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hôtel-de-vîlle & un château où le prince vient fé-
journer. Cette ville eft à 14 li. f. o. deWaldeck,
18 n. e. de Francfort, 19 f. o. de Caflel. Long. 2,6 ,
28 ; lat. 50 , 42.
Quoique cette ville foit une univerfité, elle
iv eft pas féconde en gens de lettres, & je ne con-
nois guère que Frédéric Sylbürge qui mérite d’être
nommé. C ’étoit, il eft v ra i, un des favans hommes
du x v i e fiêcle, dans la connoiflance de la
langue grecque, comme le prouve fa grammaire &
autres ouvrages, où fon érudition èn ce genre
n eft pas douteufe, Il eut grande part âu tréfor de
cette langue morte , donné fous le nom d' Henri-
£ tienne, & mourut à Heidelberg en 15.69 , à la
fleur de fon âge. (72.)
r MARPURG , ville d’Allemagne, dans la bafîe-
Styrie. Lazius penfe que c’eft le Ca-flra M.irciana
d ’Ammien Marcellin. Cette ^petite ville eft fur la
Drave yà 9 lieues f. o. de Çràtz, & 2,4 n. e. de
Laubach. Long, fuivant Street, 3 3 , 26 ; lat. 46 ,
50. (72.)
MARQ U A IRE , ville des Indes , fur la côte de
Malabar, au royaume de Calicut. Elle eft peuplée,
marchande, & a un port avec des forts qui en défendent
l’entrée. Voye^ Pylard, voyage aux Indes
orientales. (72.)
M ARQ U E FA V E , petite ville de France , dans
Je haut-Languedoc, -au diocèfe de Rieux. Il y a
tua couvent d’Auguftins, & un prieuré de l’ordre
de Fontevraud - Long. 18 ,50 ; lat. 39 , 10. (72.)
MARQUENTERRE ( le ) , petit pays de Franc
e , dans le comté de Poifthieu , & fur la mer.
.Quent, village confidérable, en eft le lieu principal
(JR..')
M A R Q U E T E , rivière de l’Amérique fepten-
trionale , dans le Canada : elle fe jète à la bande
de l’eft du ïaç des Illinois. Son embouchure eft par
les 43e d. 49' de lat. feptent. (R.)
MAR , province maritime d’Ecofle fituée pour
Ja plus grande partie, entre le Don & la D é e ,
avec titre de comté. Elle abonde en bled, légumes,
bétail , poiflon & gibier. Aberdeen en
ç ft la capitale ; c’eft pour cela qu’on rappelle autrement
the fhire o f Aberdeen. Ce qu’il y a de
plus curieux pour un phyficién , dans cette prov
in ce , eft une forte de pierres fragiles, que les
habitans appellent Elfarawheads. Elles font longues
de quelques lignes , minces aux bords , & fe pro-
duifent en-quelques heures de tems. New-Aberdeen
eft la capitale de cette province, qui eft
fertile en toutes fortes de grains & en pâtura-
.gés. (72.)
: MARRA , ville de Syrie -, au voifinage d’Ama ;
elle eft commandée par un fangiac, & n’a rien
de remarquable que le han où on logé ; il eft
couvert de plomb, & peut recevoir huit cents
liommes avec leurs chevaux. Au milieu du han
eft une mofquée, une belle fontaine, & un pu ns
profond de 42 toifes depuis le haut jufqu a Ja fu-
perficie.(ZL)
M A R
M A R R A T , bourg ‘de France, en Auvergne,'
généralité de Riom, éleélion de Clermont. (R?)
MARS-D’OUTILLÉ (Saint) , bourg de France,
dans la généralité de Tours , éleélion de Château-
du-Loir. (72.)
MARSA , ville d’Afrique , au royaume de Tunis
, dans la feigneurie de la Goulette, & dans
l’endroit même ou étoit l’ancienne Carthage ; on y
compte quelques centaines de maifons ; elle- a un
fort beau palais, une njofquée , un collège fondé
par Mulev Mahomet , & quelques maifons de
plaifance. (72.)
M A R SÀC , gros bourg de France , en Auvergne
, généralité de Riom , éleélion d’Ifloire. (72.)
MARSA I , bourg de France, dans le pays
d’Aunis , éleélion de la Rochelle. (72.)
