par fon efprit, & plus encore par fes préfens.
« J’ai ouï conter , dit Brantôme, que quand il arri-
v voit à la cour quelque fille ou dame qui fût belle ?
» il la venoit accofter, & lui difoit qu’il la vouloit
?>dreffer; auffi y en avoit-il peu qui ne fuffent
>♦ obligées de céder à fes largeffes, & peu ou milles
» font-elles forties de cette cour femmes ou filles
v de bien. . . . . .
Il n’eut pas fon égal en dépenfes faftueufes, qui
accompagnoient toutes fes aftiôns , & s’étendoient
même fur les pauvres & les mendians. Son valet-
de-chambre, qui manioit fon argent des menus
plaifirs, portoit une grande gibecière qu’il rem-
pliffoit tous les matins de trois ou quatre cents
écus, 8c les diftribuoit aux pauvres qu’il rencon-
troif.
La fierté avec, laquelle il traita la ducheffe de
Savoie , en la baifant par force , peint fon orgueil
& fon amour-propre. « E ft-c e avec moi, lui
» dit-il, qu’il faut ufer de cette mine & façon ;
» je baife bien la reine ma maîtreffe, qui eft la
?> plus grande ’ reine du monde, & vous , je ne
v vous baiferois pas, qui n’êtes qu’une petite du-
v cheffe crottéç....»
La violence de fon caractère s’exerça contre les
proteftans de France, tandis qu’il penfionnoit, par
politique, les proteflans d’Allemagrie. L’infiilte
qu’il reçut en fortant de la maifon d’une coprti-
fanne, l’obligea à faire aller toute la cour à Saint-
Germain , malgré l’ancienne coutume ; 8c la ridicule
prédiéjion d’un aftrologue , qu’il feroit tué
d’une arme à feu , l’engagea à faire défendre tout
• port d’armes fous le règne de François II. Ajouterai
je ici qu’on a trouvé dans les archives de Joinville
, une indulgence en expe&ative pour ce cardinal
8t douze perforine? de fa fuite 9 laquelle indulgence
repiettoiç à chacun d’eux, par avance,
trois péchés à la fois. Long. 22 , 45 ; lat. 48 , 29.
{Massotü d e M o m i l l i e r s .)
JO KA ITZ , ville du Japon , dans l’île de Ni-
plron , fur le bord de la mçr. I£oempher lui donqe
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environ mille maifons. On y trouve un grand
nombre d’hôtelleries ; car les voifins n’ont d’autre
moyen de vivre , que d’héberger les voyageurs.
JOLSCHWA. Voye^ Jelsava.
JOMPANDAM , ville maritime & forte , fituéè
dans l’île de Macaffar ou des Celèbes en Afie. Elle
appartient aux Hollandais.
JONCASSE, fontaine minérale , à une lieue de
Montpellier.
JONE, petite île d’Ecoffe , au f. o. de celle de
Mull ; elle a deux milles de long 8c un mille de
large. Je n’en parle que parce qu’elle étoit le lieu
où réfidoient les évcques des îles , & celui du tombeau
des rois d’Ecoffe. On compte quarante rois
d’Ecoffe, quatre d’Irlande, & autant de Norwège,
qui y font inhumés.
JONKIOPING , Junecopia, très-ancienne ville
de Suède , dans la Gothie, entre les lacs de "Wet-
ter , de Munk & de Rock. Elle a un arfénal 8c une
fabrique d’armes confidérable. (R.)
JONPOUR, petite ville des Indes, dans les
états du Mogol, au pays de Raja-Rotas., fur la
rive droite du Gouel,
JONQUERE, Joncarla , ancienne ville d’Efpa-
gn e , eu Catalogne , dans le Lampourdam , au pied
des Pyrénées , à 8 li. n. de Gironne, 8 f. de Perpignan.
Long. 20, 32 ; lat. 4 2 ,1 3 .
JONQUÎERES , Jonçaria , petite ville de
France, en Provence, à 5 li. f. o. d’A ix , & autant
de Marfeille. Long. 22 ,4 5 ; lat. 43 ,20.
JONVILLIERS, abbaye de Prémontrés, fondée
en 1180 , à 3 li. f, de Barde-Duc.
JONXAN , villç dç la Chine , troifième métropole
de la province de Kiang-Si, au département
de Quang^Sin.
JONZAC , ou Jonsaç , petite ville , ou plutôt
bourg de France , en Saintonge , à 3 lieues f. de
Pons, auprès de la Sévigne , qui tombe dans 1?
Charente.
JOPOLI, bourg de là Calabre, dont le nom
n’eft connu que pour avoir donné le jou r , en 1473,
à Augüftin Nyphus, un des célèbres philofophes du
x v i e fiècle, 8c qui à tant commenté Arïftote ; mais
il écrivit un liyre qui fit encore plus de bruit, je
parle de fon traité de intelledu & doemonibus, dans
lequel il veut prouver qu’il n’y a point d’autres _
fubftances au monde féparégs de la matière, que
f les intelligences qui font mouvoir les deux. Léon X
protégea Nyphus, malgré fpn livre .hétérodoxe, &
le créa comte palatin. Le P. Niceron vous fournira
la- lifte de fes autres ouvrages ; fpn article eft auffi
dans Bayle.
JOPPÉ , petite ville §c port d.e mer de la Pa-
leftine, fur la Méditerranée. Elle eft nommée
Japha ou Jaffa par ifs auteurs du moyen âge 8c par
Içs modernes. Koye^ Ja f fa .
C ’étoit le feul port que les Hébreux poffédaffent
fur la Méditerranée, & encore eft-il très-mauvais,
à caufe des rochers qui s’^yanceut dans la mçr» " • * y