MARSÀILLE, en italien Mdrfagtia, plaine du
Piémont, connue feulement par la bataille qu’y
gagna M. de Çatinat le 4 oélobre 1693 > contre
♦ Yiélor Amédée I I , duc de Savoie. S S I
MARS AL , en latin moderne Marjallutn,autrefois
Bodatium , ville de France, en Lorraine ? avec
titre de châtellenie, & un hôpital militaire, Ses
falines font détruites, Elle eft dans des marais de
difficile accès, qui, joints à fes fortifications, en
font une place d importance , proche la Seille, à
•yjieues n. e. de Nancy. Voye^Long.^.^ , 18; lat.
48, 46.'(7?.) ; ;
M ARSALA, ancienne & forte ville de Sicile,
dans le val de Mazzara, proche la mer. Elle eft
bien peuplée, & bâtie des ruines de l’ancienne
Lilybæum, à 21 lieues f. o. de Palerme ,3 n. de
Mazzara. Long. 30, 12 ; lat. 3 7 ,5 2 . (72.)
MARSALQUiBIR. Voye^ Mar saq üivir . *
M A R S A N ,01/ le Mont-de-Ma r sa n , petite
ville de France , en Gafcogne & dans laChalofle,
bâtie vers l’an 1140. C ’eft la capitale d’un petit
pays de même nom , fertile en vin & en feigle ;
& de plus un dés anciens vicomtés mouvans du
comté de Gafcogne , fur lequel voye^ Longuerue
Sc Piganiol. La ville eft; fur la rivière de Midouzê,
dans l’endroit où elle commence à être navigable.
, à 10 li. de Dax. Long. 16 ,5 6 ; lat». 44, 2.
Le Mont de-Marfan a été illuftré par la naifiance
de Dominique de Gonrgües » un de ces vaillans
hommes nés pour les belles & glorieufes entrepri-
fes. Ayant été très maltraité par lesEfpagnols qui
égorgèrent une colonie de François établis fur les
cotés de la Floride, il équippa trois vaifleaux à fes
dépens en 156 7, defeendit à la Floride même,
prit trois forts aux Efpagnols, & lés tailla en pièces.
De retour en France, âu lieu de recevoir la
récompenfe de fes exploits , il eut bien de la
peine à fàuver fa tête des pourfuites de l’ambafla^
deur d’Efpagne. La reine Elizabeth , touchée du
fort de ce brave homme , rejoint d’employer avec
gloire l’épée*qu’il ôflroit à fon fervicè ; mais il
mourut en,1393 , en fe rendant à Londres' pour
y prendre le commandement d’une efcâdre qui
lui étpit deftiuéê. (72,Y
ÎVIARSAQUIVIR,
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MARSAQUIV IR, ou Marsalquivir , ville
forte & ancienne d’Afrique , dans la province de
Béni-Arax, au royaume de Trémecen, dans la
régence d’A lg e r , avec un des plus,beaux, des
plus grands & des meilleurs ports d’Afrique. Les
Portugais , en 1301, tentèrent de furprendre cette
place, & furent eux-mêmes furpris par les Maures.
Les .Efpagnols ne furent pas. plus heureux cinq
ans apres. Cette ville eft bâtie'fur un roc pro-
che la mer, à une lieue d’Qran. Quelques auteurs
fe font perfuadé qu’elle doit . la fondation
aux Romains ; mais il faudroit en même tems indiquer
le nom qu’ils lui donnèrent. Long. 1 7 ,
2,3■ ; lat. 3 3., 40. (72.)
MARSBOURG, château d'Allemagne, dans le
bas comté de Gatzenellebogen. Il appartient au
landgrave dé Darmftadt. (72.)
MARSCHALCKEN - ZEiNMERN, en Suabe ,
dans le duché de Wirtemberg, eft , à ce qu’on
croit, le patrimoine des anciens comtes d e . Cim-
bern , ou Zeinmern , dont la maifon ne fubfifte
plus. (72.)
MARSEILLE, MjJfilia , ancienne & célébré
ville maritime de France , en Provence, la plus
riche, la plus marchande & la plus peuplée de cette
province , avec un port, un ancien évêché fuffra-
gant d’A rles, & une fameufe abbaye, fous le nom
de Saint-Viélor. ^
Cette, ville , fondée 30.0 ans avant Jefùs-Chrilt
par des Phocéens, fut dès fon origine^ une des
plus trafiquantes de l’occident. Iflùs d ancêtres ,
les premiers de la nation Grecque qui’ eufiênt ofé
rifquer des voyages de long cours, & dont les
vaiffeaux avoient> appris aux autres la route du
golfe Adriatique & de la mer Ty-rrhénienne , les
Marfeillpis tournèrent natureÜement leurs vues
du côté du commerce.
Un port avantageux fur la. Méditerranée, des
voifins qu’ils mèprifoient peut-être comme barbares,
& dont fans doute ils craignoient la pujf-
fance , leur firent envifager le p.arti^du trafic maritime
, comme Tunique moyen q 11 ils eufîent de
flibiifter & de s’enrichir.
Comme tons les vents , les bancs de la mer, la
djfpofition des côtes ordonnent de toucher à Mar-
fèillè , elle fut fréquentée par tous les vaifleaiix,
& devint une retraite néceflaire au milieu d’une
mer oragenfe. Mais la ftérilité de fon terroir, dit
Juftin, üv. X L l l I , ehap. iij , détermina fes citoyens
au commerce d’économie. Il fallut qu’ils
fuflent laborieux pour fuppléer à la nature, qu’ils
fiiffent juftes pour vivre parmi les nations barbares
qui dévoient faire leur profpérité; qu’iis fuf-
fent modéréspour que leur état reftât toujours
tranquille ; enfin , qu’ils euflent des moeurs frugales
pour qu’ils puflent vivre d’un négoce qu’ils
conter ver oient plus fûrement lorfqu’il feroit moins
avantageux.
Le gouvernement d’un feul a d’ordinaire pou:
Géosr. Tome 11.
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objet de commerce, le deffiein de procurer à 1-a*
nation tout ce qui peut fervir à fa vanité, à fes
délices , à fes fantaifies ; le gouvernement de plu-
fieurs fe tourne davantage au commerce d’économie
: aiifli les Marfeillois qui s’y livrèrent fe gouvernèrent
en république à la manière des villes
Grecques.
Bientôt ils eurent d’immenfes richeffes , dont ils*
fe fervirent pour embellir leur ville & pour y faire
fleurir les arts & les fciences. Non-feulement Mar-
feillepeut fe vanter de leur avoir donné l’entrée
dans les Gaules, mais encore d ’avoir formé une
des trois plus fameufes académies du monde, &
d’en avoir partagé l’honneur avec Athènes &
Rhodes. Aufli Pline la nomme la maîtrefte des
études ijnagiflram fiudiorum. On y venoit de toutes
parts pour y apprendre l’éloquence, les belles
lettres & la philofophie. C ’eft de fon fe in que
font fortis ces hommes illuftres vantés par les
anciens, Télon & Gigarée fon frère, excellens
géomètres; Pithéas fur-tout , fameux géographe
& aftronome dont on ne peut trop admirer le
génie; Caftor, favant médecin, & plufieurs autres.
Tite - Livè dit que Marfeille étoit aufli polie
que fi elle avoit été au milieu de la Grèce; 6c
c’eft pour cela que les Romains y faifoient élever
leurs enfans.
Rivale en même tems d’Athènes & de Carthage
peut-être doit-elle moins fa célébrité à une puif-
fance foutenue pendant plufieurs fiècles , à un
commerce florifîant, à l’alliance des Romains, qu’à
la fageflé de fes loix , à la probité de fes habitans ,
enfin à leur amour pour les fciences & pour les
arts.
Strabon, tout prévenu qu’il étoit en faveur des
villes d’A fie , où l’on n’employoit que marbre &
granit, décrit Marfeille comme une ville magnifique,
j d’une grandeur confidérable , difpofée en manière
de théâtre, autour d’un port creufé dans les rochers.
Peut-être même étoit-elle encore plus fuperbe
avant le règne d’Augufte, fous lequel vivoit cet
■ auteur ; car en parlant de Cyzique, une des belles
villes Afiatiquçs., il remarque qu’elle étoit .enrichie
des mêmes ornemens d’architefture qu’on avoit
autrefois vus dans Rhodes , dans Carthage & dans
Marfeille-
On ne trouve aujourd’hui aucuns reftes de cette
ancienne magnificence- En vain y chercheroit-on
les fondeméns des temples d’Apollon & deDrane,
dont parle le même Strabon : on fait feulement que
ces édifices étoient fur le haut de la ville. On ignore
aufli l’endroit où Pithéas fit drefîer fa fameufe aiguille
pour déterminer la hauteur du pôle de fa
patrie ; mais on connoît les révolutions qu’ont
éprouvées les Marfeillois.
Ils firent de bonne heure une étroite alliance
avec les Romains, qui les aimèrent & les protégèrent
beaucoup. Leur crédit devint fi grand à R ome,
qu’ils obtinrent la révocation d’un decret du fénat,
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